- Étigny (Yonne)
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Étigny Administration Pays France Région Bourgogne Département Yonne Arrondissement Arrondissement de Sens Canton Canton de Sens-Ouest Code commune 89160 Code postal 89510 Maire
Mandat en coursGérard Poisson
2001-2008Intercommunalité sans Démographie Population 713 hab. (1999) Densité 104 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 66 m — maxi. 174 m Superficie 6,86 km2 Étigny est une commune française, située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne.
Sommaire
Géographie
Histoire
Étigny a reçu en mai 1576 la visite de Catherine de Médicis qui à l'époque tenait encore un rôle éminent dans la conduite des affaires du royaume de France.
Catherine naît en 1519 à Florence dans une célèbre famille. Elle épouse à 14 ans Henri, deuxième fils de François 1er dont elle aura 10 enfants. Après la mort de son frère aîné, Henri devient roi en 1547. Henri II trouve la mort en 1559 à la suite d'un tournoi : il reçoit dans l'œil un éclat de bois de lance.
Son fils aîné François chétif et malade n'a que 14 ans et ne régnera qu'un an. Il meurt en 1560, son frère plus jeune Charles IX le remplace mais lui non plus n'est pas majeur. C'est là que Catherine de Médicis entre en scène : jusque là écartée des affaires de l'État, elle devient Régente et dominera très fortement son fils même après sa majorité. Elle va faire preuve, d'abord sous le règne de Charles IX (1560-1574), puis encore un peu sous celui de son frère Henri III (à partir de 1574), d'une étonnante pugnacité dans la conduite des affaires, en gouvernant parfois avec dissimulation, ruse et peu de scrupules mais toujours avec un réel souci de l'intérêt de l'État et de la monarchie. D'autre part, depuis le début du XVIe siècle, se sont répandues et épanouies les idées nouvelles de la religion réformée prêchées d'abord par Luther. La progression du nombre de ses adeptes est formidable dans tous les milieux, y compris à la Cour et même dans le clergé... Bientôt l'opposition avec les Catholiques se transpose sur le terrain de la lutte armée pour devenir les Guerres de Religion qui vont durant plus de 30 ans, ensanglanter la France en passant par l'extinction des Valois et l'avènement des Bourbons. Certains grands seigneurs vont profiter de l'opportunité de cette période troublée pour se rebeller contre le pouvoir royal qui n'avait de cesse que d'essayer de les réduire depuis plusieurs siècles. Le 4e fils de Catherine de Médicis, François, Duc d'Alençon, pour s'être opposé à son frère roi Charles IX et avoir comploté contre lui, s'était vu retenir prisonnier dans le palais du Louvre à Paris au même titre que son beau-frère, Henri de Navarre, futur Henri IV. Fin 1575. il réussit à s'échapper et à rejoindre l'armée des princes protestants Condé, Montmorency...
Catherine de Médicis se précipite à sa poursuite pour traiter avec lui afin de sauver la paix et le royaume. Malgré trois entrevues, elle ne parvient pas à faire fléchir François d'Alençon. De plus les Princes Protestants essaient de faire jonction avec l'armée des cavaliers allemands du Duc Casimir venu de l'Est. Ce qui se réalise en février 1576. François d'Alençon devient naturellement le chef de cette force puissante qu'il dirige vers Paris. Fin avril 1576, Catherine de Médicis quitte de nouveau Paris pour essayer de traiter avec les chefs protestants. Deux entrevues ne donnent aucun résultat et début mai, les troupes protestantes atteignent l'Yonne et tirent quelques coups de canons sur Sens, ville royale. L'état-major s'établit au Château de Vallery, le Duc d'Alençon et ses conseillers au Château d'Etigny (actuellement propriété de Mme Gaudaire-Thore, rue du Colombier, maison avec la tour du pigeonnier). Constatant que l'armée royale fait pâle figure en face et serait sans aucun doute défaite en cas de bataille, Catherine de Médicis arrive au Château d'Etigny et, après l'avoir plus ou moins embobiné et s'être engagée sans scrupules sur de nombreux points en particulier financiers, obtient de son fils un accord qui le fait renoncer à sa marche sur Paris. C'est l'Édit d'Étigny" ou la "Paix de Monsieur". Le royaume est sauvé. Catherine de Médicis rejoint Paris sans tarder. Dotée d'une armée royale faible et peu nombreuse, mais habile négociatrice, Catherine de Médicis a réussi à museler la très puissante armée de son fils et des chefs protestants. Près d'un siècle plus tard, une anecdote locale a permis de faire le parallèle avec les événements racontés ci-dessus: Un dimanche d'octobre 1670, une chèvre attachée à un piquet paissait près de l'église alors sans doute bien isolée dans la campagne. Survient un loup affamé semble-t-il. La chèvre casse le pieu qui la retenait et se réfugie dans l'église puis, suivant les versions, soit aurait sauté de droite et de gauche sur l'autel en bêlant pour échapper au loup, soit aurait bloqué la porte avec la corde et le pieu. Dans les deux cas, ameutés par les bêlements, les habitants venant aux Vêpres, ont tué le loup. De ce fait divers, le rapprochement s'est rapidement fait avec la "faible" Catherine qui a piégé les "féroces et cruels" princes protestants. De là aussi un dicton qu'on connaissait encore il y a quelques années : "Etigny où la bique a pris le loup !"
Au début du 20e siècle, on pouvait encore observer dans l'église un tableau représentant l'épisode de la bique et du loup. Aujourd'hui encore, le manteau de la cheminée d'une des pièces du château est orné d'une sorte de bas-relief (sans doute un moulage) représentant une sirène (symbole de Catherine ?) et d'un dauphin (symbole de l'héritier présomptif du trône François ?).
- Antoine Mégret d'Etigny (1720-1767)
Une visite à Auch, Pau ou Luchon vous a peut être permis de découvrir le nom d'Étigny sur une place, une rue, une statue, un magasin.
D'ÉTIGNY n'appartenait pas à une grande famille de nobles, son grandpère, Nicolas Mégret était simplement procureur aux sièges royaux de Saint Quentin. Son père François-Nicolas Mégret d'Étigny (1720-1767 fit fortune dans le commerce du blé puis consolida sa situation par l'acquisition d'offices, recette des tailles de Soisson, recette générale des finances en Auvergne. Ces acquisitions d'offices ne l'ont pas empêché d'acheter plusieurs seigneuries bourguignonnes dont Étigny et Sérilly en 1718 qui seront rattachées au patrimoine. Parmi ses enfants, l'aîné Mégret de Sérilly fit une brillante carrière comme Maître des Requêtes puis intendant de Gascogne à Auch. Antoine Mégret, Seigneur d'ÉTIGNY, benjamin de la famille suivait une carrière parallèle à celle de son frère aîné comme intendant d'Auch en 1751.
Placé sous le contrôle de 2 ministres, le comte de Saint Florentin et le contrôleur général Machlault d'Arnouville il déployait une intense activité pour faire face aux multiples obligations de sa charge. Il devait s'immiscer dans toutes les affaires et sa puissance était faite à la fois de la confiance du roi et de ses valeurs personnelles. Nous pouvons en rappeler quelques unes : La justice : il assistait aux séances du Parlement et surveillait l'exécution des édits royaux. Les finances : il recevait les aveux et dénombrait les biens nobles et communaux. Les faits de guerre : il conduisait parfois la noblesse et accompagnait les généraux d'armée. Des 3 généralités établies en France, l'Intendance d'Auch et de Pau, autrement dit de Gascogne et du Béarn était considérée comme la plus importante, homme de grande culture l'intendant d'ÉTIGNY était très attaché aux propres de la science. Ne dédaignant ni la danse ni la comédie, il fut un grand humaniste illustrant cette pensée : « Pour bien servir les hommes, il faut avant tout les aimer ». S'il fut un grand bâtisseur, c'est qu'il sut être d'abord un conducteur d'êtres humains. Tout cela n'exclut pas l'habilité et l'esprit de finesse nécessaires à l'exécution de sa tâche. Les résultats lui valurent de son vivant une juste et saine popularité . ! Malheureusement, des jalousies à sa réussite entraînèrent sa disgrâce auprès du roi qui le renvoya dans ses terres d'ÉTIGNY en 1765. ! Sa réhabilitation en 1766 fut accueillie avec enthousiasme dans son intendance. Le 12 août 1767, il écrivait dans sa dernière lettre « Mes intentions et mes démarches ont été pures. Je n'ai jamais eu en vue ; que le service de mon maître et le bien public et quoique j'ai dérangé ; très considérablement ma fortune dans cette province pour des objets qui lui soit utiles je n'y ai aucun regret. » 'Douze jours après, le corps épuisé par la maladie, Mégret d'ÉTIGNY, âgé de 47 ans, rendait son dernier soupir. La douleur populaire l'accompagna dans la Généralité tout entière.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 2008 2014 Gérard Poisson Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Histogramme
(Évolution de la population de Étigny - 1793-2006)Lieux et monuments
- L'église conserve des fresques du XIIIe siècle consacrées aux miracles de saint Martin.
Personnalités liées à la commune
- Catherine de Médicis
- Antoine Mégret d'Étigny Intendant de Gascogne
- Anatole Guillot, sculpteur, élève de Falguière (Étigny 1865 - Paris 1911). Auteur notamment de la statue de Brennus à Sens (1904) et de celle de Vauban à Saint-Léger-Vauban (1905).
Notes et références
Voir aussi
Article connexe
- Gare d'Étigny - Véron
- Liste des communes de l'Yonne
Liens externes
Catégorie :- Commune de l'Yonne
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