Pentecote de Besancon

Pentecote de Besancon

Pentecôte de Besançon

La Pentecôte de Besançon est un mouvement religieux français né à l'époque contemporaine, et principalement connu pour son activité missionnaire. Actuellement en contact avec la Fédération Protestante de France, il est d'obédience pentecôtiste.

Ce mouvement a fait l'objet d'une polémique : en effet, alors que deux rapports parlementaires et plusieurs associations le jugent sectaire, les milieux protestant et universitaire le considèrent comme un groupe religieux authentique.

Sommaire

Noms

Depuis sa création, l'Église a été connue sous différentes appellations :

  • La Mission à sa création ;
  • Église évangélique de Pentecôte de Besançon ou Mission de Pentecôte de Besançon (dénomination couramment utilisée) ;
  • Pentecôte de Besançon en 1999 (appellation non officielle retenue par la Commission parlementaire française pour désigner cette Église dans son rapport de 1999 ; selon le groupe, il s'agirait d'une confusion entre le site et la dénomination) ;
  • Église évangélique missionnaire de Besançon, actuellement, selon le site officiel du groupe.

La fédération que le mouvement a créé pour regrouper ses églises a elle aussi eu plusieurs noms (par ordre chronologique) :

Historique

Cette Église a été déclarée à la préfecture de Besançon en décembre 1963 sous une forme associative régie par la loi de 1901-1905. Elle a été enregistrée sous le nom générique La Mission.

Aldo Benzi, le fondateur

Aldo Benzi, son fondateur, était un pasteur né en 1919 et aujourd'hui décédé. Selon son propre témoignage, il aurait été guéri d'une pleurésie (la sixième) en 1941, alors qu'il était déjà marié et père, et était jugé condamné par la médecine traditionnelle. C'est le pasteur De Siebenthal, orginaire d'Yverdon et dirigeant des réunions religieuses à Sainte-Croix en Suisse, qui l'aurait guéri par imposition des mains. À la suite de ce miracle, Aldo Benzi s'est converti en se faisant baptiser le mercredi 15 juin 1941 et a décidé de consacrer sa vie à proclamer l'Évangile[1], fondant par la suite plusieurs églises en France et participant à de nombreuses conversions. Il était d'ailleurs connu comme étant un prédicateur assidu, évangélisant toute personne qu'il rencontrait, prêchant dans des salles et sous des tentes, collant des affiches[2], et défilant même avec un panneau publicitaire au contenu religieux dans les rues de Paris[3]. Par la suite, il fut remplacé peu de temps à la présidence de l'Église de Besançon par le pasteur Samuel Nicolle.

René Kennel, le dirigeant actuel

Le successeur de Samuel Nicolle est René Kennel, un agriculteur et gardien de moutons né en 1926. Il a reçu une courte formation théologique principalement en tant qu'étudiant à l’Institut biblique de Nogent-sur-Marne en 1945-1946, puis en 1948-1949, formation qui a été par la suite complétée par des cours suivis à l'École biblique mennonite européenne du Bienenberg/Liestal[4]. Puis, à partir de 1950, il est devenu évangéliste mennonite dans la Meuse. À Joinville, en Haute-Marne, il découvre le pentecôtisme grâce aux Tsiganes. Des contacts fraternels s'étant noués notamment avec le pasteur Clément Le Cossec (fondateur du mouvement tsigane de Pentecôte, membre de la Fédération Protestante de France), plusieurs grandes manifestations communes ont été organisées (par exemple, une rencontre mémorable des tziganes sur les terres de la ferme de Kennel a accueilli plusieurs milliers de participants sous un très grand chapiteau, ainsi que de nombreuses caravanes et roulottes). Une campagne d'évangélisation fructueuse dirigée par ces tsiganes a conduit à la formation d'un groupe de fidèles évangéliques que René Kennel a accepté de diriger spirituellement, parallèlement à ses activités pastorales et humanitaires dans sa ferme, où il aidait socialement des drogués, des alcooliques et des anciens détenus.

Il s'est également beaucoup investi dans l'Association Spirituelle et Fraternelle, une association pastorale composée de plusieurs églises évangéliques libres issues du pentecôtisme. En outre, il a établi des contacts avec M. Hurtrel, un pasteur évangélisant la commune de Saint-Dizier (distante de trente kilomètres environ), ainsi qu'avec un groupe de pasteurs évangéliques de l'est de la France (composé notamment de l'Église du pasteur Jean Herrgott, de la Mission Populaire, des Églises baptistes suédoises de Haute-Savoie).

Dès 1964, il a décidé d'exercer son ministère à la fois comme pasteur de l’église de Saint-Dizier (à la suite du départ de M. Hurtrel) et de celle de Joinville, et les a dirigées à plein temps à partir de 1967. Quelque temps plus tard, il a abandonné ses activités à sa ferme et, en 1975, il fut nommé trésorier de la Fédération évangélique libre de Pentecôte, avant d'en être élu président sept ans plus tard.

C'est en 1977 qu'il accède à la présidence de l'Église évangélique de Pentecôte de Besançon, à la demande du pasteur Samuel Nicolle et à la suite d'un vote des membres. En peu de temps, plusieurs nouveaux pasteurs en sont venus à se joindre à ce groupe, permettant une croissance rapide de ce dernier : cinq nouveaux lieux de culte ont vu le jour et ont été soutenus dans leur travail jusqu'en 1986. Finalement, cette année-là, René Kennel a choisi d'abandonner la Fédération évangélique libre de Pentecôte afin de s'occuper plus pleinement de l'expansion régionale du groupe d'Églises qu'il a nouvellement formé. De nouveaux lieux de culte se sont progressivement ouverts, en particulier dans le nord et l'est de la France, par exemple à Chaumont en 1968, à Épernay en 1975, à Nancy en 1986, à Strasbourg en 1987, à Dijon en 1988, à Belfort en 1992, à Roubaix en 1994.

En 1989, face à la croissance des Églises dont il est l'instigateur, René Kennel a déposé les statuts d'une association ayant pour but de fédérer toutes ces Églises : la Fédération des Églises de la Mission, rebaptisée en Fédération Évangélique Missionnaire (FEM), deux ans plus tard. Celle-ci était alors forte d'une trentaine de pasteurs[5], et a conservé de bons contacts avec la Fédération Évangelique libre de Pentecôte dont elle était issue.

Cette fédération est aujourd'hui dissoute. Néanmoins, l'église du siège social situé à Besançon n'est pas fermée, mais chacun des lieux de culte est devenu indépendant. La continuité du culte ainsi que des autres réunions et activités sont désormais assurées par un intérimaire. La dissolution a eu lieu en raison d'une divergence d'opinion concernant les mœurs du pasteur de Besançon. Les 16 églises du Nord-Ouest se sont regroupées sous l'appellation UDEM.

Doctrines

Sensibilité idéologique

René Kennel définit ainsi son Église : « Nous sommes des chrétiens, certes minoritaires. Nous nous situons à la croisée des courants pentecôtiste et mennonite »[6].

Dans le même esprit, la sociologue Danièle Hervieu-Léger estime que ce mouvement est né de « la rencontre entre un courant de sensibilité évangélique à l'intérieur de l'Église réformée d'Alsace et de Lorraine, et un courant mennonite français issu de la tradition de l'anabaptisme pacifique »[7].

Sébastien Fath, spécialiste du protestantisme évangélique, explique que la Confession de foi acceptée par cette Église atteste largement de son orientation 'évangélique' au sens qu'a pris habituellement ce mot pour désigner, d'une manière générale, les Églises issues du protestantisme dont la particularité est de professer un militantisme religieux à un très haut degré. Comme tout groupe appartenant à cette mouvance idéologique, l'Église valorise tout particulièrement quatre éléments : la conversion, l'activisme, le biblicisme et le crucicentrisme (caractère central de la crucifixion de Jésus de Nazareth). L'article 8 de la Confession de foi met l'accent sur les guérisons miraculeuses, pratique principalement revendiquée par le pentecôtisme, d'où le nom d' « Église évangélique de Pentecôte ». L'action de cette Église « s'inscrit dans l'itinéraire d'un pasteur venu du protestantisme évangélique (mennonite), rallié dans un second temps, plus spécifiquement, à l'orientation pentecôtiste ». Par ailleurs, l'assemblée locale jouissant d'une grande autonomie, l'Église se rapproche également dans ses procédures du type congrégationaliste[8].

D'après la Fédération protestante de France, ce groupe offre un « pentecôtisme classique et très structuré ayant peu de contacts avec les autres églises »[9].

L'association anti-sectes CCMM déclare que cette Église « relève du mouvement pentecôtiste classique, apparu en France dans les années 1950 et qui comprend aujourd'hui différents groupements »[10].

Croyances

Les principales croyances sont énoncées dans une Confession de foi[11] adoptée par l'assemblée bisontine et dont l'acceptation constitue la condition essentielle pour devenir membre. En accord avec le christianisme de tendance protestante, cette Confession, composée de douze articles de foi, est basée sur des passages de la Bible.

Les croyances de cette Église sont en grande partie identiques à celles de la plupart des groupes évangélistes et pentecôtistes :

L'Église accorde une importance toute particulière aux dons du Saint-Esprit (langues, guérisons), et se propose d'expliquer la Bible dans sa simplicité originelle. L'esprit d'évangélisation, qui a trouvé sa force d'impulsion grâce à René Kennel, est particulièrement intense et constitue une priorité pour le groupe.

Principes de déontologie

Selon ses propres dires, l'Église définit ses principes de déontologie comme suit :

  • bien qu'apolitique, elle encourage ses membres à être de bons citoyens, notamment en obéissant scrupuleusement aux lois républicaines, en s'acquittant du paiement de ses impôts, ou encore en apportant sa participation lors des votes ;
  • elle affirme respecter les principes de laïcité en vigueur, d'où un refus du prosélytisme dans certains lieux spécifiques, tels que les administrations et organismes sociaux, les maisons de retraite, les établissements hospitaliers, etc ;
  • bien qu'ayant foi dans les guérisons miraculeuses et encourageant les prières en faveur des malades, elle ne déconseille aucunement les soins médicaux, quels qu'ils soient (consultations pédiatriques régulières, vaccinations...) ;
  • elle incite les fidèles à participer à la vie sociale, par exemple en s'impliquant dans des associations de quartier ou de parents d'élèves, ou dans des organismes de bienfaisance ;
  • elle conseille à ses fidèles de scolariser normalement leurs enfants dans les écoles publiques, voire privées, pourvu qu'elles aient l'agrément du Ministère de l'Éducation Nationale ;
  • elle certifie son attachement à l'institution familiale qu'elle déclare vouloir protéger des nombreuses agressions actuelles menaçant son existence ;
  • elle affirme accorder une très grande importance à la liberté de conscience ;
  • elle ne revendique pas l'exclusivité du salut, estimant par ailleurs que personne ne peut prétendre être détenteur de la « Vérité » absolue ;
  • elle prône de ce fait la tolérance vis-à-vis des autres croyances.[12]

Pratiques et activités

Culte

Le culte est réparti en cinq offices ouverts au public. Il comprend deux réunions d'évangélisation (le vendredi à 20h15 et le dimanche à 15h00), une consacrée aux prières (le mercredi à 20h15), une autre à la lecture de la Bible et au chant (le samedi à 17h15), et un culte dominical (à 09h30)[13]. Suivant les moments et les besoins, ces réunions se composent d'études et de sermons bibliques, de témoignages d'expériences religieuses, de cantiques, de moments de recueillement et d'adoration, et de prières. Comme toutes les église pentecôtistes, le culte est dynamique, charismatique et très émotionnel, versant souvent à l’exaltation et à l’extase, voire à la transe. En outre, l'Église organise des catéchismes adaptés aux différents âges, dirige une chorale, et célèbre la Sainte Cène, ainsi que les mariages, baptêmes et enterrements de ses fidèles.

L'Église considère comme un devoir de proclamer l'Évangile et de témoigner de sa foi. Aussi, tous les membres participent activement à l'évangélisation, tant de façon individuelle (dans leur entourage familial, amical et professionnel) que collective (visites domiciliaires, campagnes organisées sous des chapiteaux sur des places publiques). Néanmoins, le groupe certifie ne pas pratiquer de prosélytisme auprès des populations qui sont déjà de confession chrétienne[6].

Autres activités

Outre les pratiques strictement cultuelles, l'Église encourage ses fidèles à venir en aide aux personnes en difficulté et à les soutenir, tant par des actions supervisées par l'Église elle-même que par des initiatives personnelles. Au sein du groupe, des bénévoles s'engagent dans diverses actions sociales effectuées de façon permanente ou ponctuelle : dons matériels aux pauvres (vêtements, nourriture...), soutien social dans les démarches administratives, la recherche de logement ou d'emploi et par la mise en relation avec les services sociaux, visites aux personnes âgées, aide humanitaire principalement pour les pays défavorisés d'Europe de l'Est, collectes de vêtements pour les démunis, repas pour les personnes seules et/ou nécessiteuses à l'occasion des fêtes de fin d'année, etc.

En outre, l'association organise chaque semaine diverses activités récréatives et/ou pédagogiques gratuites à l'intention des adultes comme des enfants : sports (football, ping-pong, volley-ball, badminton, pétanque), pièces de théâtre, jeux de société, activités manuelles, chant, pratique d'instruments de musique, sorties en plein air (randonnées, circuits touristiques, pique-niques, visites de musées...). Tous, y compris les non-membres, peuvent y prendre part[14].



Organisation, rayonnement et effectifs

Organisation

Pour ce qui est de l'organisation, l'Église utilise une association pour enseigner les arts et produire des objets d’art, ainsi qu'une association baptisée 'SOS Espérance', créée à Vesoul pour venir au secours des personnes souffrantes. Le groupe musical 'Flambo', créé par l'Église, se produit régulièrement sous des chapiteaux à des fins d'évangélisation. Enfin, la société civile 'La Bergerie', installée à Besançon, est utilisée pour la gestion immobilière[15]. Les sièges des différentes associations utilisées par le groupe sont situés à Besançon, Reims, Châlons-en-Champagne et Saint-Dizier.

En 2000, Daniel Gloeckler était le porte-parole du mouvement, et Raymond Cuenot le trésorier[6].

L'assemblée pentecôtiste a ses quartiers généraux installés à Besançon, au 4 rue Larmet[16].

Rayonnement

L'Église est principalement présente dans l'est de la France, et dans une moindre mesure dans le nord, ce qui amène l'association anti-sectes CCMM à qualifier ce mouvement de « « grosse secte régionale » qui a aujourd'hui essaimé dans tout l'est de la France »[17]. Le mouvement comporte aujourd'hui environ 40 lieux de culte dirigés par une trentaine de pasteurs[5] Il y avait 24 lieux en 1996 selon la liste dressée par Commission parlementaire ; néanmoins, l'Église elle-même admet que cette liste était incomplète (il en manquait alors trois) et en partie erronée (huit appartenaient à d'autres Églises membres de la FEM)[6]. Les lieux de culte sont aujourd'hui situés à Audincourt, Belfort, Besançon, Châlons-en-Champagne, Charleville-Mézières, Chaumont, Dijon, Dole, Épernay, Épinal, Gray, Lens, Lille, Lunéville, Lure, Marly, Maxéville, Metz, Neuf-Mesnil, Reims, Rivery, Saint-Quentin, Sainte-Menehould, Sarrebourg, Sedan, Soissons, Toul, Troyes, Vesoul, Vitry-le-François[18].

L'expansion régionale spectaculaire qu'a connue l'assemblée pentecôtiste en peu d'années lui a donné un rayonnement particulier, sans limite territoriale. Il est toutefois à noter que cette situation contrevient à la loi de 1905 relative aux associations cultuelles qui demande de spécifier une circonscription géographique. Il est vrai que le mode de procédure de l'Église s'apparente à celui d'un groupe congrégationaliste dans la mesure où l'assemblée locale jouit d'une large autonomie, permettant ainsi l'existence d'annexes qui sont rattachées à une Église principale, ou 'mère'. Mais il n'empêche que le fort développement d'annexes ainsi que leur grande dispersion géographique reste tout à fait inhabituels, même avec un fonctionnement propre au congrégationalisme.

En outre, l'Église peut prendre des noms différents suivant son lieu d'implantation. Elle est apparemment de création purement française, et ne dispose d'aucun siège à l'étranger.

Effectifs

D'après la Commission parlementaire, le nombre de fidèles de ce mouvement était compris entre 500 et 2 000 (en 1995), et les donateurs à 1 115 (en 1998).

En 1995, l'association de lutte contre les sectes UNADFI évaluait à 500 le nombre de membres adhérant à ce groupe (d'après le tableau « Dénombrement des adeptes de sectes en 1995 par l’UNADFI » qui figure dans le rapport parlementaire de 1995).

L'Église, quant à elle, affirme que 2 800 fidèles assistent régulièrement à ses offices dominicaux, dont 600 rien qu'à Besançon[6]. Ainsi, les effectifs du groupe ont connu une croissance assez rapide sur une courte période, signe d'un accueil local favorable au niveau individuel.


Aujourd'hui il reste combien de personnes ???

Après les évènements passés, beaucoup ont quitté ce mouvement sectaire

Controverses et polémique

Secte ?

Avis défavorable des parlementaires, des associations anti-sectes et des médias

Les rapports parlementaires

Cette Église est qualifiée de secte dans les rapports parlementaires n°2468 de décembre 1995[19] et n°1687 de juin 1999[20]. Ainsi, d'après l'enquête établie par les Renseignements Généraux, elle regrouperait au moins un des dix critères d'indices sectaires retenus par la Commission parlementaire qui sont : la déstabilisation mentale, le caractère exorbitant des exigences financières, la rupture induite avec l'environnement d'origine, les atteintes à l'intégrité physique, l'embrigadement des enfants, le discours plus ou moins anti-social, les troubles à l'ordre public, l'importance des démêlés judiciaires, l'éventuel détournement des circuits économiques traditionnels, les tentatives d'infiltration des pouvoirs publics.

Tout comme quatre autres mouvements, le type dominant de l'Église pentecôtiste est 'évangélique' et son type associé 'guérisseur'. Il est précisé que ce mouvement se range parmi les « groupes évangéliques les plus actifs », au sujet desquels la Commission parlementaire déclare qu'ils sont « souvent animés par d'authentiques pasteurs ayant basculé dans le rôle de gourou », et qui « profitent toujours des libertés offertes par les structures protestantes officielles pour prospérer à leur lisière ». Parmi les 173 groupes très éclectiques retenus dans le rapport de 1995, l'assemblée pentecôtiste fait partie de ceux qui pratiquent un prosélytisme des plus développés, et donc en grand contact avec la société qui l'entoure, avec tous les problèmes de régulation locale que cette situation peut engendrer.

Il apparaît donc que ce rapport est venu conforter les accusateurs de l'Église qui avaient commencé à la dénoncer des années auparavant. Il est à noter toutefois qu'aucune autre Église locale rattachée à la Fédération Évangélique Missionnaire (FEM), à laquelle l'assemblée bisontine adhère, n'a été retenue dans la liste des sectes du rapport, alors que pourtant ces mouvements ont tous sensiblement la même stratégie d'implantation territoriale, les mêmes doctrines et pratiques, et sont animés d'un esprit missionnaire semblable[8].

Toutefois, les deux rapports parlementaires et la liste de sectes n'ont qu'une fonction informative et sont dénués de valeur juridique[21] ; de plus, ils ont fait l'objet de nombreuses critiques de la part d'historiens des religions, de sociologues, d'universitaires ou d'associations de défense de la liberté de croyances[22]. En outre, depuis une circulaire du Premier ministre en date du 27 mai 2005[23], la politique en matière de lutte contre les sectes a connu une modification notable : désormais, il est préconisé de ne plus recourir à une liste de sectes, mais plutôt de rechercher des faisceaux de critères. La circulaire admet que la liste de mouvements figurant dans le rapport parlementaire de 1995 devient de moins en moins pertinente, eu égard à la complexité du phénomène sectaire et à son évolution. Pour sa part, le président de la Mission interministérielle de vigilence et de lutte contre les sectes (MIVILUDES), Jean-Michel Roulet, a estimé en 2005 que la liste parlementaire des sectes de 1995 est « complètement caduque », mais qu'elle « a permis de cerner le phénomène même si c'était de manière parfois erronée et partiellement incomplète ». Ainsi, la classification de ce mouvement comme secte n'est plus d'actualité. Enfin, les rapports annuels ultérieurs de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS), puis de la MIVILUDES, ne font plus mention de cette Église.

Les associations de lutte contre les sectes

Plusieurs associations de lutte contre les sectes, dont le Centre de documentation, d'éducation et d'action contre les manipulations mentales (CCMM) ou Centre Roger-Ikor, et l'Union nationale des associations de défense de la famille et de l'individu (UNADFI) partagent l'avis défavorable de la Commission à propos de cette Église. Par exemple, l'antenne locale du CCMM a mené une intense campagne contre le groupe par des mises en garde médiatiques répétées. L'actuelle présidente de l'UNADFI, Catherine Picard a de son côté confirmé, à l'occasion d'une émission mettant en cause l'assemblée pentecôtiste, que cette dernière constituait bien une secte[24].

Parmi les reproches (principalement formulés par le CCMM) à l'encontre de cette Église, on trouve[25],[26] :

  • ses méthodes de recrutement qui s'apparentent selon lui à un prosélytisme forcené : démarchage à domicile, dans les établissements hospitaliers et psychiatriques, dans les écoles, dans les transports en commun et sur la voie publique (par distributions de tracts), évangélisation en salle et sous chapiteau, investissement de villages avoisinants par des groupes de plusieurs dizaines de fidèles ;
  • son évangélisation principalement orientée en direction des personnes en difficulté (personnes âgées, seules, jeunes, malades, dépressifs...)[27] ; à cet égard, des tracts distribués déclarent notamment : « Si vous souffrez physiquement, si vous souffrez moralement, si la vie vous déçoit d'une manière ou d'une autre, venez [à telle adresse], appelez [tel numéro] » ;
  • son interprétation fondamentaliste de la Bible (pas de critiques textuelle et archéologique) et son utilisation abusive de passages bibliques jugés tronqués ou sortis de leur contexte, avec des explications estimées simplistes, pour appuyer sa vision doctrinale ;
  • son approche le plus souvent masquée lors de l'évangélisation, le nom de l'Église ne figurant pas dans les écrits distribués ;
  • la pression qui serait exercée sur les futurs membres afin qu'ils s'engagent au plus vite dans le mouvement ; d'ailleurs, les conversions très rapides et définitives sont particulièrement fréquentes ;
  • la rupture des fidèles avec leur famille non-convertie, l'Église étant donc jugée responsable de drames familiaux (divorces, séparations...) ;
  • le comportement uniforme de ses adeptes qui auraient perdu leur personnalité et leur sens critique : langage et habillement communs ;
  • l'éducation religieuse des enfants des fidèles qui est assimilée à de l'embrigadement et de la manipulation mentale ;
  • les interdits propres au groupe : rejet de la musique, de la télévision, absence de maquillage et de pantalon pour les femmes, qui doivent en outre avoir les cheveux longs recouverts d'un foulard, etc ;
  • les transes collectives lors du culte (répétition des prières par tous les fidèles dans un climat jugé hystérique), l'Église étant ainsi accusée de jouer sur la fibre émotionnelle ;
  • le rejet de la société présentée comme étant diabolique, ce qui entraînerait une rupture avec le milieu d'origine et une désocialisation des fidèles ;
  • ses nombreux appels aux dons auprès des membres, ce qui enrichirait exagérément le groupe, ainsi que de prétendues ressources occultes ;
  • les guérisons dites 'miraculeuses' par imposition des mains pratiquées par René Kennel, qui sont présentées comme spectaculaires, mais invérifiables, non scientifiques, et pouvant donc être préjudiciables pour la santé des membres ; d'ailleurs, sur les tracts d'invitation de l'assemblée pentecôtiste, on peut parfois lire le témoignage d'un fidèle qui déclare avoir été guéri miraculeusement d'un cancer ;
  • l'emprise très forte qu'elle exercerait sur ses fidèles (investissement important dans la communauté, culpabilisation permanente, 'endoctrinement' perpétuel...) ;
  • le manque de qualification de son dirigeant actuel, qui aurait reçu une formation théologique de quinze jours) ;
  • sa nature chrétienne, voire même religieuse, qui est parfois remise en question.

D'après le délégué du centre du CCMM de Vesoul, ces critiques sont basées, non sur des rumeurs, mais sur des faits, ayant lui-même recueilli des témoignages convergents de familles d'adeptes et d'anciens fidèles révélant leur parcours douloureux au sein de cette Église[28]. Souhaitant montrer que les dérives sectaires de l'assemblée pentecôtiste ne sont pas le fait de cas exceptionnels, mais une constante, ce délégué déclare également que la position du CCMM contre ce mouvement « ne résulte pas d'un seul témoignage, mais d'une accumulation d'attestations, d'entretiens, dont quelques exemplaires ont été versés devant les tribunaux ». Enfin, en réponse à un examen de l'Église par le sociologue Benoît Hervieu-Léger, pour qui le seul cas du site bisontin aurait suffi à mettre en cause toute l'association, il certifie que les doléances ne proviennent pas exclusivement du site de Besançon, indiquant par exemple qu'une action a été déclenchée à Vesoul[6].

Des universitaires constatent que les griefs retenus contre l'Église bisontine constituent le schéma-type des accusations portées habituellement à l'encontre des mouvements jugés sectaires et présentent des similitudes avec les reproches faits au XIXe siècle contre des groupes d'obédience protestante, tels les baptistes[8].

Les médias

D'une manière générale, les médias se sont faits l'écho des rapports parlementaires et des associations de lutte contre les sectes en dressant une présentation globalement défavorable de cette église. Les articles de presse à son sujet ont exprimé des réactions qui ont traduit la plupart du temps un rejet virulent (critiques acerbes de la « secte » présentée comme dangereuse, témoignages accablants d'ex-adeptes).

Déjà en 1988, la presse locale mettait en garde la population contre l'assemblée bisontine par ces termes : « Ils procèdent par racolage dans les rues et profitent des gens au creux de la vague à qui ils promettent du travail ou la guérison : la situation est grave car elle prend une ampleur assez cinglée »[29].

Étant donné que l'Église est principalement active dans l'est de la France, c'est surtout le journal régional L'Est républicain qui a publié le plus d'articles à son sujet, la quasi-totalité de ceux-ci étant très critiques. Ce journal a notamment dénoncé les guérisons miraculeuses opérées dans le groupe[30], qualifié son action de « virulente et prosélyte », assimilé les futurs membres à des victimes, remis en cause le statut et la formation de pasteur de René Kennel, et insisté sur le caractère fondamentaliste des croyances[31]. À plusieurs reprises, ce quotidien a présenté le témoignage d'une ex-fidèle qui avait fréquenté le groupe de 1983 à 1986 et affirmait avoir dû rompre de façon brutale avec son ancien mode de vie, ce qui était présenté comme déstabilisant et symptômatique d'un groupe sectaire. Voulant réagir à ces accusations estimées calomnieuses, René Kennel a demandé un droit de réponse, mais dans un courrier en date du 15 novembre 1991, la direction du journal lui a refusé. De son côté, un défenseur de ce groupe relève le vocabulaire à connotation volontairement négative utilisé par la presse, révélant ainsi un parti pris, et fait remarquer qu'elle ne fait que reprendre les arguments du CCMM tout en les amplifiant[8].

En juillet 1994, un ex-membre manifestement ivre a détruit du mobilier appartenant à l'Église à Langres. Dans un article, Massimo Introvigne, spécialiste des nouveaux mouvements religieux, affirme que les associations anti-sectes ainsi que la majorité des médias ont rapidement pris le parti de l'ancien fidèle, en présentant cet homme comme la « victime » d'une « secte »[32].

Lors de l'émission Ça se discute diffusée le 25 mai 2005 et abordant le thème de la manipulation mentale, un père a témoigné défavorablement à propos de cette Église, sa fille de neuf ans étant restée avec sa mère au sein de ce mouvement, et étant selon lui « lobotomisée », « dans son monde à elle », « ten[ant] des discours incohérents pour son âge ». Atteint d'un cancer deux ans plus tôt, le père a expliqué que sa fillette avait essayé de le soigner par imposition des mains, et le considérait désormais comme un menteur, un pécheur, et un « suppôt de Satan » en raison de son homosexualité. Il a dit également avoir été stupéfait lorsqu'il qu'il a trouvé le journal intime de sa fille, dans lequel elle parle de sa mort prochaine, voulant rejoindre le ciel où elle retrouvera ses grands-parents. Un psychologue aurait affirmé que la petite fille, qui a d'après lui perdu tout esprit critique et toute réflexion, mettrait des années à se reconstruire. Par ailleurs, le père a critiqué le prosélytisme de sa fille dans le milieu scolaire, déploré le manque d'ouverture d'esprit du groupe en raison de l'interdiction de regarder la télévision et d'écouter de la musique, et critiqué la place dévalorisante des femmes dans l'assemblée pentecôtiste, qui seraient réduites au rôle de la reproduction. Pour sa part, l'association de défense des libertés religieuses et de conscience CICNS reproche à ce reportage l'absence de débat contradictoire [33].

Stratégie défensive développée par l'Église

Avant la publication du rapport parlementaire la présentant comme une secte dangereuse, l'Église pentecôtiste ne manifestait pas ou peu d'intérêt pour un quelconque dialogue avec les acteurs locaux ou nationaux en lien avec les affaires religieuses. Mais sa mise en accusation par la Commission d'enquête parlementaire et par les association de lutte contre les sectes, et son image ternie auprès d'une grande partie de l'opinion publique l'ont amenée à développer une large communication avec toutes les autorités susceptibles d'améliorer sa situation. Ainsi, dans toutes les démarches qu'ils ont entreprises, les dirigeants de l'assemblée bisontine, secondés par ceux de la Fédération évangélique missionnaire (FEM) tout entière, qui semblent avoir témoigné une très grande solidarité avec l'Église pentecôtiste, ont défendu vaillamment leurs intérêts, non par le secret, la discrétion, la fuite dans la clandestinité ou le retrait communautaire, mais au contraire, en communiquant très ouvertement et le plus possible avec des multiples instances régionales et nationales de médiation.

Ainsi, en réponse aux accusations portées contre lui, le groupe a développé une stratégie multilatérale de défense, qui a inclus des appels à des universitaires, à l’État, et à la Fédération Protestante de France (FPF).

Appels aux universitaires
La démarche

L'appel aux universitaires a été la première démarche effectuée par l'Église. Cet appel a été massif et soigneusement ciblé en direction de tous les chercheurs reconnus par les instances universitaires qui ont travaillé de près ou de loin sur des sujets ayant trait à la situation vécue par l'Église. Ainsi, des historiens et des sociologues spécialisés sur la sécularisation, la laïcité, les questions religieuses contemporaines et le pluralisme religieux ont été sollicités, le but étant non seulement qu'ils effectuent une étude sur le groupe, mais aussi lui apportent un soutien, comme en témoigne une lettre du porte-parole de l'Église adressée à un sociologue[34].

Toutes les plus grandes autorités universitaires ont donc été contactées : Jean Baubérot, Roland Campiche, Jean Séguy ou encore Jean-Paul Willaime (sociologues et historiens du protestantisme), Massimo Introvigne (fondateur du Centre pour l'étude des nouvelles religions (CESNUR)), Bernard Blandre (président de l'Association d'étude et d'information sur les mouvements religieux (AEIMR)), Philippe Laburthe-Tolra (professeur émérite et doyen honoraire de la Faculté des sciences humaines et sociales de la Sorbonne), Émile Poulat (expert du catholicisme contemporain et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales), et Pierre Chaunu et François-Georges Dreyfuss (spécialistes du protestantisme).

En 2003, l'Église a fait partie des quinze groupes religieux minoritaires français qui ont accepté de participer à un sondage réalisé par le Centre pour l'étude des nouvelles religions (CESNUR) à propos d'un changement éventuel de politique du gouvernement de la droite modérée vis-à-vis des mouvements jugés sectaires[35].

Les conclusions

À l'opposé des parlementaires et des associations luttant contre les sectes, les universitaires ont dans l'ensemble désapprouvé la désignation de 'secte' attribuée à l'Église. Ainsi, la sociologue Danièle Hervieu-Léger estime que le fait d’avoir inscrit ce groupe comme secte dans le rapport parlementaire est une « décision aberrante »[7]. De même, Sébastien Fath, historien français et spécialiste des mouvements protestants évangéliques, pense que cette Église est, tout comme l'Office culturel de Cluny, certes « un peu radica[le] mais globalement inoffensi[ve] ». Il fait également remarquer que ce groupe n'a jamais été poursuivi en justice pour un quelconque délit, et ne présente absolument pas la dangerosité de mouvements sectaires comme l'Église de Scientologie[36],[37]. Il estime que, du fait de sa croissance rapide, de la visibilité maximale de ses locaux, de son évangélisation de rue et de quartier très active, et de ses offices fréquents et très animés, l'Église est en réalité principalement attaquée en raison de sa dimension militante et très prosélyte[8]. Pareillement, Émile Poulat, historien et sociologue, a remarqué qu'à propos de cette Église « on peut débattre pour savoir si elle est une 'secte' au sens wébérien [le sens sociologique] ; elle ne l'est sûrement pas au sens populaire et parlementaire. Toute la question est de savoir comment elle s'est trouvée ainsi happée dans la grande rafle ». Cependant, des églises évangéliques et pentecôtistes sont facilement considérées comme des 'sectes' dans le sens populaire[38].

Contactées par les universitaires en vue d'un apport documentaire à un colloque relatif à l'assemblée bisontine, l'UNADFI et le CCMM n'ont pas souhaité apporter la moindre contribution. Dans un courrier daté du 2 octobre et posté le 18 décembre 1998, Alain Vivien, écrivant au nom du CCMM, n'a apporté aucune précision sur l'Église, et justifie son silence en prétextant que les universitaires étaient mieux placés pour connaître les détails relatifs au groupe puisqu'ils l'étudient[39].

L'impact

Néanmoins, les recherches effectuées par les universitaires n'ont eu qu'un impact très limité sur les régulations du conflit au niveau national et, contrairement à l'espoir qui transparaît dans les courriers de l'Église bisontine aux universitaires, leur plaidoyer en faveur d'une réévaluation d'une situation religieuse locale n'est absolument pas de nature décisive. En effet, en France, les universitaires ne sont pas actuellement perçus comme des médiateurs de référence pour ce qui est d'évaluer les petits mouvements religieux, en conséquence de quoi ils sont ordinairement tenus à l'écart dans le débat relatif aux questions sectaires. Par exemple, ils n'ont quasiment pas été consultés lors des auditions des enquêtes relatives aux sectes menées par la Commission parlementaire, et d'une manière générale, leurs recherches - souvent favorables aux minorités religieuses - sont souvent suspectées d'être partisanes, les sociologues étant fréquemment accusés d'entretenir des affinités avec les groupes incriminés[40]. Enfin, le dossier de presse ayant trait à l'Eglise pentecôtiste prouve que, généralement, les journalistes ne recourent pas à eux pour effectuer leurs travaux, et préfèrent solliciter plutôt les acteurs de la lutte contre les sectes.

De ce fait, l'assemblée bisontine a dû procéder à d'autres démarches, notamment en direction des instance religieuses.

Appels aux instances religieuses

Outre la création de contacts avec les autorités ecclésiales catholiques, l'Église a décidé, dans un souci de reconnaissance légitime par les autorités, de se rapprocher de la Fédération protestante de France (FPF), qui représente le 'religieusement correct' au yeux de l'État et de l'opinion publique. Adhérer à la FPF constitue en effet un enjeu stratégique, permettant de lever le voile de suspicion qui règne sur l'Église, comme en témoigne un courrier d'Antoine Guerrier De Dumast, le président de l'Observatoire interministériel sur les sectes[41]. La FPF a donc accepté de rencontrer Daniel Gloeckler à Châlons-en-Champagne, et Étienne et René Kennel à Besançon. Elle a toutefois, dans un premier temps, émis des réserves par rapport à l'Église et a de ce fait clairement exprimé un refus de l'intégrer immédiatement en son sein, car elle ne souhaitait pas servir de « parapluie » contre les accusations de sectarisme adressées à l'encontre du groupe bisontin[42]. Elle a malgré tout accepté d'établir, dans sa session du 4-5 octobre 1997, un dialogue bilatéral avec cette Église. On peut noter cependant que ce besoin de rattachement à une confession majoritaire pour ne pas être inquiété semble assez paradoxal dans un État laïque qui ne reconnaît aucun culte et qui est donc censé ne pas condamner a priori un groupe séparatiste réticent au pluralisme éthique ou doctrinal.

La Fédération a toutefois profité de la situation pour encourager l'Église à développer plus de liens œcuméniques. Par exemple, dans un courrier en date du 25 juin 1996, le baptiste Louis Schweitzer, alors secrétaire général de la FPF, a conseillé à l'assemblée bisontine d'« établir avec les autres, Églises ou pouvoirs publics, des relations détendues voire lorsque cela est possible de communion fraternelle »[43].

En outre, la FPF a déploré, dans un communiqué daté du 22 janvier 1998, la qualification de secte de l'assemblée bisontine, laissant entendre dans sa conclusion que, dans ce cas, il s'agit manifestement d'une atteinte à la liberté de conscience[44]. De ce fait, elle a accompagné les représentants de l'Église de Besançon pour connaître à la fois les raisons de son inscription dans la liste des sectes et l'éventualité de l'effacer de la liste. Elle apprit que celle-ci avait été établie sur la seule foi de l'enquête des Renseignements Généraux, sans aucune audition contradictoire, et que rien ne pouvait être modifié puisque la Commission avait cessé d'exister une fois son rapport publié[45].

À la suite de nombreuses demandes de soutien formulées par l'Église, plusieurs personnalités du monde protestant ont exprimé des avis favorables à son égard, notamment Georges Mailler de l'Armée du Salut, Hubert Bost de l'Institut protestant de théologie ou encore Alain Deheuvels, directeur de La Cause. Le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la FPF, a en outre lui-même émis des critiques par rapport au rapport parlementaire de 1995, notamment à cause de la classification de secte de ce mouvement[45].

Toutefois, depuis son rapprochement avec la FPF, l'Église affirme que les tensions dont elle se sentait victime se seraient apaisées[6].

Appels à l'État

L'Église a multiplié les démarches auprès de toutes les instances tant locales que nationales directement ou indirectement en lien avec sa réputation de secte : tribunaux administratifs (notamment pour le dégrèvement de la taxe foncière sur son édifice religieux), municipalités, services fiscaux, etc.

Elle a par ailleurs demandé à connaître les griefs à son encontre qui avait conduit à la lister comme secte. À cette fin, elle a adressé plusieurs courriers au député Alain Gest, membre de la Commission parlementaire sur les sectes. Dans ses correspondances avec le groupe bisontin, Alain Gest est resté très vague dans ses explications : il s'est d'abord retranché derrière le rapport, présentant celui-ci comme faisant autorité et faisant remarquer qu'il est désormais impossible de le modifier depuis sa publication, puis il s'est référé aux notes fournies par les Renseignements Généraux en vue de l'élaboration de ce rapport, mais sans toutefois apporter la moindre précision sur le contenu de ces notes. Dans un courrier en date du 19 avril 1996, il a déclaré son intention de s'adresser à Jean-Louis Debré, alors Ministre de l'Intérieur, afin d'obtenir des « compléments d'informations » à propos de cette affaire. Dans sa lettre suivante du 21 mai 1996, il a conseillé au pasteur René Kennel de se tourner vers l'Observatoire interministériel sur les sectes (aujourd'hui dissout), mais n'a pas précisé quels étaient les reproches formulés contre l'assemblée pentecôtiste.

Ainsi, cette dernière a souhaité rencontrer le président de l'Observatoire interministériel sur les sectes, le préfet Antoine Guerrier de Dumast, ce qui fut concrétisé lors d'un entretien le 4 juin 1997, qui a réuni René et Étienne Kennel, Daniel Gloeckler et Raymond Cuenot, tous pasteurs de l'Église bisontine, ainsi que Marie-Jeanne Vieillard, magistrat et conseillère technique [8].

Daniel Gloeckler évoque également le fait que son Église a écrit à Jacques Guyard, mais celui-ci l'a renvoyé vers Alain Vivien.

Explications avancées par l'Église

L'Église se dit d'autant plus surprise de sa stigmatisation qu'à la fin des années 80, Alain Vivien, alors député et dirigeant du CCMM (et futur président de la MILS), avait déclaré à l'occasion d'un entretien avec des représentants de ce mouvement à Épernay (Marne) qu'il ne le considérait pas comme une secte.

Aussi, pour justifier la mise à l'index du mouvement auquel il appartient, Daniel Gloeckler, le porte-parole de l'Église, évoque le fait qu'un beau-père, très catholique et vice-président du CCMM, n'aurait pas apprécié que son gendre devienne pasteur dans ce groupe. Les ennuis du groupe se seraient par la suite amplifiés « lorsque plusieurs futurs prêtres [de l'Église catholique] du petit séminaire de la ville se seraient convertis à leur tour ». De son côté, le CCMM dément cette version[6]. Par ailleurs, l'Église a été également dénoncée par un éducateur de rue, Christian Bramard, qui a tout particulièrement affiché une grande hostilité au groupe qu'il a considéré comme une secte nocive et sur lequel il a tenu de nombreux propos cinglants. Enfin, l'assemblée de Besançon a été assimilée à une secte « par d’autres évangéliques soucieux d’être en bons termes avec les élus », selon un site évangélique[46]. Cette allusion fait sans doute référence, entre autres, à Gérard Dagon, pasteur de l'Église évangélique de Crischona et co-fondateur, avec un ancien délégué de l'ADFI en Suisse romande, de l'association Vigi-sectes, née en 1998[47], qui a été entendu par les 35 députés composant la Commission parlementaire en vue de l'élaboration de son premier rapport. Le pasteur reconnaît certes avoir fait part lors de son audition de ses grandes réseves sur les doctrines du pentecôtisme, mais affirme n'avoir « jamais dit que l'Église de Besançon méritait d'être qualifiée de 'secte' »[6].

De plus, l'Église déplore de ne pas avoir été autorisée à présenter sa défense devant la Commission : en effet, lors du deuxième rapport parlementaire sur les sectes, elle avait demandé à être auditionnée, mais cette demande est restée sans réponse[6].

Actions judiciaires

Pour l'assemblée bisontine, le fait d'être considérée comme une secte par un rapport parlementaire a eu des répercussions désagréables, notamment sur les plans financier et administratif. Parmi ces conséquences douloureuses figure une contestation par le fisc de son statut cultuel de 1905. En effet, la Direction générale des impôts a estimé que l'Église ne pouvait pas prétendre constituer une association cultuelle au regard de la loi et qu'elle faisait donc preuve de mauvaise foi à ce sujet. Parmi les justifications avancées par l'Inspecteur des impôts pour motiver cette décision figure le fait que, selon ses propres termes, « l'association se consacre au prosélytisme. Elle n'a donc pas pour but exclusif la célébration d'un culte ». De ce fait, le 20 décembre 1996, une notification de redressement fiscal a été adressée à l'Église suite à une taxation sur les dons manuels qu'elle avait reçus. Le montant de cette imposition s'élevait alors à plus de 600 000 francs[8]. Deux ans plus tard, celle-ci s'élevait à 2,6 millions de francs, des pénalités de retard étant venues s'ajouter au montant initial ; l'Église a cherché par tous les moyens juridiques possibles à faire annuler cette décision qu'elle estime discriminatoire[6]. Toutefois, cette démarche de l'État a été critiquée par certains sociologues, tels que Régis Dericquebourg, membre du groupe de sociologie des religions et de la laïcité de l'Université Charles-de-Gaulle (Lille III), qui a qualifié cette taxation de « harcèlement administratif et fiscal »[48].

Dans un jugement en date du 29 septembre 1986 ayant trait à la garde d'un enfant de six ans, le tribunal de grande instance de Besançon a décidé de confier l'enfant au père non-membre de la communauté, plutôt qu'à la mère, alors fervente fidèle de celle-ci. Outre le fait que le tribunal qualifie l'Église de 'secte', il déclare également qu'il serait dangereux de placer la résidence de l'enfant chez la mère, précisant que toutes « les personnes affiliées [au mouvement] subordonnent leur comportement de chaque instant aux préceptes de leurs croyances, font œuvre de prosélytisme, et n'hésitent pas à associer parfois de très jeunes enfants à leurs réunions et pratiques religieuses ». Le tribunal relève également que la mère assiste chaque jour à des offices ou réunions qui donnent lieu, selon les termes du jugement, « à des scènes de grandes exaltations, voire d'hystérie »[49].

En 1992, le CCMM a été à deux reprises attaqué en justice par l'Église au motif de diffamation :

  • Une première plainte a été déposée le 4 février suite à une lettre du CCMM dans laquelle le mouvement était qualifié de 'secte', mot accompagné de la définition suivante (estimée très péjorative par l'Église) : « Groupement dont les activités sur autrui ont pour résultat une manipulation mentale notoire des esprits, une dégradation profonde de la personne humaine, parvenant à faire perdre aux gens tout sens critique en les enfermant dans de véritables ghettos intellectuels »[50]. L'affaire a été jugée le 16 juin 1993 par le tribunal d'instance de Vesoul, puis le 24 mars 1994 par la cour d'appel de Besançon. Tant en première instance qu'en appel, l'Église a été déboutée, condamnée aux dépens ainsi qu'à des dommages et intérêts versés au CCMM.
  • Une deuxième plainte a été émise le 27 novembre, le CCMM ainsi que le Centre Information Jeunesse (CIJ) de Haute-Saône ayant diffusé un écrit titré Sectes, le pouvoir de dire non, qui contenait des informations négatives au sujet de l'Église, notamment par rapport à ses méthodes de recrutement. Là encore, l'Église a été déboutée et condamnée, et n'a pas été autorisée à interjeter appel conformément à l'arrêt du 24 mars 1994 de la cour d'appel de Besançon[51].

Des pourvois en cassation ont été formés, mais sans succès :

  • En effet, l'arrêt de la cour de cassation du 24 janvier 1996 déclarait notamment : « Les atteintes à [l']honneur et [à la] considération [de ladite Église] constituent un dommage futur relevant de l'hypothèse ou de la conjecture. (...) Nul reproche ne peut être fait au CCMM lorsqu'il appelle 'secte' l'Église évangélique de la Pentecôte, s'agissant là de la dénomination habituelle des groupes minoritaires se distinguant des Églises traditionnelles. (...) Après avoir analysé les activité de l'Église évangélique d'après ses écrits et [avoir] énoncé que les croyances de cette église peuvent légitimement faire l'objet de critiques et que rien ne permet de dire que le CCMM a fait de ce droit une utilisation abusive de nature à porter atteinte à l'honneur et à la considération de l'Église évangélique, le Tribunal a pu, hors de toute dénaturation, décider que le CCMM n'avait pas commis de faute »[50].
  • L'arrêt du 9 octobre 1996 rapportait entre autres : « Mais attendu que, par motifs propres et adoptés et sans dénaturation, l'arrêt, qui retient que l'écrit du CCMM se borne à apprécier le caractère et les tendances d'une communauté religieuse, à signaler certaines de ses pratiques, notamment celles concernant la guérison des maladies et ses modes de recrutement par l'intermédiaire d'organismes offrant du secours sans indiquer qu'ils sont des émanations de cette communauté, a, sans dénaturation, à bon droit, décidé que le CCMM n'avait pas commis de diffamation. Et attendu qu'ayant souverainement constaté que ni les imputations concernant l'Église évangélique ni les erreurs de mise en page n'avaient causé de préjudice à celle-ci, la cour d'appel, qui a répondu aux conclusions, a, par ce seul motif, légalement justifié sa décision »[49].

Le 30 mars 1999, un tribunal a condamné en appel l'Église à rembourser 69 000 F versés en 1989 par une ex-fidèle au chômage ayant subi des pressions psychologiques (qualifiées de « violences morales » dans le jugement), et cela en vue de construire un lieu de culte à Grenoble.[52] Dans ses conclusions, le tribunal a déclaré que l'Église « a fait appel à des dons et à des prêts d'une manière très pressante auprès de fidèles, qu'il leur était promis en retour la bénédiction de Dieu, que la pression et la culpabilité exercées lors des prêches étaient telles que les fidèles s'exécutaient ».[53]

En revanche, le 30 septembre 1999, le tribunal administratif de Besançon a rendu une décision favorable à l'Église : il lui a accordé l'exonération de la taxe foncière sur son lieu de culte[6].

Financement

Selon la Commission parlementaire et le CCMM

L'Église fait partie des trente mouvements supposés sectaires dont le patrimoine est présenté en annexe dans le rapport parlementaire de 1999. Elle est considérée par celui-ci comme étant une "petite secte" d'un point de vue fiscal (c'est-à-dire dont les revenus annuels sont inférieurs à 5 millions de francs). Le mouvement fait partie de ceux qui ont donné à la Commission parlementaire des « informations relativement précises », selon le rapport.

L'Église a un budget annuel évalué entre 2,4 et 3,1 millions de francs selon l’exercice (total des dons respectivement de 1998 et de 1995), provenant essentiellement d'offrandes dominicales, de dons manuels et de prêts, ainsi que de produits financiers et de revenus fonciers. En 1999, la Commission parlementaire estimait le patrimoine immobilier de l'Église à environ 15 millions de francs, et l'un des comptes bancaires à plus de 2 millions de francs, alimenté pour plus de la moitié par des versements en espèces. Au 31 décembre 1998, l'actif net comptable de l'Église, constitué de biens immobiliers et de valeurs financières, atteignait 7,3 millions de francs. Les créances détenues par la Comptabilité publique à propos du groupe s'élèvaient à cette époque à 5 392 FF[20].

Le CCMM déclare que les fidèles sont très souvent sollicités d'une manière ou d'une autre à faire des donations conséquentes, sous forme de biens matériels ou de versements d'une partie de leurs revenus, et que les offrandes mensuelles ou trimestrielles sont encouragées dans l'article II des statuts de la Fédération évangélique missionnaire. D'après l'association anti-sectes, les nombreux achats d'immeubles contractés par l'Église seraient le signe d'importantes rentrées d'argent[54].

Selon l'Église elle-même

Dans la gestion de ses biens et de son argent, l'Église déclare appliquer cinq grands principes, à savoir l'économie, la récupération, le dévouement, le bénévolat et la solidarité. Ainsi, elle dit recourir en grande partie au bénévolat de ses fidèles pour la construction, la réparation et la tenue de ses lieux de culte. Les offrandes dominicales constituent sa principale source de revenus, auxquels s'ajoutent de façon exceptionnelle des prêts personnels sans intérêts et des dons spécialement destinés à emploi déterminé (achat de locaux, renouvellement occasionnel de fournitures, besoins matériels pour le culte...). Tous ces dons proviennent de membres à part entière de l'assemblée pentecôtiste, et il n'y a pas de soutien financier extérieur. Les pasteurs permanents, affiliés à la Caisse d'assurance vieillesse, invalidité et maladie des cultes (CAVIMAC), reçoivent un salaire correspondant à cent vingt heures de travail mensuel ; les pasteurs stagiaires sont bénévoles et ne perçoivent donc pas de salaire (tout comme René Kennel qui est retraité depuis septembre 1986), et travaillent à l'extérieur du groupe pour pourvoir à leurs besoins.

Le mouvement certifie la transparence dans la gestion de son argent et de ses biens, les comptes étant rendus public en intégralité lors de la réunion mensuelle des membres, contrôlés par l'assemblée générale annuelle de l'Église ainsi que par la commission financière de la FEM. De plus, la situation des comptes est régulièrement examinée par la Sécurité sociale (tous les trois ans), et parfois par des organismes administratifs [55].

Annexes

Bibliographie

[Les livres mentionnés ici ne traitent pas exclusivement de cette Église, mais comporte un chapitre qui lui est consacrée.]

Favorables 
  • Le religieux dans la commune - Les régulations locales du pluralisme religieux en France, Collectif sous la direction de Franck Frégosi et Jean-Paul Willaime, Éditions Labor et Fides, Collection Histoire et société, Genève, 13 novembre 2001 (ISBN 2-8309-1022-2)
  • La diversité évangélique, Collectif sous la direction de Sébastien Fath, Éditions Excelsis, Collection Études sur le protestantisme évangélique, 15 mars 2003 (ISBN 2-9141-4462-8)
  • Le protestantisme évangélique, un christianisme de conversion - Entre ruptures et filiations, Collectif sous la direction de Sébastien Fath, Éditions Brepols, 1 janvier 2004 (ISBN 2-5035-1587-8)
  • Du ghetto au réseau : Le protestantisme évangélique en France (1800-2005), de Sébastien Fath, Éditions Labor et Fides, Collection Histoire et société, 1 octobre 2005 (ISBN 2-8309-1139-3)
Défavorables 
  • Les sectes, état d'urgence, Centre Roger Ikor, Éditions Albin Michel S.A., 1995 (ISBN 2-226-07711-1)
  • La France aux cent sectes, de Jean-Pierre Geirt, GECEP, Vauvenargues, mai 1997 (ISBN 2-7443-0049-7)
  • Les sectes : des paradis totalitaires ? Enquête en Alsace, Franche-Comté, Lorraine de Jean-Pierre Stucki et Catherine Munsch, Éditions Desmaret, 2000 (ISBN 2-9136-7504-2)
  • Sectes, danger de mort, d'Éric Claveau, août 1997

Articles connexes

Liens externes

Officiels 
Favorables 
Défavorables 

Notes et références

  1. Comment j'ai rencontré Dieu, témoignage d'Aldo Benzi
  2. Témoignage au sujet d'Aldo Benzi :
    « J'ai connu plusieurs évangélistes, dont un en particulier : Aldo Benzi. Depuis le jour où il est entré au service de Dieu, c'était son défi quotidien : trouver au moins une personne à qui annoncer Jésus. Il pouvait s'asseoir sur un banc de jardin public ou d'une galerie marchande et la première personne qui s'asseyait près de lui repartait avec un exemplaire de l'évangile, après avoir entendu parler de Jésus. Ses poches étaient toujours garnies d'évangiles et de traités parlant du salut. Il a fait aussi de nombreuses campagnes d'évangélisation sous la tente ou dans les salles, avec des auditoires nombreux ou parfois quelques personnes. En dehors des réunions, il allait très tôt le matin coller des affiches sur les panneaux d'affichages des villes et là aussi il rencontrait des gens à qui il parlait de Jésus. Il l'a fait jusqu'à ce que sa santé ne le lui permette plus. Son ministère a été accompagné de nombreuses guérisons et miracles. Il avait le don des guérisons et il aimait imposer les mains aux malades. Il a été l'instrument de Dieu pour de nombreuses conversions et bien des églises ont été fondées par son ministère. Il est maintenant auprès de son Seigneur et on peut lui appliquer la parole de son Maître qu'il a fidèlement servi jusqu'au bout de sa vie : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître » (Matthieu 25:23). Et encore cette parole de l'Apocalypse (Apocalypse 14:13) : « Et j’entendis du ciel une voix qui disait : Écris : Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent. » »
  3. Ils ont témoigné
  4. L'Église évangélique de Pentecôte de Besançon et la Fédération évangélique missionnaire : une secte ?, de Bernard Blandre, rapport d'octobre 1998
  5. a  et b Historique de la Fédération Évangélique Missionnaire
  6. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k  et l Magazine Réforme, hors série de juin 2000 : Sectes... entre panique et confusion
  7. a  et b La religion en miettes ou la question des sectes, de Danièle Hervieu-Léger, Calmann-Lévy, 2001, page 20 (ISBN 2-7021-3192-1)
  8. a , b , c , d , e , f  et g L'Église évangélique de Pentecôte de Besançon : le rôle des universitaires comme médiateurs, de Sébastien Fath, pages 297 à 320, in Le religieux dans la commune - Les régulations locales du pluralisme religieux en France, Collectif sous la direction de Franck Frégosi et Jean-Paul Willaime, Éditions Labor et Fides, Collection Histoire et société, Genève, 13 novembre 2001"
  9. Rapport du dialogue établi avec la Fédération protestante de France
  10. "Les sectes, état d'urgence, Centre Roger-Ikor, Éditions Albin Michel S.A., 1995 (ISBN 2-226-07711-1)
  11. Résumé de la Confession de foi de l'Église
  12. Principes de déontologie de l'Église selon son site officiel
  13. Horaires des réunions de l'Église sur son site officiel
  14. Activités de l'Église selon son site officiel
  15. Annexe au Rapport n°1687 de l'Assemblée nationale, « Les sectes et l'argent »
  16. Plan d'accès de l'Église de Besançon
  17. Les sectes : des paradis totalitaires ? Enquête en Alsace, Franche-Comté, Lorraine de Jean-Pierre Stucki et Catherine Munsch, Desmaret, 2000 (ISBN 2-9136-7504-2)
  18. Liste des Églises du mouvement
  19. Rapport n°2468, par la Commission d'enquête sur les sectes, Alain Gest et Jacques Guyard, 22 décembre 1995
  20. a  et b Rapport n°1687, Les sectes et l'argent, par la Commission d'enquête sur la situation financière, patrimoniale et fiscale des sectes, ainsi que sur leurs activités économiques et leurs relations avec les milieux économiques et financiers, Jacques Guyard et Jean-Pierre Brard, 10 juin 1999
  21. Courrier Juridique des Affaires sociales, mai-juin 1998, p. 2
  22. Voir par exemple Pour en finir avec les sectes, de Massimo Introvigne (dir.), Cesnur diGiovanni, 1996 (ISBN 88-85237-11-8)
  23. Circulaire du Premier ministre du 27 mai 2005 relative à l'abandon de la liste de sectes
  24. Lettre du CICNS à l'attention de France 2 et Jean-Luc Delarue:
    « Revenons aux prétendues sectes. Un père de famille est effondré, sa fille est restée avec sa mère dans un groupe appelé l'Église Évangélique Pentecôtiste de Besançon (EEPB). JLD précise que c'est une secte. Le présentateur télé l'a dit, donc c'est vrai. Plus tard nous aurons confirmation de Catherine Picard présidente de l'UNADFI : c'est une secte. Devant autant de preuves on ne peut que se soumettre. Ce père de famille dit que sa fille de 5 ans est lobotomisée : elle a essayé de le guérir de son cancer avec les mains, elle dit que son papa est un pécheur. Encore une fois ce seul témoignage sans recoupement, sans vérification est-il suffisant pour passer le message à plusieurs millions de téléspectateurs : l'EEPB est une secte dangereuse qui manipule les enfants ? »
  25. "Les sectes, état d'urgence, Centre Roger-Ikor, Éditions Albin Michel S.A., 1995 (ISBN 2-226-07711-1)
  26. La France aux cent sectes, de Jean-Pierre Geirt, GECEP, Vauvenargues, mai 1997 (ISBN 2-7443-0049-7)
  27. Présentation défavorable de l'Église sur le site du CCMM :
    « 1963, le pasteur Aldo Benzi fonde la première version de ce qui deviendra, en 1992, sous la houlette de René Kennel, la « Fédération évangélique missionnaire ». Le recrutement se fait par un prosélytisme intensif, par racolage sur la voie publique, par tracts, dans les écoles, les hôpitaux, même psychiatriques, par pression familiale. Les commandos d’adeptes se spécialisent dans l’approche des personnes âgées, seules ou malades, on invite à des missions sous chapiteaux, propices aux conversions rapides, dans une ambiance exaltée de transe extatique. Kennel y pratique des guérisons miraculeuses par imposition des mains. Cette mouvance pentecôtiste sévit surtout dans l’est de la France, en variant ses productions et ses appellations. « SOS Espérance », « Fédération des Églises du Plein Évangile ». »
  28. Ligue des Droits de l'Homme, dossier laïcité : point de vue du CCMM, et ceux opposés de S. Fath et D. Hervieu-Léger sur l'Église
  29. Propos de Christian Bramard, dans le quotien Le Pays, page 'Région', dossier Christophe Joly, samedi 27 février 1988
  30. Le fait du jour, d'Alain Baudion, dans L'Est républicain, 2 décembre 1991 :
    «  Des 'témoignages' ignobles racontent comment on s'est débarrassé d'un cancer du ventre en quelques passes et deux prières  »
  31. Alerte à Chatillon-le-Duc, Tallenay et Devecey, d'Isabelle Monin, dans L'Est républicain, 2 novembre 1991 :
    « La Mission, particulièrement virulente et prosélyte, existe depuis 1963. Elle rassemble aujourd'hui quelques 500 adeptes à Besançon, sous la coupe du "Pasteur" René Kennel, ancien cultivateur ayant suivi une formation théologique de 15 jours. Il a une explication fondamentaliste, au pied de la lettre, de la Bible, se dit capable de guérir par imposition des mains... Le recrutement des adeptes se fait dans la rue par distribution de tracts ou en porte à porte, les "cibles" étant souvent des personnes âgées, des malades ou des dépressifs »
  32. Religious Liberty in Western Europe, de Massimo Introvigne, sur le site du CESNUR (en anglais)
  33. Lettre du CICNS à l'attention de France 2 et Jean-Luc Delarue :
    « Revenons aux prétendues sectes. Un père de famille est effondré : sa fille est restée avec sa mère dans un groupe appelé : l'Église Evangélique Pentecôtiste de Besançon (EEPB). JLD précise que c'est une secte. Le présentateur télé l'a dit, donc c'est vrai. Plus tard nous aurons confirmation de Catherine Picard présidente de l'UNADFI : c'est une secte. Devant autant de preuves on ne peut que se soumettre. Ce père de famille dit que sa fille de 5 ans est lobotomisée : elle a essayé de le guérir de son cancer avec les mains, elle dit que son papa est un pécheur. Encore une fois ce seul témoignage sans recoupement, sans vérification est-il suffisant pour passer le message à plusieurs millions de téléspectateurs : l'EEPB est une secte dangereuse qui manipule les enfants ? »
  34. Lettre à Jean-Paul Willaime, de Daniel Gloecker, 17 juin 1997
  35. De la Mils à la Miviludes - La politique envers les sectes en France après la chute du gouvernement socialiste, par Régis Dericquebourg, groupe de sociologie des religions et de la laïcité, université Charles De Gaulle-Lille 3 (discours prononcé à la conférence du Cesnur à Vilnius en avril 2003) :
    « D'autre part, nous avons réalisé un petit sondage auprès de 15 porte-parole de groupes religieux minoritaires présents en France à propos d'un changement éventuel de politique du gouvernement de la droite modérée vis-à-vis des groupes religieux minoritaires. Il s'agit en fait plutôt du relevé de quelques positions établies d'après un bref questionnaire auquel ces personnes ont aimablement répondu au téléphone ou à l'occasion d'une rencontre. Cette enquête est poursuivie pour atteindre un effectif plus représentatif. En l'état, il faut le considérer comme provisoire. Dans un premier sondage de 15 groupes religieux minoritaires présents en France (Mormons, Raëliens, Hare Krishna, Horus, Antakharana, Rose-Croix d'or, Mandarom, Église Évangélique de Besançon, Science Chrétienne, Invitation à la Vie, Scientologie, Reiki, Église de l'Unification, Sôka Gakkaï, Alliance), une nette majorité de mouvements (11/15) attendaient un changement de politique à l'égard des sectes. »
  36. Ligue des Droits de l'Homme, dossier laïcité : Point de vue du CCMM, et ceux opposés de S.Fath et D.Hervieu-Léger sur l'Église
  37. http://www.ldh-france.org/media/hommeslibertes/hl113_dossier.pdf Dossier laïcité de la Ligue des Droits de l'Homme, page 88
  38. L'Église évangelique de Pentecôte de Besançon - Église ou secte ?, dans le magazine Réforme 2733, août 1997, page 4
  39. Courrier du 2 octobre 1998, d'Alain Vivien au nom du CCMM :
    « Vous avez sans doute de plus amples informations que nous-mêmes puisque vous avez accepté de faire un exposé sur cette « église » lors d'un colloque sur les régulations locales du pluralisme religieux »
  40. Voir par exemple Sectes, mensonges et idéaux, de Nathalie Luca et Frédéric Lenoir, pages 129 à 134, éditions Bayard, Paris, 1998
  41. Courrier du 4 septembre 1997, à Daniel Gloecker, porte parole de l'Église bisontine (extrait) :
    « Votre appartenance à la FPF serait bien évidemment de nature à éclairer définitivement l'opininon publique »
  42. Article paru dans le Républicain lorrain, de Jean Tartier, 15 février 1998 :
    « Pour l'instant, il n'est pas question qu'ils adhèrent à la Fédération Protestante de France. Nous ne pouvons accepter des gens juste pour les faire sortir du rapport de l'Assemblée Nationale. Nous verrons d'ici quatre ou cinq ans »
  43. L'Église évangélique de Pentecôte de Besançon : le rôle des universitaires comme médiateurs, de Sébastien Fath, pages 297 à 320, in Le religieux dans la commune - Les régulations locales du pluralisme religieux en France, Collectif sous la direction de Franck Frégosi et Jean-Paul Willaime, Éditions Labor et Fides, Collection Histoire et société, Genève, 13 novembre 2001"
  44. Communiqué de la Fédération Protestante de France à propos de l'Église :
    « Plusieurs paroisses ont reçu un courrier abondant en provenance de la Fédération Évangélique Missionnaire concernant l'Église Évangélique de Pentecôte de Besançon. Cette Église a été mise dans la liste des "sectes" du rapport de la Commission d'enquête parlementaire, présidée par Alain Gest, rendu public le 10 janvier 1996. À la suite de ce rapport, le fisc a décidé de contester à cette Église son statut cultuel 1905. L'affaire est actuellement devant le tribunal administratif. Le Conseil de la Fédération Protestante de France dans sa session du 4-5 octobre 1997, a décidé d'engager un dialogue bilatéral avec cette fédération. Ce dialogue a pour but une meilleure connaissance réciproque et l'établissement de meilleures relations au niveau local. La Fédération Protestante de France regrette que des Églises évangéliques aient été nommément citées dans le rapport parlementaire sur les sectes sans qu'aucune décision de justice n'ait été prise à leur égard, et sans qu'elles aient eu la possibilité de se défendre. Il n'existe en effet aujourd'hui aucune possibilité de corriger ce rapport, sauf à nommer un nouvelle commission parlementaire pour en faire un autre. La Fédération Protestante de France ne méconnaît pas le danger de certaines sectes, mais elle demeure tout autant attentive au respect de la liberté de conscience. »
  45. a  et b Aspects psychosociologiques et historiques, Regards des grandes religions, par le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la Fédération Protestante de France
  46. Un évangélique analyse les critères officiels retenus pour désigner les sectes à l'occasion des 10 ans du premier rapport parlementaire, sur le site évangélique Vox Dei :
    « Le rapport faisait aussi mention d’une église évangélique, l’Église de Pentecôte de Besançon. Pour cette dernière, il s’agissait d’une vraie surprise ! Un règlement de comptes initié par un éducateur de rue jaloux de ses prérogatives. Suite à cela, de nombreuses communautés évangéliques ont choisi de se rapprocher de la Fédération protestante de France. L’église de Besançon fit, notamment, cette démarche et la FPF y procéda à un audit qui témoigna que tout se passait normalement. En effet, le rapport n’avait pas touché aux églises couvertes par la FPF et l’Église catholique. (...) L’église de Besançon a été ajoutée à la liste des sectes suite à une dénonciation, en sus de celle d’un éducateur de rue, par d’autres évangéliques soucieux d’être en bons termes avec les élus. »
  47. Site de Vigi-sectes, association chrétienne de prévention et d'aide aux victimes des sectes
  48. Les stratégies des groupes religieux minoritaires face à la lutte anti-secte française, sur le site du CESNUR :
    « S'y ajoutent les harcèlements administratifs et fiscaux envers les mouvements religieux listés dans le Rapport Guyard-Gest (les témoins de Jéhovah, le Mandarom, Invitation à la vie, l'Église évangélique de Besançon). »
  49. a  et b Les sectes, un phénomène qui ne doit pas nous laisser indifférents
  50. a  et b Les cahiers de droit, pages 274 et 275
  51. Bulletin d’information n° 426 du 15/04/1996 de la Cour de Cassation
  52. Rubrique consacré à l'Église sur le site de l'ADFI
  53. Actualité sur les sectes de septembre 1999
  54. "Les sectes, état d'urgence, Centre Roger Ikor, Éditions Albin Michel S.A., 1995 (ISBN 2-226-07711-1)
  55. Gestion de l'Église selon son site officiel
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