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Carignan (Ardennes)
Pour l’article homonyme, voir Carignan (homonymie).Carignan Pays France Région Champagne-Ardenne Département Ardennes Arrondissement Sedan Canton Carignan (chef-lieu) Code Insee 08090 Code postal 08110 Maire
Mandat en coursDenis Lourdelet
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes des Trois Cantons Latitude
LongitudeAltitude 161 (mini) – 293 (maxi) Superficie 14,01 km² Population sans
doubles comptes3 259 hab.
(1999)Densité 233 hab./km² Carignan est une commune française, située dans le département des Ardennes et la région Champagne-Ardenne.
La commune se situe à quelques kilomètres de la frontière belge. Les habitants de Carignan sont appelés les Yvoisiens; en effet, jusqu'en 1662, cette ville était connue sous le nom d’Yvois, aussi orthographié Yvoy, Yvoi, Ivoy, Ivois, Ivoix. Pendant la Révolution, la municipalité avait repris le toponyme Ivoy.
Sommaire
Géographie
Le sud de la commune est traversé par la Chiers, un affluent de la Meuse. Le point culminant de la commune se situe au Mont-Tilleul (293 m).
Histoire
Antiquité
Le site de Carignan est occupé au moins depuis l'époque romaine. Carignan était connue des Romains sous le nom d'Epoisso Vicus et elle fut le chef-lieu du Pagus Eponensis/Evodiensis. C'était aussi une étape sur la voie romaine de Reims à Trèves et figure comme telle dans L'Itinéraire d'Antonin. Le nom Eposio ou Epoisso, d'origine celtique (Epo=cheval), permet d'envisager une occupation humaine antérieure à la période romaine; toutefois, aucun vestige de cette époque n'a été découvert sur le territoire de la commune alors que, pendant la reconstruction d'après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux vestiges architecturaux gallo-romains ont été mis au jour parmi lesquels une sculpture de Mercure tenant Bacchus et deux grands chapiteaux corinthiens. S'y ajoute la vaste villa de Maugré fouillée de 1976 à 1986.
Moyen Âge
Au VIe siècle, dans son Histoire des Francs, Grégoire de Tours raconte sa rencontre avec saint Walfroy à Yvois (Eposium Castrum). La ville a possédé un atelier monétaire mérovingien qui a produit des triens. Un comté d'Yvois, certainement héritier direct du pagus gallo-romain, est mentionné au Xe siècle. En août 1023, Yvois accueillit solennellement le roi Robert II le Pieux et l'empereur Henri II du Saint-Empire.
Au XIe siècle, Yvois fait partie du comté de Chiny, qui est probablement la continuation du comté d'Yvois. Elle en est la ville la plus importante. Les comtes ont fait frapper la majeure partie de leurs monnaies à Yvois et une manufacture de draps y fut fondée en 1304. En 1340, la ville et sa prévôté furent vendues à Jean l'Aveugle, comte de Luxembourg. Devenu duché, le Luxembourg s'est agrandi de ce qui restait du comté de Chiny (1364) avant d'appartenir aux ducs de Bourgogne.Époque moderne
Yvois fit ensuite partie intégrante des Pays-Bas espagnols et fut l'une des plus importantes places fortes du sud-Luxembourg. La France s'en empara en 1542 et en 1552 (le 23 juin, après un siège de six jours). Mais elle fit retour à l'Espagne en 1559 (traité du Cateau-Cambrésis). Au cours de la guerre de Trente Ans, après avoir été assiégée deux fois (1637 et 1639) par les troupes françaises du maréchal de Châtillon, la ville fut rasée sur ordre de Richelieu et le site resta longtemps quasi-abandonné.
Yvois fut annexée par la France en 1659 (article XXXVIII du traité des Pyrénées). En 1662, le territoire d'Yvois, correspondant approximativement à l'actuel canton de Carignan, fut érigé en duché de Carignan par Louis XIV au profit d'Eugène-Maurice de Savoie, comte de Soissons, prince de Carignan en Piémont et la ville perdit son nom pour devenir Carignan.
La famille de Savoie a conservé le duché jusqu'en 1751, date à laquelle il fut vendu à Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre. Sa fille reçut le duché en dot lorsqu'elle épousa Philippe d'Orléans dit Philippe-Égalité (1747-1793) qui en fut le dernier possesseur.XIXe siècle
Grâce à ses industries, la ville s'est développée au cours du XIXe siècle. On y trouvait un moulin, un laminoir, d'autres usines métallurgiques, une briqueterie et une filature. La ligne de chemin de fer de Sedan à Montmédy fut ouverte en 1861. Napoléon III a fait un bref séjour à Carignan le 30 août 1870 avant de gagner Sedan.
Époque contemporaine
Pendant la Première Guerre mondiale, Carignan subit l'occupation allemande pendant quatre années. Le Dr Gairal, qui fut maire de la commune, décéda en déportation. Lors de la Deuxième Guerre mondiale, la population quitta la ville devant l'avancée des forces allemandes et se retrouva dans l'ouest du pays. Les évacués purent regagner la ville après l'armistice. En mai et juin 1940, Carignan fut détruite à près de 90 %, essentiellement par l'artillerie française au cours de la percée de Sedan car les Allemands s'y étaient installés. Des combats très durs ont eu lieu dans la partie est du canton de Carignan et le petit ouvrage de la Ferté, dernier de la tête de pont de Montmédy, a été pris par les Allemands dans la nuit du 18 au 19 mai 1940.
Les maires de Carignan
Maires de Carignan Période Identité Parti Qualité 1884 1898 Jean Visseaux 1916 Dr Gairal 1916 1920 Jules Ernest Charles Visseaux Chevalier de la Légion d'Honneur 1944 1971 Georges Rennesson PS 1971 1977 Edmond Pierron PS 1977 1995 Michel Rambourg PS 1995 2008 Manuel Tejedo-Cruz PS mars 2008 Denis Lourdelet[1] Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Lieux et monuments
Parmi les monuments de la ville de Carignan peuvent être évoqués :
- la collégiale Notre-Dame, fondée au Moyen Age. Église reconstruite presque entièrement à la suite de la destruction de la ville en 1940. Le bas-côté nord avec ses chapelles latérales en est la partie la plus ancienne. Elle abrite une Vierge à L'Enfant polychrome du XIVe siècle, endommagée pendant la Révolution française, ainsi que plusieurs tableaux et statues plus récents (XVIIe ‑ XVIIIe siècle) dont un grand tableau représentant l'Assomption. D'autres tableaux sont au musée de Charleville et attendent leur restauration.
- les vestiges des fortifications (XVIe ‑ XVIIe siècle) dont l'escalier et le corps de garde de la porte de Bourgogne; huit bastions (sur dix) subsistent encore, en plus ou moins bon état et trois d'entre eux ont conservé des casemates à étages du XVIe siècle, édifiées sous Charles-Quint.
- la chapelle Saint-Pierre du hameau de Wé qui relevait du prieuré des Jésuites de Muno (Belgique). Reconstruite au XVIIIe siècle. Beaux retables baroques en bois avec chronogrammes.
Personnalités
- Saint Géry, ([vers 540]) - [619 ?], évêque de Cambrai.
- Nicolas Bernard Guiot de Lacour, (25 janvier 1771 - 28 juillet 1809). Général de division du Premier Empire. Mortellement blessé à Wagram, son nom est gravé sur l'Arc de triomphe de l'Étoile, et son buste figure dans la galerie des batailles du château de Versailles.
- Jean-Baptiste L'Ecuy (3 juillet 1740- 22 avril 1834). Élu abbé général de l'ordre de Prémontré en 1780. Fut le dernier abbé avant la Révolution.
- Maria Visseaux (1862-1927). Nommée légatrice universelle de la ville. Une rue porte son nom. Elle est la soeur du scuplteur Jules Visseaux.
- Jeanne Mélin (1877-1964). Militante féministe et pacifiste. Candidate à la présidence de la République en 1946 contre Vincent Auriol.
Jumelages
Notes et références
Bibliographie
- Delahaut Charles Joseph, Annales civiles et religieuses d'Yvois Carignan et de Mouzon, Paris, T. Desoer, 1822.
- Gaber Stéphane, Histoire de Carignan et du pays d'Yvois, Charleville Mézières, Éd. de la société d'études ardennaises, 1976. Préface de René Taveneaux.
- Gaber Stéphane, Les Fortifications de Carignan, Carignan, Cercle historique et artistique yvoisien, 1991.
- Gaber Stéphane, Vingt siècles d'histoire au pays d'Yvois-Carignan, Carignan, Cercle Historique et Artistique Yvoisien, 2009.
- Huart Désiré, Les Patois de l'est-sedanais: en particulier des cantons de Mouzon-Carignan et quelques villages limitrophes de la Meuse et de Belgique Charleville-Mézières, Ardenn'offset, 1988.
Liens externes
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