- Louis-Rene Caradeuc de La Chalotais
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Louis-René Caradeuc de La Chalotais
Louis-René de Caradeuc de La Chalotais est un magistrat breton né à Rennes le 6 mars 1701 et mort à Rennes le 12 juillet 1785, janséniste, qui fut procureur général du Parlement de Bretagne, et un des principaux chefs du mouvement de la fronde parlementaire.
Famille
Sa famille est une famille de la noblesse de robe originaire de Bretagne. Parmi ses membres on peut citer :
- Louis-René Caradeuc de La Chalotais (1701-1785), Procureur général du Parlement de Bretagne, qui fut un des principaux adversaires du duc d'Aiguillon ;
- Anne Jacques Raoul Caradeuc, marquis de La Chalotais (1728-1794).
Le nom de Caradeuc de La Chalotais est éteint en 1859. Le château de Caradeuc à Plouasne appartient toujours aux descendants de cette famille.
Biographie
La Chalotais fut nommé avocat général au Parlement de Bretagne en 1730 et procureur général en 1752.
Opposant farouche des Jésuites, il présenta au Parlement en 1761 un mémoire sur les constitutions de l'Ordre (Compte rendu des constitutions des Jésuites) qui contribua à sa suppression en France. En 1763, il publia un remarquable Essai d'éducation nationale, dans lequel il proposait un programme d'enseignements scientifiques destiné à se substituer à ceux des Jésuites.
La même année commença le conflit entre les états de Bretagne et le gouverneur de la province, le duc d'Aiguillon. Les états refusèrent de voter les impôts extraordinaires demandés par le gouverneur au nom du roi. La Chalotais était un ennemi personnel de d'Aiguillon. Lorsque le Parlement se rangea aux côtés des états, il prit la tête de l'opposition. Le Parlement interdit la levée d'impôts auxquels les états n'auraient pas consenti. Le Roi annula cet arrêt ce qui entraîna la démission de tous les membres du Parlement sauf douze (octobre 1764 à mai 1765).
Le Secrétaire d'État à la Maison du Roi, chargé des affaires de la province, Louis Phélypeaux (1705-1777), comte de Saint-Florentin, reçut deux lettres anonymes dont La Chalotais fut suspecté d'être l'auteur, ce que confirmèrent trois experts en écriture. La Chalotais fut arrêté (11 novembre 1765), ainsi que son fils et quatre autres parlementaires. Cette arrestation fit sensation et l'on parla de despotisme. Voltaire forgea la légende du procureur général emprisonné à Saint-Malo et réduit, faute d'encre, à écrire sa défense avec un cure-dent trempé dans du vinaigre.
Le 16 novembre 1765, une commission spéciale fut nommée pour juger La Chalotais. Celui-ci plaida l'illégalité du procès, soutenant que comme procureur général, il avait le droit d'être jugé par le Parlement de Bretagne ou, à défaut, par celui de Bordeaux, conformément à la coutume de la province. Les juges n'osèrent pas le condamner sur la base d'expertises en écriture et, à la fin de l'année, les choses n'avaient pas progressé. Louis XV décida alors d'évoquer l'affaire devant le Conseil qui exila La Chalotais à Saintes (1767). Cette sentence augmenta la fermentation des esprits. Les Philosophes, les parlementaires, les Jansénistes soutenaient que La Chalotais était la victime de la vindicte du duc d'Aiguillon et des Jésuites. En définitive, le Roi accepta de rappeler les parlementaires bretons qui avaient démissionné. Le Parlement se réunit et réclama le retour de La Chalotais qui finit par être accordé en 1775 après que Louis XVI eut rappelé les anciens parlements, revenant ainsi sur la réforme du chancelier Maupeou. La Chalotais fut autorisé à transmettre son office à son fils. Il mourut à Rennes en 1785.
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