Marchés boursiers

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Bourse des valeurs

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La bourse des valeurs, aussi appelée marché financier, est une bourse où s'échangent les valeurs mobilières, essentiellement des actions boursières et des obligations.

Sommaire

Valeurs inscrites sur ces bourses

Le marché financier est composé de deux compartiments essentiels : le marché primaire (on pourrait dire marché du neuf) où les nouvelles valeurs mobilières sont proposées à la souscription, lors de la création de l'entreprise ou au cours de sa vie, grâce à une opération dite d'introduction en bourse (IPO en anglais) et le marché secondaire, autrement dit portant sur des titres déjà émis (on pourrait dire marché de l'occasion). La bourse des valeurs mobilières est un sous-compartiment du marché secondaire, très réglementé par rapport au marché de gré à gré. En effet, ce dernier est organisé par l'ensemble des sociétés de bourse (appelées également les intermédiaires en opérations de bourse) qui organisent, chacune pour sa part, des transactions sur les ordres d'achat et de vente qu'elle reçoit. Une entreprise – l'émetteur – peut choisir d'introduire ses titres en bourse à l'effet de bénéficier de ses avantages. Pour cela, elle doit répondre à un certain nombre de conditions qui ne sont pas exigées lors de l'émission. A partir du moment de son introduction en bourse, les transactions sur le titre d'une entreprise sont interdites sur le marché de gré à gré. La bourse des valeurs mobilières permet ainsi de fixer pour le titre un prix unique et connu par tous les opérateurs du marché financier.

La procédure d'introduction en bourse consiste donc pour une entreprise à faire le choix d'admettre ses titres (actions, obligations ou titres hybrides) à la cotation au sein de la bourse, en contrepartie de paiement d'une commission d'introduction pour la société de gestion de la bourse.

Une bourse propose plusieurs types de sociétés à la cote. Ces sociétés sont classées en compartiments en fonction de la liquidité de leurs titres: par exemple pour la bourse de Paris, le compartiment "star" est le CAC40, mais il y aussi un compartiment pour les PME-PMI, pour les sociétés informatiques, pour le marché à terme (SRD), etc.

En plus de la négociation d'actions, la bourse permet de négocier des obligations (titres de dettes d'une société), des produits dérivés (futures, options, warrants), des emprunts d'Etats (OAT, Bund, BoT, Bond) et des titres de financement de court terme pour les entreprises.

Enfin, la bourse donne l'opportunité de négocier les titres immédiatement (marché au comptant): la transaction est accompagnée de la livraison du titre et de son paiement ou à terme (marché à terme ou Service de règlement différé à Paris): la transaction donne le droit aux parties d'obtenir le titre ainsi que son paiement dans le futur.

Rôles

La bourse des valeurs joue principalement le rôle de financement de la croissance des entreprises. Elle permet à une société qui recherche des capitaux de sélectionner parmi un grand nombre d'investisseurs, de pays très variés, ceux qui sont les plus aptes à comprendre son activité, et donc enclins à partager les risques comme la rentabilité. L'entreprise qui finance en Bourse une augmentation de sa taille, par de gros investissements ou une acquisition, réalise une augmentation de capital en créant de nouvelles actions, qu'elle vend aux investisseurs.

La bourse joue par ailleurs un rôle sur le marché de l'épargne pour les investisseurs acceptant une plus grande dose de risque que pour un placement en obligations et qui espèrent en contrepartie une rentabilité un peu plus élevée. Ce surcroît de rentabilité est appelé "prime de risque". Cette prime peut représenter, selon la théorie financière, jusque à 60 % ou 70 % de la rentabilité d'une obligation.

Le rôle de la Bourse joué sur le marché de l'épargne peut s'effectuer par le biais des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), c'est-à-dire les Sicav et les fonds communs de placement (FCP), qui regroupent l'épargne de plusieurs milliers de personnes, confiée à un gérant professionnel, salarié d'une banque qui se consacre entièrement au choix des actions dans lesquels l'argent de tous les épargnants sera collectivement investi.

La Bourse est considérée comme un marché "liquide" quand les transactions sont nombreuses et fréquentes, grâce à un grand nombre d'intervenants. Cette "liquidité" est la condition nécessaire pour que les prix soient considérés comme équitables. La présence quotidienne de nombreux acheteurs donne aux vendeurs toutes les chances de pouvoir trouver cédées leurs actions sans trop de ristourne. Les acheteurs peuvent réciproquement trouver facilement des titres sans se ruiner si un grand nombre de vendeurs est régulièrement présent sur le marché. C'est le cas en général pour les ACTIONS grandes sociétés, mais pas toujours pour celles qui sont moins connues.

Certaines opérations financières telles que l'offre publique : OPA, OPE, ou OPV sont obligatoires sur le marché boursier français afin d'assurer une égalité de traitement entre tous les actionnaires.

Bourses de commerce

Il existe des institutions similaires, sous l'appellation « bourse de commerce » pour l'achat et la vente de marchandises et autres biens, sous forme de lots standardisés.

Fonctionnement

Les ordres de bourse, d'achat ou de vente, sont regroupés en amont par les banques puis transmis à des professionnels qui ont le statut d'intermédiaires financiers, appelés couramment courtiers ou brokers et qui interagissent avec la plateforme (trading floor) de la société de bourse (NYSE, Deutsche Börse,...). Aujourd'hui peu de bourses pratiquent encore la criée, tous les ordres sont exécutés grâce au système informatique développé par la bourse.

Les achats et ventes et leur paiement ont lieu traditionnellement au comptant (marché au comptant), mais certaines bourses ont fortement développé des activités de (marché à terme) et de contrats dérivés sur valeurs, devises ou marchandises.

Il existe différents types d'ordre :

  • Ordre à cours limité
  • Ordre à seuil de déclenchement
  • Ordre à la meilleure limite

Histoire

C'est en 1250 que Toulouse a vu naître la première société dont les titres pouvaient s'échanger. Ces 96 parts, dénommées « Uchaux », voyaient leur prix varier en fonction de la conjoncture économique. La "Société de moulins de Bazacle" est restée cotée jusqu'à très tardivement à la Bourse, 1946, sous le nom de "Société toulousaine d'électricité de Bazacle".

Toutefois, le concept de Bourse fait plutôt référence à un élargissement du nombre d'investisseurs susceptibles d'acheter les parts de sociétés, et suggère une publicité des informations sur ces sociétés. La première Bourse moderne de ce type aurait été créée au XIIIe siècle à Bruges[1], lorsque les représentants des comptoirs de grandes activités implantées dans la ville prirent l'habitude de se réunir devant l'hôtel de la famille Van der Buerse[2]. On y échangeait les monnaies et surtout les informations sur les cargaisons et les prix futurs des marchandises, ce qui nécessitait une évaluation de l'évolution de l'offre et de la demande de chacune d'entre elles aux quatre coins du monde connu.

L'historien Fernand Braudel cite des études[réf. souhaitée] montrant que le quartier du Rialto de Venise était encore plus proche d'une vraie bourse des valeurs, car les marchands du grand commerce mondial y échangeaient des participations dans les galères vénitiennes, divisées en carats, mais à chaque fois pour un voyage, donnant droit au partage de la marchandise. La fluidité du capital y était telle qu'un même négociant pouvait être actionnaire de carats sur un navire parti au loin, par exemple en Mer Noire, tout en étant émetteur de carats sur un autre navire qu'il conduisait sur une autre partie du globe, par exemple à Bruges, grand partenaire commercial mais aussi financier de Venise.

Quand le port de Bruges s'ensabla, la grande rivale voisine Anvers prit le relais grâce à son port sur l'Escaut, alors principale artère fluviale des Flandres et du Hainaut, les nouveaux pays de la protoindustrie du drap et à sa Bourse, où existaient déjà toutes les sophistications (vente à terme, liquidation mensuelle, etc.). Anvers était aussi la capitale des premiers imprimeurs, comme le Flamand Plantin, un demi-siècle après l'invention de la presse à imprimer par Gutemberg.

Les guerres de religion déciment Anvers. Les bourgeois protestants fuient au Nord, à Amsterdam la protestante, où une Bourse encore plus moderne voit le jour, avec comme valeur vedette la légendaire Compagnie néerlandaise des Indes orientales, dès 1602, qui réussit une énorme levée de fonds auprès des marchands de la ville, la dotant de fonds propres dix fois supérieurs à celle de sa rivale, la Compagnie anglaise des Indes orientales, fondée deux ans plus tôt.

En France, la Bourse de Lyon a vu le jour un peu plus tôt aux environs de 1540, mais essentiellement pour des effets de commerce et de l'escompte. [3]

Dans son livre Si la Bourse m'était contée, André Kostolany raconte que la première bourse de valeurs organisée d'Europe, en tant que bâtiment dédié, est née à Anvers en 1592, mais qu'il a fallu attendre, en France, 1613, pour qu'un bâtiment spécialisé soit édifié sur le lieux des échanges, au Pont-Neuf (dans les villes italiennes de Florence et Venise, les échanges avaient lieu aussi sur un pont, respectivement le Ponte Vecchio et le Rialto).

En 1572, devant le développement des "courratiers", Charles IX rédige un édit fixant les règles de la profession. En 1639, le terme "courratier" est définitivement abandonné pour le terme d'"agent de change", utilisé jusqu'à très récemment. Sur le pont au Change, alors en bois, on échange surtout les centaines de monnaies battues aux quatre coins du Royaume. Le cambiste a son banc, qui est romptu en cas de problème, donnant naissance au mot "banqueroute"[3].

En 1719, un Écossais du nom de John Law ouvrit une institution bancaire à Paris, qui fit faillite après le krach de la Compagnie sur le Mississipi, chargée de financer le développement de la Louisiane, une colonie française encore sous-développée et qui le restera avant d'être vendue en 1803 aux États-Unis, qui avaient besoin d'espace pour de nouvelles plantations permettant de faire face à l'essor de la nouvelle industrie britannique, au moment précis où l'Histoire de la culture du coton se déplace d'Asie en Amérique.

La Bourse de Paris s'est tenue successivement au Pont au Change, puis rue Quincampoix, place Vendôme, sur les lieux actuels de la Bourse de Commerce (près du Forum des Halles) et au Palais Royal. Mais il faut attendre le XIXe siècle et la République pour qu'elle obtienne un lieu bien à elle avec le palais Brongniart. L'Italie et l'Espagne font construire des bourses vers 1830, bien après les pays de l'Europe du Nord.

Les nouveaux souverains anglicans envoient sir Thomas Gresham reproduire le fonctionnement de la Bourse d'Anvers sur la place de Londres dès 1575. Le Royal Exchange sera progressivement envahi par les négociants juifs et protestants venus de Hollande au siècle suivant. Leur présence bruyante suscite des remous, ce qui les amène à se réunir dans des cafés pour fonder une bourse concurrente plus moderne, le Stock Echange.

Aux États-Unis d'Amérique, l'indépendance de 1784 est immédiatement suivie de la création de bourses à Boston, Philadelphie et New York où les courtiers se réunissent près de Wall Street vers 1790, quatre-vingt dix ans avant que l'un d'entre eux, Charles Dow, n'édite dans son journal en 1884 une liste des valeurs de référence qui devient en 1896 l'indice Dow Jones.

Formation des cours

Les cours auxquels sont réalisées les transactions sont, en première approximation (Voir fluctuation des cours de la bourse), fonction de la loi de l'offre et de la demande : si la demande est plus forte que l'offre, les prix seront élevés, et inversement.

En pratique, acheteurs et vendeurs étant capables de mimétisme, chose commune dans toute activité humaine et sociale, il arrive que l'offre ou la demande, et en conséquence la tendance des cours (marché baissier, marché haussier), connaissent des emballements exagérés (voir finance comportementale).

Principales Bourses des valeurs

La plus grande bourse des valeurs du monde est le New York Stock Exchange, appelé plus communément Wall Street. Une Bourse également très active, située aussi à New York et spécialisée dans les entreprises jeunes ayant une activité innovante, est le NASDAQ.

Les Bourses de Chicago (CBOT et CME), spécialisées dans les céréales à l'origine, sont devenues parallèlement le premier marché des taux d'intérêts au monde grâce à la cotation à terme des bons et obligations du Trésor américain. CME est aussi la 1ère bourse mondiale pour la négociation des marchandises alimentaires.

A Paris, le palais Brongniart fut un lieu d'échange « à la criée » jusqu'à la fin des années 1980, la mise en place de la « cotation électronique » permettant aux transactions d'être réalisées par liaisons informatiques. La criée subsiste jusqu'en 1999 pour les contrats à terme sur indice boursier et taux d'intérêt. En 2000 dans le cadre d'Euronext, une Bourse réunissant la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Portugal est créée. C'est la bourse qui dispose de la plateforme informatique de trading la plus moderne, ce qui lui a valu son rachat par le NYSE, devenant ainsi la 1ère Bourse mondiale, NYSE-Euronext. Précédemment à cette fusion, Euronext avait également acheté la bourse du marché des dérivés de Londres, le LIFFE.

D'autres grandes bourses de valeurs sont situées à Londres, Tōkyō, Hong Kong, Francfort, Toronto, Milan, Sydney et Moscou.

À Abidjan, pour l'Afrique de l'Ouest, existe la BRVM.

Vingt principales Bourses des valeurs
(fin octobre 2007)[4]
Région Bourse Valeur du marché
(en milliards de dollars)
Chiffre d'affaires total
(en milliards de dollars)
Afrique Johannesbourg 0,940 0,349
Amérique NASDAQ 4,39 12,4
Amérique São Paulo 1,40 0,476
Amérique Toronto 2,29 1,36
Amérique/Europe New York (Wall Street) 20,7 28,7
Asie Australie[5] 1,45 1,00
Asie Bombay 1,61 0,263
Asie Corée 1,26 1,66
Asie Hong Kong 2,97 1,70
Asia Inde 1,46 0,564
Asie Shanghai 3,02 3,56
Asie Shenzhen 0,741 1,86
Asie Tokyo 4,63 5,45
Europe Francfort 2,12 3,64
Europe Italie 1,13 1,98
Europe Londres 4,21 9,14
Europe Madrid 1,83 2,49
Europe Moscou (MICEX)[6] 0,965 0,488
Europe OMX[7] 1.38 1.60
Europe Suisse 1.33 1.58

Fiscalité

En France, la fiscalité avantage une logique d'investissement à long terme: elle est plus légère lorsque l'on accepte de garder un portefeuille au moins 5 ans et pratiquement nulle si on le garde 8 ans dans le cadre d'un PEA. Les dividendes sont soumis soit à l'impôt sur le revenu, soit au prélèvement libératoire forfaitaire(16% + 11% de prélèvement sociaux) (cf http://www.lesechos.fr/patrimoine/bourse/300205350.htm). Les plus-values sont taxés à 29 % (18 %+ 11 %) au-delà d'un seuil de cession fixé, à partir de 2008, à 25000 € par an.

Importantes, ces plus-values peuvent être requalifiées en « bénéfices non commerciaux » et imposées au barème progressif de l'impôt sur le revenu.

Notes et références

  1. D'autres berceaux de la Bourse également cités sont le Portugal, l'Italie et l'Espagne (cf. Pierre-André Julien, Entrepreneuriat régional et économie de la connaissance, Presse de l'Université du Québec, coll. « Entrepreneuriat & PME », 2005 (ISBN 2760513297) [présentation en ligne], p. 322 )
  2. cf. Joseph Antoine, Marie-Claire Capiau-Huart, H. Olivier et H. Carpentier, Titres et Bourse, vol. 1 : Valeurs mobilières, De Boeck Université, coll. « Comptabilité, Contrôle & Finance », 1997 (ISBN 2804123456) (ISSN 13730150) [présentation en ligne], p. 22 
  3. a  et b Histoire de la Bourse de Paris, de 1250 à 1900 (sur Edubourse.com)
  4. (en) World Federation of Exchanges
  5. Derniers chiffres en date (septembre 2007).
  6. Derniers chiffres en date (juin 2007).
  7. L'OMX inclut les Bourses de Copenhague, Helsinki, Island, Stockholm, Tallinn, Riga et Vilnius.

Voir aussi

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Voir « bourse des valeurs » sur le Wiktionnaire.

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