- Rétention fécale
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Constipation
La constipation (d'après le latin co- : "avec"+ stipare : "rendre raide, compact") est une difficulté à déféquer. Les selles sont alors généralement dures et de petit volume. Plusieurs définitions médicales coexistent, la plus courante est : "Moins de 3 selles par semaine et/ou difficultés à exonérer".
La peur de la constipation est l'apopathodiaphulatophobie.
Sommaire
Épidémiologie
On estime que la constipation atteint entre 10%[1] et 30%[2] de la population adulte des pays occidentaux et 3 à 5% de façon chronique. Elle est particulièrement fréquente chez la femme (une cause hormonale est discutée en raison de l'action des prostaglandines sur la motricité des muscles lisses et donc, potentiellement sur celle du tube digestif dans son ensemble) et les personnes âgées (en raison de leur sédentarité, de leur alimentation, de plusieurs pathologies liées au vieillissement et d'un certains nombre de médicaments).
Principales causes de constipation
Constipation primitive (ou fonctionnelle)
- Anomalie du contenu des selles : lorsqu'elles ne sont pas assez riches en eau ni en fibres en particulier. Ce type de constipation est courante chez les personnes dénutries : anorexie mentale, dépression, démence ainsi que lors de maladies graves et chroniques.
- Diminution de la motricité digestive : liée à une insuffisance d'exercice physique, une prise excessive de laxatifs, un côlon irritable.
- Prise de médicaments constipants : opioïdes, anticholinergiques, calcium...
- Planche pelvien spastique (ou anisme) : liée à un excès du tonus sphinctérien, dont la décontraction n'est pas obtenue au cours de la défécation.
- Causes psychogènes : on retrouve souvent un stress lié à la défécation, volontiers liée à un apprentissage problématique de la propreté, mais aussi maltraitance, abus sexuels dans l'enfance.
- Stress du manque d'hygiène des toilettes, qui bloquent la défécation.
- Conditionnement social: les femmes expriment souvent la perte de temps, elles qui sont au travail à la maison aussi, et la nécessité de déféquer rapidement(contrairement aux hommes qui lisent aux toilettes). Elle perturbent aussi le réflexe en retardant l'exonération.
Constipation iatrogène
Classiquement, la constipation et les complications digestives graves induite par certains médicaments seraient expliquées par leur effets anticholinergiques (appelé aussi effet atropinique ou effet parasympatholytiques).
Mais il est fort probable, que des mécanismes physiologiques plus complexe restent à découvrir concernant l'action des neuroleptique sur les cents millions de neurones du système nerveux digestif.
Les classes médicamenteuses qui peuvent entrainer une constipation iatrogène
- Neuroleptiques à effet anticholinergiques : Tout les Phénothiazidiques (en particulier : Largactil®, Nozinan®, Neuleptil®, Piportil®, Tercian®). Et la plupart des Atypiques (en particulier : Leponex®, Loxapac®, Zyprexa®, Clopixol®, Fluenxol®)
- Anxiolytiques anticonvulsivants
- Antidépresseurs (principalement les ATDP Imipraminiques)
- Antiparkinsoniens
- Analgésiques opiacés
- Antispasmodiques
- Diurétiques
- Inhibiteurs calciques (ex : Vérapamil)
- Atropine et Scopolamine
- Antidiarrhéiques
- Bronchodilatateurs anticholinergiques
- Antihistaminiques anticholinergiques
Constipation organique
- Cancer du côlon ou du rectum
- Sigmoïdite
- Maladie de Hirschsprung
- Mégacôlon, dolichocôlon
- Problèmes métaboliques : Diabète, Hypothyroïdie, hypercalcémie, hypokaliémie (manque de potassium)...
- constipation «réflexe» à la douleur : Fissure anale, hémorroïdes, abcés local..
- Causes neurologiques : paraplégie, maladie de Parkinson, maladies de la moelle épinière...
Orientation diagnostique
Il faut d'abord déterminer s'il s'agit d'une véritable constipation ou d'un simple ralentissement du transit intestinal. On peut éventuellement s'aider d'une échelle visuelle, la Bristol Stool Scale.
Le principal problème face à une constipation est de différencier constipation bénigne (fonctionnelle) et constipation liée à une pathologie organique grave (en particulier le cancer colique). Si une cause grave est suspectée, certains examens doivent être prescrits : coloscopie, abdomen sans préparation, lavement baryté, recherche de sang dans les selles, hémogramme... Ces examens n'ont aucune utilité s'il n' y a pas de signe d'appel et ne doivent pas être fait systématiquement[3].
En cas de suspicion d'anomalie du tonus du sphincter anal, on pourra effectuer une manométrie anorectale (examen de la pression du sphincter anal au repos et à la défécation).
Complications
Traitement
En cas de constipation organique, il faut traiter la maladie causale.
Une hygiène de vie reste indispensable :
- Aller à la selle à heure fixe et ne jamais se retenir,
- Alimentation riche en fibres (légumes verts, céréales, son, fruits),
- Bien s'hydrater (2 litres d'eau par jour),
- Exercice physique,
- Relaxation.
- Rééducation par un kinésithérapeute spécialiste
La prescription de Laxatifs non irritants (par voie orale ou rectale) peut aider.
La constipation chez l'enfant
- Les nouveau-nés expulsent le méconium au cours de deux premiers jours de la vie. Puis ils ont environ une selle après chaque tétée pour diminuer ensuite et se stabiliser vers 3-4 ans à 3 selles par jour jusqu'à 3 selles par semaine. En cas d'allaitement maternel les selles sont liquides, grumeleuses ou très molles. En cas d'allaitement artificiel les selles sont plus compactes.
- Les complications de la constipation sont exceptionnelles avant deux ans. Les principales complications sont l'apparition de fécalome compliqué lui-même de prolapsus rectal, l'encoprésie, les troubles fonctionnels digestifs (douleurs abdominales, ballonnements), les fissures anales et saignements liés à la défécation. Parfois on retrouve des infections urinaires à répétition, des troubles psycho-sociaux.
- La plupart du temps on ne retrouve aucune cause organique : la constipation est dite fonctionnelle. Elle est liée à une alimentation inadaptée, un état fébrile ou un stress. Parfois il s'agit d'une rétention volontaire liée à l'éducation de la propreté. De nombreux médicaments peuvent également entrainer une constipation[4]. Parmi les causes rares : saturnisme, botulisme, le mégacolon congénital (maladie de Hirschsprung).
- Le principal traitement est d'ordre non médicamenteux : régime riche en fibres (légumes, fruits, céréales complètes), utilisation d'eaux peu minéralisées (volvic). Occasionnellement un traitement médicamenteux est nécessaire. En première intention, utilisation ponctuelle d'un laxatif par voie rectale comme la glycérine. Si un usage répété est à envisager, pour ne pas occasionner d'irritation anale, un laxatif osmotique ou lubrifiant peut se faire. Les laxatifs de lest sont une alternative, surtout lorsque l'apport en fibres est insuffisant.
- Sont contre-indiqués : les laxatifs stimulants avant l'âge de douze ans (du fait des nombreux effets indésirables et interactions médicamenteuses), les lavements en solution hypertonique avant l'âge de trois ans (risques de troubles hydro-électrolytiques graves).
- La paraffine en usage répété expose aux irritations anales et au suintement, les laxatifs par voie rectale ou les lavements peuvent entraver le réflexe normal de défécation. Certaines tisanes laxatives renferment des dérivés anthracéniques (bourdaine, séné par exemples) et peuvent conduire aux mêmes risques que les laxatifs stimulants.
- A long terme, tous les laxatifs peuvent perturber l'absorption d'autres médicaments.
Notes et références
- ↑ Higgins PD, Johanson JF, Epidemiology of constipation in North America: a systematic review, Am J Gastroenterol, 2004;99:750-9
- ↑ Garrigues V, Gálvez C, Ortiz V, Ponce M, Nos P, Ponce J, Prevalence of constipation: agreement among several criteria and evaluation of the diagnostic accuracy of qualifying symptoms and self-reported definition in a population-based survey in Spain, Am J Epidemiol, 2004;159:520-6
- ↑ Rao SS, Ozturk R, Laine L, Clinical utility of diagnostic tests for constipation in adults: a systematic review, Am J Gastroenterol, 2005;100:1605-15
- ↑ opiacés, antiépileptiques, atropiniques (oxybutinine), imipraminiques, fer, surdosage en vitamine D
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