Marie Étienne François Henri Baudrand

Marie Étienne François Henri Baudrand
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Marie Étienne François Henri Baudrand
Le général Baudrand peint par Ary Scheffer en 1832 - Musée des Beaux-Arts de Besançon
Le général Baudrand peint par Ary Scheffer en 1832 - Musée des Beaux-Arts de Besançon

Naissance 21 août 1774
Besançon
Décès 7 septembre 1848 (à 74 ans ans)
Paris
Origine Drapeau de France France
Arme génie
Grade général d'empire
Années de service août 1793 -
Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur
Autres fonctions Pair de France (1832)

Marie Étienne François Henri Baudrand, général d'empire napoléonien français et Pairs de France (21 août 1774 à Besançon- 7 septembre 1848 à Paris).

Sommaire

Biographie

Début de carrière

Fils d'un avocat au parlement de Besançon, il était destiné à la carrière du barreau : il préféra celle des armes, et entra comme soldat dans le 12e bataillon du Doubs, et servit à l'armée du Haut-Rhin depuis le mois d'août 1793 jusqu'au 22 ventôse an II.

Admis alors à l'école de Metz en qualité d'élève sous-lieutenant de génie, il obtint le grade de lieutenant à sa sortie de l'école, le 1er germinal an III et fut employé en sous ordre à Valenciennes. Nommé capitaine le 1er thermidor suivant, il devint chef du service du génie dans la place de Condé le 1er nivôse an IV ; désigne pour faire partie de l'armée britannique le 1er pluviôse an VI, et attaché peu après à l'état-major de celle de Mayence, où il exerça les mêmes fonctions.

Opérations militaires

Employé à l'état-major général de l'armée de Naples, le 1er vendémiaire an VII, il prit part aux différents combats livrés à cette époque et par cette armée. Du 26 floréal au 15 thermidor, il resta dans Gaëte et se trouva à toutes les sorties faites par la garnison. Transporté en France après capitulation de la place, il servit à Toulon pendant l'hiver de l'an VII, et passa à l'armée d'Italie le 16 ventôse de cette année.

Blessé de deux coups de feu le 3 prairial à la défense de la tête du pont du Var[1], il marcha avec le corps du général Suchet lors de l'occupation de Gênes, se trouva au blocus de Savone du 1er thermidor an XIII au 26 frimaire an XIV, et fut chargé de la construction des retranchements jusqu'à Lecco et de la tête de pont et du camp retranché de Brivio. Il assista au siège de Peschiera, et eut en chef le service de cette place, après sa reddition, le 1er frimaire an X.

Chargé en vendémiaire an XI d'une reconnaissance militaire de la place de Plaisance et des têtes de pont du , il s'acquitta avec succès de cette mission, et au mois de nivôse suivant il passa à la direction de Besançon. Nommé chef du génie à Schelestadt le 20 floréal, il y reçut la décoration de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII.

Pendant le premier Empire

Désigné pour faire partie de la Grande Armée, et employé à l'état-major du prince Murat, commandant en chef la réserve de cavalerie, il fit en cette qualité la campagne de l'an XIV, et prit part aux combats de Wertingen et de Langenesa. Le 17 janvier 1806, il retourna à l'armée de Naples. Au siège de Gaëte, depuis le 15 avril jusqu'au 18 juillet, jour de la reddition de cette place ; on lui confia plusieurs opérations importantes.

Nommé chef de bataillon le 5 septembre suivant, il reçut le 15 juillet 1807 des lettres de service pour le corps d'armée destinée à l'occupation des îles Ioniennes. Embarqué à Tarente quelques jours après en qualité de commandant du génie de ce corps, il remplit les fonctions de directeur des fortifications à Corfou depuis le 15 octobre 1808 jusqu'au mois de juin 1813.

Il fut chargé en cette qualité de reconnaître, créer, entretenir, augmenter ou restreindre les moyens de défense, spécialement à Sainte-Maure, à Paxos, à Parga, sur le continent, aux écueils de Fano, Merlère et Salmatrachi. Cet officier supérieur ne pouvait se rendre dans ces différents postes qu'en passant, à la faveur de la nuit, sous le canon de l'ennemi. Lors du siège de la citadelle de Sainte-Maure par les Britanniques, il se rendit d'après les ordres du gouverneur général des îles Ioniennes près du pacha de Janina, et de là, déguisé en Turc et sous l'escorte de quatre cavaliers de cette nation, dans la citadelle de Sainte-Maure. Il traversa à la nage, sous le feu des canonnières des assiégeants, le bras de mer qui sépare l'île de Leucade de l'ancienne Acarnanie, entra dans la place assiégée, y remplit sa mission, et retourna par le même chemin à Corfou en traversant, sans escorte, des lieux infestés de brigands.

Nommé major le 8 décembre 1810, et colonel le 31 mars 1812, il fut fait prisonnier par les Britanniques le 11 juin 1813 à son retour de Parga et de Paxos, et alors, que les hommes de l'équipage de la chaloupe qu'il montait avaient été tués ou mis hors de combat. Conduit en Sicile, puis à Malte, il fut renvoyé sur parole par le général Maitland le 8 juin 1814.

À sa rentrée en France, une ordonnance royale du 29 juillet le créa officier de la Légion d'honneur, et une autre du 5 octobre chevalier de Saint-Louis.

À son retour de l'île d'Elbe, l'Empereur, par décision du 5 avril 1815, l'attacha au 3e corps d'observation de l'armée du Nord, et lui confia ensuite les fonctions de chef de l'état-major général du génie de la même arme. Il assista à la bataille du mont Saint-Jean, suivit l'armée sur la Loire et ne s'en sépara qu'après le licenciement. Chargé le 16 décembre de la même année d'une mission relative au cantonnement des troupes britanniques, il reçut l'ordre, le 26 mars 1816, d'établir sa résidence au quartier général du duc de Wellington, où il resta jusqu'à l'époque de l'évacuation du territoire français par les armées étrangères.

Pendant la seconde Restauration

Le 5 décembre 1818, le roi de Saxe lui envoya l'ordre de chevalier de Saint-Henri, et le 18 du même mois il reçut celle de chevalier de l'ordre hanovrien des Guelfes. Il exerça ensuite les fonctions de directeur des fortifications de la place de Cambrai jusqu'au 29 avril 1821, époque de sa nomination au grade de maréchal-de-camp ; et chaque année, depuis lors, il fit partie du comité du génie, de la commission mixte des travaux publics, du jury d'examen de sortie des élèves de l'école de Metz et de la commission créée pour le perfectionnement des cours de l'École polytechnique.

En 1822, il accompagna le ministre de la marine dans l'inspection des ports de l'Océan, pour discuter sur les observations qui intéressaient ce département et celui de la guerre. Le 30 novembre suivant, le gouvernement le chargea de l'inspection des places de Cadix et de Barcelone. Employé au mois de janvier 1825 comme chef de bureau et de la division du génie au ministère de la guerre, il reçut, le 23 mai, la décoration de commandeur de la Légion d'honneur, et fut désigné, au mois de décembre, pour inspecter le service du génie à Cayenne, à la Martinique et à la Guadeloupe.

Embarqué pour la Guyane française, dans les premiers mois de 1826, il fut nommé commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le 29 octobre de cette même année. Il revint en France, au mois de juin 1827.

Nommé aide de camp du duc de Chartres, le 24 août 1828, il accompagna ce jeune prince dans un voyage qu'il fit, en 1829, en Angleterre, en Écosse et en Irlande.

Pendant la monarchie de Juillet

Lors de la révolution de 1830, le général Baudrand était à Joigny, où le 1er régiment de hussards, dont le prince était colonel, tenait alors garnison. Il marcha avec lui sur Paris et y arriva le 4 août. La vision de la populace parisienne revenant de Rambouillet avec les carrosses royaux le 4 août le bouleversa : il y vit avec épouvante « le triomphe de la populace »[2] et, rompant avec ses idées libérales, il devint dès lors un farouche opposant de toute intervention du peuple dans la vie politique.

Le 19 du même mois il quittait Paris pour aller notifier à Georges IV du Royaume-Uni l'avènement de Louis-Philippe Ier. Il était de retour le 30 août.

Grand officier de la Légion d'honneur, le 18 octobre, lieutenant général en décembre de la même année, il prit part, en septembre 1831, à l'expédition de Belgique, où il accompagna le prince royal, et partit de nouveau pour Londres, au mois d'octobre suivant, chargé d'une mission particulière. Lors du mouvement insurrectionnel qui éclata à Lyon, au mois de novembre de la même année, le général Baudrand se rendit dans cette ville avec le prince royal et le suivit également dans le Midi de la France, en mai et juin 1832.

Pair de France

Le roi l'éleva à la pairie, le 11 octobre 1832. Il assista comme aide de camp du duc d'Orléans au siège et à la prise d'Anvers, reçut la décoration de "Commandeur de l'Ordre de Léopold de Belgique", au mois de décembre de la même année et accompagna le prince dans un voyage qu'il fit à Londres, en 1833.

Nommé grand-croix de la Légion d'honneur, le 30 mai 1837, il a été admis à la 2e section (réserve) du cadre de l'état-major, conformément aux dispositions de la loi du 4 août 1839. Il fut nommé en 1837 gouverneur du comte de Paris.

On a donné à M. le général Baudrand le titre de chevalier dans l'Annuaire militaire, et celui de comte dans l'Almanach royal et dans tous les actes relatifs à la Chambre des pairs ; d'un autre côté, quelques personnes affirment qu'il a obtenu du roi Charles X des lettres patentes de baron ; il y a erreur ou courtoisie de toutes parts ; M. le général Baudrand n'a jamais été chevalier, baron, ni comte.

Après sa disparition en 1848, sa veuve, née Sophie Marin, devait épouser en secondes noces le peintre Ary Scheffer qui avait brossé le portrait de son mari dès 1832 (Musée de Besançon) - avant le sien, vers 1850 (Musée de la Vie romantique).

Références

Sources

  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Marie Étienne François Henri Baudrand » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878  (Wikisource)
  • « Marie Étienne François Henri Baudrand », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]

Notes

  1. Le Ministre de la guerre adressa à M. Baudrand, le 9 germinal an IX une lettre de félicitation à l'occasion de sa brillante conduite à la défense du port du Var
  2. cité par Guy Antonetti, Louis-Philippe, Paris, Librairie Arthème Fayard, 2002, p. 617

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