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Maria de Brignole-Sale
Pour les articles homonymes, voir Brignole.Maria de Brignole-Sale, duchesse de Galliera (1837) et princesse de Lucedio (1828), est née à Gênes (Italie) en 1812 et morte à Paris le 9 décembre 1888.
Sommaire
Biographie
Issue d'une des plus importantes familles patriciennes gênoises qui donna à la République de Gênes, de nombreux doges, ambassadeurs, hommes de guerre, religieux et écrivain et qui comptait parmi la famille la plus prestigieuse de Gênes (cf. La famille Brignole).
Maria de Brignole-Sale est la fille du marquis Antoine Brignole Sale, "Il grande Brignole Sale", ambassadeur du roi de Sardaigne à Paris sous la Restauration et pendant le règne de Louis-Philippe Ier.
Famille et descendance
En 1828, elle épouse le marquis Raffaele de Ferrari (1808-1876), prince de Lucedio et duc de Galliera (à partir de 1837). Le couple a trois enfants :
- Philippe (1850-1917), excentrique collectionneur de timbres-poste, qui refuse à la mort de son père d'hériter de sa fortune et de son titre de duc.
Le duc et la duchesse de Galliera possèdent, entre autres, une somptueuse villa à l'extrémité ouest de l'agglomération de Gênes, à Voltri.
La duchesse de Galliera
En 1852, le duc de Galliera achète au duc de Montpensier l'ancien hôtel de Matignon, 57,rue de Varenne édifice du XVIIIe siècle, doté du plus grand jardin de la capitale, où la duchesse installe de magnifiques collections d'art, notamment de superbes Van Dyck, et y tient un salon réputé, recevant régulièrement Thiers, Guizot, Pasquier, le duc de Broglie, Mérimée ou Sainte-Beuve. Elle trouve toutefois le logement exigu, affirmant : « On est bien ici, à condition de ne pas avoir d'enfants. »[1]
Devenue veuve en 1876, la duchesse de Galliera déploie une intense activité philanthropique.
Elle fonde un établissement charitable à Meudon, le "village éducatif Saint-Philippe", inauguré en 1888, pour les orphelins et les personnes âgées. L'orphelinat Saint-Philippe, qu'elle voulait comme un palais et qu'elle dotera de gros moyens financiers, a aujourd'hui rejoint la Fondation des Orphelins Apprentis d'Auteuil et il est une école d’horticulture.
De 1878 à 1888, elle fait construire par Paul-René-Léon Ginain l'Hospice Ferrari à Clamart, établissement de retraite pour gens de maison.
En 1879, elle donne un million de francs à l'École libre des sciences politiques d'Émile Boutmy, futur Institut d'Études Politiques de Paris - dit "Sciences-Po" - afin de lui permettre d'acheter un hôtel particulier au 27 rue Saint-Guillaume.
Elle fonde également l’École Civique Industrielle.
De 1878 à 1888, elle fait par ailleurs construire, toujours par l'architecte Paul-René-Léon Ginain, un palais de style Renaissance italienne destiné à abriter sa collection qu'elle souhaite alors léguer à l'État français; il est situé sur un terrain compris entre l'avenue du Président-Wilson et les rues Pierre-Charron, Brignole et Galliera, ces deux dernières voies ayant été ouvertes au moment de sa construction. CE palais ne recevra pas sa collection qu'elle lèguera à sa ville natale de Gênes et il sera offert à la ville de Paris qui en fera l'actuel musée Galliera, musée de la mode.
Fin de vie
En 1877, la duchesse, qui avait toujours été intime des Orléans, propose au comte de Paris de résider au rez-de-chaussée de l'ancien hôtel de Matignon.
Une fête somptueuse y est donnée le 14 mai 1886 pour les fiançailles d'Amélie d'Orléans avec l'infant Charles de Portugal. Malheureusement, l'éclat de cette réception - la file des voitures des nombreux invités qui emplit la longue rue aurait empêché celle de Georges Clemenceau (1846-1929) de passer est, selon la « petite histoire »[2], pour le gouvernement, le prétexte du vote de la seconde loi d'exil, qui est adoptée le 11 juin 1886, et contraint les membres des familles ayant régné sur la France, dont les Orléans, à quitter la France jusqu'en 1950.
Outrée par cette brimade, la duchesse de Galliera renonce alors à léguer ses collections à la France et se borne à faire don du bâtiment prévu pour les accueillir à la Ville de Paris: le "Palais Galliera", qui abrite aujourd'hui le Musée de la Mode et du Costume[3]. Elle cède son hôtel de la rue de Varenne à l'Autriche-Hongrie, qui y installe son ambassade, avant que le gouvernement français n'en fasse la résidence officielle du Premier Ministre.
La duchesse fait par ailleurs don de la totalité de ses collections et plusieurs de ses autres palais, comme le Palazzo Bianco et le Palazzo Rosso, à la Ville de Gênes où elle termine son existence dans sa villa de Voltri, dont elle avait fait réaménager le parc "à l'anglaise".Elle transmet le titre de duc de Galliera (son fils l'ayant refusé) au prince Antoine d'Orléans, duc de Montpensier et dernier fils du roi des Français Louis-Philippe. Le titre est toujours porté par les Orléans d'Espagne.
Son portrait a notamment été réalisé par Matteo Picasso (1794 Recco-1879 Gênes)Elle appartient à la famille Brignole.
Liens externes
Références et notes
- ↑ ce trait d'humour doit être souligné : il est intéressant de noter que l'Hotel Matignon est une des plus grandes surface foncière de Paris, en excluant les institutions religieuses, les biens (à l'époque) de l'Etat ou de la Ville de Paris, et les organismes de Santé publique et des Armées. L'Hotel de Matignon possède aujourd'hui encore un des plus grands parcs - parmi ceux non "ouvert au public" - de Paris.
- ↑ Cet argument n'est jamais apparu dans les comptes-rendus, de l'époque, dans les journaux à grande diffusion ou les archives publiques de l'Assemblée Nationale. Cette anecdote est peut-être un déclencheur (?). Mais les tensions politiques entre royalistes, loyalistes, bonapartistes et républicains sont plus probablement un des leviers de cette Loi adoptée à une majorité très significative. Cette Loi clos le cycle fondateur et marque, parmi d'autres, l'affirmation de la IIIe République comme gouvernement légitime de la France.
- ↑ ce batiment mérite un article fouillé, son usage initial, sa conception architecturale, ses méandres juridiques et le dédain de la République et de le Ville de Paris (et ses closes testimoniales excessives) ont longtemps limité son usage.
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