BATAILLE (Georges)

BATAILLE (Georges)

Georges Bataille

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Georges Bataille
Georges Bataille en 1949 à Carpentras

Autres noms Lord Auch, Pierre Angélique et Louis Trente.
Activité(s) Chartiste et conservateur de bibliothèque
Naissance 10 septembre 1897
à Billom (Puy-de-Dôme, Auvergne)
Décès 8 juillet 1962
à Paris
Mouvement(s) surréaliste puis anti-surréaliste
Genre(s) roman

Georges Bataille, né le 10 septembre 1897 à Billom (Puy-de-Dôme), mort le 8 juillet 1962 à Paris, est un écrivain français. Multiforme, son œuvre s'aventure à la fois dans les champs de la littérature, l'anthropologie, la philosophie, l'économie, la sociologie et l'histoire de l'art. Érotisme et transgression sont les deux termes les plus communément attachés à son nom.

Sommaire

Biographie

Il est né à Billom, de Michel-Alphonse Bataille (1851), percepteur, et d'une mère originaire de Riom-ès-Montagnes, Antoinette-Aglae Tournarde (1865). Son père était syphilitique et aveugle[réf. nécessaire]. Sa famille s’installe en Champagne, en 1901, ce qui permet au jeune garçon de commencer ses études à Reims puis à Épernay.

Le choc de la première guerre mondiale

Reims étant menacée par l’artillerie allemande, dès 1914, laissant son époux sur place, sa mère fuit en compagnie de ses deux garçons pour se réfugier dans sa famille à Riom-ès-Montagnes. Là, Georges peut continuer ses études et décide que « son affaire en ce monde est d’écrire, en particulier d’élaborer une philosophie paradoxale ». -

Un an plus tard, il passe avec succès son baccalauréat. Cette même année, son père meurt. Le jeune homme en est d’autant plus culpabilisé, que sa mère lui a interdit d’aller le rejoindre. Mobilisé en 1916, il est rapidement rendu à la vie civile pour insuffisance pulmonaire.

Alors qu’il avait été élevé hors de toute religion, ses parents étant athées, il se convertit au catholicisme en 1917 et entre au grand séminaire de Saint-Flour afin de devenir prêtre. Mais sa passion pour le Moyen Âge reste la plus forte. L’année suivante, il abandonne toute idée de vocation religieuse après avoir été admis à l’École des Chartes. Il s’installe à Paris où il se lie d’amitié avec André Masson. C’est en cette année 1918, qu’il publie un opuscule de six pages : « Notre-Dame de Rheims », célébrant la cathédrale qui venait d’être presque entièrement détruite par les bombardements[1].

De Bergson à Freud en passant par Nietzsche

En 1920, alors qu’il séjourne à Londres, il rencontre Henri Bergson. Le philosophe l’invite à dîner chez lui et lui propose la lecture du « Rire ». Celle-ci le laissera sur sa faim mais déjà Bataille considère ce phénomène typiquement humain comme essentiel.

Après avoir rompu avec le catholicisme lors d’une visite à l’abbaye de Quarr, sur l’île de Wight, il revient à Paris soutenir avec succès sa thèse sur « L’Ordre de chevalerie, conte en vers du XIIIe siècle », et il est diplômé archiviste-paléographe de l’École des Chartes en 1922. Il part alors en stage à Madrid, où il rejoint l’École des hautes études hispaniques[2].

Attiré par les corridas, il fréquente les arènes de Madrid. Au cours de l’une de celle-ci, il assiste à la mort de Manuel Granero, le torero ayant d’abord été énucléé par les cornes du taureau qui s’acharna sur lui jusqu’à lui réduire le crâne en bouillie. Bataille en sort très marqué, n’oubliant jamais cette scène où s’étaient, pour lui, croisées mort et sexualité.

De retour en France, il est nommé bibliothécaire stagiaire et commence sa carrière à la Bibliothèque nationale. Il découvre alors l’œuvre de Friedrich Nietzsche et ses théories sur la mort de Dieu et l’apparition au crépuscule de la civilisation occidentale. C’est en 1923 qu’il lit Freud et rencontre régulièrement Léon Chestov. Ensemble, ils vont traduire en français son livre l’« Idée de bien chez Tolstoï et Nietzsche »[3]. Tout comme le philosophe allemand, le philosophe russe a une influence très profonde sur Bataille.

Sa rencontre avec Michel Leiris

C’est en 1924 qu’il est nommé bibliothécaire au Département des Médailles de la Bibliothèque nationale. S’il se plonge dans le premier « Manifeste du surréalisme » qu’il trouve « illisible », cette année est surtout marquée par sa rencontre avec Michel Leiris. Ce denier a décrit leur premier rendez-vous :

« Cela se passa dans un endroit très tranquille et très bourgeois tout proche de l’Élysée, le café Marigny, un soir de je ne sais plus quelle saison (mais sans doute pas l’été car je crois que Bataille portait, outre un chapeau de feutre gris, un pardessus de ville à chevrons noirs et blancs). »

Très rapidement les deux hommes se lient d’amitié et Leiris confie :

« J’admirais non seulement sa culture beaucoup plus étendue et diverse que la mienne, mais son esprit non conformiste marqué par ce qu’on n’était pas encore convenu de nommer l’humour noir. J’étais sensible aussi aux dehors mêmes du personnage qui, plutôt maigre et d’allure à la fois dans le siècle et romantique, possédait (en plus juvénile bien sûr et avec une moindre discrétion) l’élégance dont il ne se départirait jamais, lors même que son maintien alourdi lui aurait donné cet air quelque peu paysan que la plupart ont connu, élégance tout en profondeur et qui se manifestait sans aucun vain déploiement de faste vestimentaire. À ses yeux assez rapprochés et enfoncés, riches de tout le bleu du ciel, s’alliait sa curieuse dentition de bête des bois, fréquemment découverte par un rire que (peut-être à tort) je jugeais sarcastique. »

L'engagement politique et antifasciste

Au début des années 1930, Bataille est membre du Cercle communiste démocratique fondé et dirigé par Boris Souvarine, il écrit dans sa revue La Critique sociale.

Dans ce contexte, en marge des Ligues et du Front populaire, Bataille fonde le mouvement Contre-attaque qu'il dirige dans ses grandes lignes théoriques. La fracture entre lui et André Breton est déclarée.

Le Collège de Sociologie

Fondateur de plusieurs revues (dont en 1946, la revue Critique plus tard dirigée par son ami Jean Piel) et groupes d'écrivains, il est l'auteur d'une œuvre abondante et très diverse, publiée en partie sous pseudonyme : récits, poèmes, essais sur d'innombrables sujets[4]. Il débat ainsi au sein du Collège de sociologie (1937-1939) avec les ethnologues Roger Caillois, Michel Leiris et Anatole Lewitzki. Relativement peu connu de son vivant, il exercera après sa mort une influence considérable sur des auteurs tels que Michel Foucault, Philippe Sollers ou Jacques Derrida.

L'entrée de la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras

Le conservateur de l'Inguimbertine de Carpentras

Ce fut en 1949 que Bataille reçut sa nomination de conservateur à la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras. Il arriva dans la capitale du Comtat Venaissin en compagnie de sa jeune épouse Diane et de Julie, leur petite fille. Le chartiste, qui avait fait toute sa carrière à la Bibliothèque Nationale, était en disponibilité depuis sept ans à cause d’une tuberculose. Son mariage en 1946 avec Diane Kotchoubey de Beauharnais[5] puis la naissance, trois ans plus tard, de Julie, lui avait imposé, bon gré mal gré, de reprendre du service.

Rencontre avec René Char et Albert Camus

Arrivé sur place, Bataille invita à une rencontre mémorable ses amis Albert Camus et René Char, qui dirigaient la revue Empédocle, ils arrivèrent avec leur cofondateur Albert Béguin ainsi que Jacques Dupin, secrétaire de rédaction de la revue, avec lequel il se lia d’amitié. Il y publiera Comment dire ?[6]. Cette même année, il rencontra Francis Ponge, André Frénaud, Georges Schéhadé et Georges Braque.

L'écriture et l'engagement de l'écrivain

Au cours de l’année 1950, ses rencontres avec René Char, son voisin de l'Isle-sur-la-Sorgue, débouchèrent sur une estime et une amitié sincères. Peu après le lancement de la revue Critique que dirigeait Bataille, le poète lui avait écrit : «Toute une région majeure de l’homme dépend aujourd’hui de vous ».

Les discussions entre les deux hommes incitèrent René Char à poser, en mai de cette année, dans sa revue Empédocle, cette question piège : « Y a-t-il des incompatibilités ? » Attendait-il une réponse de la part des écrivains et à des intellectuels sans préjuger du ou des sujets abordés ou, avant tout, espérait-il la contribution de Georges Bataille ? Il ne fut pas déçu.

Elle fut des plus ambitieuses en abordant le problème de l’action opposée au langage, celui du langage comme mode de l’action qui entraîne l’écrivain vers une remise en cause de sa position : « Y a-t-il des incompatibilités entre l’écriture et l’engagement ? ».

Cette analyse, à une époque où l'existentialiste de Sartre pesait de tout son poids, l'entraîna dans la dissection d’un monde en mutation et des rapports de l’intellectuel au pouvoir, questions aussi essentielles qu’intemporelles[7].

La fascination de la cruauté

Le cruel face à face entre toro et torero

Fasciné par le rituel de sacrifice humain, il s'amusait dans les cafés parisiens à montrer les photographies de ces sacrifices aux personnes venant s'attabler. Cette fascination l'amena à fonder Acéphale, une revue d'inspiration nietzschéenne mais aussi une société secrète visant à créer « la communauté de ceux qui n'ont pas de communauté ».

Ce fut en 1950 qu'il assista aux corridas[8] de Nîmes, accueilli par André Castel, un bibliophile, grand aficionado et œnologue nîmois dont son ami Michel Leiris[9] avait fait la connaissance en 1938. Outre Georges Bataille, le couple Leiris entraînait chez Castel Jean Dubuffet, André Masson, Jean Paulhan et Blaise Cendrars, Jean Cocteau et ses riches amies mais aussi Pablo Picasso.

Le Nîmois, que tous appellent Don Misterio, les recevait dans la cour de son laboratoire d’œnologie, parmi des toreros célèbres, des danseuses et des chanteurs de flamenco. En dépit de l’épisode Dora Maar, les relations entre Bataille et Picasso n’avaient que peu souffert. Celui-ci arrivait avec sa compagne Françoise Gilot, qui avait remplacé la célèbre photographe, et le couple Georges-Diane filait le parfait amour. De plus, leur passion taurine gommait tout.

L’Histoire de l’œil, qu’il écrivit en 1926, développa le thème de ce fantasme morbido-sexuel. Considérant la corrida comme un rituel et reliant la tauromachie à son appréhension personnelle de l’univers comme confrontation de forces, Bataille intellectualisa son aficion vers un mythe mithriaque qu’il développa brillamment dans son Soleil pourri.

De Mithra au Minotaure

Pablo Picasso

Bataille établit un parallèle entre Mithra dont le culte est à ce moment-là découvert et analysé par l’anthropologie – toute nouvelle science – et la corrida. Culte qui permet de retrouver l’animalité, le sexe, la transgression et le sacrifice. Dans ce texte fondamental paru dans le n°3 de Documents, en 1930, il évoqua Mithra à propos de Picasso et de ses Minotaures.

Le thème du Minotaure situait la naissance de l’homme à partir de l’animalité. Il existait pour Bataille un lien profond entre les deux. Pour lui, afin de retrouver son caractère sacré l’homme devait replonger dans l’animalité. Il se parait alors du prestige et l’innocence de la bête.

Son analyse alla-elle jusqu’à influencer l’art de Picasso ? C’est possible. Puisque les historiens d’art ont identifié une iconographie mithraïque dans la Crucifixion de Picasso, tableau qui date lui aussi de 1930. Trois ans plus tard, Picasso fit la première de couverture de la revue Minotaure éditée par Bataille et lui prit au passage sa maîtresse Dora Maar, photographe surréaliste.

Du blasphème de Sade au sacré de Bataille

Ce fut en cette année 1950 que Georges Bataille publia L’Abbé C.. Il dédicaça un exemplaire à Pierre Klossowski, éminent spécialiste de Sade[10], en ces termes : « À Pierre, ce livre qui conserve ou exserve une affection qui compte essentiellement pour moi, Georges ».

Dans les faits, il y a un parallèle à faire entre l’Abbé C. de Bataille et le Dialogue entre un prêtre et un moribond de Sade. Chez les deux auteurs le thème central reste la transgression du sacré, du divin. Si pour Sade le Dialogue est l’une de ses affirmations les plus irréductibles de son athéisme, dans l’ABC de Bataille, il y a la certitude que Dieu est mort (l’idée de Dieu, précise Bernard Noël)[11] parce que nous savons bien que tout ce qui s’engage dans le temps est condamné à périr.

Le grand saint Gens
intercesseur de la pluie et du beau temps
Détail de L'Enfer (volet de droite du triptyque du Jardin des Délices

Ce qui fait dire à Jacques Lempert à propos des deux auteurs : « L'érotisme est le point nodal de toute leur vision du monde concentrant en ses feux toute la systématique d'une pensée profondément originale ».

Qu'on en juge : Sade résume son Dialogue en cette formule éclair : « Le prédicant devint un homme corrompu par la nature pour ne pas avoir su expliquer ce qu’était la nature corrompue », et pour Bataille, la chute de l’Abbé C. se résume ainsi : « Étant prêtre, il lui fut aisé de devenir le monstre qu’il était. Même il n’eut pas d’autre issue. ».

Mais que l’on ne s’y trompe pas, alors que pour Sade profaner les reliques, les images de saints, l’hostie, le crucifix, ne devait pas plus importer aux yeux du philosophe que la dégradation d’une statue païenne, pour Bataille, le sacré reste immanence. Lors de ces fonctions de conservateur de l’Inguimbertine, il réunit d’ailleurs une importante collection d’ex-voto, en particulier ceux de Saint Gens[12].

Pour Sade transgresser le sacré revient à cultiver le blasphème, car, explique-t-il dans La Philosophie dans le boudoir : «Il est essentiel de prononcer des mots forts ou sales, dans l’ivresse du plaisir, et ceux du blasphème servent bien l’imagination. Il n’y faut rien épargner ; il faut orner ces mots du plus grand luxe d’expressions ; il faut qu’ils scandalisent le plus possible ; car il est très doux de scandaliser : il existe là un petit triomphe pour l’orgueil qui n’est nullement à dédaigner ».

Bataille reste résolument étranger à ce type de jubilation même si sa notion de sacré n’est pas celle des religions. Car, comme l’explique Christian Limousin, là où le chrétien définit le sacré comme un rapport homogénéisant au divin, Bataille entend crachat, excrément, rupture de l’identité[13]. S’il détourne les mots, ouvre des concepts, il disjoint le sacré de la substance transcendante. Il explique dans L’expérience intérieure : «J’entends par expérience intérieure ce que d’habitude on nomme expérience mystique : les états d’extase, de ravissement, au moins d’émotion méditée » et quand, en 1947, Méthode de méditation recherche une définition de l’opération souveraine, «la moins inexacte image » lui semble être «l’extase des saints ». Si pour lui le sacré reste à la fois fascinant et repoussant, c’est qu’il est l’espace où la violence peut et doit se déchaîner. Ce qui fait expliquer à son biographe, Jacques Lempert :

« L'érotisme est perversité au sens étymologique du terme : il tourne le vice en vertu, devinant que ce qui était défendu est en fait délicieux. Et plus le tabou est ressenti comme pesant, plus sa transgression sera délicieuse. »

Pour Bataille « La transgression n'abolit pas l'interdit mais le dépasse en le maintenant. L'érotisme est donc inséparable du sacrilège et ne peut exister hors d'une thématique du bien et du mal ». Et Lempert de conclure sur un mode badin : « Le détour par le péché est essentiel à l'épanouissement de l'érotisme : là où il n'y a pas de gêne, il n'y a vraiment pas de plaisir ».

Une littérature de transgression

Bataille eut un talent interdisciplinaire étonnant - il puisa dans des influences diverses et avait l'habitude d'utiliser divers modes de discours pour façonner son œuvre. Son roman L'Histoire de l'œil, par exemple, publié sous le pseudonyme « Lord Auch »[14], fut critiqué initialement comme de la pure pornographie, mais l'interprétation de ce travail a graduellement mûri, révélant alors une profondeur philosophique et émotive considérable ; une caractéristique d'autres auteurs qui ont été classés dans la catégorie de la « littérature de transgression ». Le langage figuré du roman repose ici sur une série de métaphores qui se rapportent à leur tour aux constructions philosophiques développées dans son travail : l'œil, l'œuf, le soleil, la terre, le testicule. Bien que le récit soit peut-être dans sa structure le plus "classique" des récits de Bataille, reposant dans un crescendo menant à une scène finale opérant une synthèse transgressive et poétique de l'ensemble des obsessions rencontrées dans le roman, cette première œuvre marque déjà le génie de l'auteur pour les mises en scènes érotiques, et affirme son style.

D'autres romans célèbres incluent Ma mère et Le bleu du ciel. Le bleu du ciel avec ses tendances nécrophiles et politiques, ses nuances autobiographiques ou testimoniales, et ses moments philosophiques chamboulent L'histoire de l'œil, fournissant un traitement beaucoup plus sombre et morne de la réalité historique contemporaine. Ma mère est un roman publié à titre posthume en 1966. Il fut plutôt faussement considéré comme inachevé. En réalité, Bataille n'a pas fini le recopiage du manuscrit final, mais a accolé deux manuscrits l'un après l'autre (le manuscrit "vert" et le manuscrit "jaune") de sorte que le texte posséde un dénouement et une fin acceptable, offrant une cohérence permettant le commentaire littéraire. Ma mère est un récit sur l'inititation aux vices d'un fils par sa mère. Loin d'être simplement un roman provoquant (avec la suggestion évidente de l'inceste), il représente plutôt une synthèse des préoccupations de Bataille durant l'ensemble de son œuvre alliée à la totale maturité de son style littéraire. La genèse de Ma mère tout comme son analyse mériterait un article à part.

Le fondateur de l'athéologie

Bataille était également un philosophe (bien qu'il ait renoncé à ce titre), mais pour beaucoup, comme Sartre, ses prétentions philosophiques se bornent à un mysticisme athée. Pendant la deuxième guerre mondiale, influencé par Heidegger, Hegel, et Nietzsche, il écrit La Somme athéologique (le titre se réfère à la Somme théologique de Thomas d'Aquin) qui comporte ses travaux L'Expérience intérieure, Le Coupable et Sur Nietzsche. Après la guerre il compose La Part maudite, et fonde l'influente revue Critique. Sa conception très particulière de la « souveraineté » (qui peut être considérée comme anti-souveraine) a été discutée par Jacques Derrida, Giorgio Agamben, Jean-Luc Nancy et d'autres.

L'érotisme face à la mort

Bataille jeta ainsi les bases de son œuvre érotique, de son érotisme qui est une : «ouverture entre les ouvertures pour accéder tant soit peu au vide insaisissable de la mort », a commenté Michel Leiris. L’érotisme de Sade ne lui ressemble en rien. Pierre Klossowski, l’a analysé en ces termes : «La persévérance du Divin Marquis, toute sa vie durant, à n’étudier que les formes perverses de la nature humaine prouve qu’une seule chose lui importait : la nécessité de rendre à l’homme tout le mal qu’il est capable de rendre ».

Pour le Divin, la seule attitude face à la mort reste la recherche d’une ultime volupté. C’est du moins les phrases qu’il met dans la bouche du moribond expliquant à son confesseur : «Renonce à l’idée d’un autre monde, il n’y en a pas, mais ne renonce pas au plaisir d’être heureux… Mon ami, la volupté fut toujours le plus cher de mes biens, le l’ai encensé toute ma vie, et j’ai voulu la terminer dans ses bras ».

Quant à Bataille, qui toute sa vie s’était «dépensé jusqu’à toucher la mort à force de beuveries, de nuits blanches et de coucheries », il était tout à fait hostile à cet ultime type de libertinage. Pour lui la réduction de l’être humain à un corps source de plaisir physique refoulait, à l’instar du christianisme, la dimension spirituelle de l’érotisme. Lui qui avait perdu la foi, en 1920, après la lecture du Rire de Henri Bergson[15], lui qui avait écrit le Rire de Nietzsche, lui dont le rire fêlé passait pour sarcastique, face à la camarde il privilégia avec une ironie noire un dernier éclat de rire, ce rire, disait-il, qui précipite «l’agonie de Dieu dans la nuit noire », persuadé qu’il était que «dans le rire infini la forme divine fond comme du sucre dans l’eau »[16]. Alors que le maître de Lacoste n’envisageait d’attendre sa fin que dans les délices du stupre, le conservateur de l’Inguimbertine se posait la question : «Qui pourrait supprimer la mort ? Je mets le feu au bois, les flammes du rire y pétillent »[17].

Son dernier poste à Orléans

Bison et sorcier ithyphallique

Bataille est nommé conservateur de la Bibliothèque municipale d’Orléans, où il s’installe avec son épouse et leur fille en 1951. Si l’année suivante, il est fait chevalier de la Légion d’honneur, il va devoir attendre 1955[18] pour faire éditer ses deux ouvrages sur l’histoire de l’art : « La peinture préhistorique. Lascaux ou la naissance de l’art »[19] et « Manet ». Son artériosclérose cervicale le handicape de plus en plus.

Gravement malade, il doit être hospitalisé à deux reprises au cours de l’année 1957. Mais il parvient à faire publier « Le bleu du ciel », qu’il dédie à André Masson, ainsi que « La littérature et le mal » et « L’Érotisme », dédiés à Michel Leiris. Un an plus tard, avec l’aide de Patrick Waldberg, Bataille tente de lancer la revue Genèse mais Maurice Girodias, l’éditeur pressenti, annule leur projet.

Alors qu’il a de plus en plus de difficultés à travailler, il publie en 1959 « Le Procès de Gilles de Rais ». Souffrant en permanence, il parvint pourtant à finir en 1961 « Les Larmes d’Éros », le dernier livre qu’il verra éditer. Muté à la Bibliothèque nationale, il quitte Orléans mais ne peut prendre ses fonctions. Il décède à Paris, le 8 juillet 1962, et est inhumé à Vézelay.

Méprisé par Breton, détesté par Sartre

Georges Bataille estimant que le surréalisme, sous la houlette d’André Breton, restait bien trop hégélien et trahissait le réel « dans son immédiateté pour un surréel rêvé sur la base d’une élévation d’esprit »[20] avait fondé en 1929 une revue anti-surréaliste, Documents, à laquelle contribuèrent des peintres, des écrivains, des historiens d’art et des ethnologues en quête des «traces d’un refoulé sur lequel se sont édifiées la culture et la rationalité occidentales »[21]. Parmi les collaborateurs de Documents on relève les noms des plus grands artistes, poètes et intellectuels de l’époque, dont Juan Miró, Picasso, Giacometti, Arp et André Masson, ainsi que des écrivains comme Michel Leiris et Robert Desnos et des photographes comme Jacques-André Boiffard et Karl Blossfeldt.

Pour parfaire le tout, Bataille estima que Breton et les surréalistes faisaient de Sade, « ce dépensier de langage »[22], un usage bien futile.

Dans son Second manifeste du surréalisme, Breton montra l'exaspération qu'il éprouvait à son égard. Bataille y est présenté comme un malade atteint de « déficit conscient à forme généralisatrice », un « psychasténique » qui se meut avec délectation dans un univers « souillé, sénile, rance, sordide, égrillard, gâteux ».

Sartre le prit pour cible quinze ans plus tard dans un article au titre ironique, « Un nouveau mystique »[23], qui fait suite à la parution du premier ouvrage signé du nom de Bataille, L'Expérience intérieure. Il est successivement qualifié de « passionné », de « paranoïaque » et de « fou ». Le philosophe lui suggérait un traitement à la fin de l'article : « Le reste est affaire de la psychanalyse ».

Loué par Foucault

En 1970, lors de la parution aux Éditions Gallimard du premier volume de ses œuvres complètes, dans sa préface Michel Foucault écrivit : « On le sait aujourd’hui : Bataille est un des écrivains les plus importants de son siècle »[24].

Bibliographie

Principaux ouvrages

  • Histoire de l'œil, 1928 (sous le pseudonyme de Lord Auch).
  • Madame Edwarda, 1937 (sous le pseudonyme de Pierre Angélique).
  • L'Expérience intérieure, 1943.
  • Le Petit (sous le pseudonyme de Louis Trente), 1943.
  • Le Coupable, 1943.
  • La Part maudite, 1949.
  • L'Abbé C., 1950.
  • La Peinture préhistorique. Lascaux ou la naissance de l'art, 1955[25].
  • Le Bleu du ciel, 1957 (écrit en 1935).
  • L'Érotisme, 1957.
  • La Littérature et le Mal, 1957.
  • Les Larmes d'Éros, 1961 (où est notamment évoqué le supplice du lingchi ou "cent morceaux"; les informations sur l'origine des photographies, et le degré d'authenticité de leur interprétation sont sujets à caution[26].
  • L'Impossible, 1962 (première parution en 1947 sous le titre La haine de la poésie)
  • Ma mère, 1966 (posthume et inachevé).
  • Œuvres complètes. Paris, Gallimard, XII volumes, 1970-1988.
  • Romans et récits. Préface de Denis Hollier. Édition publiée sous la direction de Jean-François Louette. Gallimard, "Bibliothèque de la Pléiade", 2004.

Revues

La revue Acéphale

Bataille a joué un rôle majeur (et occupé une place croissante) au sein des revues suivantes :

  • Documents, (1929-1931) où il possède suffisamment d'influence pour parfois déplacer le cadre de la simple revue d'arts et de curiosités, et ainsi critiquer André Breton et le surréalisme.
  • Acéphale, (1936-1939) dont on ne peut dire qu'elle a été diffusée à grande échelle, issue d'une idée collective avec André Masson. Le dernier numéro paraît plus d'un an après le quatrième, et il est rédigé par le seul Bataille, dans un format différent.
  • Critique, fondée par Georges Bataille en 1946 aux éditions du Chêne, elle se développa après sa reprise en 1949 par les éditions de Minuit. Après la mort de Bataille en 1962, Jean Piel qui était à ses côtés depuis la création, en prit la direction jusqu'à son décès en 1996.

Études

Etudes biographiques

  • Pascal Louvrier, Georges Bataille, la fascination du mal, éditions du Rocher, Paris, juin 2008
  • Bernd Mattheus, Georges Bataille. Eine Thanatographie (3 vol.), Matthes & Seitz Verlag, Munich, 1984-1995
  • Michel Surya, Georges Bataille, la mort à l'œuvre, Séguier/Gallimard, Paris, 1987/1992

Divers

  • Jean-Michel Besnier, La Politique de l'Impossible, l'intellectuel entre révolte et engagement, La Découverte, Paris, 1989.
  • Élisabeth Bosch, L'Abbé C., de Georges Bataille : Les Structures masquées du double, Amsterdam, 1983
  • Georges Didi-Huberman, La ressemblance informe ou le gai savoir visuel selon Georges Bataille, Macula, Paris, 1995
  • Michel Fardoulis-Lagrange, G.B. ou un ami présomptueux, Le Soleil Noir, Paris, 1969
  • Koichiro Hamano, Georges Bataille: La perte, le don et l'écriture", EUD,Dijon, 2004
  • Jean-Michel Heimonet, Le Mal à l'oeuvre : Georges Bataille et l'écriture du sacrifice, Parenthèses, Marseille, 1987
  • Denis Hollier, La Prise de la concorde (suivi de Les dimanches de la vie), Gallimard, Paris, 1974/1993
  • Denis Hollier, Le Collège de Sociologie, 1937-1939, Gallimard, 1979 et Folio essais, 1995
  • Jacques Lempert, Georges Bataille étude dans le chapitre Érotisme, La Grande Encyclopédie, Éd. Larousse, Paris, 1973.
  • Francis Marmande, Georges Bataille politique, Presses Universitaires de Lyon, 1984
  • Stephan Moebius, Die Zauberlehrlinge. Soziologiegeschichte der Collège de Sociologie, Konstanz 2006 (de)
  • Mario Perniola, L'instant étérnel. Bataille et la pensée de la marginalité, Paris, Méridien/Anthropos, 1981.
  • Robert Sasso, Georges Bataille : le système du non-savoir, une ontologie du jeu, Minuit, Paris, 1978
  • Vincent Teixeira, Georges Bataille, la part de l'art - la peinture du non-savoir, L'Harmattan, Paris, 1997
  • Frédérick Tristan, Don Juan le révolté, Ecriture, Paris, 2009.
  • François Warin, Nietzsche et Bataille. La parodie à l'infini, PUF, Paris, 1994

Notes

  1. Cette publication fut faite à compte d’auteur.
  2. L’École des hautes études hispaniques est l’actuelle Casa Velasquez.
  3. Cette traduction de Georges Bataille et Tatiana Beresovski-Chestov sera publiée en 1925 par les Éditions du Siècle.
  4. Les sujets abordés par Bataille vont de la mystique à l'économie, en passant par la poésie, la philosophie, l'art, l'érotisme.
  5. Diane Kotchoubey de Beauharnais était la fille d’Helen Pearce, une ressortissante sud-africaine, et du prince Eugène Kotchoubey de Beauharnais (1894-1951). Elle naquit à Victoria, dans l’île de Vancouver, le 4 juin 1918. D’abord marié à Gerges Snopko, en 1939, dont elle eut Catherine, elle le quitta pour Georges Bataille. De ce nouveau mariage naîtra Julie Bataille le 1er décembre 1949. Par sa famille paternelle Diane descendait de Joséphine Tasher de la Pagerie et de son fils Eugène de Beauharnais. De plus sa grand-mère, Daria de Beauharnais, comtesse de Leuchtenburg, était la petite-fille de Maryia Nikolaievna Ramanov, grande-duchesse de Russie, qui avait épousé Maximilien de Beauharnais, troisième duc de Leuchtenburg.
  6. Lors de son séjour carpentrassien, Georges Bataille publie, en 1949, La Part maudite. Essai d’économie générale. T. 1, La Consumation ainsi qu’Éponine (repris l’année suivante dans L’Abbé C.).
  7. Sa Lettre à René Char sur les incompatibilités de l’écrivain, avec dessins de Pierre Alechinsky, a été éditée en 2005.
  8. Georges Bataille avait découvert la corrida à Madrid en 1922 quand jeune diplômé archiviste-paléographe de l’École des Chartes, il avait été envoyé à l’École des hautes études hispaniques, l’actuelle Casa Vélasquez. Ce fut là qu’il assista dans les arènes madrilènes à la mort horrible du torero Manuel Granero, une corne du taureau l’ayant énucléé avant de transpercer son crâne. Bataille y vit une image où se croisaient mort et sexualité.
  9. Michel Leiris, écrivain et ethnologue français, avait été le témoin de mariage de Georges Bataille quand celui-ci avait épousé, le 20 mars 1928, Sylvia Maklès. Il participa au mouvement surréaliste et cofonda avec son ami Bataille le Collège de Sociologie destiné à étudier les manifestations du sacré dans l’existence sociale. Celui-ci lui dédia L’Érotisme, édité en 1957, et Leiris fit paraître, en 1988, aux éditions Fourbis, À propos de Georges Bataille. Leiris nous a laissé ses impressions sur sa première rencontre avec Bataille en 1924 : «J’admirais non seulement sa culture beaucoup plus étendue et diverse que la mienne, mais son esprit non conformiste marqué par ce qu’on n’était pas encore convenu de nommer l’humour noir. J’étais sensible aussi aux dehors mêmes du personnage qui, plutôt maigre et d’allure à la fois dans le siècle et romantique, possédait (en plus juvénile bien sûr et avec une moindre discrétion) l’élégance dont il ne se départirait jamais, lors même que son maintien alourdi lui aurait donné cet air quelque peu paysan que la plupart ont connu, élégance tout en profondeur et qui se manifestait sans aucun vain déploiement de faste vestimentaire. À ses yeux assez rapprochés et enfoncés, riches de tout le bleu du ciel, s’alliait sa curieuse dentition de bête des bois, fréquemment découverte par un rire que (peut-être à tort) je jugeais sarcastique ».
  10. Pierre Klossowski (1905- 2001), était le frère du peintre Balthus. Quand Bataille rencontra à Vézelay Diane Kotchoubey de Beauharnais, qui devient sa maîtresse, il y eut pendant leur séjour ménage-à-trois avec Denise Rollin, son épouse. Mais le couple se sépara et Pierre Klossowski vint au secours de Bataille, resté sans domicile parisien, en l’installant dans le studio de Balthus où il passa l’hiver. Ce grand spécialiste du Divin Marquis (Sade mon prochain, 1947), était très proche de la dialectique bataillienne. Il s’interrogea sur la nature théologique du dilemme Dieu-mort de Dieu. Le moi substitué à la substance divine, était, pour Klossowski, un faux changement : moi est Dieu et la mort de Dieu, la mort de moi.
  11. Bernard Noël a été l’un des collaborateurs du Dictionnaire des œuvres érotiques, paru au Mercure de France, en 1971. À ce titre, il a présenté et analysé l’œuvre de Georges Bataille.
  12. Son fonds a servi de support au court-métrage du C.N.R.S. intitulé : Saint Gens, patron des fiévreux et fidèle intercesseur de la pluie et du beau temps, tourné par Jean Arlaud à Monteux et au Beaucet.
  13. Christian Limousin, professeur de lettres au lycée Romain Rolland de Clamecy, a organisé la manifestation de Vézelay : L’Éros et le Sacré, en 2002, célébrant le quarantième anniversaire de la mort de Bataille. Pour celui-ci, le sacré s’inscrit dans un mouvement universel de la vie à la mort, un mouvement que le christianisme aimerait refouler. Il se manifeste sur les marges, dans le domaine de l’interdit : c’est en transgressant les tabous que nous expérimentons le sacré et un sentiment d’appartenance au monde. Bataille le cherche et le trouve dans les exhalaisons physiques (sang, sueur, larmes, excrément), les émotions extrêmes (rire, colère, ivresse, extase sexuelle), et dans les activités inutiles (poésie, jeu, crime, érotisme). Chez lui, si le sacré et l’abjection s’épousent, c’est sous une forme de dépassement des antinomies. Cela dit, Bataille sera toujours pour les tabous qui donnent un sens à cet excès. Car le divin ou le sacré sont quelque chose d’ambigu, «à la fois saint et maudit, pur et impur, blanc et noir, fascinans et tremendum » ; «le sacré est le tout autre, séparé, hétérogène », et «cette hétérologie comprend les formes les plus nobles comme les plus basses. Jeu cruel, l’art a le pouvoir d’engendrer une altérité folle, belle, laide ou effrayante ». Cf. Vincent Teixeira, Georges Bataille, La part de l’art (la peinture du non-savoir), 1997.
  14. Pseudonyme qu'on peut interpréter comme "Seigneur aux chiottes", voire "Seigneur aussi".
  15. Et aussi, disent certains, après une visite à l’abbaye de Quarr, sur l’île de Wight, lors d’une aventure obscure avec une jeune femme croyante. Mais les deux évènements sont concomitants. Dès lors Bataille critiqua le christianisme qui fait croire à l’immortalité de l’âme et au report du plaisir jusqu’au paradis. Pour lui ce refoulement de la mort s’accompagne du refoulement de la sexualité et atteint son comble dans le culte de la Vierge Marie.
  16. Cf. Georges Bataille, La pratique de la joie devant la mort, texte établi par Bernard Noël, Mercure de France, 1967.
  17. Qui pourra, un jour, élucider le fait que deux des grands auteurs de la littérature érotique mondiale aient vécu à deux cent ans de distance dans le département de Vaucluse ? Si Sade y avait des attaches familiales, il n’en allait pas de même pour Bataille. Et le hasard n’explique rien. Présence de René Char ? Sans doute puisque l’on sait que le poète recevant à l’Isle-sur-la-Sorgue son ami Paul Éluard ne manquait jamais de lui faire visiter la Provence du Divin Marquis en le menant à Mazan, Saumane et Lacoste sur les traces du Grand Ancien.
  18. Ce fut en cette année 1955 que Diane Bataille, publia « Les Anges du fouet », remarquable pastiche d’un roman érotique victorien.
  19. L’abbé Breuil avait publié en 1952 son étude « Quatre cent siècles d’art pariétal. Les cavernes ornées de l’Âge du Renne ». Georges Bataille s’inspira de ses travaux pour tout ce qui avait trait à la paléontologie et à la paléo-ethnographie.
  20. Vincent Teixeira, Georges Bataille, La part de l’art (la peinture du non-savoir), Éd. L’Harmattan, Paris, 1997.
  21. Vincent Teixeira,op. cité.
  22. La citation est de Jacques Lempert.
  23. J.P. Sartre a lancé sa polémique Sur Bataille, Un nouveau mystique en décembre 1943 dans les Cahiers du Sud.
  24. Georges Bataille, Œuvres complètes, T. I. comprenant Premiers écrits, 1922-1940 , Histoire de l’œil , L’Anus solaire , Sacrifices et Articles.
  25. Les réponses érotiques de l’art préhistorique : un éclairage bataillien
  26. Bataille et le supplicié chinois : erreurs sur la personne

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