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Neuve-Église (France)
Pour les articles homonymes, voir Neuve-Église.Neuve-Église Pays France Région Alsace Département Bas-Rhin Arrondissement Sélestat-Erstein Canton Villé Code Insee 67320 Code postal 67220 Maire
Mandat en coursRoland Rengert
2008-2014Intercommunalité C.C. du canton de Villé Latitude
LongitudeAltitude 237 m (mini) – 660 m (maxi) Superficie 5,48 km² Population sans
doubles comptes620 hab.
(1999)Densité 113 hab./km² Neuve-Église est une commune française, située dans le département du Bas-Rhin et la région Alsace.
Géographie
La commune de Neuve-Église présente à peu près les mêmes similitudes que les villages proches de son aire géographique: Dieffenbach-au-Val et Neubois. Implantée sur l'ancien Comte-Ban le village se situe à une altitude de 300 mètres. Cette altitude varie d'ailleurs d'un secteur à l'autre entre 260 et 320 mètres, avec quelques élévations plus marquées en direction du village de Breitenau faisant partie de l'ancien vignoble de la Boos. Neuve-Église est située à l'intersection des routes qui mènent à Breitenau, Villé, Triembach-au-Val, Saint-Maurice et Dieffenbach-au-Val. La commune comprend également le hameau de Hirtzelbach et la partie de la rive droite du Luttenbach à Breitenau.
Lieux-dits et écarts
- Hirtzelbach
Géologie
Neuve-Église s'inscrit dans le bassin d'effondrement de Villé. Les dépôts permiens présentent trois particularités, de bas en haut:
- l'assise de Triembach, conservée à la faveur des petits compartiments effondrés du vallon de Hirtzelbach et des Saucematten, et qui se caractérise par des conglomérats, arkoses, schistes, argile rouge (ancienne carrière de glaise).
- l'assise de Meisenbuckel qui présente une majorité de matériel volcanique : tufs et brèches observables dans plusieurs caves du village.
- l'assise de Kohlbaechel, épaisse d'environ 180 m, qui présente des grès grossiers, arkoses, concrétions de dolomie et lits argileux.
- les pentes de l'Altenberg, au dessus de 500 m d'altitude, voient l'affleurement du grès vosgien du Trias.
Toponymie
Neuve-Église : Neukirch en allemand, Nejkerich en alsacien. La première mention connue de Neuve-Église remonte à 1336 : Neukirche ; la graphie change de nom souvent: Nuwenkirch que l'on retrouve dans des documents datés de 1359, 1362, 1369 ; Nüwenkirch (1371), Nuwenkirche (1419), Nuwekirch (1469), N¨kirch (1543), etc.. Après les traités de Westphalie (1648), une grande partie de l'Alsace est rattachée à la France. L'actuel orthographe, Neuve-Église est adoptée, sauf pendant les périodes d'annexions allemandes (1871-1918 et 1940-1944) où le nom est germanisé.
Histoire
Héraldique
Article connexe : Armorial des communes du Bas-Rhin.Les armes de Neuve-Église se blasonnent ainsi : « d'azur à la croix d'argent cantonnée de quatre besants du même ».
Ce blason présente les armes du Comte-Ban, terres du Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg de 1489 à 1789. Neuve-Église est alors le chef-lieu du Grafenbann. On y rend la justice ; la prison y était encore visible au XIXe siècle.
Située au centre de l'ancien Comte-Ban
Neuve-Église est situé au centre de l'ancien Comte-Ban qui était la résidence du Meier ou maire et des comtes de Frankenbourg-Werde, qui deviennent Landgraves en 1196 et y possèdent le château du Frankenbourg. Le nom de Neuve-Église et celui des autres localités du Comte-Ban apparaît pour la première fois en 1336 : Ulrich, landgrave d'Alsace, et son fils Johann, engagent à Henrich de Müllenheim le château de Frankenbourg, Grube (Fouchy), Breitenow (Breitenau), Nunkirche (Neuve-Église), Hirzelbach, Gerute et Dieffenbach, avec leurs dépendances. Saint Maurice sera rattaché l'année suivante. Il est fort possible que le nom de Neuve-Église soit apparu bien plus tôt, peut-être déjà avant le XIVe siècle.
Le village passe entre les mains de nombreuses familles
Neuve-Église, au cours de son histoire passe entre les mains de plusieurs familles nobles : les Werde, les Oettingen, puis devient une possession épiscopale en 1359. Les évêques de Strasbourg donnent le tout en gage à divers seigneurs : les Leiningen, les Lützelstein (1395-1447), les Uttenheim, les Bock ... pour finalement, en 1489, vendre l'ensemble au Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg qui en restera propriétaire jusqu'à la Révolution.
Touché par la peste noire et les guerres
Au XIVe siècle Neuve-Église est touché par la peste noire. Une grande partie de la population est décimée. Au cours de la guerre de Trente Ans (1618-1648) le village en 1623 est ruiné et la désolation règne un peu partout. En 1618, Neuve-Église comptait encore 26 familles de bourgeois, en 1649 il n'en reste plus que 2 et 3 manants. Sur les 26 maisons habitées avant la guerre, 7 sont encore debout. Neuve-Église est un des villages les plus touchés par ce terrible conflit.
Des familles de Lorraine et de Suisse repeuplent le village
Par un édit promulgué par Louis XIV, on encourage l'arrivée de nouveaux habitants pour repeupler la région dévastée par la guerre de Trente Ans. Des populations entières venant de Suisse et de Lorraine s'installent à Neuve-Église permettant ainsi de reconstruire le village. À Neuve-Église on voit apparaître des noms comme, Humbert, Thiebault, Lemaire, et Klein dont le nom sera francisé en Petit. Cet apport massif de populations permet au village de repartir sur de nouvelles bases et de connaître dès le XVIIIe siècle une ère de prospérité. Les nouvelles habitations sont le témoignage vivant de cette époque et de cette expansion démographique. En 1690, on compte 18 couples et 46 enfants dans le village et vers 1801 on compte 478 habitants.
La révolution
La Révolution de 1789 entraine de profondes inquiétudes pour la population qui ne ne voient pas d'un bon oeil tous les excès de cette période trouble. Les prêtres doivent prêter serment à la Constitution Civile du clergé. De nombreux ecclésiastiques refusent de se soumettre et doivent alors quitter le département sous peine de prison. L'agent de la commune invite le curé, François Antoine Stackler de Neuve-Église à se soumettre à la loi. Celui-ci refuse. Bravant la loi il accueille même d'autres prêtres réfractaires dans son presbytère pendant une année avant d'être menacé par des "patriotes" du village. Il se réfugiera d'abord à Soultz, Battenheim et finalement en Suisse. Plus tard, la situation s'étant un peu calmée, le maire du village Antoine Siffer, qui n'approuve pas les excès de la Révolution, invite le curé Stackler à regagner sa paroisse, ce qu'il fait le 24 décembre 1795. Il exerce d'abord discrètement son ministère, puis se montre au grand jour en prêchant publiquement. Il est dénoncé par quelques villageois et son arrestation est ordonnée aussitôt par le Directoire de Strasbourg qui lance à ses trousses des soldats venus de Sélestat. Le curé Stackler est finalement arrêté dans la nuit du Ier février 1796 alors qu'il se cache dans la maison du maire, M. Antoine Siffer. Une partie de la population tente de le protéger en empêchant son arrestation avant d'en être dissuadée. Le maire du village est arrêté à son tour pour entrave à la justice. Les deux prisonniers sont transférés à la prison de Strasbourg. Refusant de se soumettre de nouveau à la Constitution, le curé aggrave son cas. Il est condamné dès le lendemain à la peine de mort et conduit à l'ancienne Place d'Armes où est dressé un échafaud. Il est guillotiné à midi. Dans la région, la nouvelle de sa mort plonge la population dans la stupeur et pendant de longues années son exécution fera l'objet de longues discussions pendant les veillées au coin du feu. Une plaque de marbre commémorative se trouve dans le chœur de l'église rappelant cette sombre journée où fut exécuté le curé Stackler. Le principal carrefour porte aujourd'hui son nom.
Les biens du Comte-Ban sont vendus au cours de la Révolution et Neuve-Église redevient une simple commune. Le Hameau de Hirtzelbach encore autonome, sera rattaché à Neuve-Église en 1825.
Neuve-Église menacée de destruction
En 1814, au moment de la retraite de l'armée de Napoléon, le village est menacé de destruction. Les soldats de la coalition accusent un habitant d'avoir tiré sur la troupe. En représailles ils menacent de mettre le feu au village. Le curé du village, Pimbel, à force de parlementer avec les soldats, arrive à empêcher le drame.
Les drames du XIXe siècle
Le XIXe siècle contraste avec le siècle précédent: la surpopulation provoque des pénuries. La malnutrition gagne une grande partie de la population et de nombreux habitants sont contraints de quitter la vallée pour chercher de quoi se nourrir en dehors de leur village. En 1849 on assiste à un épidémie de choléra où l'on déplore 31 morts. La guerre 1870-1871 amène d'autres cortèges de malheurs. À la suite de la bataille de Thanvillé (17 août 1870) des soldats allemands cherchent à se venger en fusillant et en sabrant de simples personnes qui ont le malheur de se trouver sur leur passage. Un monument en leur mémoire est érigé en 1932 par le Souvenir Français au bord de la route menant de Neuve Église à Villé. Il sera détruit par les Nazis en 1941.
Les deux guerres mondiales
Le village est relativement épargné par les deux grandes guerres. Cependant on déplore la mort de 19 habitants pendant le premier conflit et 13 au cours du second conflit. Les noms de ces personnes sont gravés sur une plaque de marbre scellée sur l'avant de la grotte de Lourdes édifiée en 1913.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité mars 2008 → en cours Roland Rengert[1] mars 2001 2008 René Haag Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[2])1801 1836 1851 1866 1900 1925 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 478 800 737 839 677 548 462 423 437 455 525 580 598 620 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
Église Saint Nicolas
La nef actuelle date de 1735 si l'on en croit l'inscription portée sur le linteau de la porte nord qui mentionne également le nom du curé de l'époque, François Étienne Delpy nous est révélé par un écriteau "17 DELPY 35" gravé sur le linteau de la porte nord. La cloche semble plus ancienne. L'église comprend un autel baroque consacré à Saint Nicolas et un chemin de croix composé de quatorze tableaux à l'huile, datant de l'année 1814 peint en 1834 par Stumpf originaire de Sélestat et habitant à Sainte Marie-aux-Mines. Dans la nef on trouve divers mobiliers comme l'ancien autel de Saint Sébastien avec la statue de Saint Nicolas qui date du XVIIIe siècle. Sur le mur droit, on aperçoit un groupe de crucifixion qui remonte au XVIIIe siècle. Jusque vers 1950, cette croix était placée sur le mur séparant la nef du chœur. À la place initiale, René Kuder a peint en 1955 une fresque "Le Christ triomphant". À droite du maître-autel, le baptistère est installé dans une niche. Il s'agit d'une cuve monolithe, non datée, posée sur un socle circulaire. La base est de forme hexagonale jusqu'à la hauteur de la cuve. Le couvercle en bois semble de facture romane. Sur le côté opposé, la chaire présente des panneaux en bois du XVIIIe siècle, remplacés en 1955. Les vitraux de l'église sont datés de 1955 et représentant des épisodes de la vie de la Vierge. En 1810, trois cloches sont installées dans la tour. L'une est consacrée à Saint Nicolas, et l'autre la plus grande remontant à 1922 est dédiée à la Vierge. L'accès au clocher se fait par un escalier extérieur accolé au mur est de la nef et au mur nord du chœur.
Chapelle Notre Dame
C'est le curé Martin Dennefeld officiant de 1841 à 1874 qui offrira la chapelle à la commune de Neuve-Église. L'édifice, appelé aussi chapelle du Rindsfeld est construit par son oncle Florent sur ancien site fréquenté depuis fort longtemps. La chapelle est visitée par des femmes stériles venant implorer la Vierge Marie pour les rendre fertiles. Des crapauds ornent la chapelle. Bien que considéré comme une créature maléfique le crapaud est également considéré comme un symbole de la mère nourricière et de la virilité.
Chapelle du Chena
Grotte de Lourdes
La grotte de Lourdes qui se trouve à l'arrière du bâtiment presbytéral, a été construite entre 1900 et 1913 par un entreprise locale appartenant à Joseph Ulhrich. Elle sert aussi de monument aux morts et rend hommage aux victimes des deux grandes guerres. Une plaque donne les noms des victimes. Après quelques déboires, la grotte de Lourdes est achevée vers 1908. Auparavant, un grille métallique et un portail empêchaient l'accès à la grotte. Au cours du mois de mai un office marial à l'église paroissiale terminait la soirée de prières à proximité de la grotte et les enfants, surveillés par les religieux, se mettaient le long de la palissade métallique pour prier la Vierge. Lors de la fête du saint-Sacrement, un autel y était érigé, comme une étape avec les deux autres montés dans le village.
Crucifix de l'abbé Stackler
Ce crucifix est construit du temps de l'abbé François Antoine Stackler nommé curé en 1786 à Neuve Église. La paroisse dispose à l'époque de confortables revenus provenant de la dîme qui est versée par le Comte-Ban. Le curé Stackler est un farouche opposant de la Révolution. Il abrite d'autres prêtres réfractaires. Il se cachera dans les montagnes en compagnie d'autres prêtres comme l'abbé Boulanger de Rombach-le-Franc. Il manquera même d'être arrêté alors qu'il se trouve caché dans une ferme de Grangoutte sur les hauteurs de Rombach-le-Franc en compagnie de deux autres prêtres. On l'apercevra souvent en compagnie de l'abbé Boulanger de Rombach-le-Franc et du curé Schaal de Sainte Croix-aux-Mines où ils disent la messe à la chapelle de la Goutte installée sur un rocher sur les hauteurs du Grand Rombach.
Fontaine de 1778
Le village étant alimenté par de nombreuses fontaines reliées aux sources par des conduits en bois la commune dispose de nombreux perceurs de tuyaux pour les entretenir.
Bornes
Les limites entre les commune de Neubois et Breitenau sont indiquées par une série de pierre-bornes de 1764 qui délimitaient avant la Révolution la forêt seigneuriale dite "forêt supérieur du Comte-Ban". Elles portent le blason du Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg. Dans la cour du presbytère on trouve une borne avec les initiales ST.N prouvant son appartenance à la paroisse de Saint Nicolas. Cette borne marquait jadis une lisière forestière.
Personnalités liées à la commune
Sources
Une grande partie des informations issue de cet article provient de l'ouvrage "Le Val de Villé, un pays des hommes, une histoire, rédigé avec le soutien de la Société d'histoire du Val de Villé et la Communauté de Communes du canton de Villé", 1995. Les textes ont pu être modifiés depuis.
Notes et références
Bibliographie
- Le Val de Villé, un pays, des hommes, une histoire (Édité par la Société d'histoire du Val de Villé avec le concours de la Communauté de Communes du canton de Villé), Imprimerie Gyss, Obernai, 1995
- Annuaires de la Société d'histoire du Val de Villé (plusieurs annuaires), Mairie de Villé
Voir aussi
Liens externes
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