Shākyamuni

Shākyamuni

Gautama Bouddha

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Gandhara Bouddha, Ier-IIe siècle CE, Musée Guimet.

Siddhārtha Gautama (en pāli : Siddhattha Gotama) du clan Śākya, dit Shākyamuni (« sage des Śākya ») ou le Bouddha, fondateur historique d'une communauté de moines errants[1], qui devint par la suite le bouddhisme (en quoi le bouddhisme se distingue profondément de l'hindouisme qui s'appuie sur le Sannyâsa)[2], est un chef spirituel (gourou, « maître spirituel » en sanskrit) qui vécut au VIe siècle avant l'ère chrétienne.

Il aurait vécu à peu près quatre-vingts ans, mais les traditions ne s'accordent pas sur les dates exactes de sa naissance et de sa « mort » (ou parinirvāṇa) ; celles acceptées dans les pays de tradition pāḷi, 624-544, sont vraisemblables. Il est certain que son lieu de naissance est Kapilavastu — la capitale du clan, dans le Teraï népalais. Il est né de la reine Māyādevī et du roi Śuddhodana, dans une famille de kṣatriya (caste des guerriers-aristocrates).

Le titre de Bouddha (en sanskrit buddha, « éveillé », participe passé passif de racine sanskrite budh-, « s'éveiller ») lui a été accordé plus tard par ses disciples. Il est également connu comme un Tathāgata, « celui qui est venu/allé ainsi » prêcher la bonne Loi (ou dharma, en pāḷi dhamma). Le Bouddha est la figure clé du bouddhisme. On le nomme traditionnellement Bouddha Shākyamuni.

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Vie du Bouddha

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Les récits de la vie du Bouddha se sont perpétués par la tradition orale et n'ont été mis par écrit pour la première fois que quelques centaines d'années après sa mort. Les écritures bouddhistes mélangent métaphysique et légendes concernant la vie du Bouddha. Certains épisodes, tel celui où il apaise un éléphant furieux que son cousin Devadatta aurait lâché sur lui pour le tuer afin de le remplacer à la tête de la communauté des moines, peuvent être acceptables pour le lecteur matérialiste, d'autres, tels ses conversations avec les dieux ou sa téléportation instantanée au Śrī Laṅkā, ne le sont pas. Dépouillé de ses aspects métaphysiques ou magiques, un résumé de sa vie pourrait être le suivant (les aspects légendaires célèbres sont cependant indiqués entre crochets) :

Contexte

Le bouddhisme naît dans le contexte de l'Inde védique : Les Veda sont des livres très respectés. L'Inde est marquée par un système de castes.

Différents maîtres développent leur vision du nirvāņa, et présentent un moyen de l'atteindre.

Différentes notions de l'hindouisme se verront remaniées dans le bouddhisme, comme le concept de réincarnation, de karma, les dhyanas, le statut de dieux comme Brahma.

Le bouddhisme ancien considère différentes écoles, naissant au même moment que lui, dont le jaïnisme, seule de ces écoles ayant survécu de nos jours.

Le Brahmajalasutta énumère différentes vues contemporaines du bouddhisme.

Vie au palais

Siddhārtha Gautama naît à Lumbinî, un village sur les contreforts de l'Himalaya, à côté de la ville de Kapilavastu, dans la caste des kshatriya, guerriers-aristocrates. Son père est Śuddhodana, le chef de Kapilavastu, et sa mère la reine Māyādevī.

Le récit de sa naissance donne lieu à une légende célèbre : il serait né dans un bois sacré non loin de la cité de son père, à Lumbinî au Népal, pendant un déplacement de Māyādevī auprès de ses parents : selon la légende, sa mère (dont le nom signifie « illusion ») aurait conçu Siddhārtha en songe, pénétrée au sein par un éléphant blanc à six défenses. C'est debout, sur la route qui la conduisait chez ses parents, qu'elle aurait enfanté, accrochée à une branche d'arbre, tandis que les divinités brâhmaniques faisaient pleuvoir des pétales de fleurs sur elle. Sitôt né, l'enfant se serait mis debout et aurait « pris possession » de l'Univers en se tournant vers les quatre points cardinaux, puis aurait fait sept pas vers le nord. Māyādevī serait morte une semaine plus tard, confiant son fils à sa sœur et co-épouse Mahaprajapati Gautami (Mahāprajāpatī Gautamī) à qui Siddhartha pourrait devoir son nom usuel de Gautama.

À seize ans, il épouse la jeune princesse Yaśodharā qui lui donne un fils, Rāhula. Toutes les traditions concordent sur le fait qu'il est contemporain des deux rois du Magadha, Bimbisâra et de son fils Ajataśatru.

Il passe toute son enfance protégé dans l'enceinte du palais familial, dans le respect de l'hindouisme et élevé en guerrier, selon sa caste. Son père en effet, qui avait été averti que son fils serait soit un grand kṣatriya, soit un bouddha, empêche par une vie de facilité qu'il réfléchisse aux difficultés et à la souffrance des hommes, afin qu'il ne devienne pas un sage.

Révélation

À 29 ans, alors qu'il se promène hors de l'enceinte du palais, il découvre la souffrance (dukkha) endémique de son peuple qui lui avait été cachée jusqu'alors et le fossé qui la sépare du luxe de sa vie aristocratique.

La légende rapporte que ce sont quatre rencontres qui changent sa vie : un vieillard lui fait prendre conscience de la souffrance du temps qui passe et de la déchéance du corps vieillissant ; un malade lui apprend que le corps souffre aussi indépendamment du temps et un cadavre que l'on menait au bûcher lui révèle la mort dans tout son caractère sordide. Enfin, un ermite lui montre ce que peut être la sagesse.

Pratiques

Il rejette alors titre et palais et commence une vie d'ascèse, suivant les enseignements de plusieurs ermites renonçants, des saṃnyāsin ou des sâdhu, et entreprend des pratiques méditatives austères.

Le Bouddha fut influencé par les concepts de son époque. Il eut pour maître le brahmane Arada Kalama , mais ce qu'il apprit - maîtriser le septième dhyāna, la sphère du néant - ne lui sembla pas suffisant. Il se rendit à Rajagrha et prit comme second maître Udraka Ramaputra, qui lui enseigna le huitième dhyāna, la sphère de ni perception ni non-perception. Là encore, le Bouddha estima ne pas avoir trouvé la voie vers le nirvana.

Pendant six ans, il pratiqua les austérités avec cinq autres ascètes méditants. Il faillit mourir d'abstinence et décida de trouver une autre voie ; ses amis pensèrent qu'il délaissait la pratique.

Éveil

Six ans plus tard, alors qu'il se trouve dans le village de Bodh-Gayā, constatant que ces pratiques ne l'ont pas mené à une plus grande compréhension du monde, il les abandonne et accepte des mains d'une jeune fille du village, Sujāta, un bol de riz au lait, mettant ainsi fin à ses mortifications et se concentre sur la méditation et la voie moyenne, celle qui consiste à nier les excès, comparable au « rien de trop » delphique : en sorte, il s'agit de refuser le laxisme comme l'austérité excessive. Les cinq disciples qui le suivaient l'abandonnent, jugeant cet acte comme une trahison de sa part.

Siddhārtha Gautama s'assied alors sous un pipal (Ficus religiosa) et fait le vœu de ne pas bouger de cette place avant d'avoir atteint la Vérité.

Là encore, plusieurs légendes racontent comment Māra, démon de la mort, effrayé du pouvoir que le Bouddha allait obtenir contre lui en délivrant les hommes de la peur de mourir, tente de le sortir de sa méditation en lançant contre lui des hordes de démons effrayants et ses filles séductrices. En vain : c'est dans une posture demeurée célèbre dans l'iconographie bouddhiste que Siddhārtha prend la terre à témoin de ses mérites passés, accède à l'éveil et nie simplement les présences démoniaques sans les combattre, en toute sérénité.

Mise en mouvement de la roue de la loi

Gautama Bouddha, après avoir atteint l'éveil, hésite à enseigner : il se demande si une telle parole sera entendue. La tradition fait intervenir un Nâga qui le convainc de faire profiter l'humanité de sa connaissance.

La mise en mouvement de la roue de la loi désigne le premier sermon de Gautama, dans lequel il énonce les quatre nobles vérités.
Il affirme qu'il a réalisé l'éveil ou la compréhension totale de la nature et des causes de la souffrance humaine et des étapes nécessaires à son élimination. Cette illumination, possible pour tous les êtres, s'appelle la bodhi et donne son nouveau nom à Siddhārtha : celui qui a atteint la bodhi est un Bouddha.

Gautama Bouddha a bien insisté sur le fait qu'il n'était ni un dieu, ni le messager d'un dieu et que l'illumination n'était pas le résultat d'un processus ou d'un agent surnaturel, mais plutôt le résultat d'une attention particulière à la nature de l'esprit humain, et qu'elle pourrait être redécouverte par n'importe qui pour son propre profit.
Deux interprétations différentes de cette affirmation départagent le bouddhisme ancien et le bouddhisme Mahāyāna. La première est qu'il est possible à chacun, en tant qu'auditeur de l'enseignement de Gautama, d'atteindre l'éveil et de sortir du Samsara (Saṃsāra).
La deuxième est que tout être sensible possède en lui la nature de Bouddha (tathāgatagarbha), véritable nature de l'esprit, appelée parfois « graine d'éveil ». Cette interprétation, qui postule l'existence d'une nature universelle ontologique ou transcendante, est rejetée par le théravāda orthodoxe.

Enseignement

Temple de Bodnath à Katmandu, Nepal

L'enseignement de Gautama Bouddha est couvert dans l'article Bouddhisme, section Doctrine. Les principaux concepts en sont l'impersonnalité, l'impermanence et l'insatisfaction de toute chose, devant conduire au renoncement face au désir insatiable. Il distingue une réalité conventionnelle et une réalité ultime, cette dernière ne pouvant être découverte que par l'accomplissement personnel, l'illumination.

Gautama Bouddha présenta son enseignement comme la redécouverte d'une vérité autrefois enseignée par les Bouddhas du passé, dont Dipankara qui lui prophétisa qu'il serait le Bouddha de notre ère. Cette vérité continuera d'être enseignée par les Bouddhas du futur, le prochain sera Maitreya. (voir les vingt-huit bouddhas)

Selon le bouddhisme mahāyāna, il n'y a pas un seul enseignement, mais plusieurs mises en mouvement de la roue de la loi, puisque Shākyamuni enseigna d'abord les sûtras de première roue, puis de deuxième, puis de troisième. Ces différentes périodes d'enseignement correspondent à des auditeurs différents ; l'enseignement est adapté à la capacité réceptive de son public. Le bouddha Shākyamuni a déclaré dans le Soutra du Lotus qu'il n'y a qu'un seul véhicule (« ekayāna »), le véhicule du bouddha.

Son message est simple. L'homme est identifié aux pensées et aux émotions. Elles l'empêchent de vivre dans le présent et dans la clarté. Le remède : la méditation. Bouddha a crée la méditation Vipassana, c'est la plus connue des méditations, car elle est l'essence même de toutes méditations.

Elle consiste à s'asseoir, à fermer les yeux et à rester attentif au mouvement de la respiration et à observer le mental, ce processus de pensées et d'émotions qui ne s'arrêtent jamais. Cette technique amène détachement, sérénité et bien-être intérieur.

Jusqu'à la fin de sa vie, Gautama le Bouddha insista sur le fait de toujours continuer à chercher. Ces derniers mots ont été « sammasati » ce qui signifie « rappelez-vous, vous êtes un bouddha ».

Sangha

Pendant les quarante-cinq années restantes de sa vie, il voyage dans la plaine gangétique du centre de l'Inde (la région du Gange et de ses affluents), enseignant sa pratique en matière de méditation à une grande variété de personnes, allant des nobles aux balayeurs des rues, et sans oublier les disciples des philosophies et religions. Il fonde la communauté des moines et des nonnes bouddhistes (le saṅgha) pour perpétuer ses enseignements après sa disparition (considéré comme le parinirvana (parinirvāṇa)ou « nirvâna complet »).

La pédagogie du Bouddha

Le Bouddha était très attentif à ses auditeurs afin de s'harmoniser avec eux. D'où les méthodes d'enseignements différentes [1] :

  • Il expose directement sa doctrine dans les sermons.
  • Il semble laisser le choix à ses auditeurs :

« Il m'a insulté. Il m'a battu. » Si tu te plains, ta haine ne s'apaisera pas.

« Il m'a insulté. Il m'a battu. » Si tu ne te plains pas, ta haine s'apaisera.

En ce monde la haine n'apaise pas la haine, mais l'absence de haine le fait : c'est une loi éternelle[3]

  • Il enseigne et console indirectement : une mère vient, en larmes, lui présenter son enfant mort pour qu'il le ressuscite. Le Bouddha accepte à condition qu'elle trouve dans la ville une maison où un malheur semblable n'est pas arrivé. Elle parcourt la ville et n'en trouve pas bien entendu. Mais quand elle revient son chagrin a commencé à s'apaiser. Elle n'était pas seule dans son malheur, et d'autres mères malheureuses ont su trouver les mots qui l'ont calmée[1].
  • Il semble donner raison à tout le monde : le Bouddha, en compagnie de quelques disciples, reçoit des visiteurs. Un croyant vient lui expliquer que Dieu existe. Le Bouddha l'écoute et lui dit : « Vous avez raison. » Le croyant sort satisfait. Un incroyant vient lui expliquer que Dieu n'existe pas. Le Bouddha l'écoute et lui dit : « Vous avez raison. » L'incroyant sort satisfait. Par contre, les disciples ne le sont pas et le disent bruyamment. Et le Bouddha leur dit : « Vous aussi, vous avez raison. »[1]
  • Il écoute ses disciples et les approuve silencieusement, quelquefois avec un simple geste : entouré de ses disciples il venait de recevoir une couronne de fleurs. Il prit une seule fleur, tendit le bras, la fit tourner au bout de son doigt et parcourut du regard l'assistance. Tous se turent, déconcertés. Seul Mahākaśyapa comprit la signification de ce message et sourit. Le Bouddha déclara alors qu'il lui transmit une méthode merveilleuse et qu'il faisait de lui son successeur[4].

la Mort du bouddha

Le Bouddha mourut, selon la tradition bouddhiste, en 544 avant notre ère[1]. Il avait alors quatre-vingt ans[1]. Il expira en méditant, couché sur le côté droit, souriant : on considéra qu'il avait atteint le nirvâna, la volontaire extinction du soi[1]. Le Bouddha n'aurait pas souhaité fonder une religion[1]. Après sa mort s'exprimèrent des divergences d'opinions qui, en l'espace de huit siècles, aboutirent à des écoles très différentes[1].

La tradition veut que Bouddha se serait éteint près de la localité de Kushinagara.

Les derniers mots du Bouddha sont : « Toutes les énergies constructrices sont impermanentes ; Travaillez efficacement sans relâche ; Soyez d'intention bien concentrée ; Surveillez la pensée ! »

Quatre conciles, c'est-à-dire quatre assemblées, se tinrent successivement jusqu'au IIIe siècle ap. J.-C. pour tenter de définir les textes essentiels communs à tous les bouddhistes, indépendamment de leur secte[1]. Ce furent à chaque fois des échecs : on retint donc les principes essentiels : les quatre Nobles Vérités et les trois joyaux ; pour le reste ils notèrent les différences entre l'école du Véhicule des Anciens, et celle du Grand Véhicule[1].

Il existe plusieurs reliques du Bouddha. Pour remercier l'ONU d'avoir décrété jour férié la fête du Vesak, la Thaïlande, le Sri Lanka, ainsi que le Myanmar ont décidé de transférer douze de ses ossements au siège des Nations unies, à New York.

Question de l'historicité

Toutes les sources s'accordent à considérer une durée de vie du bouddha historique de quatre-vingt ans. En dehors de ce point, les estimations varient :

L'enseignement de Gautama fut oral, et s'est longtemps perpétué de manière orale ; le canon pali ne fut rédigé qu'au Ier siècle.
L'approche historique de l'enseignement de Gautama est peu fournie.

Douze actes

Bouddha faisant le geste de l'apaisement de la crainte (Abhayamudrā)

La tradition indo-tibétaine relate la vie du bouddha en douze actes :

  1. La descente des cieux Tusita
  2. L'entrée dans la matrice
  3. La naissance dans ce monde
  4. L'accomplissement dans les arts mondains
  5. La jouissance d'une vie de plaisir
  6. Le départ du palais et le renoncement
  7. Les exercices ascétiques
  8. La méditation sous l'arbre de la Bodhi
  9. La défaite des hordes de Māra
  10. L'atteinte de l'éveil parfait et ultime
  11. La mise en mouvement de la roue de la loi
  12. L'entrée au parinirvana

Personnalité et caractère du Bouddha

Le Bouddha présenté dans les écritures bouddhistes possède les traits caractéristiques suivants :

  • une éducation achevée et une formation dans les domaines appropriés à un guerrier aristocrate, tels que les arts martiaux, la gestion des domaines agricoles, et la littérature, mais également une compréhension profonde des idées religieuses et philosophiques de sa culture et de son temps. Siddhārtha Gautama était un homme sportif, compétent en arts martiaux tels que la lutte et le tir à l'arc, et qui pouvait parcourir des kilomètres sans difficulté et camper dans la nature sauvage. Les images du gros « Bouddha gai » ou Bouddha riant ne sont pas des représentations de Siddhārtha Gautama.
  • un enseignant idéal, qui trouve toujours la métaphore appropriée, et qui adapte à la perfection son message à son auditoire, quel qu'il soit.
  • courageux et serein en toutes circonstances, aussi bien lors d'une discussion religieuse, que face à un prince parricide, ou à un meurtrier. Il fait cependant preuve d'exaspération lorsque des moines déforment ses enseignements.
  • modéré dans tous les appétits corporels, il connaît une vie de célibat de l'âge de vingt-neuf ans jusqu'à sa mort. Il est aussi indifférent à la faim qu'aux rigueurs du climat.

Caractéristiques physiques de Gautama Bouddha

Bien que les représentations de Gautama furent un premier temps symboliques, ne le représentant sous forme humaine qu'à partir du Ier siècle, ses caractéristiques physiques sont décrites dans le Canon en pāli.

Gautama est présenté comme grand, robuste et de belle apparence. Ses yeux sont bleus, sa peau dorée, ses oreilles anormalement allongées.

Prédictions du Bouddha Shākyamuni

Il est dit que le Bouddha Shākyamuni a parlé de la venue de Tsongkhapa au Tibet comme une émanation du Bodhisattva Manjusri.[5] Le Bouddha Shākyamuni a aussi déclaré que le Bodhisattva Avalokiteshvara apporterait le bouddhisme au Tibet.

Gautama Bouddha dans les autres religions

Hindouisme et Inde

Article détaillé : Bouddha dans l'hindouisme.
Emblème de l'Inde, symbole du premier Empire de l'Inde entière, celui d'Ashoka

Dans ce pays si religieux, où les textes déclarent que « tous les bouddhas naissent en Inde, prêchent en Inde et y atteignent le Nirvâna », le Bouddha Sâkyamuni ne fait pas exception. Pendant de nombreux siècles (du Ve siècle au VIIe siècle apr. J.-C.), le bouddhisme sera vulgarisé et transmis dans toutes les régions de l'Inde. Les souverains accepteront eux aussi de soutenir cette religion, même contre l'hindouisme. À cette époque, et dans ce climat de consensus, l'art, l'architecture, la peinture, et toutes les activités culturelles de l'Inde connaîtront un éclat incomparable[6].

La Roue de la Loi, symbole bouddhiste sur le drapeau indien

Mais les moines bouddhistes deviendront trop riches, leur message perdra de sa cohérence[6].

Lorsque la contre-réforme hindouiste réussit vers le XIIe siècle à assimiler le bouddhisme en terre indienne, les brahmanes parachevèrent cette renaissance de l'hindouisme en considérant le Bouddha comme étant le neuvième avatar de Vishnou. Au vingtième siècle, les publications de textes et les incitations d'étrangers, surtout de Sir Edwin Arnold, aboutiront au choix par les autorités indiennes de la Roue de la Loi comme emblème national. Ainsi donc, le symbole de compassion du Bouddha pour tous les êtres vivants rappelle la pureté de son premier message[6].

Il est peu probable que le Bouddha (historique) ait considéré l'ensemble de ses enseignements philosophiques comme une religion proprement dite[7]. Bien qu'il ait mis sur pied un ashram, tel n'importe quel Gourou qui accepte d'offrir ses enseignements, le dernier message qu'il adressa à ses disciples fut de « rechercher avec diligence leur Salut »[7].

En 78, c'est le quatrième concile bouddhiste, qui, cinq cent ans après la mort du Bouddha, fut considéré comme un moment critique, car le Bienheureux avait prédit que son ashram ne durerait que cinq siècles[7] ; en conséquence, si l'on veut respecter la parole du Bouddha aujourd'hui, on n'a donc nul besoin de se considérer « bouddhiste »[7]. En cela, l'hindouisme n'a pas « récupéré » le Bouddha dans son panthéon, en en faisant un avatâr de Vishnou, un dieu terrestre à vénérer, puisque le Bienheureux lui-même considérait que son ashram n'avait pas à durer indéfiniment.

En Inde, tous les lieux associés à la vie du Bouddha sont toujours des centres de pèlerinage, non seulement pour les bouddhistes, mais aussi pour les hindous de tous les milieux, car, en tant qu'avatar de Vishnou, on le considère comme un grand goûroû (« maître spirituel »)[8].

Islam

« Si vous désirez voir le plus noble de l'humanité, regardez le roi dans l'habillement du mendiant ; c'est lui dont la sainteté est grande parmi les hommes. » - Abu al-Atahiya, Poète arabe.

Avec l'expansion de l'islam, la classe monastique bouddhiste a rejoint ce qu'on en est venu à appeler l'« islam monastique » - le Soufisme - qui a produit beaucoup de poètes et de scientifiques. L'ordre de Qalandariyah Sufi, mouvement mystique musulman surgi au IXe siècle en raison du Malamatiyya et établi au Khorasan (Perse orientale) au XIe siècle, a attiré beaucoup de moines bouddhistes.

Les pratiques ascétiques de la philosophie soufi évoquent celles du bouddhisme. On peut reconnaître une similarité entre la notion bouddhiste de purification de l'esprit de toutes les choses mauvaises et le désir de se confondre avec le Nirvâna immuable, et le vuslat (communion avec Dieu) de la philosophie soufi.

« La mission du Bouddha avait un caractère tout à fait unique, et se tient donc tout à fait à part parmi les nombreuses autres religions du monde. Sa mission était de faire voler les oiseaux de l'idéalisme plus près de la terre, parce que la nourriture de leur corps appartient à la terre. » - Hazrat Inayat Khan.

Le musulman indien Maulana Abul Kalam Azad a suggéré dans un commentaire du Coran que Siddhartha Gautama serait le Prophète de l'Islam Dhū'l-Kifl référencé dans les sourates 21 et 38, ainsi que les personnages bibliques Ismaël, Idris (Enoch), et Élisée. Il a proposé de voir dans le Kifl de Dhū'l-Kifl, qui en arabe signifie « propriétaire d'une double part », une déformation de Kapilavastu où le Bouddha a passé sa jeunesse. Néanmoins, il n'y a aucune preuve directe pour soutenir cette spéculation, et selon d'autres auteurs, Dhū'l-Kifl n'était qu'un homme juste et pas un prophète, ou alors il était le prophète Ézéchiel mentionné dans la Bible.

Christianisme

Dans le christianisme, la légende du Bouddha serait à l'origine de celle de saint Josaphat, dont le nom proviendrait du sanskrit bodhisattva.

Gautama Bouddha dans la culture populaire

La personne de Gautama Bouddha a inspiré nombre de créations artistiques en dehors du bouddhisme. Cette liste n'en recense que quelques unes ; voir aussi art bouddhique.

Notes et références

  1. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j  et k Roger Favry, Le bouddhisme, Pemf, coll. « BT2 » (ISBN 2-87785-487-6) 
  2. Encyclopédie des Religions, Gerhard J. Bellinger, ISBN 2-253-13111-3
  3. D'après Le Bouddha Dhammapala : les stances de la Loi, GF n°849, Ed. Flammarion, 1997.
  4. Le bouddhisme, édition Pemf, BT2, ISBN 2-87785-487-6. Il s'agit d'une tradition propre à l'école zen ; les récits précédents viennent des autres traditions et sont racontés sous des formes diverses. L'épisode de la mère malheureuse montre qu'en partageant les chagrins on les diminue. Celui sur l'existence ou non de Dieu montre qu'une croyance athée ou théiste ne s'impose pas à autrui. Enfin, l'anecdote de la fleur montre qu'un seul disciple est vraiment attentif et comprend ce que le Bouddha a voulu signifier, et que celui-ci, en conséquence, est digne d'être son successeur et premier disciple.
  5. Biography of Tsongkhapa
  6. a , b  et c Encyclopédie des religions, Gerhard J. Bellinger, ISBN 2-253-13111-3
  7. a , b , c  et d d'après L'ART INDIEN, Roy C. Craven, ISBN 2-87811-254-7
  8. La vache sacrée, Tarun Chopra, ISBN 81-7234-041-9

Bibliographie

  • André Bareau, Recherches sur la biographie du Buddha, Presses de l'École française d'Extrême-Orient, 3 vol., 1963, 1970 et 1971 ;
  • Daisaku Ikeda, La Vie du Bouddha. Une biographie interprétative, éditions du Rocher, coll. « Tradition », 1993 (ISBN 2-268-01570-X)).
  • Thich Nhat Hanh Sur les traces de Siddhartha; La vie du Bouddha., traduit par Phillippe Kerforne. JC Lattès, 1996. 522 p.
  • Hans Wolfgang Schumann, Le Bouddha historique, éditions Sully, 1999 ;
  • A. Foucher, La Vie du Bouddha d'après les textes et les monuments de l'Inde, éditions Maisonneuve, 1993 ;

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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