- Palais de Parlement de Bretagne
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Palais du parlement de Bretagne
Palais du parlement de Bretagne Présentation Période ou style Architecture classique Type Palais de justice Architecte Germain Gaultier, Salomon de Brosse Date de construction 1618-1655 ; 1726 Classement Classé MH (26 décembre 1883) Géographie Latitude
LongitudePays France Région Bretagne Commune Rennes Monument - Monuments par pays modifier Le palais du parlement de Bretagne, souvent désigné par parlement de Bretagne est un bâtiment situé à Rennes en Ille-et-Vilaine qui fut le siège du parlement de Bretagne de sa construction jusqu'à sa dissolution par la Révolution française en février 1790, en dehors des séances tenues à Nantes au XVIe siècle et de son exil à Vannes à la fin du siècle suivant.
L'édifice devient la cour d'appel de Rennes en 1804. Ce monument a été entièrement restauré après l'incendie du 5 février 1994, conséquence d'un incident lié aux violentes manifestations de marins-pêcheurs. Dans des locaux adaptés aux exigences du XXIe siècle, la cour d'appel de Rennes a pu reprendre l'activité qu'elle y déployait depuis près de deux siècles ; les autres exercices de la justice se déroulant plutôt dans la cité judiciaire inaugurée en 1983.
Sommaire
Situation
Le palais du parlement de Bretagne est situé dans le centre ville de Rennes, au nord de la Vilaine. Il fait face à la place du parlement de Bretagne et est encadré à l'est par la rue Hoche et au nord et à l'ouest par la rue Salomon de Brosse. On accède au sud de la place par la rue de Brillac depuis la place de la mairie. L'adresse officielle est 6, place du Parlement de Bretagne.
Histoire
Un palais royal pour le parlement de Bretagne
L'histoire du palais du parlement de Bretagne est intimement liée à celle du parlement de Bretagne. Depuis l'Acte d'Union qui rattacha la Bretagne à la France en 1532, ce parlement régional se déplaçait entre Vannes, Rennes et Nantes. Ce n'est qu'en 1561 que les sessions du parlement se fixèrent à Rennes[1].
Le manque de ressources financières et les guerres de religion retardèrent la construction du palais royal et les parlementaires siégèrent pendant 48 ans au couvent des Cordeliers. Ce n'est que lorsque la paix revint, sous le régime d'Henri IV, que de nouveaux fonds furent acquis, des lettres patentes octroyées par le roi en 1609 permettant de lever un nouvel impôt[1]. En 1578, la ville de Rennes est autorisée à lever des impôts en vue de la construction d'un bâtiment pour le parlement, notamment un impôt sur les pots de cidre[2].
Le choix d'un site pour l'édification du palais du parlement fut difficile. Les membres du parlement préféraient être installés intra-muros, tandis que la ville désirait qu'il soit en dehors des murs. Elle proposa comme terrains les jardins de Touriel, situé entre la porte aux Foulons et la porte Saint-Georges, ce qui correspond actuellement à la rue de la Visitation. Par lettres patentes, le roi Henri IV avait donné son accord, mais le parlement ne céda pas. Le 2 novembre 1613, une commission fut nommée et un an plus tard, le choix fût fait : le palais du parlement sera construit à la place des jardins situés au sud du couvent Saint-François et des immeubles adjacents à ceux-ci[2].
Le 15 septembre 1618, la première pierre est posée. Les plans sont d'abord dessinés par l'architecte de la ville Germain Gaultier mais son projet est rejeté par le Duc de Brissac et la commission de parlementaires et de membres de la Communauté de ville. Les plans sont revus par Salomon de Brosse, architecte royal ayant notamment travaillé sur le Palais du Luxembourg qui pour cela passa quinze jours à Rennes durant août 1618[3],[4]. Salomon de Brosse effectue des petits changements sur les travaux de Germain Gaultier : il reprend la façade du palais et les arcades de la cour mais les façades latérales restent identiques aux plans de Gaultier[1],[4].
La direction du chantier est d'abord assurée par Germain Gaultier jusqu'à sa mort accidentelle en 1624, puis est reprise par Étienne Corbineau, entrepreneur lavallois[4]. Les travaux sont ensuite interrompus par une épidémie de peste en 1627 ; ils ne reprennent qu'en 1640 sous la direction de Tugal Caris, maître d'œuvre lavallois, puis par Pierre Corbineau. Le chantier est à nouveau perturbé lors de la fronde parlementaire entre 1648 et 1649 et ce n'est qu'en 1654, que les travaux de gros œuvre sont achevés[1]. Le 11 janvier 1655, la cour et les parlementaires s'y installent[3] ; le doyen des présidents du parlement, Claude de Marbeuf, prend possession de l'édifice le 16 janvier 1655, mais la réalisation des décorations intérieures est pleinement achevée en 1709.
Les transformations successives du XVIIIe siècle au XXe siècle
En 1720, après le grand incendie de Rennes, le cœur de la ville est reconstruit et le parlement, un des seuls bâtiments à ne pas avoir été détruit par l'incendie, notamment grâce à la mise en place de coupe-feux, se voit attribuer une place royale où trône une statue équestre de Louis XIV par Jacques V Gabriel. Le grand escalier qui menait aux étages nobles (le rez-de-chaussée était réservé aux communs et servait entre autres de prison) fut détruit à cette époque car, selon Jacques V Gabriel, « le palais doit s'incliner devant la statue de Louis XIV comme les parlementaires devant le roi ». La statue équestre fut démontée puis fondue par la suite durant la Révolution[1].
Durant tout le XIXe siècle, le bâtiment recevra diverses transformations ou restaurations. Sous Louis-Philippe, le palais est adapté à sa fonction de cour d'appel : un mur est ouvert au nord pour permettre l'entrée des fourgons de police par exemple. La décoration intérieure est restaurée durant le second Empire, mais c'est à la fin du XIXe siècle qu'une véritable restauration, dont le but est de retrouver l'aspect initial lors de la construction du palais, est entreprise par l'architecte Jean-Marie Laloy. C'est de cette époque que date l'inscription du bâtiment en tant que Monument historique[1]. Au XXe siècle, une restructuration du palais de justice entraîne de nouveaux travaux : des bureaux supplémentaires sont aménagés au dernier étage en 1970 et dans les années 1980, cette restructuration s'accompagne d'une restauration de cinq ans[1].
L'incendie de 1994 et la restauration du palais
Déroulement de l'incendie
En 1994, la baisse des prix du poisson, la dégradation des ventes et la concurrence des autres pays européens entraînent une crise des marins-pêcheurs bretons. À l'occasion de la visite du premier ministre Édouard Balladur, cinq milles personnes se déplacent à Rennes le 4 février 1994 et se trouvent bloquées devant la préfecture par les CRS. La manifestation dégénère en émeute lors de l'entrée dans le centre-ville : des pavés sont lancés, plusieurs vitrines de magasins sont brisées et de violentes confrontations avec les forces de l'ordre s'engagent. Néanmoins, la soirée voit les évènements se calmer[5].
Plusieurs fusées de détresse sont lancées à proximité du palais peu avant la fin de la manifestation. L'une d'entre elles brise une ardoise et se retrouve dans la charpente. L'alarme à incendie se déclenche, mais le gardien pense qu'elle est trop sensible et qu'elle s'est allumée à cause du vent, et n'alerte pas les autorités compétentes[5]. Ce sont les passants qui préviennent les pompiers : deux appels successifs à 0h29 et 0h30 signalent l'incendie, suivi d'un appel de la police[6].
«Le toit du Parlement est en feu... Il y a plusieurs points de feu sous les ardoises. On entend les crépitements du bas de la place.
»— Deuxième appel enregistré par les pompiers à minuit trente le 5 février 1994[6].
À 0h34, vingt pompiers arrivent sur place, mais l'importance de l'incendie incite le chef de garde à demander des renforts immédiat et à faire appel à l'officier de permanence. La majeure partie des pompiers de garde du district de Rennes se déplace sur les lieux, et trente minutes après le signalement de l'incendie, cinquante-deux hommes sont sur place[6].
L'incendie est attisé par un fort vent d'ouest et se propage rapidement dans toute la toiture. À 0h40, l'ensemble des combles sont embrasées, et les flammes risquent de se propager aux bâtiments voisins : six personnes habitant à proximité sont évacuées. Le réseau d'eau de la ville étant insuffisant pour alimenter les lances à incendie, des tuyaux sont déroulés pour pomper l'eau dans la Vilaine[6].
La totalité des moyens du district de Rennes est alors engagée, et des sapeurs-pompiers de tout le département d'Ille-et-Vilaine viennent prêter main forte aux équipes déjà en intervention : à 2h00 du matin, on compte sur place plus de cent cinquante sapeurs-pompiers et seize engins. Après avoir lutté à l'extérieur et autour du palais, les pompiers progressent à l'intérieur du brasier avec cinq lances, épaulés par une grande échelle à l'extérieur. A 2hl2, le feu est éteint. À 3h00, il ne reste plus que les murs de pierre : la toiture s'est effondrée sur le premier étage. Deux pompiers sont blessés lors de l'effondrement d'un plafond[6].
Le sauvetage des œuvres d'art et le déblaiement du palais
Tandis que l'incendie ravage la charpente, une étroite collaboration entre les sapeurs-pompiers, les architectes des bâtiments de France et le service des monuments historiques est entreprise afin de sauver le mobilier et les tapisseries du palais. Alain-Charles Perrot, architecte en chef des Monuments Historiques, désigne en urgence quelles sont les œuvres d'art à sauver dès que la maîtrise de l'incendie permit d'entrer dans l'édifice. L'accent est mis sur la protection de la Grand'Chambre, la pièce du palais la plus ouvragée, avec la brumisation des tapisseries par les pompiers[6].
Un poste de commandement situé sur la rue Hoche réunit Germaine et Christophe Amiot (ABF), Alain-Charles Perrot (ACMH), Nicolas Simonnet (CRMH) ainsi que des documentalistes et des agents de la Direction régionale des affaires culturelles et du musée des beaux-arts de Rennes afin d'organiser le sauvetage : tous les éléments sauvés, des tableaux jusqu'aux dossiers de la correctionnelle sont étiquetés et classés[6].
La mairie de Rennes fut elle-aussi acteur du sauvetage : lorsque l'incendie fut définitivement maîtrisé, une soixantaine d'agents des services municipaux aidèrent à évacuer les œuvres du palais. La ville fournit également du matériel (camions, conteneurs, casques, ...) et les locaux de stockage. L'armée, et notamment le régiment d'artillerie, ainsi que plusieurs entreprises du bâtiment prêtent main forte aux différentes équipes pour déblayer et sécuriser le bâtiment : outre les dégâts sur le mobilier, la structure entière du palais est déstabilisée[6].
La plus grande partie des tapisseries et des œuvres d'art ont pu être sauvée. En novembre 1994, la décision est prise de reconstruire le bâtiment à l'identique et les travaux débutent deux ans plus tard. La restauration du palais dura trois ans et coûta 35 millions d'euros[7]. Selon une autre source, le montant des travaux se découpe de la façon suivante[8] :
Restauration et reconstruction du bâtiment 19,82 millions d'euros Restauration à l'identique des salles 19,82 millions d'euros Réaménagement de la cour d'appel 15,24 millions d'euros Total 54,88 millions d'euros Description
«Le palais de Juſtice, que les Rennois placent au rang des curiosités de leur ville, eſt d'une ordonnance froide & qui n'a aucun caractère ; il eſt mal couronné. Le (ſoi-diſant) grand Eſcalier eſt petit & mal placé. La cour de l'intérieur eſt fombre & d'une mal-propreté dégoûtante : elle eſt occupée par des Tonneliers & des Marchands de vin, qui y vendent en détail : rien n'eſt moins noble aſſurément.
»
Quelques-unes des Salles font d'une belle proportion, boiſées é décorées avec goût : De ce nombre eſt le Parquet civil, & la première Chambre des Enquêtes. Les Plafonds de ces Salles ſont traités en Peinture : celui de la Chambre Criminelle a beaucoup de mérite. On remarquera dans les Salles que nous venons de noter, des Cheminées de marbre enrichies de Bas-reliefs, d'une touche fort eſtimable.— De La Roque, 1775[9]
L'extérieur
Le palais du parlement de Bretagne est un lieu hautement symbolique de la justice et de l'union de la Bretagne à la France.
Le palais du parlement de Bretagne est un château à quatre pavillons d'angle. La circulation se fait en galerie autour de la cour intérieure, construite en brique et tuffeau. La composition du bâtiment suit un rythme ternaire, avec au rez-de-chaussée une structure de granite et à l'étage l'utilisation de la pierre blanche[4]. Originellement, un grand escalier permettait aux parlementaires d'accéder immédiatement à l'étage noble sans passer par le rez-de-chaussée, qui servait avant tout de prison. La façade est ornée de deux panneaux au niveau des portes, rajouté par Jacques Gabriel.
Le toit, de forte pente, est orné d'une balustrade à sa base et au sommet d'une grande galerie de faîtage avec l'alternance des emblèmes bretons (l'hermine) et français (la fleur de lys) qui symbolise l'union à France de la Bretagne. La charpente était à deux niveaux avant l'incendie de 1994, on la surnommait « la forêt »[4]. Depuis la restauration suite à l'incendie de 1994, c'est une charpente métallique qui revêt le toit. Au sommet du toit, quatre statues dorées d'1m70 représentent, d'ouest en est, la Loi, la Force, l'Éloquence et la Justice.
Les décorations intérieures
Le rez-de-chaussée
Les salles les plus ouvragées se trouvent à l'étage. Le rez-de-chaussée servant de prison et pour les tâches administratives, il ne fut pas décoré. On accède à l'étage par la cour intérieure.
Le premier étage
La salle des pas perdus
La salle des pas perdus a été entièrement refaite suite à l'incendie de 1994 : elle se trouvait juste en-dessous du foyer. On y accède par une porte monumentale représentant la Justice et la Force. C'est originellement une salle d'attente et n'est actuellement plus qu'un lieu de passage vers les autres pièces ou parties du palais. C'est une très grande pièce de 36,60 mètres de long pour 12,80 mètres de large. La voûte formant le plafond culmine à treize mètres de haut et repose sur des pieds de sept mètres surmontés d'une corniche corinthienne[10]. Au centre du plafond, une représentation des armoiries du royaume de France et de la Bretagne encadrés par dix génies et les symboles du Saint-Esprit symbolise à nouveau l'union de la Bretagne à la France.
La Grand'Chambre
La Grand'Chambre est la pièce la mieux conservée du palais. Protégée de l'incendie par les autres salles, elle a en outre bénéficié de la protection d'un lit de briques réfractaires, situé entre le plafond et la charpente, installé lors d'une restauration par l'architecte Laloy au XIXe siècle.
Le plafond à caissons (flotté de Paris jusqu'à Rennes lors de sa construction) et toutes les peintures le composant est conçu par Charles Errard en juin 1656 : il fournit des dessins pour l'ensemble du décor et des tapisseries. C'est Noël Coypel qui s'occupe de la réalisation de la totalité des peintures d'après les indications de Errard. Elles arrivent par bateaux à Rennes en 1662 et l'ensemble du plafond est achevé en 1665[10].
Le plafond est un ensemble de peintures organisées autour d'une œuvre hexagonale centrale : La Justice, ou Minerve. Quatre médaillons circulaires sur chaque coin du plafond (La Justice arrachant son masque à la Fraude, La Piété et la Foi du Serment, Minerve chassant la Calomnie, L'Autorité de la Loi) sont reliés par des caissons intermédiaires (La France protégeant la Justice et La Bretagne protégeant L'Innocence) sur le petit côté de la salle. Sur le grand côté, deux tableaux oblongs encadrent l'octogone central : La Sincérité et La Félicité publique. Entre ceux-ci et les médaillons, on trouve quatre tableaux trapézoïdaux mettant en scène la justice et peint sur bois en camaïeu sur fond d'or par Charles Errard. Le décor est l'un des rares témoignages des décors monumentaux du XVIIe siècle, les exemplaires parisiens ayant disparus[10].
Des loges ont été aménagées spécialement en cas de visites royales (mais ceux-ci ne les employèrent jamais). Sur les murs, une tapisserie représente une abeille et la lettre N, symboles de Napoléon III. Une unique tapisserie représente la mort du connétable Du Guesclin, rescapée en 1994 de l'incendie du palais du parlement de Bretagne et en 1997 de l'incendie de l'atelier de restauration Bobin où l'ensemble des tapisseries avait été envoyé. Il s'agissait d'un ensemble de tapisseries réalisées d'après les cartons d'Édouard Toudouze, puis à la mort de celui-ci par Auguste-François Gorguet par la manufacture des Gobelins[10].
La salle du conseil de la Grand'Chambre
La salle du conseil de la Grand'Chambre ou première chambre civile fut décorée par Jean-Baptiste Jouvenet en 1694 et 1695. Le plafond, muni d'un système de compartimentage boisé et mouluré par François Gillet et Pierre Dumesnil entre 1670 et 1679, est de nouveau orné d'un Triomphe de la Justice octogonal, encadré par quatre médaillons représentant l'Étude, la Connaissance, l'Équité et la Piété[10]. Cette salle a surtout été détériorée par l'eau employée par les pompiers pour éteindre l'incendie. Elle est actuellement employée comme salle de formation. L'emplacement des tableaux perdus est resté vide. Des propositions pour « remplir les trous » avec une photo-impression représentant les œuvres ou avec un damas ont été étudiées, puis rejetées.
La salle de la cour d'appel
Elle fut tout d'abord la chambre des enquêtes puis la deuxième chambre civile avant de devenir la cour d'appel. Le décor est exécuté par Louis-Ferdinand Elle le Jeune choisi par les parlementaires en 1706, bien que les menuiseries en place, exécutées par le menuisier Pierre Dumesnil et le sculpteur Français Gillet, datent de 1669 et demandent au peintre une certaine adaptation[10].
En forme de losange, l'œuvre centrale représente La Justice implorant la religion. A chaque coin de losange, on retrouve un attribut de la Justice peint dans des médaillons circulaires : la balance et le glaive, l'œil de la Justice, le faisceau de licteur et le livre de la loi. Les coins du plafonds sont ornés de quatre toiles figurant les vertus de la Justice (L'Abondance, La Religion, La Vérité et La Loi)[10].
La salle de la Cour d'appel possède une horloge du XVIIIe siècle toujours en état de marche, mais arrêtées pendant les procès pour ne pas perturber l'audience. La cheminée est ornée d'un tableau représentant La Chalotais.
La salle de la cour d'assises
La salle de la cour d'assises est plus sobre que les précédentes. Les décorations du plafond représentent simplement un ciel parsemé de nuages. La salle a de plus été équipée pour répondre aux besoins de sa fonction actuelle : une vitre blindée protège l'emplacement de l'accusé. Là-encore l'emplacement des tableaux perdus reste vide.
La salle Félix-Armand Jobbé-Duval
La salle Félix-Armand Jobbé-Duval est actuellement une salle de réunion, mais elle fut l'ancienne chancellerie et le greffe des présentations du temps de Salomon de Brosse, puis la troisième chambre civile avant l'incendie[10]. C'est la dernière salle à avoir été décorée par Félix-Armand Jobbé-Duval au milieu du XIXe siècle. Cet artiste rennais se démarqua en peignant un triomphe de la vérité comme décoration centrale (ce qui est révélateur de l'influence des Lumières[10]). Sur chaque coin du plafond, un médaillon représente la Force, la Connaissance, la Prudence et l'Éloquence. Les médaillons sont reliés par des frises en camaïeu bleu sur treillis d'or et représentant des scènes en opposition : le Travail et l'Oisiveté entre la Connaissance et l'Éloquence, l'Aumône et l'Avarice entre la Force et la Connaissance, l'Union et la Discorde entre la Prudence et la Connaissance, le Savoir et l'Ignorance entre l'Éloquence et la prudence.
Fréquentation
La visite du Palais du Parlement de Bretagne se fait sur réservation à l'office de tourisme de Rennes. Le Palais est le cinquième site touristique de Rennes avec plus de 30 000 visites en 2003[11].
L'incendie du 5 février 1994 et la restauration qui a suivi a eu un impact positif sur la fréquentation du palais du parlement de Bretagne. En effet, avant l'incendie, ce monument était très peu visité et ne suscitait guère l'intérêt : la principale raison est qu'il n'était pas ouvert la visite, notamment à cause de ses fonctions de cours de justice. La visibilité du palais dans le cœur des Français et tout particulièrement des Rennais et des Bretons naît dans l'émoi de la disparition de ce patrimoine, littéralement parti en fumée. L'édifice passe ainsi de l'indifférence générale au monument d'importance primordiale aux yeux des institutions locales et nationales qui vont passer du silence à une forte communication et médiatisation[5].
Association régionale pour l'animation du parlement de Bretagne
A la suite de l’incendie du palais du parlement de Bretagne puis de son importante restauration, un mouvement d’opinion a généré une forte demande d’ouverture de l’édifice, siège de la cour d’appel de Rennes. L’attention des élus comme l’évolution des esprits ont été à l’origine de la création en 1999 de l’Association Régionale pour l’Animation du parlement de Bretagne habituellement désignée sous le nom de l’Arap.
Centrée sur une politique de communication, liée aux collectivités territoriales par une convention de partenariat co-signée par les chefs de cour, l’association s’est fixée un double but :
- faciliter l’accès du public au Parlement et organiser l’animation culturelle du bâtiment;
- faire connaître l’institution judiciaire, son fonctionnement et ses enjeux par des manifestations éducatives, rencontres et débats.
Impact culturel
- Alan Stivell évoque l'incendie du parlement de Bretagne dans son album Brian Boru.
- Un timbre-poste valant trois francs (tarif ordinaire de l'époque) et représentant la façade du bâtiment a été émis par la France en 2000 ; un autre sur le même sujet en 2009.
Voir aussi
Archives
- Les archives départementales d'Ille-et-Vilaine conservent (outre les archives du parlement) les archives de l'Association pour la renaissance du palais du parlement de Bretagne (ARP), sous-série 141 J, soit 6 mètres linéaires.
Bibliographie
- Henri Carré, Le Parlement de Bretagne après la ligue (1598-1610), Maison Quantin, Paris, 1888
- Alain Croix (dir.), Le Parlement de Bretagne, histoire et symboles, Presses Universitaires de Rennes (PUR), Rennes, 1994 (ISBN 2-909275-35-3)
- J. de La Martinière, Annales de Bretagne, 1930, chap. Le parlement de Bretagne sous les rois de France, p. 219
- Arthur le Moy, Le parlement de Bretagne et le pouvoir royal au XVIIIe siècle, Burdin, Angers, 1909
- Emmanuel Du Rusquec, Le Parlement de Bretagne, Ouest-France, Rennes, 2007 (ISBN 978-2737342721)
- Frédéric Saulnier, Le Parlement de Bretagne (1554-1790), Imprimerie de la Manutention, Mayenne, 1991
- Werner Szambien, Simona Talenti, Yannis Tsiomis, Le parlement de Bretagne, naissance et renaissance d'un palais, Editions Parenthèses, Marseille, 2000 (ISBN 2-86364-083-6)
- Ernest Texier, Des appels du parlement de Bretagne au parlement de Paris, 1906
Liens externes
- Actualité, histoire et programmation culturelle. Galeries virtuelles
- Visite virtuelle du palais du parlement de Bretagne
- La palais du parlement de Bretagne : histoire d'une renaissance
Liens internes
Notes et références
- ↑ a , b , c , d , e , f et g Odile Bouedo-Mallet, « Le Palais du Parlement de Bretagne » sur http://www.culture.gouv.fr/culture/tel/ftelecom.htm, Ministère de la Culture et de la Communication. Consulté le 16 septembre 2008
- ↑ a et b Emmanuel Du Rusquec, Le Parlement de Bretagne, Ouest-France, Rennes, 2007 (ISBN 978-2737342721)
- ↑ a et b Association régionale pour l'animation du parlement de Bretagne, « Histoire du parlement de Bretagne » sur http://www.parlement-bretagne.com/, 2007, Association régionale pour l'animation du parlement de Bretagne. Consulté le 29 octobre 2008
- ↑ a , b , c , d et e André Mussat, Arts et cultures de Bretagne, Berger-Levrault, 1er janvier 1979, 274-275 p. (ISBN 978-2-7013-0332-1)
- ↑ a , b et c Aurélie Benoist, « La définition de l'image du parlement de Bretagne : la concurrence des stratégies institutionnelles de communication de l’incendie à nos jours » sur http://www.rennes.iep.fr/, 2005-2006, IEP Rennes. Consulté le 31 octobre 2008
- ↑ a , b , c , d , e , f , g et h Odile Bouedo-Mallet, « L'incendie » sur http://www.culture.gouv.fr/culture/tel/ftelecom.htm, Ministère de la Culture et de la Communication. Consulté le 30 octobre 2008
- ↑ Ville de Rennes, « 5 février 1994 : l'incendie du Parlement de Bretagne » sur http://www.rennes.fr, 2007, Ville de Rennes. Consulté le 30 octobre 2008
- ↑ Alain-Charles Perrot, « Restauration 1994-2004 » sur http://futur-historique.com, http://futur-historique.com. Consulté le 30 octobre 2008
- ↑ De La Roque (auteur présumé), Journal de Voyage d'un amateur des arts en Flandres, dans les pays-bas, en Hollande, en France en Savoye, en Italie, en Suisse., Jacques Joseph Fabry, 1775-1778, 182-186 p.
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h et i Odile Bouedo-Mallet, « Visite guidée du palais du Parlement de Bretagne » sur http://www.culture.gouv.fr/culture/tel/ftelecom.htm, Ministère de la Culture et de la Communication. Consulté le 16 septembre 2008
- ↑ Comités Départementaux du Tourisme, « ANALYSE INTERDEPARTEMENTALE DE L’OFFRE ET DE LA FREQUENTATION DES SITES ET EQUIPEMENTS DE LOISIRS » sur www.cotesdarmor.com, 2003. Consulté le 19 septembre 2008
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