- Stanislas-Joseph Doucet
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Stanislas-Joseph Doucet (1847, Bathurst - 1925, Grande-Anse) était prêtre, patriote acadien, homéopathe, inventeur et auteur canadien.
Sommaire
Origines et éducation
Fils unique de François-Xavier Doucet, cultivateur, et de Rachel Boudrot (Boudreau), Stanislas-Joseph Doucet est né le 8 juillet 1847 à Bathurst, au Nouveau-Brunswick.
Il étudie à l'école primaire de Bathurst avant de s'inscrire à la St Michael's Academy, à Chatham, puis entre au grand séminaire de Montréal en septembre 1868.
Prêtre
Il est ordonné prêtre pour le diocèse de Chatham le 31 juillet 1870 à Charlottetown. Il est tout de suite nommé vicaire à Tracadie. Il devient curé l'année suivante. Il est tour à tour curé de Shippagan de 1871 à 1872, étant également missionnaire des îles de Lamèque et de Miscou; à Saint-Charles-de-Kent de 1872 à 1877, ainsi que missionnaire de Richibouctou; à Pokemouche de 1877 à 1887; à Shippagan de 1888 à 1898 ; à Grande-Anse de 1898 à 1925. Doucet est nommé vicaire général en 1900 par Mgr Rogers, poste qu'il occupe jusqu'au décès de l'évêque en 1902.
Engagement social et politique
En 1885, il occupe une part importante dans la fondation du Courrier des provinces Maritimes à Bathurst. Entre 1890 et 1915, il publie des éditoriaux faisant connaître son opinion sur des sujets importants comme la question linguistique. En 1896, il donne une conférence à ce sujet à l'Université du Nouveau-Brunswick à Fredericton; il en publie le texte la même année à Saint-Jean sous le titre Dual language in Canada : its advantages and disadvantages […]. À cette époque, les Acadiens représentaient le groupe catholique majoritaire mais les Irlandais occupaient tous les postes importants dans l'Église. Avec l'abbé Marcel-François Richard, il mène la lutte pour la nomination d'un premier évêque acadien dans les provinces Maritimes. Lorsque évêque de Saint-Jean en 1912, l'abbé Doucet déclare que l'événement est un « grand arrangement ». La même année, il participe au Congrès de la langue française à Québec.
Recherches scientifiques
L'abbé Doucet était passionné par les sciences. Dans le domaine de l'électricité, il fait breveter en 1891 aux États-Unis et au Canada un système de signalisation électrique pour éviter les collisions sur les chemins de fer. Son invention semble avoir été utilisée par une compagnie de Philadelphie. Il suggéra même de construire un « tunnel pour chars électriques » entre le Nouveau-Brunswick et l'Île-du-Prince-Édouard. Il donne aussi plusieurs conférences en tant qu'astronome amateur et fabrique un modèle réduit du système solaire, qu'il expose dans son presbytère. Il dessine les plans et fabrique la maquette de l'église Saint-Simon-et-Saint-Jude de Grande-Anse. Il recueille une partie des fonds nécessaires à son érection au moyen de quêtes mensuelles et de démonstrations à l'aide d'appareils électriques de son invention et de pique-niques. Les travaux de construction s'échelonnèrent de 1902 à 1912. Plus tard, pour expliquer le mouvement de rotation de la Terre, il fait installer un pendule de Foucault dans le clocher.
Autodidacte, Doucet lit beaucoup et fait quatre voyages en Europe et en Terre Sainte ainsi qu'à l'Exposition universelle de Chicago en 1893. C'est surtout à titre d'homéopathe qu'il excella et qu'il fut le plus apprécié. Alors qu'il est curé de Pokemouche, l'absence de médecin dans la région le pousse à s'intéresser à l'homéopathie. Il achète une soixantaine de livres médicaux récents, s'abonne à une revue spécialisée et fait venir des médicaments de Philadelphie. Il devient si populaire qu'il soigne des patients habitant à quarante miles à la ronde alors que d'autres achètent ses pilules par correspondance. Il numérote ses médicaments pour simplifier la tâche de ses patients. Son succès, qui lui vaut le surnom d'« homme aux miracles » chez certains patients, lui attire la jalousie de médecins nouvellement établis dans la région. Ainsi, le docteur L.-G. Pinault, de Campbellton, se plaint en 1916 à l'évêque que Doucet a fait un mauvais diagnostic pour deux de ses patients.
Activité artistique
L'abbé Doucet est aussi actif dans le domaine des arts. Il joue du violon, du piano et de l'orgue. Les Anges de la terre, son seul poème écrit en français, est publié en 1905 dans Le Moniteur acadien de Shédiac. Son premier poème en anglais, The soul : a philosophic poem, est publié en anglais à Saint-Jean en 1917 et est réédité en 1923 avec une centaine de vers de plus. Il publie aussi Emmanuel, the living bread, en 1922. La même année, il compose, sur l'air de La Marseillaise, un chant patriotique, En avant !, qui devient très populaire chez les Acadiens.
Postérité
Stanislas-Joseph Doucet est mort le 1er décembre 1925 à Grande-Anse.
Catégories :- Naissance en 1847
- Décès en 1925
- Personnalité du comté de Gloucester (Nouveau-Brunswick)
- Prêtre acadien
- Artiste acadien
- Personnalité acadienne du monde des affaires
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