- Étienne Corbineau
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Étienne Corbineau, architecte français, fait partie d'une famille d'architectes français : les Corbineau. On les trouve simultanément en Anjou et au comté de Laval.
Sommaire
Biographie
On trouve à Laval Etienne Corbineau, « mestre architecteur », dès le commencement du XVIe siècle, son fils Pierre, son petit-fils Gilles, architectes aussi, et, peut-être de la même famille, Jacques Corbineau, mariée à François Le Conte, marbrier, l'un des collaborateurs des architectes de ce temps.
Étienne Corbineau se distingua lors de la construction de l'église et du couvent des Ursulines de Laval (1617-1628). En 1617, Etienne Corbineau habite en la rue de Rivière une maison lui appartenant, lorsqu'il traite avec les Ursulines, provisoirement installées au Pont-de-Mayenne, pour la construction du monastère[1]. En 1627, les Ursulines prenaient possession de leur monastère.
Le 10 juillet 1630, Etienne et Pierre Corbineau s'engagent vis-à-vis des Bénédictines de Laval à construire leur monastère, chapelle, dortoirs, réfectoire, chapitre, parloirs, etc., au prix de 60 sols la toise carrée, la pierre leur étant fournie sur carrière l'église aura telles dimensions qui seront fixées par les religieuses ; le portail, avec vitrail au-dessus, sera « enrichi au moins autant que celui des Ursulines[2].
Mais, en même temps qu'il construisait le monastère des Ursulines de Laval, Etienne Corbineau acceptait, en 1624, la direction des travaux du Palais du parlement de Bretagne à Rennes. Le prénom de son fils, Pierre, n'apparaît que quelques années plus tard dans les comptes né en 1600, celui-ci n'avait alors que 24 ans[3]. Le palais du Parlement avait été commencé en 1618 sur les plans de Salomon de Brosse, Corbineau fut chargé de faire exécuter les plans arrêtés par « l'arquitecte du roy ». Les travaux sont ensuite interrompus par une épidémie de peste en 1627 ; ils ne reprennent qu'en 1640 sous la direction de Tugal Caris, maître d'œuvre lavallois, puis par Pierre Corbineau. Le chantier est à nouveau perturbé lors de la fronde parlementaire entre 1648 et 1649 et ce n'est qu'en 1654, que les travaux de gros œuvre sont achevés. Le 11 janvier 1655, la cour et les parlementaires s'y installent[4] ; le doyen des présidents du parlement, Claude de Marbeuf, prend possession de l'édifice le 16 janvier 1655, mais la réalisation des décorations intérieures est pleinement achevée en 1709.
Les Corbineau se rattachent à l'école de l'architecte de Marie de Médicis et comme lui, ils se plaisent à employer l'appareil en bossage, les ordres superposés, les frises ornées de triglyphes. Si Etienne Corbineau n'a pas travaillé sous la direction du maitre parisien, il a su s'assimiler les conceptions artistiques exposées et recommandées dans le livre La règle générale d'architecture des cinq manières de colonnes.
Principales réalisations
- Monastère des Ursulines de Laval
- Monastère des Bénédictines de Laval
- Palais du parlement de Bretagne (Rennes)
Notes et références
- Il s'engage à construire l'église, la maison conventuelle et autres bâtiments, au prix de 65 sols la toise, vingt et une comptées pour vingt, tous les matériaux et échaffaudages nécessaires lui étant fournis sur place le marché stipule quelques détails du portail et de la tribune de l'église. En 1623, cet édifice était suffisamment avancé pour qu'un nouveau marché pût être conclu entre Pierre Cornillau, mandataire des Ursulines, et « Estienne et Pierre les Corbineaulx, maistres architectes » ceux-ci s'engagent à faire et fournir pour le prix de 1.300 livres le maître-autel, la « chaire du prédicatoire » en pierre avec marbre rouge de Saint-Berthevin et marbre noir de la Chamberière, et deux bénitiers de marbre, le tout conforme aux dessins qu'ils en ont remis et où la pierre de Saint-Berthevin est « figurée de rouge ».
- Les pignons seront faits a rempaulx et pareils à ceux des Ursulines ou de Patience. Six ans plus tard, nos architectes signent un marché pour le maître-autel de tuffeau et de marbre, pour la clôture du choeur supportant les grilles, également en tuffeau enrichi de marbre, pour un portail sur le Gast. Le règlement de compte est daté du 3 janvier 1639. Un petit texte, postérieur de quelques années, nous montre que le maître ne dédaignait pas des travaux plus vulgaires en 1638, il l'oblige vis-à-vis de son ami Jean Lemercier, sieur des Chênes, à construire les murs de clôture de son verger de la Pirauderie puis, en 1641, il élève le mur de façade d'une maison de la rue des Orfèvres.
- Le premier et le plus important document, le volumineux devis dressé en 1624, ne porte pas de prénom, mais cette seule mention « Devis du bâtiment du palais dressé par Corbineau, architecte, nommé en 1624 pour en faire la conduite». Il convient d'ailleurs de remarquer qu'à cette époque, le père et le fils étaient associés dans leurs travaux ils signent conjointement les quittances qu'ils donnent pour la construction du couvent des Ursulines.
- Association régionale pour l'animation du parlement de Bretagne, « Histoire du parlement de Bretagne » sur http://www.parlement-bretagne.com/, Association régionale pour l'animation du parlement de Bretagne, 2007. Consulté le 29 octobre 2008
Source
- Jules-Marie Richard, Les constructeurs de retables, Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, 1906.
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