Histoire Du Bouddhisme

Histoire Du Bouddhisme

Histoire du bouddhisme

Le bouddhisme, qu'il s'agisse d'une religion, d'une philosophie ou d'une pratique souvent centrée sur la méditation, fut fondé par Siddharta Gautama. Il naît environ en -556 du calendrier julien en Inde et se diffusera plus largement deux siècles plus tard. C'est une des plus anciennes religions encore largement pratiquées de nos jours. S'étant développé en dehors de sa région d'origine, l'Inde du nord-est, il a touché à une époque ou à une autre la quasi totalité du continent asiatique, s'enrichissant d'éléments issus des cultures d'Asie centrale, d'Extrême-Orient, d'Asie du Sud-Est, hellénistique et himalayenne. Malgré des premiers contacts à l'époque du gréco-bouddhisme, ce n'est qu'au XIXe siècle que les lettrés européens ont commencé à s'y intéresser sérieusement. Au XXIe siècle, bien que la grande majorité des bouddhistes résident toujours en Asie, on en trouve sur tous les continents, qu'ils soient autochtones ou issus de l'émigration asiatique. Au fil du temps de nombreuses écoles sont apparues. Le bouddhisme actuel peut être divisé en trois grands courants : Theravada, Mahāyāna et Vajrayana.

Sommaire

Chronologie générale

Voir la frise chronologique détaillée : Histoire des écoles bouddhistes.

Le symbole « * » indique une date de fin incertaine.
Sources : Philippe Cornu, Jérôme Ducor, Éric Rommeluère, Dominique Trotignon, Introduction au Bouddhisme, Université bouddhique européenne, version de 2005.


En Inde

Du temps de Gautama

Contexte

Statue de Bouddha faisant le geste - mudrā - de l'apaisement de la crainte.

Le bouddhisme naît dans le contexte de l'Inde védique : les Vedas sont des livres très respectés. L'inde est marquée par un système de castes.

Différents maîtres développent leur vision du nirvāna, et présentent un moyen de l'atteindre.

Différentes notions de l'hindouisme se verront remaniées dans le bouddhisme ; comme le concept de réincarnation, de karma, les dhyanas, le statut de dieux comme Brahma.

Le bouddhisme ancien considère différentes écoles, naissant au même moment que lui, dont le jainisme, la religion ou les adeptes de longue date doivent porter le kirpan, un long couteau cérémonial, seule de ces écoles ayant survécu de nos jours.

Le Brahmājālasūtta énumère différentes vues contemporaines du bouddhisme.

Naissance du bouddhisme

Le bouddhisme fut fondé en Inde au Ve siècle av. J.-C.

Siddharta Gautama a pour père le chef de Kapilavatsu. Il connaît d'abord la vie de palais avant d'en partir afin de rechercher la solution à la souffrance.

Le Bouddha fut influencé par les concepts de son époque. Il eut pour maître le brahmane Arada Kalama, mais ce qu'il apprit — maîtriser le septième dhyana, la sphère du néant — ne lui sembla pas suffisant. Il se rendit à Rajagrha et prit comme second maître Udraka Ramaputra, qui lui enseigna le huitième dhyana, la sphère de ni perception ni non-perception. Là encore, le Bouddha estima ne pas avoir trouvé la voie vers le nirvana.

Pendant six ans, il pratiqua les austérités avec cinq autres ascètes méditants. Il faillit mourir et décida de trouver une autre voie ; ses amis pensèrent qu'il délaissait la pratique.

Le Bouddha atteignit cependant l'éveil et sut convaincre les cinq méditants de son accomplissement, prononçant le premier sutra. Par la suite, il sut convaincre de très nombreuses personnes qui rejoignirent le Sangha.

Le Bouddha n'a rien écrit lui-même, mais il énonça de très nombreux discours. Au moment de sa mort, son enseignement connaît déjà une grande popularité, et l'enterrement du Bouddha sera l'occasion d'un partage de reliques, contenues dans des stupas.

Après la mort de Gautama

L'histoire du courant bouddhiste avant l'époque d'Asoka est assez obscure. Il semble n'avoir occupé qu'une place mineure dans le paysage philosophique et religieux avant que le patronage du grand roi ne le propulse sur le devant de la scène. Trois conciles auraient eu lieu entre la mort de Gautama et la fin du règne d'Asoka, mais les informations les concernant, nettement postérieures aux événements, sont sujettes à caution.

Premier Concile

Il aurait eu lieu à Rajagrha au Ve siècle av. J.-C., peu après la mort du Bouddha. Il fut d'abord l'occasion de mettre par écrit le Tipitaka. ainsi sont rédigées « trois corbeilles » :

Selon l'approche bouddhique, Ananda restitua de tête le Sutta pitaka, Upali énonça le Vinaya pitaka et Mahâkâshyapa restitua l'Abhidhamma.

Deuxième Concile

Le concile de Vaisali se déroula vers 367.

Troisième concile

Le concile de Pāṭaliputra pose question. Les textes qui le mentionnent ne sont pas d'accord sur les dates (le plus souvent vers 250 avant J.-C.) ni sur les événements. De plus, les sources du Mahayana ne le mentionnent pas et font suivre le deuxième concile du concile du Cachemire (IIe siècle).

Le troisième concile fut un moment de désaccord. Il marqua la création d'au moins deux groupes : un groupe d'« anciens », les Sthavira dont descendrait le theravada actuel, et un groupe « majoritaire », le Mahasanghika, partisan de réformes.

Une autre version fait naître d'emblée quatre groupes qui se subdivisèrent ensuite en dix-huit écoles anciennes.

Asoka

Ashoka devint empereur en -268. Après avoir mené une guerre contre les Kalinda coûtant la vie de 100 000 hommes, il se convertit au bouddhisme et fit graver un édit sur une pierre, en -260. Ashoka passa un an avec la communauté des moines et fit construire de nombreux stupas.

Cet empereur fut responsable de la large diffusion du bouddhisme theravada en Inde et en Asie.

Le Mahayana en Inde

Le Grand Véhicule apparaît aux environs du premier siècle après J-C.

Diffusion

Le bouddhisme s'est diffusé à travers le monde et a pris de nombreux visages.

Inde

Le roi Açoka (274-236), par ses conquêtes et son influence, contribua à l'extension du bouddhisme vers le Cachemire, l'Afghanistan, Ceylan et la Birmanie. L'hellénisme au contact de l'Inde subit une influence de cette religion, tant au niveau artistique, qu'intellectuel (entretiens de Ménandre avec le moine Nâgasena).

Emblème de l'Inde, symbole du premier Empire de l'Inde entière, celui d'Ashoka

Car dans ce pays si religieux, où les textes déclarent que « tous les bouddhas naissent en Inde, prêchent en Inde et y atteignent le Nirvâna », le Bouddha Sâkyamuni ne fait pas exception. Pendant de nombreux siècles (du Ve siècle au VIIe siècle apr. J.-C.), le bouddhisme sera vulgarisé et transmis dans toutes les régions de l'Inde. Les souverains accepteront eux aussi de soutenir cette religion, même contre l'hindouisme. A cette époque, et dans ce climat de consensus, l'art, l'architecture, la peinture, et toutes les activités culturelles de l'Inde connaîtront un éclat incomparable[1].

La Roue de la Loi, symbole bouddhiste sur le drapeau indien

Mais les moines bouddhistes deviendront trop riches, leur message perdra de sa cohérence[1].

Lorsque la contre-réforme hindouiste réussit vers le XIIe siècle à assimiler le bouddhisme en terre indienne, les brahmanes parachevèrent cette renaissance de l'hindouisme en considérant le Bouddha comme étant le neuvième avatar de Vishnou. Au vingtième siècle, les publications de textes et les incitations d'étrangers, surtout de Sir Edwin Arnold, aboutiront au choix par les autorités indiennes de la Roue de la Loi comme emblème national. Ainsi donc, le symbole de compassion du Bouddha pour tous les êtres vivants rappelle la pureté de son premier message[1].

En Inde, tous les lieux associés à la vie du Bouddha sont toujours des centres de pèlerinage, non seulement pour les bouddhistes, mais aussi pour les hindous de tous les milieux, car, en tant qu'avatar de Vishnou, on le considère comme un grand goûroû (« maître spirituel »)[2].

En 1973, l'Inde ne comprend plus que 0,6 % de bouddhistes, la plupart dans le Bengale du nord.

Sri Lanka et Asie du Sud Est

Sri Lanka

Le bouddhisme apparaît au Sri Lanka en -250, à Anuradhapura, suite à une mission envoyée par l'empereur Asoka. Un premier monastère, le Mahavihara fut construit. Le Theravada se développa rapidement. Au premier siècle de notre ère furent fixé par écrit de nombreux textes palis. Au Ve siècle. arriva au Sri Lanka Buddhaghosa afin de recueillir et de traduire des commentaires. Il rédigea le Visuddhimagga, commentaire le plus respecté par le Theravada.

Le Mahayana et le Vajrayana seront néanmoins introduits sur l'île au VIIIe siècle et demeureront jusqu'au XIe siècle. Le bouddhisme s'affaiblit considérablement les siècles qui suivirent sous l'effet des invasions de Tamouls, hindous, Portugais, Hollandais puis Anglais. Le Theravada connaît de nos jours un indéniable renouveau, marqué par une très forte orthodoxie. Citons par exemple le moine Walpola Rahula.

Birmanie

Le Bouddha d'or du Wat Traïmit à Bangkok.

Un premier contact entre la Birmanie et le bouddhisme a lieu sous le règne de l'empereur Ashoka.

Entre le IIIe et Ve siècles, le bouddhisme pénètre dans ce pays, sous différentes formes.

Après avoir soutenu le vajrayâna, le roi Anawrahta adopte le bouddhisme theravada.

En 1091, est construit à Pagan un grand temple, par le roi Kyanzittha.

Peu après 1260, le Sangha éclate en plusieurs groupes. Son harmonie est rétablie à la fin du XIVe siècle, sous l'orthodoxie du Mahavihara.

Entre 1868 et 1871 se déroule un concile pour la préservation du Canon pali theravada à Mandalay.

En 1956 se déroule le sixième concile, en l'honneur des 2500 ans du parinirvana du Bouddha. Les textes du Canon pali, existant sous différentes versions, sont révisés et publiés en birman.

Thaïlande

Le bouddhisme theravada apparaît en Thaïlande au Ve siècle. Il s'y développe dans le royaume môn de Dvaravati.

Au XIIe siècle, le roi Rama Kamheng du royaume Sukhothaï se convertit au Theravada et invente l'écriture thaïe. Au siècle suivant, le roi Lu Thaï devient moine ; dès lors le bouddhisme thaïlandais sera exclusivement theravadin.

En 1782, le roi Chao Phaya Cakkri convoque un concile en vue de réviser le canon pali.

Cambodge

Dès le Ve siècle, le Cambodge adopte l'hindouisme puis le bouddhisme mahâyâna.

Au XIIIe siècle, le roi Jayavarman VII opte pour le mahâyâna et fait construire les temples d'Angkor Thom et du Bayon.

Mais, peu à peu, le bouddhisme theravada s'établit.

Le bouddhisme devint une institution centrale du Cambodge, comme sous le règne du roi Prea Thomno Reachea.

L'invasion des khmers rouges entre 1975 et 1979 lui fit cependant subir de grands dommages.

Indonésie

La cité-État de Sriwijaya (aujourd'hui Palembang) dans le sud de Sumatra était un important centre d'études bouddhiques mahayana. Le voyageur et moine bouddhiste chinois Yi Jing, en route pour l'université bouddhique de Nalanda dans le sud de l'Inde, y fait escale en 673 et y constate la présence de milliers de coreligionnaires venus y étudier le sanscrit et les textes sacrés du bouddhisme. Le maître de religion bouddhiste Atisha (982-1054 après J.-C.) y vient en 1011, accompagné de plus de 100 disciples, pour devenir le disciple du maître Dharmarakshita (en tibétain de Serlingpa), auprès de qui il restera 12 ans. Le déclin de la puissance de Sriwijaya se traduit également par celui de bouddhisme à Sumatra.

Dans le centre de l'île de Java, un roi de la dynastie Sailendra construit au VIIIe siècle le temple de Borobudur, le plus grand stupa du monde. À Java, le culte et le clergé bouddhistes coexistaient avec leurs homologues de l'hindouisme. En particulier, les rois de Majapahit à Java Est étaient considérés comme l'incarnation, à la fois de Bouddha et Shiva. Le bouddhisme disparaît progressivement de Java avec l'essor des principautés portuaires musulmanes au XVe siècle.

Il existe toujours une minorité bouddhiste en Indonésie, constituée surtout d'Indonésiens d'origine chinoise qui ont adopté le bouddhisme lorsque le régime de Soeharto a rendu obligatoire la déclaration d'appartenance à une des cinq religions reconnues (islam, protestantisme, catholicisme, hindouisme, bouddhisme) mais aussi de Javanais.

Malaisie

Vers 1400, Parameswara, un prince bouddhiste de Palembang, fuyant la domination javanaise, se réfugie sur la côte ouest de la péninsule malaise et y fonde Malacca. La conversion des souverains de Malacca à l'islam au début du XVe siècle se traduit par la disparition du bouddhisme de la péninsule.

Aujourd'hui, la communauté bouddhiste de Malaisie est constituée de Chinois.

Laos

Le Laos émerge au XIVe siècle ; bouddhismes Mahayana et Theravada s'y côtoyaient. Le mariage d'un roi avec une princesse cambodgienne marqua le début de l'adoption du Theravada par la majorité la population.

Asie Centrale

Le gréco-bouddhisme est un syncrétisme entre la culture hellénistique et le bouddhisme qui se développa sur une période de près de 800 ans en Asie centrale, dans la région correspondant aux actuels Afghanistan et Pakistan, entre le IVe siècle avant J.-C. et le Ve siècle de l'ère chrétienne.

Le gréco-bouddhisme influença le développement artistique (et peut-être conceptuel) du bouddhisme, en particulier de la branche mahayana, avant son expansion à partir du Ier siècle en Asie centrale et en Asie du nord-est, puis en Chine, en Corée et au Japon.

Chine et Japon

Bouddhisme en Chine

En Chine, si des premiers textes sont traduits dès le Ier siècle, la diffusion ne commencera réellement qu'au IVe siècle, après la traduction de l'œuvre de Nagarjuna. C'est en Chine que les grands courants du mahayana à l'origine des écoles japonaises et des bouddhismes coréen et vietnamien ont pris leur essor : Amidisme, Chan / Zen, Tiantai / Tendai. C'est également en Chine que Kobo Daishi a été initié au courant Shingon. L'influence du bouddhisme n'a cessé de fluctuer suivant les dynasties souveraines : plutôt favorisée par les mongols et les mandchous et plutôt combattue par les Ming. Comme toutes les religions, il a subi une vive opposition de la part de la Chine communiste jusqu’à la fin des années 1970, avant d'être réadmis dans la société, dûment encadré.

Bouddhisme au Japon

D'après la légende, l'introduction du bouddhisme au pays du soleil levant aurait eu lieu en 552, lorsqu'un souverain de Corée envoya au souverain du Yamato une statue de bouddha en bronze doré accompagnée de textes bouddhistes. En 592, après des luttes d'influence avec le Shintō, le bouddhisme fut déclaré religion d' État.

Le bouddhisme japonais comprend 12 écoles principales, que l'on classe d'après leur époque d'apparition :

Pendant la période Nara, naissance des écoles bouddhiques Kucha (fondée sur l'Abhidharma-koça de Vasubandhu), Jojitsu (fondé sur le satyasiddhi-çastra de Harivarman), Ritsu (fondée sur l'observance de la discipline "vinaya" du petit véhicule), Hosso (Dharmalaksana "Vijnanavada"), Sanron (sur les 3 sastras fondamentaux de l'école de la vacuité "Madhyâmika"), Kégon (fondée sur l' Avatamsaka sutra) . Les quatre premières appartiennent à la tradition indienne du bouddhisme ; Kusha suit de façon tout à fait nette la tradition du petit véhicule ; Jojitsu s'inscrit dans une zone de transition entre petit et grand véhicule ; Hosso et Sanron, tout comme Kégon qui trouve ses origines en Sérinde et en Chine, appartiennent au grand véhicule.

Durant la période Heian, on assiste à la fondation de deux nouveaux courants par des moines revenus de Chine : le Tendaï (Tien Taï, "terrasse céleste", nom du lieu où est née l'école chinoise Tiantai ), basé sur le Saddharma pundarika sutra ou Sutra du Lotus, suite au voyage de Saichō Kogyo Daishi, et le Shingon, courant vajrayana fondé par Kūkaï Kobo Daïshi qui s'était rendu en Chine en 804 et en rapporta le Vajrasekhara sutra qu'il associa au Tantra de Vairocana, Mahavairocanabhisambodhi tantra, pour en faire la base de son enseignement.

L'époque Kamakura est celle de l'introduction du Zen en provenance de Chine à partir de deux écoles : le Rinzai par le moine Eisaï et le Sōtō par Dogen. Deux courant inspirés par l'Amidisme chinois naissent, le Jōdo shū sous l'impulsion d'Honen et le Jōdo shinshū par Shinran. À la même époque se développe une école portant le nom de son fondateur, Nichiren, qui désire revenir à une pratique uniquement centrée sur le Sutra du lotus, déjà popularisé à l'époque Heian par le Tendaï. Toujours à la même période, le Shugendo, voie des ascètes des montagnes, les Yamabushis, connait un important développement.

Pour que le tableau soit complet, il faut encore mentionner une école particulière de Zen, qui s'est développée au Japon au XVIIe siècle pendant la période Edo : l'Obaku. Elle fut fondée par un maître Chan chinois renommé, Yinyuan Longqi (Ingen), et son disciple Muyan qui avaient fui la Chine à la chute des Ming devant les mandchous. Obaku est la transcription du nom du mont Huangbo dans le Fujian où Yinyuan avait été abbé, mais aussi le nom du maître de Linji (fondateur du Rinzai), Huanbo Xiyun, qui s'y était installé. Les pratiquants de l'Obaku se considéraient comme des disciples de Linji, tout en incluant dans leur pratique l'amidisme et des éléments tirés du Mi Zong, bouddhisme ésotérique chinois.

Depuis quelques années, le Japon, inspiré en cela par la constitution américaine, a vu un développement important de nouveaux mouvements religieux. En règle générale on peut les classer en trois catégories : ceux d'inspiration shintoïste, comme Mahikari ou Tenrikyo, avec à leur tête une personne inspirée par un dieu ou un kami particulier, et ceux d'inspiration bouddhiste basés sur le Sutra du Lotus comme le bouddhisme Reiyukai ou la Soka Gakkaï, ceux se réclamant du bouddhisme ésotérique comme Shinnyo-En. Les syncrétiques mélangeant divers aspects se retrouvent autour d'une figure emblématique comme ce fut le cas pour Aum Shinrikyo. La situation est encore compliquée par le fait que les grandes écoles, en raison du système des lignées, sont elles-mêmes subdivisées en une multitude d'écoles et de courants, ce qui fait qu'il y a actuellement plus de 184 000 groupes religieux répertoriés au Japon.

Népal

Les populations népalaises d'origine tibétaines ont depuis le XIVe siècle adopté le bouddhisme Nyingmapa et Sakyapa.

Depuis le Xe siècle, la population des Newars a élaboré une forme propre de bouddhisme, influencé par le mahâyâna et le vajrayâna. Les moines newars se marient et adoptent des responsabilités laïques. Ce bouddhisme fut une institution forte, mais faiblit de nos jours.

Depuis l'invasion du Tibet par la Chine en 1959, de nombreux Tibétains sont réfugiés au Népal, notamment à Katmandou.

Tibet

Temple tibétain de Samye

Le bouddhisme, introduit au Tibet en 747 par le maître indien Padmasambhava donnant naissance à l'école des Bonnets rouges. Prenant le pas sur les traditions chamaniques bon-po, le bouddhisme devient religion d'État à la fin du VIIIe siècle. Les monastères bouddhistes se développent. Les conquérants Mongols, déjà maîtres d'une partie de la Chine, obtiennent la suzeraineté sur le Tibet (XIIe siècle-XVIIe siècle). L'école des Bonnets jaunes (fondée par Tsongkhapa) accroît son influence. C'est en son sein que se constitue l'institution des Dalaï-lamas, chefs religieux et temporels du Tibet. Voir la liste des dalai-lama et les écoles du bouddhisme tibétain.

Occident

Article détaillé : Bouddhisme et Occident.
Scène de la vie du bouddha provenant du Gandhara.

S'il existe des contacts qui laissèrent des traces artistiques entre le bouddhisme et les Grecs du Gandhara, cette religion resta longtemps inconnue en Occident. Des spécialistes estiment cependant que la légende de saint Josaphat serait une adaptation chrétienne de la vie du bouddha Sakyamuni.

Du XVIe au XVIIIe siècle, les Jésuites s'intéressent à cette religion.

Au XIXe paraissent en Occident les premières études sérieuses et traductions. Des philosophes comme Arthur Schopenhauer et Friedrich Nietzsche s'y intéressent et s'en inspirent. Cette inspiration est néanmoins dans le cas du premier à l'origine d'une confusion entre la notion de vacuité dans le bouddhisme et le néant. En France, Alexandra David-Néel révèle le monde des lamas tibétains. En 1912, elle rencontre le Dalaï-lama.

Du début du XXe siècle aux années 1960, les études se multiplient. Peu à peu, l'Occident voit apparaître des courants et des bouddhistes de souche occidentale, essentiellement de lignée Zen ou tantrique.

Le bouddhisme aujourd'hui

Article détaillé : Bouddhisme dans le monde.

Les évaluations du nombre de bouddhistes oscillent entre 230 et 500 millions, généralement autour de 376 millions.

Il existe aujourd'hui un certain nombre de mouvements en Asie et en Occident cherchant à « moderniser » le bouddhisme.

Voir aussi

Notes et références

  1. a , b  et c Encyclopédie des religions, Gerhard J. Bellinger, ISBN 2253131113
  2. La vache sacrée, Tarun Chopra, ISBN 8172340419
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