- Brignole Sale Gian Francesco II
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Gian Francesco II Brignole Sale
Pour les articles homonymes, voir Brignole.Gian Francesco II Brignole Sale[1] (francisé en Jean François II Brignole Sale) (né en 1695 - mort en 1760) était un homme politique italien du XVIIIe siècle, qui fut doge de Gênes du 3 mars 1746 au 3 mars 1748.
Sommaire
Biographie
D'une grande famille de Gênes, la famille Brignole. Fils d’Anton II Giulio Brignole Sale et d'Isabella Brignole, il épousa Battina Raggi en 1731.
- Sixième marquis de Groppoli,
- Capitaine des galères génoises (1728),
- Père de la commune de Gènes,
- Membre de la junte extraordinaire pour la répression du soulèvement corse (1730).
Il fut envoyé de la République de Gênes à Paris de septembre 1737 au printemps 1739, comme l'avait fait son père, soit pendant l'éphémère règne du roi de Corse, Théodore de Neuhoff, installé à Cervione
Francophile convaincu, il menait grand train dans son hôtel particulier de la rue de Cléry, acquit un surtout et de la vaisselle d’argent auprès de l’orfèvre Claude II Ballin, commanda une horloge à Leroy et initia son cuisinier aux recettes françaises.A son retour, il devient doge de Gênes de 1746 à 1748. Durant les deux années que dura son mandat, il fit non seulement preuve de nombreuses qualités qui en firent un des plus fameux ambassadeurs, mais il mit en pratique la tradition commerciale de son pays et démontra la qualité de son commerce.
Doge pendant la guerre de succession d'Autriche et prise de Gênes
En 1745, il obtint le commandement des 10 000 hommes que Gênes fournit dans la guerre de succession d'Autriche au côté de la France, de l'Espagne et des leurs alliés. Dès la première campagne, Brignole s'empara des places fortes de Serravalle, Tortoue, Valence, Alexandrie, Casale en Piémont, de Parme et Plaisance occupées par les Autrichiens.
Ces exploits lui firent mériter d'être élu doge le 4 Mars 1746. Mais devant les revers français et espagnols, les Autrichiens du général Antoniotto de Botta-Adorno se présentèrent le 10 Août devant Gênes.
Le doge Brignole fut obligé de capituler.
Lorsqu'il s'agenouillat devant le général autrichien demandant pité pour sa ville, Botta-Adorno répondit : "Aux Gênois, je ne laisserai que les yeux pour pleurer".
Au bout de trois mois, l'insurrection populaire menée par un enfant, Ballila et aux cris de "vive Marie", chassa les autrichiens de la ville et Brignole réeussit à profiter de l'enthousiasme populaire et leva une armée de 22 000 hommes. Se mettant à leur tête, il se joignit aux forces du duc de Richelieu et participa à l'expulsion des Autrichiens du territoire gênois.
A la paix d'Aix-la-Chapelle, la République dut céder le duché de Finale, pomme de discorde, au Piémont.
Fin de vie
Brignole fut nommé sénateur à vie (1748) et surintendant des places fortes (1749). Il mourut le 14 Février 1760, regretté pour sa munificence envers les établissements publics et notamment la maison appelée le [[refuge des filles de Brignole]], hospice fondé par ses ancêtres.
A partir de 1749, il administre directement le marquisat de Groppoli.
Directeur des monuments publics, il avait rétabli l'ancien aqueduc qui sur près de quinze milles fournissait de l'eau à toutes les maisons de Gênes.
Son fils Giulino (1736-1743) étant mort jeune, son frère Giuseppe Brignole-Sale hérite de ses biens et titre à sa mort.
La question de l'héritage du Palazzo Rosso fit scandale[2]. En effet Rodolfo Giulio, son plus jeune frère souhaitait en hériter. L'affaire faillit s'achever dans le sang, par un duel. Mais sous les instances des familiers de la famille et des oligarques génois, une entente fut conclue. Giuseppe héritait du palazzo Rosso mais celui-ci n'ayant qu'une fille, Maria Caterina Brignole Sale, alors princesse de Monaco, Rodolpho obtenait d'hériter du Palais à la mort de son frère au préjudice de sa nièce.
Il appartient à la famille Brignole.
Iconographie
- Jacopo Boni l'a représenté en 1746 en grande tenue de doge dans un tableau qui se veut reproduire le célèbre tableau de Louis XIV par Hyacinthe Rigaud.
- Son portrait a été peint par Hyacinthe Rigaud en 1739[3] et est conservé au Palazzo Rosso de Gênes[4]. Anciennement attribué à Gaspard Rigaud, ce tableau (avec son pendant féminin) est considéré par Michel et Cochin comme l’un des « deux portraits de Rigaud, dans ses derniers temps, secs et de couleur rouge ; mais dessinés avec justesse, et d’une exécution très finie »[5].
Les archives historiques de la commune de Gênes conservent un reçu de Rigaud qui attestent du règlement à l'artiste de 1200 livres, soit le prix de l'effigie et de l'épouse du doge[6] :
« J’ay reçu de Monsieur Verzure la somme de douze
cent livres qu’il m’a payé pour le compte de S. E.
M. le marquis Brignole avec lequel il s’en entendra.
A Paris, le 16 avril 1738. »Un autre reçu du sculpteur Charles-Louis Maurizan atteste également de la confection des bordures (cadres) pour un montant de 720 livres :
« J’ay receu de Monsaigneur le
marqui de Brignolet envoiez de Jaine
par les mains de Monsieur Brun[7] la somme
de sept cent vingt livres pour deux
cadre de tableaux que j’ay livrés à son
exselance, dont je quite mondisaigneur
de tout chauze. A Paris le 19 janvier mille
sept cent trante neuf. Maurisan »[8] »Les caisses furent envoyées via Marseille comme le montre un Etat des équipages envoyés à Marseille[9].
Bibliographie
- V. Vitale, « Diplomatici e consoli della Repubblica di Genova », dans Atti della Società Ligure di Storia Patria, 1934, LXIII, p. 150
- Dizionarico biografico degli italiani, Rome, 1972, tome 14, p. 282-283
- Michel, 1991, p. 434
- Laura Tagliaferro, La magnificenza privata, Genova, 1995
- Alvar Gonzalez-Palacios, Il mobile in Liguria, Gênes, 1996, p. 170-171.
- Piero Boccardo, « Gregorio De Ferrari, Giovanni Palmieri, Bartolomeo Steccone and the furnishings of the Palazzo Rosso, Genoa », dans The Burlington Magazine, juin 1996, n°1119, vol. CXXXVIII1996, p. 364.
- Laura Tagliaferro, « Un altro ritratto e l’autoritratto di Lorenzo De Ferrari e le loro traduzioni a stampa » dans Bulletino dei Musei Civici Genovesi, sept.-dec. 2000, n°66, p. 25-34.
- Piero Boccardo, El Siglo de los Genoveses e una lunga storia di arte e splendori nel palazzo dei Dogi, Milan, 1999, p. 100-101.
- Daniele Sanguinetti, « Il Ritratto di Anton Giulio II Brignole Sale di Hyacinthe Rigaud : un ritrovamento inaspettato », dans Prospettiva, Rivista di Storia dell’arte antica e moderna, n°105, janvier 2002, p. 43-44, repr. p. 44, fig. 32.
- Ariane James-Sarazin, « Genova e il ritratto francese (1690-1740) », dans Genova e la Francia. Opere, artisti, committenti, collectionisti, Milano, Silvana Editoriale, 2003, p. 204-219.
Notes et références
- ↑ http://www.heraldique-europeenne.org/Regions/Italie/Doges_Genes_14.htm
- ↑ article de La Repubblica concernat un pièce jouée au Palazzo Rosso ayant pour trame cette histoire d'héritage
- ↑ J. Roman, Le livre de raison du peintre Hyacinthe Rigaud, Paris, 1919, p. 217
- ↑ Huile sur toile. H. 101,5 ; L. 80,2. Gênes, Galleria di Palazzo Rosso. Inv. PR 10.
- ↑ Charles Michel, Le voyage d’Italie de Charles-Nicolas Cochin (1758), édité en fac-similé avec une introduction et des notes, Rome, Ecole française de Rome, 1991, p. 434.
- ↑ Fonds Brignole-Sale, série Conti, XLI, 1738-1739, n°575
- ↑ Maître d’hôtel du doge à Paris
- ↑ Gênes, archives communales, série Conti, XLI, n°470/2
- ↑ « [...] une quaisse de deux toiles de tableaux », n°75, archives de Gênes, XLI, n°660
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