Maria Caterina Brignole Sale

Maria Caterina Brignole Sale (francisé en Marie-Catherine de Brignole Sale) (née le 7 octobre 1737 à Gênes et morte le 18 mars 1813 à Wimbledon^[1]) était une noble italienne du XVIII^e et du début du XIX^e siècle, appartenant à la célèbre famille génoise Brignole, qui fut, par ses mariages, princesse de Monaco (1757), puis princesse de Condé (1798).

Sommaire 1 Biographie 1.1 Un mariage prestigieux mais malheureux 1.2 Maria Caterina, Princesse de Monaco 1.3 Maria Caterina, Princesse de Condé 2 Notes et références

Biographie

Maria Caterina Brignole Sale est l'unique fille de Giuseppe Brignole Sale, marquis de Groppoli et de Brignole Sale, et de Anna Balbi. Deux de ses oncles furent doges de Gênes et sa famille comptait alors parmi les plus riches et illustres d'Italie.

Un mariage prestigieux mais malheureux

Giuseppe Brignole Sale ayant été ambassadeur de la République de Gênes à la cour de Versailles, Maria Caterina et sa mère passent de longs moments à Paris où elles enchantent toute la haute société par leur grande beauté et leur esprit distingué.

Jeune, Maria Caterina fréquente assiduement les salons parisiens comme ceux de Madame Geoffrin ou de Madame du Deffand. Parlant et écrivant le français à la perfection, femmes d'une immense beauté, sa mère et elle jouissent d'un grand prestige à la Cour et dans les cercles philosophiques.

Maria Caterina se lie très tôt d'amitié pour le jeune duc d'Enghien, Louis Joseph de Bourbon-Condé qu'elle ne peut alors épouser car sa mère avait résolu de la marier à son ancien amant, Honoré III de Monaco, de vingt années son aîné.

Ce prince, volage, antipathique et même effrayant selon certains de ses familiers, avait refusé plusieurs propositions très prestigieuses de la Cour de Versailles, dont la main de la fille du très influent duc de Bouillon. Il fut subjugué par la grande beauté de Maria Caterina. Personnage influent et expert dans les choses de l'amour, il n'eut guère de mal à la séduire.

Le mariage ne se fit pas aisément. Ainsi il fallut convaincre la marquis Giuseppe Brignole Sale, le père de Maria Caterina. Celui-ci était fermement opposé à ce projet car il connaissait la mauvaise réputation du prince et il ne souhaitait pas qu'Honoré récupère son immense fortune. Face aux assauts de son épouse, il s'enferma durant plusieurs semaines dans ses appartements et refusa de voir tant sa femme que sa fille.

Durant deux années, la marquise de Brignole Sale mit toutes ses relations et son éloquence en œuvre afin de convaincre son époux à la résolution de cette union.

La marquise de Pompadour elle-même s'entremit de bon cœur et le roi Louis XV en personne, annonça qu'il était extrémement favorable à cette union !

La scène de ménage devint une affaire d'État lorsque le Sénat de Gênes, à l'instigation du marquis de Brignole Sale envisagea d'interdire purement et simplemet ce mariage sous prétexte que l'immense patrimoine de la famille ne devait pas sortir de l'État ! Cette proposition fut rejetée grâce à la marquise de Brignole qui déployait tout son zèle pour que ce mariage se fit.

Maria Caterina, Princesse de Monaco

Enfin Giuseppe Brignole Sale se laissa convaincre et Maria Caterina put épouser le 5 juillet 1757 l'ancien amant de sa mère, le prince Honoré III de Monaco (1720-1795), à qui elle apportait une dot colossale. En épousant le souverain d'une principauté indépendante, Maria Caterina se hissait au sommet des honneurs et du prestige.

Seulement, le couple se sépara en 1770 après avoir eu deux fils :

• Honoré IV de Monaco (1758-1819) ;
• Joseph de Monaco (1767-1816).

Un jour de 1770, la princesse sortit dans la matinée comme à son habitude mais le soir, elle ne rentra pas. Le prince apprit alors qu'elle était entrée dans un couvent. Honoré III en appela à la médiation du parlement de Paris. L'instruction prit fin quand Louis XV, sur les conseil du chancelier Maupéou, abolit les parlements. Quand Louis XVI les rétablit en 1774, la princesse vivait déjà avec le prince de Condé, Louis Joseph de Bourbon-Condé et Honoré ne se souciait plus que de ses nombreuses maîtresses.

Après sa séparation, Maria Caterina écrira qu'Honoré, par ce mariage satisfaisait ses trois principaux vices : « l'avarice », en récupérant une dot fabuleuse, « la galanterie », en épousant l'une des plus jolies personnes de son temps et « la jalousie », car en épousant une génoise, sa voisine, il tenait son épouse à sa merci alors qu'une française aurait pu trouver des appuis à Versailles.

Maria Caterina, Princesse de Condé

Maria Caterina Brignole Sale se remaria enfin le 24 octobre 1798 avec Louis Joseph de Bourbon-Condé (1736-1818), prince de Condé, chef des émigrés et de l'Armée de Condé. Ils s'aimaient tendrement et vivaient déjà ensemble depuis de très nombreuses années alors que Maria Caterina était toujours l'épouse du prince de Monaco.

Contrairement à la précédente, cette union fut un mariage d'amour.

Elle mourut le 18 mars 1813 à Wimbledon.

Elle appartient à la famille Brignole (branche Brignole Sale).

Notes et références

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