Peuple slave

Peuple slave

Slaves

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Le nom de Slaves est mentionné pour la première fois en 500 après J.-C. : il désigne des peuples indo-Européens du Nord, voisins des Baltes et des Germains sur le plan ethnolinguistique, mais apparus tardivement dans l’Histoire. Avant cette date, ils étaient très faiblement en contact avec l’Europe méditerranéenne et ils étaient probablement ce peuple lointain cité par Pline (donc durant l’Empire romain) comme les "Vénèdes", connus par les Germains sous le nom de Wendes.[1] Leur attestation est très rare avant qu’ils soient connus sous le nom des Slaves qui signifie très probablement « parlants ».

Sommaire

Les États slaves, aujourd'hui

Sans compte les nombreuses diaspora slave dans le monde, USA, Canada, Australie, France, GB, Allemagne, Portugal[2].

Les Slaves sont le peuple le plus nombreux d'Europe, ils représentent un peu près 272 millions d'européens. Ils sont les plus nombreux en Europe devant les Latins et les Germains. Des trois peuples de l'antiquité, non "classique", celte, germain, les slaves sont les plus nombreux.

Distribution géographique des langues slaves

Étymologie

Deux hypothèses sont généralement retenues pour expliquer le mot slave, bien qu'il existe d'autres hypothèses :

  1. la plus évidente et la plus simple consiste à rattacher le nom au vieux slave slava, avec le sens de renommée, gloire. Autrement dit, les Slaves se seraient eux-mêmes qualifiés de glorieux.
  2. Une autre hypothèse part du vieux-slave slovo (= mot, parole), les Slaves se définissant entre eux comme ceux qui savent parler, dont le langage est compréhensible. Cette hypothèse s’appuie notamment sur le fait que dans les langues slaves le terme désignant un Allemand est dérivé d’un adjectif signifiant non-parlant : en ukrainien, en polonais, serbe et en tchèque, les mots niemy / němý, "nemtsi" signifient muet, et Niemiec / Němec signifient Allemand.
  3. Une hypothèse, qui rejoint la même étymologie que la première, prétend que le mot slave est issu de Slava, nom originel du fleuve Dniepr autour duquel les premières traces des Slaves en Europe sont accréditées. Les Slaves se seraient nommés ainsi en fonction de leurs origines géographiques, comme on put le faire d'autres peuples (Saxons, Frisons, Vikings,..)

Toujours est-il que le mot slave est à l’origine de la Slavonie, de la Slovaquie et de la Slovénie. C’est également lui qui a donné le français esclave (latin médiéval slavus, sclavus), de nombreux Slaves des pays actuellement est-allemands, tchèques et polonais ayant été réduits en esclavage durant le haut Moyen Âge et notamment dans l’Empire carolingien.

Au Moyen Âge, les Slaves constituèrent des principautés et des royaumes puissants en Europe centrale et en Europe orientale, dont certains survivent sous une autre forme aujourd’hui :

Origines : les Protoslaves

Origine et expansion des Slaves (Ve-Xe siècles)

L’origine exacte et l’étymologie du nom des Slaves demeurent incertaines : les sources historiques à leur sujet ne sont abondantes qu’à partir des Xe et XIe siècles.

Concernant leurs ancêtres, la plupart des historiens slaves s’accordent à penser que les premiers d’entre eux (les Protoslaves) auraient pu être enrôlés dans les confédérations de divers autres peuples en migration au nord de la mer Noire : ainsi, il a pu y avoir des Protoslaves parmi les Vikings Huns turcophones et les Alains iraniens (IVe-Ve siècle), enfin parmi les Goths germanophones (Ve siècle) puis parmi les Avars turcophones aux VIe et au VIIe siècle (pour ces derniers, c’est une certitude attestée par les chroniqueurs byzantins).

Le berceau originel des Protoslaves à la fin de l’Antiquité, si l’on en croit les témoignages archéologiques qu’ont laissés ces populations non germaniques, pourrait se situer dans les régions comprises entre les sources de la Vistule à l’ouest, du Dniestr au sud, et le cours du Dniepr à l’est. Ces régions de plaine, situées en Ukraine occidentale et en Pologne orientale, sont celles qui portent les témoignages les plus anciens d’une présence slave. On ignore jusqu’où celle-ci s’étendait vers le nord : certains historiens la limitent à l’actuelle Biélorussie, d’autres la font remonter jusqu’à une ligne Saint-Pétersbourg-Moscou.

Aux VIe et VIIe siècles, une partie des Slaves migre vers l’ouest jusqu’à l’Elbe et au sud et jusqu’aux Carpates et au Danube, à la place des Germains (Goths, Vandales, Gépides, Lombards…) qui s’étaient déplacés vers l’Empire romain d’Occident. Après le règne de Justinien, entre 586 et 610, les Slaves du Danube, alliés aux Avars arrivés en 567, font irruption au sud du fleuve, atteignant l’Empire romain d'Orient. Ils pénètrent dans les Balkans et atteignent l’Adriatique. Vers 548, ils sont en Illyrie (en Carinthie, en Istrie et en Albanie), provoquant l’abandon du limes oriental. Dans le bassin du bas-Danube et dans les Balkans, les Slaves forment des noyaux de peuplement dits "Sclavenies", du nom de Sclavènes que leur donnaient les chroniqueurs byzantins. Certains Slaves s’installent jusqu’au cœur de la Grèce et de petits groupes sont arrivés jusqu’en Anatolie, dans certaines îles grecques et en Italie (ou ils ont laissé des patronymes comme Schiavenno ou Schiano).

Le commerce d'esclaves, nom justement dérivé de Slaves, a amené certains beaucoup plus loin de leurs terres d'origines, jusqu'en Espagne musulmane où des esclaves de cour ont fondé des dynasties Sakaliba.

Les raisons du mouvement des Slaves vers l’ouest et vers le sud sont les mêmes que celles des migrations des Mongols : il s’agit du refroidissement climatique marqué du IIIe au VIIe siècle, qui a provoqué toutes les « migrations barbares » depuis les confins de l’Asie (où sévit durant des dizaines de décennies, une terrible sécheresse avec des gels prolongés, attestés par les pollens fossiles) et depuis le nord de l’Europe (où l’absence d’été provoqua des famines détectables par l’état des personnes alors inhumées).

Structures politiques

Allégorie nationaliste : combat des Slaves contre les Scythes (Viktor Vasnetsov, 1881).

Grossissant les rangs d’autres peuples d’origine iranienne (les Sarmates), turco-mongole (les Bulgares) ou encore germanique (les Goths), les anciens Slaves ne formaient pas encore, au départ, des « nations » (au sens médiéval du terme).

Á l’origine répartis en de nombreuses tribus, sans doute de taille modeste, les Slaves n'avaient pas encore d'organisation politique ou militaire à grande échelle. L’unité de base était probablement la famille, et au-delà de celle-ci, le regroupement en communautés villageoises agro-pastorales. Karol Modzelewski souligne la similitude entre les structures sociales des anciens Slaves et celles des anciens Germains et Baltes. La communauté familiale, fortement solidaire, est intégrée dans le cadre de l'assemblée villageoise et dans celui, plus vaste, de l'assemblée tribale autour d'un sanctuaire commun. Les décisions se prennent à l'unanimité par acclamations, en l'absence d'un appareil étatique permanent. L'expansion des Slaves prend d'abord la forme d'une infiltration dans les vides laissés par les vagues migratoires des Avars, Bulgares, Hongrois, etc.

La tactique des Slaves, décrite par l'empereur byzantin Maurice, relève de la guérilla: ils s'abritaient dans les forêts et les marécages, et évitaient la bataille rangée. Un auteur carolingien les qualifie de "grenouilles". En tout cas, la méthode s'avère efficace contre des Etats aux ressources limitées, qui ne peuvent maintenir leur armée en campagne pour de longues périodes.

Formation des premiers « États » slaves (VIIe-XIe siècles)

La formation des premiers Etats slaves est étroitement liée aux contacts avec les peuples voisins: ils se trouvent en rapport de rivalité ou d'échanges avec les empires germanique, byzantin et khazar.

Au Xe siècle, suite aux première et deuxième vagues d’invasions "barbares", le « domaine slave » atteint son extension historique (et maximale vers l’ouest) : les langues slaves commencent alors à diverger, ayant acquis au cours des invasions des caractères différents permettant de distinguer parmi eux tribus occidentales, méridionales et orientales (sur le plan linguistique).

La pression des peuples germaniques au nord et à l’ouest (à l’époque carolingienne, les Francs les arrêtent sur l’Elbe ; à l’époque ottonienne, les Saxons commencent à s’étendre vers l’est), et celle des peuples des steppes à l’est et au sud semble avoir mis un terme à l’expansion des Slaves et les avoir fixés dans l’espace.

Le rôle de l’évangélisation des Slaves dans la formation de leur identité

Initiée à la fois depuis Byzance au sud, et depuis Rome à l’ouest, l’évangélisation des Slaves s’étend également du début du IXe siècle jusque vers la fin du XIe siècle pour l’essentiel d’entre eux, du moins.

L’action de Cyrille et Méthode – le premier ayant achevé d’apporter aux Slaves une écriture dérivée du grec : l’alphabet cyrillique – fut celle qui eut le plus de conséquences.

Dès lors, les Slaves de l’ouest et une partie des Slaves du sud (les Croates, les Slovènes et les Dalmates), qui avaient embrassé la religion chrétienne catholique définie par Rome, eurent un destin politique distinct des autres Slaves (de l’est ou du sud) qui avaient embrassé le christianisme de rite grec, dit "orthodoxe", défini par les 4 autres patriarches (Jérusalem, Constantinople, Antioche et Alexandrie, bientôt rejoints par Moscou). La division religieuse se doublait d'une division politique, puisque les Slaves de rite latin se définissaient par rapport à l'Empire germanique, qui pouvait leur reconnaître ou non le titre royal, et ceux de l'Est par rapport à l'Empire byzantin: les Bulgares, puis les Russes s'efforceront d'obtenir le titre de "tsar" (césar) par délégation ou succession de Byzance.

Les établissements et les « États » slaves du haut Moyen Âge

Les structures politiques mises en place au haut Moyen Âge par les Slaves, ou par les peuples qui les encadraient, ne durèrent pas longtemps et sont assez peu connues. Ces "Sclavénies" étaient le plus souvent de petites communautés appelées Kniazats (ou Canesats dans les chroniques en latin), mais parfois aussi Banats (« duchés autonomes » en hongrois) ou encore Woïwodies (« provinces autonomes » au sein d’autres États, à ne pas confondre avec les Voévodats roumains, dont le nom est également d’origine slave, mais qui sont des principautés).

Comme pour la majorité des peuples qui participèrent aux invasions, le terme d’État parfois conféré à ces structures est contestable dans la mesure où les khanats, royaumes ou principautés de cette période, étaient bien éloignées de la res publica antique, confondant sous un même terme les territoires, la dépendance des hommes à l’égard d’un pouvoir personnel et les biens de ce pouvoir.

Le royaume des Antes sur le Don : un « État » protoslave

Selon Procope de Césarée, Jordanès et Maurice le stratège, les premiers Slaves comptaient les Vénètes, les Wendes, les Slovènes et les Antes. Ces derniers, échappant à la domination des Goths aux IIIe et IVe siècles grâce à l’arrivée des Huns auraient finalement constitué un premier État entre le Dniepr et le Don de 523 à 602. Celui-ci fut écrasé par les Avars, peuple des steppes nouveau venu dans les invasions "barbares".

Les Slaves des Balkans

Les débuts de la présence slave dans l’Empire d’Orient datent probablement de la fin du Ve siècle, alors que les Antes parviennent dans l’actuelle Valachie et les Slovènes dans l’Illyrie et la Dalmatie romaines.

Leurs incursions dans l’empire furent probablement nombreuses mais espacées. Les Antes finirent par accepter le statut de fédérés et les Slovènes durent commencer à s’helléniser.

Entre la fin du VIe siècle et le début du VIIe siècle, l’irruption des Avars vient bouleverser cette relative stabilité, mais il semble que les Slaves avaient recommencé leurs mouvements auparavant : les chroniques syriennes datent de 551 mentionnent une seconde vague d’invasion qui atteint la mer Égée. Á la fin du VIe siècle, Jean d'Éphèse écrit que toute la Grèce est occupée par les Slaves.

En tous cas, c’est sans doute à cause de l’invasion des Avars que le limes danubien est franchi à nouveau par les Slaves au début du VIIe siècle : en 609, 617 et 619. En 617, les faubourgs même de Constantinople sont menacés.

Mais, c’est surtout dans les Balkans que ces derniers vont laisser une empreinte particulière qui persiste jusqu’à nos jours.

Les Slovènes, les Serbes et les Croates d’Illyrie et de Dalmatie

Rapidement majoritaires sur le plan démographique – si l’on excepte l’Albanie et les terroirs montagneux Valaques comme la Romania Planina près de Sarajevo –, les Slaves avaient transformé l’Illyrie et la Dalmatie antique au VIe siècle.

Les plus occidentaux d’entre eux, des Slovènes, qui donnèrent leur nom à la Slovénie actuelle, furent confrontés aux Bavarois. Ces derniers durent arrêter l’expansion slave vers l’ouest. Les mêmes Slovènes tombèrent ensuite sous la domination des Avars au VIIe siècle. Leur aire de répartition initiale couvrait tout l’ouest de l’actuelle Hongrie (principautés de Pribina et Kozel).

De 610 à 641, ils se libérèrent des Avars avec l’aide de leurs voisins, Serbes et Croates :

  • les Croates, qui apparaissent initialement en Pologne ("Croates blancs"), s’étaient établis au sud de la Save. Ils constituèrent un État portant leur nom au IXe siècle.
  • les Serbes, qui apparaissent initialement dans l’actuelle Allemagne orientale, en Serbie blanche, s’étaient établis au centre et à l’est de l’Illyrie sous la conduite du Prince de Serbie Blanche, occupant des enclaves aux côtés des Slovènes jusqu’en Grèce orientale. Par la suite il établir un état puissant sous la dynastie des Nemanjic (voir Empire Serbe).

Leurs langues étaient très proches (les linguistes les appellent "serbo-croates").

L'indépendance des Slovènes fut de peu de durée, puisqu'ils ne tardèrent pas à passer sous la domination d'une aristocratie allemande dans les duchés de Carinthie et Carniole.

D’autres peuples slavophones, pour certains disparus, se partageaient le reste des ancienne provinces romaines : les Bosniates, les Carantaniens, les Doukliènes et les Narentanes sur la côte dalmate. À noter qu’il circule au sujet des Slaves du sud des hypothèses historiques dites « noésiques » ou « indo-aryennes » qui font remonter leurs origines bien avant l’apparition des langues slaves, et les placent au Caucase ou dans l’actuel Iran : on trouve dans certains livres (et parfois sur Wikipedia) des références aux plus anciens Aryens de l’ancien Empire Perse ou encore aux fils de Noé.

Le premier royaume bulgare (681-1018)

En 642, les Bulgares initialement turcophones – furent attaqués à l’est par les Khazars, autre peuple turcophone, mais converti au judaïsme, établi le long de la Volga. Ayant reflué vers l’Empire d’Orient et vaincu l’empereur Constantin IV Porphyrogénète, les Bulgares orientaux s’installèrent en Mésie orientale sur la mer Noire (près de Varna, en Bulgarie). Là, ils soumirent la population déjà majoritairement formée de Slavons, dont ils finiront par adopter la langue (le macédonien et le bulgare actuel dérivent tous deux du slavon).

Sous le « règne » de leur khan, Asparuch, les Bulgares constituèrent un premier royaume, mi-Slavon, mi-Valaque par sa population (681). La fusion qui s’opéra entre Slavons des plaines, Valaques des montagnes, Bulgares de l’aristocratie du Khân et Grecs des côtes, se fit au profit de la langue des premiers, même si des témoignages épigraphiques montrent que de nombreux éléments culturels bulgares, latins ou grecs survécurent au moins jusqu’au Xe siècle. Religieusement, ce furent les grecs qui donnèrent au royaume sa religion chrétienne orthodoxe.

Le nouvel Empire ainsi constitué fut l’un des plus redoutables rivaux de Byzance. Au IXe siècle, deux de ses souverains, Boris Ier qui reçut le baptême et prit le nom de Michel, puis Siméon le Grand tentèrent même de prendre le titre de Basileus. Ils échouèrent, non sans avoir conquis la majeure partie de la péninsule balkanique. Finalement, l’empereur Basile II écrasa les Bulgares et prit le titre de Bulgaroctone (« massacreur de Bulgares ») En 1018, l’Empire bulgare disparut malgré les efforts de son dernier souverain, le Tzar ("César") Samuel.

Les Slaves de Thessalie et l’Empire

Les Slaves qui avaient « slavisé » la Grèce au début du VIIe siècle, parmi lesquels se trouvaient notamment des Slovènes et des Serbes se heurtèrent à la résistance des Valaques (en grec Vlahi) latins et des Illyriens (Albanais).

Sous Justinien II, puis sous ses successeurs de la dynastie isaurienne (717-775), les Grecs regagnèrent le terrain perdu. Appliquant une politique draconienne, ils déportèrent des populations entières au nord du Danube (notamment des Valaques) et en Asie Mineure (notamment des Slavons). ces mesures s’accompagnèrent de la mise en place de nouvelles structures administratives à caractère défensif: les « thèmes », circonscriptions à la fois militaires et civiles gouvernées par des « stratèges ».

Ainsi, en partie sous l’action indirecte des Slaves et ayant perdu ses populations latinophones, l’Empire romain d'Orient se transforma en Empire byzantin, c’est-à-dire essentiellement grec.

Les Slaves d’Europe centrale

Les Slaves occidentaux atteignirent la région de Dresde avec les Sorabes sans doute au VIe siècle : ils disposent aujourd’hui encore d’une autonomie locale en Lusace, dans l’Allemagne orientale.

À leurs côtés se trouvaient alors :

Les Polanes (les futurs Polonais) suivaient vers l’est, eux-mêmes voisins des Drezvlianes (futurs Biélorusses) proches des Vyatiches, établis autour de Moscou) (futurs Russes).

Des agglomérations modestes, nommées gorods, grods ou grads, furent fondées en grand nombre partout où ils se trouvaient et sont connues pour la période kiévienne.

Le Royaume de Samo (623-658)

Les Slaves établis sur les territoires de l’ancienne RDA, de la République tchèque actuelle, de la Slovaquie et de l’Autriche, souffrirent au VIIe siècle de la domination des Avars sur la région et de l’hostilité des Francs à l’ouest : en 623, ils se révoltèrent et élurent un commerçant franc nommé Samo comme leur chef. Ce quasi-État disparut à la mort de ce dernier, vers 658.

La Grande-Moravie (833- 907)

Après que les Avars ont été écrasés par les Francs (à l’ouest), par les Bulgares (à l’est) et par les Moraves et les Slovaques (au nord), la principauté de Moravie (en République Tchèque orientale et Slovaquie occidentale actuelles) s’agrandit d’abord de la principauté de Nitra (qui comprenait la Slovaquie, la Hongrie du nord, et l’Ukraine subcarpathique), plus tard de la Bohême (890-894) et du sud de la Pologne actuelle. C’est ainsi que se forma la Grande-Moravie en 833. Cet État « hérissé de villes fortifiées et de châteaux forts » (Denise Eckaute) dut combattre les Saxons au nord et les Bavarois au sud : il dura moins d’un siècle sous cette forme. L’empire, dirigé par Mojmir I, Ratislav, Slavomir, Svatopluk (871-894) et Mojmir II, disparut en effet en 907, pour cause de querelles internes et sous les coups des tribus hongroises, les Magyars, récemment arrivés dans la région depuis la steppe ukrainienne (Etelköz) située à l’est des Carpates.

C’est notamment à l’initiative de Ratislav que les missionnaires Cyrille et Méthode furent dépêchés en 863 par l’empereur Michel III pour évangéliser les Slaves.

La Principauté de Bohême (fin du IXe siècle-XIe siècle)

Le royaume de Bohême se constitua autour de Prague à la fin du IXe siècle. La région, qui avait été rattachée à la Grande Moravie en 888/890 - 894 sous le règne de Svatopluk, devint un État tributaire de la Francie Orientale en 895.

Au Xe siècle, la dynastie des Premyslides y affirma son pouvoir sous le règne de Venceslas Ier de Bohême (921-935). Venceslas, confronté à la puissante Saxe, devint le vassal d’Henri l’Oiseleur et se plaça sous la protection du pape afin de consolider son pouvoir. Se heurtant à l’opposition des nobles et de son frère en raison de cette politique qui renforçait l’autorité centrale, il fut tué par ce dernier en 935 et devint martyre à la fin du siècle.

Le fratricide Boleslav et ses successeurs, notamment Boleslav II (972-999), continuèrent avec moins de succès l’œuvre de Venceslas, limités par le Saint Empire romain, auquel la principauté appartenait, et par la puissance polonaise. Prague devint un évêché en 973, la Moravie actuelle fut conquise en 1019 et c’est finalement sous le règne de Vratislav II (1061-1092) que la dynastie obtint en 1089 la couronne des mains de l’empereur Henri IV pour avoir pris son parti au moment de la querelle des investitures (1075-1122) avec le pape.

Le royaume de Gniezno (Xe siècle)

Peu après le milieu du Xe siècle se forma également le premier « État » polonais autour de Gniezno, sous le règne de Miesko Ier (ou Mieszko, 920-992) qui prit le titre de roi, reçut le baptême et épousa la sœur du duc de Bohême, Boleslas Ier, en 966. Ainsi, il choisit d’épouser le christianisme directement de Rome pour éviter de tomber sous la domination saxonne.

Miezko s’était entendu avec le margrave saxon Gero (mort en 965) pour soumettre les Slaves de la Baltique. Ayant unifié les Slaves de la Vistule, il sut profiter successivement de l’écrasement des Magyars par Otton Ier au Lechfeld (955), puis de la défaite italienne d’Otton II au cap Colonne (982), tout comme ses successeurs profiteraient de l’affaiblissement des Hohenstaufen au XIe siècle, pour faire reconnaître sa royauté par l’empereur et pour constituer un royaume polonais qui allait s’étendre de Gdańsk à Cracovie.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • V. Zdenek, "Le Monde slave ancien", Cercle d'art, 1983
  • Francis Conte, Les Slaves, Albin Michel, coll. « Bibliothèque de l’évolution de l’humanité », Paris, 1996.
  • Francis Dvornik,professeur de Harvard, Département des Etudes Slaves **Les Slaves, Histoire et Civilisation de l'Antiquité aux débuts de l'époque contemporaine **, Seuil 1970, coll. l'Univers Historique, Imprimerie Firmin-Didot 7-86. Traduit de l'anglais par Danielle Palevski avec la collaboration de Maroussia Chpolyansky. Titre original **The Slavs, their early history and civilisation** Américan Academy of Arts and Sciences, Boston 1956.
  • Karol Modzelewski, "L'Europe des Barbares", Aubier 2005

Lien externe

Notes et références

  1. le grand Mourre wendes
  2. La ruée des Slaves - L'Express

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