- Prunete
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Cervione
Cervione {{{image}}} Pays France Région Corse Département Haute-Corse Arrondissement Bastia Canton Campoloro-di-Moriani Code Insee 2B087 Code postal 20221 Maire
Mandat en coursMarc-Antoine Nicolaï
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de la Costa Verde Latitude
LongitudeAltitudes moyenne : 380 m
minimale : 0 m
maximale : 934 mSuperficie 1145 ha = 11,45 km² Population sans
doubles comptes1452 hab.
(1999)Densité 126,81 hab./km² Cervione est une commune française, située dans le département de la Haute-Corse et la région Corse.
Sommaire
Histoire et Toponymie
Origine du nom
L'histoire de la commune est liée à celle des cerfs de la région. La disparition des forêts entraîne celle du gros gibier. On a dû réintroduire le cervus corsicanus. Les derniers cerfs, protégés par la loi, s'étaient réfugiés dans le maquis du Fiumorbu et, au cours de la Seconde guerre mondiale, l'un d'eux, évadé de Vadina, était venu s'embûcher dans la plaine de Cervioni. Il a été tué à Chebbia pendant une battue aux sangliers. Même s'il y a longtemps que les cervi ont déserté le Campulori, Cervioni était considéré comme le "pays des cerfs". Le nom du chef-lieu du Campulori, actuellement prononcé Cervioni ("v" et non "b"), officialisé en Cervione, a été écrit :
- Cerbione (1533)
- Cerbioni (1582, 1633)
- Cervioni (1616, 1632)
- Cervione (1635, 1642).
Hypothèses
Il est difficile de se prononcer sur son origine. Dans sa Géographie universelle, Ptolémée, qui vivait au IIe siècle, partageait les habitants de la Corse en douze peuplades. D'après une localisation généralement admise, le Campulori avait été peuplé par la tribu des Makrinoi ou Mariani. Laquelle a pu donner son nom à la pieve de Moriani, sa zone d'influence s'étendant du Campulori à la Casinca.
Cependant, certains auteurs n'admettent pas la distribution géographique de Ptolémée. Mgr Louis Sébastiani de La Porta est catégorique : "Il est incontestable que la position géographique des lieux fixée par Ptolémée n'est pas toujours exacte, et qu'il ne faut pas s'en tenir rigoureusement à cette position quand elle est en désaccord avec celle des lieux désignés par des noms modernes entièrement identiques aux anciens". Mgr de la Foata se refuse donc à placer les Cervini au pied du Monte d'Oro et les situe soit à Cervioni, soit à Carbini.
Le professeur Francesco Ambrosi rejoint l'érudit prélat d'Aiacciu (Ajaccio) quant au jugement qu'il porte sur la Géographie de Ptolémée. Il envisage une erreur de localisation des Syrbii, entre le Tavignanu et le Travu, et les places à Cervioni. Mais pourquoi faire mentir Ptolémée pour admettre que des Syrbii ou des Cervini aient fondé Cervioni ? Pourquoi des membres de l'une ou l'autre peuplade ne se seraient-ils pas implantés sur le territoire de Mariani ? Ainsi, quel est le Cervionais d'un certain âge qui n'a connu U Bonifazinu, Cinarchese, A Goghjese ou l'Aschese, et peut-être uniquement sous ces surnoms? Venus s'installer à Cervioni, ils avaient conservé l'appellation d'origine et, s'ils avaient créé un domaine rural, ils auraient pu nous léguer un lieu dit.
Dans son "Dictionnaire des noms de lieux corses", Mgr Jean-Marcel Rodié fait découler Cervioni de Cervius, nom propre latin. Si l'on devait retenir un nom de personne, Cerbonius conviendrait mieux. Ce nom, toscanisé en Cerbone, est celui d'un saint évêque de Populonia (Massa Marittima, Toscane), mort à l'île d'Elbe au VIe siècle. Le culte de San Cerbone a été introduit en Corse au plus tard à l'époque pisane. Les églises qui lui sont dédiées y sont plus nombreuses qu'en Toscane, et plus particulièrement dans l'évêché d'Aleria : Gavignanu, Felicepianu, Campi, Ghjuvellina, Zuani, Guagnu, Guzzone...
Le calendrier diocésain de Massa et Populonia, dédiait deux jours à San Cerbone : le 4 juin, fête du transfert du corps de l'île d'Elbe à la "Terre ferme", et le 10 octobre, anniversaire de la mort. Or Cervioni célèbre Saint Erasme le 2 juin et saint Alexandre Sauli, patron de la cité, le 11 octobre. On serait tenté de conclure que ces deux saints ont chassé l'autre, mais cela n'est qu'une coïncidence. Félix Giacobbi pensait mettre en cause, pour l'étymologie de Cervioni, le mot Cera (cire) qui, avec un augmentatif, donne Cerone, et cela sans doute parce que une ou deux fabriques de cierges ont existé à Cervioni. Ce serait envisager l'introduction tardive du "V" dans le corps du mot, alors que ce "V" résulte plutôt de l'adoucissement d'un "B".
Si l'on retient Cera, il faut aussi envisager Cerro (Quercus cerris), nom italien du chêne chevelu, ou chêne lombard, qui a donné de nombreux lieux-dits dans la péninsule italienne. Notons enfin que de nombreux toponymes datent de la préhistoire et appartiennent à une langue disparue. Certains sont conservés tels quels, d'autres ont subi l'attraction de mots au sens connu appartenant à des langues postérieures. P. Lamotte rattache Cervioni à une base supposée pré-indo-européenne : KAR, laquelle aurait le sens de pierre, rocher, terrain escarpé ou endroit fortifié. Cette base avait d'ailleurs été étudiée hors de Corse par les linguistes. Charles Rostaing, dans "Les noms de lieux" (coll. Que sais-je ? 1961, p.28), fait état des études faites, depuis Gigi d'Alessio en 1935, sur KAR(R)A, dont "un sens dérivé kar-ione a donné naissance aux multiples Cheiron, Chéron, Chiron, éparpillés sur tout le territoire français".
Culture
- l'ADECEC (Association pour le Développement des Etudes Archéologiques, Historiques, linguistiques et Naturalistes du Centre-Est de la Corse) : association polyvalente à vocation culturelle. La liste des présidents :
- Antoine-Dominique Monti, 1970-1997, le fondateur, professeur au collège de Cervioni
- Dominique Mosca, 1997-1998, instituteur à la retraite qui a assuré l'intérim.
- Joseph Leoni, depuis 1998, directeur d'école à la retraite.
- Le musée de Cervione : situé au centre du village près de la cathédrale Sant'Eramu. Quatorze salles d'exposition permanente ont été aménagées dans l'ancien séminaire des évêques d'Aleria à Cervioni, mises à disposition de l'ADECEC par la municipalité. Le musée est destiné à l'ethnographie (collection de roches de Corse, vitrines d'archéologie, présentation des matériels d'entretien de la vigne, de vinification et de distillation, exposition d'instruments nécessaires au perçage des métaux, d'outils du maréchal-ferrant, etc.)
- Journée de la langue corse organisée depuis une trentaine d'années par l'ADECEC.
Administration
liste des maires successifs au XXe siècle :
- Depuis 2008: Nicolai Marc-Antoine
- 1995-2008: Nicolai Pierre Louis
- 1977-1995: Lovisi Ange
- 1967-1977: Filippi Antoine
- 1967: Pescetti Jean louis
- 1962-1967: Filippi Antoine
- 1945-1962: Maggiani Félix
- 1944-1945: Pinelli Jean
- 1935-1944: Casalta Martin
- 1930-1935: Benelli Georges
- 1930: Mannoni Lucien
- 1929-1930: Mannoni Nicolas
- 1925-1929: Général Pollachi
- 1919-1925: Astima Martin
- 1912-1919: Vadi Pierre
- 1910-1912: Grassi Alexandre
- 1905-1910: Astima Jean-Saint
Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[1])1962 1968 1975 1982 1990 1999 1100 1400 1450 1254 1334 1452 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
Cathédrale Saint-Erasme
Cathédrale datant du XVIIIe siècle.
Article détaillé : Cathédrale Saint-Erasme de Cervione.Buste de Pasquale Paoli sur la traversa
En hommage de Pascal Paoli.
La Traversa
Point de vue situé sur la Corniche de Castagniccia
U Palazzu di Funtanone
Le château est construit à partir d'un ancien moulin à eau, qui doit dater de plusieurs centaines d'années. En effectuant des travaux récents on a découvert une salle souterraine ancienne, inconnue jusque là, voûtée, dont le sol est dallé de grandes pierres toutes marquées par des signes mystérieux de tailleur de pierre. C'est l'ancien réservoir du moulin. On y distingue l'arrivée de l'eau et sa grille et surtout un puits intérieur traversant la maison de haut en bas. Il s'agit de l'ancienne conduite forcée qui conduisait l'eau vers une bouche taillée dans la masse de la roche, sous la maison, au fond d'un tunnel et qui faisait tourner ainsi une roue à godets, entraînant par des engrenages divers la mécanique des meules. Cette conduite forcée est construite elle aussi en pierres de taille rigoureusement assemblées. La proximité du torrent, dont le débit était bien plus important par le passé, explique la situation de ce moulin à cet endroit. Auparavant, l'accès à la maison s'effectuait par un simple et étroit chemin muletier depuis le village, qui n'était autre que l'ancienne route pédestre vers Corti par les montagnes de la Castaniccia. On notera que l'entrée de l'allée menant au palazzu est encadrée par deux piliers massifs originaux laissant le passage à un véhicule plus large que ce chemin d'accès ne permettait. En 1978, la piste est élargie pour permettre le roulage des véhicules à moteur. A cette occasion un magnifique pont génois, établi derrière le palazzu pour enjamber le torrent, est détruit au profit d'une passerelle en béton. Au 19 ième siècle, la bâtisse a été transformée en maison bourgeoise, peut-être par un Baron de la famille des Cervoni, Maréchal du Premier Empire, mort à la bataille d’Eylau. L'abandon de la fonction meunière est vraisemblablement à mettre sur le compte du développement des routes carrossables en Corse qui privilégient alors les moulins munis d'accès faciles, au détriment ce ceux construits dans des endroits reculés comme ici. On dit aussi que cette maison a été perdue au jeu en 1936. Elle atterrit plus tard dans la famille Santarelli, originaire d’Aullène dont le dernier représentant était un amiral qui a rejoint De Gaulle en 1940. C’est une maison massive et austère, en retrait du village, toute en hauteur. Par ses particularités architecturales avec ses rives de toit munies de pointes étranges que l'on ne retrouve nulle part en Corse, aussi bien que son ambiance intérieure, elle a la réputation de maison hantée ou du moins habitée par des phénomènes étranges. On dit aussi que d'anciens propriétaires s'adonnaient à des expériences de spiritisme. Elle est construite sur la roche qui apparaît par endroits dans certaines pièces. Sa couverture est constituée de lauzes soutenues par une belle charpente en châtaignier. L'endroit est propice aux sources, aux fontaines, au silence et aux mystères. Un ancien four à pain demeure encore dans un coin du jardin. Elle est actuellement la propriété de Viviane Loriaut, organiste (professeur à l'Ecole Nationale de Musique et de Danse de Bastia et concertiste) et de Jean-Louis Loriaut Facteur d'Orgues. Ils y vivent à l'année.
Le couvent Saint François
Article détaillé : Couvent Saint François de Cervione.La Scupiccia
La Scipiccia est une statue de la Vierge en marbre située sur la crête de la Scupiccia, à 750 m d'altitude.
Article détaillé : Statue de Scupiccia.Personnalités liées à la commune
- Théodore de Neuhoff : Roi de Corse qui fit de Cervioni sa capitale.
- Alexandre Sauli : Evêque d'Aléria, y fixa la résidence des évêques d'Aleria en mai 1578 avec l'autorisation du pape.
- Pascal Paoli, général Corse qui venait souvent à Cervioni pour ses réunions politiques, il logeait au couvent,où il fit installer l’Imprimerie Nationale.
- Saint Erasme
- Prosper Mérimée : il cita la cathédrale de Cervioni.
- Philippe Pescetti : Enseignant qui installa dans la commune un enseignement au-delà du certificat d’études primaires en 1929 :
- 28 septembre 1909 : nommé adjoint à l’école de garçons de cervioni et en était devenu le directeur.
- 1927 : il crée un cours complémentaire.
- 1929 : le nouvel étalissement compte 29 élèves
- 1930 : la réputation du cours complémentaire a immédiatement gagné les cantons voisins. Des élèves de plus en plus nombreux s’installent à cervioni, souvent accompagnés de leurs parents.
- 1945 : Philippe Pescetti part en retraite. Depuis le cours complémentaire est devenu collège d’enseignement général.
Voir aussi
Notes et références
Liens externes
- Cervione sur le site de l'Institut géographique national
- Site internet de la commune de Cervione
- Site internet de l'ADECEC
- Site internet du Festival de Jazz de Cervione
- Site internet de l'Association Voci e Organu in Cervioni
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