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Le salafisme est un mouvement sunnite revendiquant un retour à l'islam des origines.

Étymologiquement, « salafisme » (en arabe : السلفية as-salafiyyah) provient du mot salaf, « prédécesseur » ou « ancêtre », qui désigne les compagnons du prophète de l'islam Mahomet et les deux générations qui leur succédèrent.

Sommaire

Les origines

Les salafistes ne sont pas un mouvement de fondation récente : ils représentent la continuation sans changements de la pratique et de la croyance de l'islam des premiers siècles. Le mot arabe salafi fait référence à la première génération de musulmans « pieux prédécesseurs » qui suivaient le Coran à la lettre ainsi que la tradition de Mahomet suivant la compréhension des « pieux prédécesseurs ». Et c'est bien plus tard, au XIVe siècle, que le mot Salaf a été réemployé par Ibn Taymiyya, qui déclarait ainsi : « il n'y a nul inconvénient à s'attribuer aux salafs, plutôt il est obligatoire d'accepter ceci avec approbation. Certes, la voie des Salaf n'est rien d’autre que la vérité ». On trouve aussi cette attribution dans les écrits de son élève, historien et spécialiste du hadith, Adh-Dhahabiy.

Les principaux fondements du salafisme

  • Insister sur le tawhid (monothéisme, unicité divine). Le salafisme distingue 3 catégories dans cette notion, ce qui le différencie vis-à-vis des autres théologiens musulmans :
    • Tawhid rububiya (unicité dans sa seigneurerie) : l'unicité d'Allah comme créateur, maître (possesseur) de sa création et administrateur (gérant) de sa création.
    • Tawhid uluhiya (unicité dans son adoration): le fait de consacrer tous ses actes d'adoration à Allah et à lui seul. La première mission de tous les prophètes a été d'appeler les gens à se conformer à ce (tawhîd) monothéisme.
    • Tawhid asma was sifat (unicité dans ses noms et attributs)  : le fait d'accepter le sens apparent des attributs et actes divins qui apparaissent dans le Coran et la sunna authentique, sans les interpréter de façon métaphorique, et sans les assimiler aux attributs humains.
  • Revenir à la religion telle que pratiquée par les « pieux prédécesseurs » et dénoncer toutes superstitions et toutes innovations dans les préceptes ou les pratiques religieuses (une innovation est une adoration sans preuve : ni dans le Coran, ni dans la sunna), ce qui amène bien souvent à dénoncer des choses qui ne sont pas reconnues comme des innovations par les autres sectes considérées égarées, ces derniers tolérant plus ou moins certaines nouveautés religieuses.
  • Aucune parole ou avis d'aucune personne ne doit primer sur les textes du Coran et de la sunna. Ils citent ainsi souvent la parole de l'imam Malik : « L'avis de toute personne est susceptible d'être accepté ou refusé, sauf [les paroles de] celui qui gît dans cette tombe », montrant la tombe de Mahomet : « Si le hadith se révèle authentique [alors qu'il se contredit avec ma parole], alors jetez ma parole contre le mur. »

Position au sujet des attributs divins

Du point de vue doctrinal, les salafistes s'opposent aux acharites et aux maturidites, en refusant d'interpréter de façon métaphorique les attributs et les actes divins (tels que l'ascension sur le trône, la "main de Dieu", "l'œil de Dieu", "la jambe de Dieu", "la face / le visage de Dieu", "le sourire de Dieu"...), sans toutefois les assimiler aux attributs humains. Ils se réclament ainsi de la majorité des hanbalites, et notamment d'Ibn Taymiyyah qui constitue une de leur références privilégiées. Ceci a conduit un certains nombre d'écoles musulmanes comme les Malikits ou les Ahnafs à les qualifier d'anthropomorphisme. En effet, pour chaque attribut, ils disent que le sens est connu mais la modalité inconnue. Donc la Main de Dieu serait selon eux véritablement une main au sens ou nous l'entendons mais ne ressemblerait pas aux autres mains connues.

Cette position est attestée dans des écrits anciens. At-Tirmidhiy au Xe siècle, dit dans ses Sunan (livre qui constitue l'une des six plus importantes références de hadîth chez les sunnites), en commentant le hadîth selon lequel "Allah accepte l'aumône et la prend de sa main droite ..." :

« À propos de ce hadîth et des récits du même ordre, mentionnant des attributs [divins], ou évoquant la descente du Seigneur - Glorifié et Élevé soit-Il - chaque nuit, au ciel le plus bas, plusieurs savants ont dit : certains de ces récits sont authentiques, [on doit] y croire, mais on ne doit pas l'imaginer ni s'interroger sur le comment. Ceci a été rapporté de Mâlik Ibn Anas, Sufyân Ibn 'Uyaynah et Abd-Allâh Ibn Al-Mubârak. Ils ont dit à propos de ces hadîths : "Faites-les passer sans parler du 'comment'". Ceci est l'avis des savants parmi les gens de la sunna et du consensus. Quant à la [secte] des djahmiyyah, ils ont renié ces récits et ont dit que c'est de l'anthropomorphisme. Alors qu'Allah a mentionné dans plusieurs passages de son Livre, "la Main", "l'Ouïe", "la Vue", les djahmiyyah ont interprété ces versets de manière métaphorique et l'ont expliqué d'une manière contraire à celle des gens de la science. Ils ont prétendu qu'Allah n'a pas créé Adam de Sa Main, mais ils ont dit que "main" ici signifie "force". Ishâq Ibn Râhawayh a dit : "Ce serait de l'anthropomorphisme si on disait : 'Une main telle que telle main' (yadun ka-yad) ou 'une ouïe telle que telle ouïe' (sam'un ka-sam' ) ou 'qui ressemble à telle ouïe' (sam'un mithla sam') (...). Quant à dire, comme Allah l'a dit, 'une Main', 'une ouïe', 'une vue' sans parler du comment et sans dire 'qui ressemble à telle ouïe' ou 'telle que telle ouïe', alors ceci n'est en aucun cas de l'anthropomorphisme. C'est conforme à ce qu'Allah - Glorifié et Élevé soit-Il - a dit dans son Livre : لَيسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ وهُوَ السَّمِيعُ البَصِيرُ ("Il n'y a rien qui Lui ressemble; et c'est Lui l'Audient, le Clairvoyant") » (Coran, Sourate 42 verset 11)

Les acharites accusent les salafistes d'anthropomorphisme lorsqu'ils parlent de "Main d'Allah", des "Yeux d'Allah", de la "Colère d'Allah", de la "Miséricorde d'Allah", etc. au sens propre, car pour eux ces attributs sont le propre des créatures et impliquent une certaine faiblesse. Les salafis leur répondent que les acharites aussi reconnaissent certains attributs ("La Vie", "La Volonté", "La Vue", ...) alors qu'elles sont partagés par les créatures, et se demandent donc pourquoi ils ne parlent pas d'anthropomorphisme dans ce cas-là. Les gens de la Sunna citent souvent cette formule de l'imam Malik: "Nous savons ce qu'est l'ouïe (ou la main,la vue....), nous ignorons comment elle est (auprès de Dieu), et poser des questions à ce sujet est une innovation". Autrement dit, ils reconnaissent que Dieu a une main, une ouïe etc... mais ils refusent de se poser la question du comment qui, selon eux, est une innovation, ce qui est sûr, c'est qu'en aucun cas Dieu ne ressemble à ses créatures.

Les salafistes acceptent tous les noms et attributs divins sans les nier, ni les transformer, ni les comparer, et sans être métaphoristes ou anthropomorphistes.

Position par rapport aux quatre écoles juridiques

Les salafistes apprennent de ces écoles et affirment qu'il n'est ni obligatoire ni interdit d'adhérer à une. Pour eux, il est du devoir du musulman de chercher la vérité islamique, même si cela contredit l'avis d'une de ces voies méthodologiques. Ce point de vue des salafis a suscité la colère de certains traditionalistes des quatre écoles.

Les arguments avancés par les salafis, à ce sujet, sont développés dans des livres tels que I'lâm ul-Muwaqqi'în d'Ibn Al-Qayyim (XIVe siècle), Al-Qawl ul-Mufîd fî hukm it-taqlîd d'Ash-Shawkâniy (XIXe siècle), Hadiyyat us-Sultân, ilâ muslimî bilâd il-Yâbân de Sultân Al-Ma'sûmiy, ou encore Bid'at ut-Ta'assub il-Madhhabiy du contemporain 'Îd 'Abbâsiy, qui est une réponse au livre Al-Lâmadhhabiyyah d'Al-Bûtî.

Les salafistes sont, pour la plupart, restés proches de l'Arabie saoudite. Une des paroles célèbres du cheikh salafi Nasir ud-Dîn Al-Albani était : « Il fait partie de la [bonne] politique, aujourd'hui, de délaisser la politique ». Ce théologien Albanais qui a été la figure la plus marquante du salafisme depuis les années 1960, jusqu'à sa mort en 1999, et qui a beaucoup contribué à la diffusion du salafisme, était convaincu que la seule solution aux problèmes des musulmans consiste en ce qu'il appelait "At-Tasfiyatu wa-Tarbiyah" (la purification et l'éducation) : d'une part, purifier la religion musulmane de toutes les "innovations" qui ont entaché ses préceptes et ses dogmes, pour revenir à la religion originelle telle qu'elle a été transmise par Mahomet, et d'autre part, l'éducation des musulmans pour qu'ils se conforment à cette religion purifiée, et délaissent leurs mauvaises coutumes. Il considérait donc, que tout autre solution (qu'elle soit politique ou révolutionnaire) ne fait que détourner les musulmans du bon chemin à suivre. Peu avant sa mort, il estimait que beaucoup a été fait pour ce qui est de la "purification", mais que l'essentiel reste à faire en ce qui concerne "l'éducation".

Relations avec les Frères Musulmans et autres mouvements

Les Frères musulmans sont plus ou moins sympathisants du salafisme, mais le mouvement en lui-même n'est pas salafi. Hassan El-Banna, le fondateur de ce mouvement, le définissait comme "à la fois salafiste et soufiste", dans un souci de rassembler le plus de musulmans dans son mouvement politico-religieux. Les salafistes sont très critiques envers le mouvement des Frères musulmans. Ils les accusent notamment :

  • de ne pas suffisamment appeler à l'unicité divine dans leur prêche.
  • de rassembler des gens de diverses croyances sans se soucier de corriger leurs éventuelles déviances.
  • de fonder les critères d'alliance et de désaveu sur l'appartenance à leur mouvement, le respect de ses règles, et l'obéissance à leur murchid au lieu de les fonder sur le respect de l'islam.
  • de s'être rapprochés des chiites, qu'ils considèrent très égarés.

Cf. Waqafâtun ma'a kitâbi li-ddu'âti faqat ((ar) [1]) de Muhammad Ibn Sayf Al-'Adjmiy.

Sâlih Âl Ash-Shaykh, actuel ministre saoudien des affaires religieuses, déclarait :

« Quant au groupe des Frères Musulmans, parmi les principaux aspects de leur appel, on relève : le secret, la dissimulation, la versatilité, le rapprochement de ceux qui présentent un intérêt pour eux (...). Aussi, parmi les aspects [distinctifs] de ce groupe et ses fondements, est le fait qu'ils empêchent leurs disciples d'entendre les avis qui s'opposent au leur. Ils ont pour cela des tactiques variés : occuper le temps des jeunes du matin au soir (...) pour qu'ils n'aient plus l'occasion de s'intéresser à autre chose, accuser les gens qui connaissent leur vérité et les diffamer (...) pour empêcher les autres de les écouter. Ils sont en cela semblables aux polythéistes, dans un certain aspect, lesquels accusaient le Messager d'Allah (...), en public, de divers maux pour empêcher les gens de le suivre. (...)
D'autre part, le but ultime de l'appel [des Frères Musulmans] est d'arriver au pouvoir. (...) Quant au fait que les gens soient sauvés du châtiment d'Allah (...) et entrent au paradis, ceci n'est pas important pour eux.»

(Propos enregistrés dans une cassette intitulée Fatâwâ Al-'Ulamâ`i fil-djamâ'âti wa atharuhâ 'alâ bilâd il-h'aramayn, aux éditions Minhâdj us-Sunnah, Riyad).

Les salafistes désavouent les croyances des chiites, des mourjis, des mou'tazila, des ach'arites, des frères musulmans (y compris les sourouris et les qoutbis), des khawarijs, des jahmites, des habaches, des soufis, des tijanis, des tablighis... Car selon eux, ces sectes font partie des 72 groupes qui passeront par l'enfer, cela appuyé par certains hadiths authentique du Prophète.

Les médias amalgament souvent salafisme et terrorisme.

Critique du Salafisme

Le mouvement salafiste contemporain est l'objet de vives critiques dans le monde entier, on leur reproche le fait d'être obtus quant à la compréhension des différents textes religieux du Coran et de la Sunna, privilégiant trop souvent voire même quasi systématiquement l'approche littérale à la contextuelle.[1]

Les Savants, Ibn Taymiyya, Ibn Qayyim el-Djawziya, Chafi'i, et la majorité des savants sunnites, admettent cette règle.

La règle est donc la suivante : Il est obligatoire de prendre l'apparence du texte, sauf si un autre texte vient mettre en évidence que l'apparence n'est pas ce qui est voulu.

Voici un lien utile concernant cela :

http://www.dailymotion.com/user/anti-malthus/video/x8z9sr_les-salafis-litteralistes_webcam

Les salafistes justifient leur singularité par rapport aux autres musulmans par le hadith : « Les Juifs se sont divisés en soixante et onze sectes, les Chrétiens se sont divisés en soixante-douze sectes et ma communauté se divisera en soixante-treize sectes. » et dans une variante « toutes iront en Enfer sauf à se conformer à ma tradition et à celle de mes compagnons. » (rapporté par Attirmidhi et d’autres).

Les savants ont parlé sur l’authenticité de ce hadith, qui n’a pas été rapporté par Boukhari et Mouslim. Un des rapporteurs de ce hadith (Mohamed Ibnou ‘Amr Ibnou ‘Alqama) est faible (cf. Ibnou Hajjar et Al Mouzzi). Certains savants (comme Mohamed Ibnou Ibrahim al wazir) disent que le hadith n’est pas authentique, ni du point de vue de sa chaîne de transmission, ni du point de vue de son contenu.

D’autres savants affirment que la partie : « toutes iront en enfer sauf à se conformer à ma tradition et à celle de mes compagnons » est faible (cf. Hafid Ad-Dahabi, Achoukani..) voire forgée (cf. Ibnou Hazm). Par conséquent, il n’est permis à personne de dire qu’il appartient au groupe sauvé alors que tous les autres iront en enfer. La chaîne concernant cette partie comprend un menteur qui fait partie des nawasibs (une secte égarée). Ils pensent à tort ou à raison être le groupe sauvé et estiment que les autres gens font partie des sectes perdues qui seront châtiées le Jour de la Résurrection. Par contre ce hadith est authentifié par cheikh al Albani dans sahih jami' : Sahih, rapporté par at-Tirmidhi, sahih al jami’ du Cheïkh al Albani no 5219. il ne faut pas oublier que cheikh al Albani est un savant spécialiste du hadith et reconnu par tous les savants comme tel donc on ne peut pas négliger le fait que ce hadith est authentique.

En France, les salafistes ne gèrent pas de mosquée, à quelques exceptions près comme celles de La Duchère et la mosquée Tariq-Ibn-Zyad des Mureaux (Yvelines) ou la mosquée "MASJID SUNNA" tenue par le chaikh Abdelhadi à Marseille au boulevard National.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser de prime abord, le Salafisme ne forme pas une unité rassemblée autour du même Minhaj (voie), mais plusieurs groupuscules, chacun d'entre eux se réclamant de la Salafiya originelle, comme étant "AHL Sunna wa lDjama'a", c'est-à-dire basé sur le Coran et la Sunna. Ce phénomène s'est accentué depuis la seconde guerre du Golfe et le soutien logistique qu'a apporté la monarchie Saoudienne aux Forces de la coalition dirigée par les USA .

Sur le plan théologique, les salafistes sont en rupture avec ce qu’ils appellent le suivisme aveugle des écoles juridiques de l’islam sunnite qui façonne les champs religieux du monde musulman depuis le VIIIe siècle. Leur lecture des textes est critique et réformiste. Ils mettent en avant le principe du monothéisme (Tawhîd) de l’islam qu’ils opposent à toutes les formes d’associationnisme (Shirk) entre Dieu et toute autre nature d’essence non divine. [2]

Les références des salafistes

Les salafistes se réfèrent à des oulémas anciens :

  • D'abord les compagnons du Prophète, qu'ils considèrent comme étant les plus savants et le premier exemple à suivre après Mahomet.
  • Les quatre imâms fondateurs des écoles juridiques (Abou Hanifa, Malik ibn Anas, Ach-Chafii, Ibn Hanbal) pour lesquels ils montrent un grand respect bien qu'ils refusent de les suivre aveuglément avant d'avoir au préalable vérifié la véracité de leurs parole.
  • Les savants spécialistes du hadith du IXe-XIIIe siècle, tels que : Ibn Al-Mubârak, Ibn 'Uyaynah, Al-Bukhâriy, Muslim, At-Tirmidhiy, Abû Daoûd, Ibn Khuzaymah, Ibn Battah, Ibn Mandah, Ibn Qudâmah...
  • Ibn Taymiyyah et ses disciples Ibn Al-Qayyim, Ibn Kathîr et Adh-Dhahabiy, qui ont vécu au XIIIe-XIVe siècle, à l'époque des mamelouks. Les salafistes les citent très souvent (surtout les trois premiers) car leurs œuvres sont abondantes et qu'ils ont défendu avec énergie la croyance « salafi » contre les courants soufis et asharites, majoritaires à leur époque. En pratique, cette référence préférentielle à des théologiens de l'école hanbalite place les salafistes dans une vision de l'islam qui est assez proche de celle de cette dernière école, même si les salafistes refusent par principe de se référer à une école plutôt qu'à une autre (par exemple, le célèbre théologien Al Albani était un salafi plutôt influencé par le hanbalisme, jusqu'à ce qu'il étudie les autres écoles).

Tous les théologiens qui précèdent sont également reconnus et respectés par les sunnites des autres courants.

  • Muhammad Ibn Abd Al-Wahhâb et ses disciples, dont les œuvres ont été rassemblés dans "Les œuvres complètes de Muhammad Ibn 'Abd Al-Wahhab" et "Al-Fatâwa An-Nadjdiyyah". Ces théologiens font l'objet de beaucoup plus de polémiques entre les salafis et les autres courants.
  • Muhammad Ibn Ibrâhîm, ancien mufti d'Arabie saoudite, au début du XXe siècle. Son livre Tahkîm ul-Qawânîn est très cité par les khawarijs, car ils pensent y trouver un jugement d'apostasie des gouverneurs qui n'appliquent pas la chari'a. Ce passage du livre a été discuté par certains salafis pour lui donner sa vraie interprétation.

Quant aux oulémas contemporains, les salafistes se réfèrent à :

  • Ibn Bâz, précédent mufti d'Arabie saoudite. Ses œuvres complètes ont été rassemblées dans un recueil.
  • Nasir ud-Dîn Al-Albâniy, spécialiste de la science du hadith. Il a émigré d'Albanie avec son père qui était un mufti hanafite, pour s'installer en Syrie. Il est pour une grande partie autodidacte. Il a été appelé pour enseigner les sciences du hadith à l'Université de Médine, l'année de sa fondation. Mais, après deux ans, son contrat n'a pas été renouvelé. Il a vécu un certain temps au Liban et aux Emirats, avant de s'installer définitivement à Amman en Jordanie.
  • Ibn 'Uthaymîn, ancien membre du Comité des grands savants saoudiens. Parmi ses fatwas célèbres est le fait que "l'auteur d'un attentat suicide sera en enfer pour toute l'éternité" (Cf. son livre Sharhu Riyâdh is-Sâlihîn).
  • Le Yéménite Muqbil Ibn Hâdî, formé en Arabie saoudite. Après en avoir été expulsé, il vécut cela comme une injustice. Celui-ci a été très critique envers le gouvernement saoudien, jusqu'à peu avant sa mort, mais est revenu sur sa position lorsque des responsables saoudiens l'ont accueilli et transféré pour être soigné aux États-Unis puis en Arabie Saoudite. Il rapportait que Oussama Ben Laden lui proposait de fournir en armes ses étudiants au Yémen, ce qu'il a refusé. Ce dernier a également déclaré avant les attentats du 11 septembre : "Qu'Allah nous protège contre Oussama Ben Laden. C'est un mauvais présage pour les musulmans".

Ces quatre oulémas, tous décédés entre 1999 et 2001, constituent les premières références contemporaines des salafis. Ils sont souvent plus ou moins attaqués par les terroristes se réclamant du salafisme, qui les considèrent volontiers comme étant à la solde des gouvernements arabes, car refusant de déclarer ces derniers apostats et s'opposant aux soulèvements armés arbitraires et aux attentats.

Parmi les oulémas encore vivants auxquels se réfèrent les salafistes :

  • Le saoudien Rabî' Ibn Hâdî Al-Madkhaliy, qui est sans doute leur premier porte-parole aujourd'hui. Ancien chef du département des sciences de la Sunna à l'Université de Médine. Il a été élève d'Al-Albâniy, et concentre les critiques les plus véhémentes des khawarijs (terroristes).
  • L'actuel mufti d'Arabie Saoudite, 'Abd Al-'Azîz Âl Ash-Shaykh (descendant d'Ibn 'Abd Al-Wahhab).
  • Sâlih Al-Fawzân, membre du Comité des grands savants saoudiens.
  • Sâlih Âl Ash-Shaykh, actuel ministre des affaires religieuses de l'Arabie saoudite (également descendant d'Ibn 'Abd Al-Wahhab).

Bibliographie

  • Sheikh Ibn Qayyim al-Jawziyyah ici
  • Sheikh Mohammad ibn d’Abdul-Wahab ici
  • Sheikh Mohammed Nâsruddîn Al-Albânî ici
  • Sheikh ‘Abdul ‘Azeez ibn Baaz ici
  • Sheikh Mouhammad ibn Salih al ‘Outhaymine ici
  • Sheikh Raslan d'Égypte
  • Sheikh Ferkouss d'Algérie

Notes et références

Liens externes

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