- Mariano Rajoy Brey
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Mariano Rajoy
Mariano Rajoy Brey (né le 27 mars 1955 à Saint-Jacques-de-Compostelle) est un homme politique espagnol, qui préside le Parti populaire (PP) depuis 2004. Il est également chef de l'opposition depuis cette date.
Personnel
Il est fils et petit-fils de juristes, son grand-père ayant participé à la rédaction du statut d'autonomie de la Galice en 1932, soit avant la guerre civile, et son père ayant présidé le tribunal provincial à Pontevedra, ville où il a grandi.
Titulaire d'une licence en droit de l'Université de Saint-Jacques-de-Compostelle depuis 1978, il réussit les concours de juge du livre foncier (Registrador de la Propriedad) l'année suivante. Il est alors le plus jeune à exercer cette profession en Espagne.
Alors qu'il fête son succès, il est gravement blessé lors d'un accident de la circulation à Palas de Rei, dans la province de Lugo, en Galice. Il conserve de cet accident de multiples cicatrices au visage. Le port de la barbe lui permet de dissimuler ces cicatrices. Il travaille tout d'abord à Padrón, puis à Villafranca del Bierzo et enfin à Santa Pola.
Le 1er décembre 2005, il est victime, avec Esperanza Aguirre, présidente de la Communauté de Madrid d'un impressionnant accident d'hélicoptère, filmé par de nombreux médias mais dont ils sortiront avec de simples contusions[1],[2].
Marié, il est père de deux enfants.
Politique
Au début des années 1980, il adhère à l'Alliance populaire (AP), le parti de centre-droit fondé par l'ancien ministre franquiste Manuel Fraga, puis est élu député au Parlement de Galice lors des premières élections régionales, le 20 octobre 1981.
Nommé l'année suivante directeur général des Relations institutionnelles de la Xunta de Galicia, il est élu conseiller municipal de Pontevedra aux élections municipales du 8 mai 1983. Le 11 juin 1986, il devient le nouveau président de la Députation provinciale de Pontevedra.
A peine onze jours plus tard, Mariano Rajoy est élu représentant de la province de Pontevedra au Congrès des députés. Il démissionne dès novembre pour devenir vice-président de la Xunta de Galicia jusqu'à la fin du mois de septembre 1987.
En mai 1988, il est élu secrétaire général de l'AP en Galice lors d'un congrès régional extraordinaire du parti.
L'année suivante, au mois de janvier, l'Alliance populaire est totalement rénovée sous le nom de Parti populaire (PP) et Rajoy est nommé membre du comité exécutif national, puis est réélu au Congrès des députés pour la province de Pontevedra en octobre.
Suite à ce scrutin, il devient membre de la Députation permanente du Congrès, ainsi que président de la commission parlementaire de contrôle de la Radio-télévision espagnole (RTVE) pendant quelques mois en 1990.
En avril de cette même année, l'ancien président de Castille-et-León et candidat à la présidence du gouvernement lors des élections de 1989, José María Aznar, est élu président du PP. Confirmé au sein de l'exécutif national, Mariano Rajoy est nomme vice-secrétaire général du parti.
Il est réélu député de Pontevedra lors du scrutin du 6 juin 1993.
Le 3 mars 1996, le Parti populaire gagne les législatives anticipées, et Mariano Rajoy, qui avait été réélu député, est nommé ministre des Administrations publiques le 6 mai suivant dans le premier gouvernement Aznar.
Son mandat est marqué par l'adoption, en avril 1997, de la loi relative à l'organisation et au fonctionnement de l'administration générale de l'État (LOFAGE), qui régule l'organisation et les missions de l'administration centrale.
Il change de portefeuille le 20 janvier 1999 et remplace Esperanza Aguirre, fortement critiquée, au ministère de l'Éducation et de la Culture[3].
Juste après cette nomination, il est réélu vice-secrétaire général du PP lors de son XIIIe congrès national[4].
En 2000, il dirige la campagne électorale des conservateurs pour les élections du 12 mars, que ces derniers remportent à la majorité absolue face aux socialistes. Mariano Rajoy est ensuite nommé, le 28 avril, premier vice-président du gouvernement et ministre de la Présidence.
Moins d'un an plus tard, le 28 février 2001, il remplace Jaime Mayor Oreja, candidat à la présidence du gouvernement du Pays basque, comme ministre de l'Intérieur. A ce poste, il impulse notamment la loi sur les associations, approuve le décret d'application de la loi sur les étrangers et présente l'avant projet de loi de prévention de l'alcoolisme.
Lors du vaste remaniement ministériel du 10 juillet 2002, il se convertit en homme fort du gouvernement puisqu'il redevient ministre de la Présidence, conserve sa vice-présidence et est nommé porte-parole du gouvernement. Dans ses nouvelles fonctions, il a dû affronter deux moments très difficiles du second mandat d'Aznar : la catastrophe du pétrolier Prestige au large de la Galice, et la participation de l'Espagne à la guerre d'Irak voulue par George W. Bush.
Pressenti, avec Rodrigo Rato et Jaime Mayor Oreja[5], pour succéder à José María Aznar à la direction du Parti populaire et comme candidat à la présidence du gouvernement aux législatives de 2004, il est choisi par ce dernier le 2 septembre 2003[6] et quitte le gouvernement deux jours plus tard[7].
Le PP est en tête des sondages à une semaine du scrutin[8], mais les attentats du 11 mars et leur gestion très controversée par le gouvernement, qui accuse l'ETA en lieu et place des islamistes, donnent finalement la victoire au Parti socialiste ouvrier espagnol de José Luis Rodríguez Zapatero. Mariano Rajoy devient alors chef de l'opposition.
Élu président du Parti populaire lors de son XVe congrès national[9], il s'entoure principalement des tenants de la "ligne dure" au sein du parti, comme l'ancien ministre de l'Intérieur Ángel Acebes, nommé secrétaire général[10], ou Eduardo Zaplana, ex-ministre du Travail et des Affaires sociales et nouveau porte-parole du groupe parlementaire.
Au cours de la législature, il mène une opposition très dure au gouvernement Zapatero, que ce soit sur la réforme du statut d'autonomie de la Catalogne, la régularisation de 700 000 sans-papiers, le refroidissement des relations avec les États-Unis, l'adoption du mariage homosexuel ou les négociations avec l'ETA, suite à sa déclaration de trêve permanente en 2006.
Le 19 avril 2007, il reconnaît en direct, dans l'émission J'ai une question pour vous, que la communauté internationale s'était trompée en admettant la présence d'armes de destruction massive en Irak[11].
En octobre de cette même année, il est pris au cœur d'une polémique suite à une conversation avec son cousin au cours de laquelle il minimisait les effets à long terme du réchauffement climatique[12]. Il rectifie ces déclarations peu de temps après[13].
De nouveau candidat lors des élections du 9 mars 2008, il perd une seconde fois face au PSOE de Zapatero. Il décide toutefois de conserver la présidence du parti, à laquelle il est réélu en juin[14]. Il remplace alors Acebes par María Dolores de Cospedal, et Zaplana par Soraya Sáenz de Santamaría, afin de donner une image plus centriste et moderne au PP. Cette réélection ne se fait toutefois pas sans heurts ni critiques, notamment d'Esperanza Aguirre[15].
Au mois d'août 2009, Mariano Rajoy apporte son soutien[16] aux déclarations de Cospedal, selon lesquelles le gouvernement espagnol espionnerait les principaux dirigeants conservateurs[17].
Notes et références
- ↑ (es) Mariano Rajoy et Esperanza Aguirre sortent indemnes d'un crash d'hélicoptère, site de Telecinco
- ↑ (es) Rajoy et Aguirre hors de danger après le crash de leur hélicoptère des BESCAM, site d'El País
- ↑ (es) Un galicien pragmatique à la tête de l'Éducation, site d'El País
- ↑ (es) Le congrès du PP va élire la liste de 30 noms dictée par Aznar, site d'El País
- ↑ (es) Aznar a communiqué vendredi soir à Rajoy qu'il serait son successeur, site d'El País
- ↑ (es) Aznar cède à Rajoy tout son pouvoir au sein du PP, site d'El País
- ↑ (es) Aznar compense par un réajustement de Rato et Arenas, site d'El País
- ↑ (es) Le PP maintient une avance de 5 points sur le PSOE à mi-campagne, site d'El País
- ↑ (es) Rajoy renouvelle fortement l'exécutif du PP, site d'El País
- ↑ (es) Le leader du PP se "répartit" le comité de direction avec Acebes, site d'El País
- ↑ (es) Mariano Rajoy reconnaît que l'Irak a été une erreur "de toute la communauté internationale", site de 20 minutos
- ↑ (es) Rajoy sous une pluie de critiques après avoir minimisé le danger du réchauffement climatique, site d'El País
- ↑ (es) "On parle beaucoup et parfois on peut se tromper", site d'El Mundo
- ↑ (es) Rajoy réélu président du PP sans le soutien de 21% des délégués, site d'El Mundo
- ↑ (es) Le chaudron conservateur, site d'El Mundo
- ↑ (es) Fracture totale entre le gouvernement et le PP, site d'El País
- ↑ (es) Cospedal affirme que le gouvernement a ordonné d'espionner les dirigeants du PP, site d'El País
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