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Kasimir Malevitch
Kazimir Severinovitch Malevitch (en russe : Казимир Северинович Малевич ; ISO 9 : Kazimir Severinovič Malevič - 1878 - 1935) est un des premiers artistes abstraits du XXe siècle. Peintre, dessinateur, sculpteur et théoricien, Malevitch fut le créateur d'un courant artistique dénommé par lui : « suprématisme ».
Sommaire
Biographie
Né à Kiev (Ukraine - Empire russe) en 1878 de parents d'origine polonaise, il est décédé en 1935 à Léningrad.
Après une formation de dessinateur technique à Moscou en 1902, il développa en autodidacte son œuvre plastique qu'il déclina au cours de sa vie dans une dizaine de styles différents : Réalisme, Impressionnisme, Symbolisme, Cézannisme, Fauvisme, Néoprimitivisme, Cubofuturisme, Cubisme alogique, Suprématisme, Supranaturalisme.
En 1913 (ou 1915[1]), il peignit le célèbre Carré noir sur fond blanc qui l'accompagna tout au long de sa vie, et qui ne fut cependant exposé qu'en 1915.
Avec la Révolution de 1917, Malevitch accepta des fonctions institutionnelles comme enseignant et chercheur, et lutte pour la démocratisation.
En 1918 il peignit Carré blanc sur fond blanc qui fut le premier monochrome blanc.
En 1927, Malevitch partit en voyage en Allemagne, il y laissa 70 tableaux et un manuscrit Le Suprématisme ou le Monde sans objet, publié par le Bauhaus. Durant la guerre, une quinzaine de ses tableaux disparurent et ne furent jamais retrouvés, une partie se trouve au Stedelijk Museum d'Amsterdam et une autre au MoMA de New York.Artiste prolifique, il ne cessa de peindre tout au long de sa vie.
En 1929, il fut traité par le pouvoir soviétique de subjectivisme et de rêveur philosophique. Au cours des années 1930, les besoins du pouvoir soviétique en matière d'art ayant évolué, Kazimir Malevitch fut sans cesse attaqué par la presse, perdit ses fonctions officielles - il fut même emprisonné et torturé. Même si les autorités lui décernèrent des funérailles officielles en 1935, la condamnation de son œuvre et du courant suprématiste s'accompagna d'un oubli de plusieurs décennies.
La reconnaissance de cet artiste intervint à partir des années 1970. Depuis, les nombreuses rétrospectives à travers le monde ont consacré Kazimir Malevitch comme l'un des maîtres de l'art abstrait.
Son œuvre
De 1907 à 1935, participa à 35 expositions d'avant-garde en Russie et à l'étranger. Malevitch fut un membre actif de l'avant-garde artistique russe et cotoya Kandinsky, Chagall, Matiouchine, El Lissitzky, Rodtchenko.
Parallèlement à son œuvre plastique, Malevitch produisit des textes théoriques sur l'art. Une vingtaine d'écrits parurent entre 1915 et 1930, mais de nombreux manuscrits restent non publiés. Tous ne sont pas directement liés aux seules pratiques artistiques : ainsi par exemple, La Paresse comme vérité effective de l'homme, écrit en 1921 et publié aux éditions Allia en 1995 en langue française, texte révolutionnaire dans la mesure où le communisme lui-même y apparaît dépassable.
Son âme russe transparait dans les paysages et les scènes de la vie quotidienne avec une dominante du rouge et du vert, couleurs des icônes. Les gouaches des années 1910-1911 sont influencées par le fauvisme mais aussi par le primitivisme et le protocubisme. Dans les années 1912-1913, il produit des toiles cubistes et futuristes.
Le suprématisme
Article détaillé : suprématisme.En 1913 (ou 1915[1]), Malevitch peignit les trois éléments fondateurs du suprématisme : le Carré noir, la Croix noire et le Cercle noir.
Maniant des formes simples à caractère géométrique et unicolores disposées sur la toile ou érigées dans le réel (architectones), le suprématisme montre le caractère infini de l'espace, et la relation d'attraction et de rejet des formes.
Pour Malevitch, l'art est un processus amenant la sensation (c’est-à-dire le rapport de l'artiste au monde) à se concrétiser en œuvre grâce à un module formateur étranger au support, « l'élément additionnel », qui structure la masse picturale ou les matériaux.
Suivant son appellation, le suprématisme se pose comme modèle supérieur de la finalité artistique d'art pur, dominant et formant dans son sillage l'art appliqué.
C'est sur la conception du rapport de l'art pur à l'art appliqué que Malevitch entre en conflit avec les constructivistes.
Œuvres
- Toit rouge (1906), où on reconnaît l'influence de Monet.
- Autoportrait (1908-1910).
- Composition suprématiste (1910) - MoMA.
- La Rentrée des moissons (1911) - Stedelijk Museum, Amsterdam.
- Frotteurs de parquet (1911) - (gouache sur papier inspiré de la toile de Caillebotte).
- Sur le boulevard (1911) - (gouache sur papier).
- Le Matin à la campagne après l'orage (1912) - Musée Solomon R. Guggenheim, New York.
- Récolte de seigle (1912) - composition cubo-futuriste.
- Le faucheur (1912) - Musée National des Beaux-Arts, Nijni-Novgorod.
- La Victoire sur le soleil (1913), série de dessins pour le spectacle éponyme.
- Carré noir sur fond blanc (1913 ou 1915[1]), ce carré entouré de blanc symbolise le monde sans objet, forme fondamentale du suprématisme, une remise à zéro de la représentation du monde avant l'exploration colorée du « Rien libéré ».
- Le Fossoyeur (1913), aquarelle où apparaît le premier carré noir.
- L'Aviateur
- La Vache et le Violon
- Composition avec la Joconde - (attentat contre le célèbre tableau, il annonce le dadaïsme).
- Un Anglais à Moscou (1914)
- Autoportrait à deux dimensions (1915)
- Carré blanc sur fond blanc réédition de la toile de 1915 (1918).
- Les Architectones (1923), sont des constructions blanches constituées d'éléments collés à base cubique.
- Paysanne au visage noir (1930), en forme de cercueil.
- Deux Figures d'Hommes (entre 1928 et 1932).
- Déportées (1930-1931), coupées en deux.
- Cavalerie rouge (vers 1932)
- Maison rouge (1932), une prison aux murs aveugles pour montrer la souffrance russe.
- Pressentiment complexe ou Buste avec une chemise jaune (1932)
Bibliographie française
Écrits de l'artiste
- Ecrits, présentés par Andréi Nakov, traduits du russe par Andrée Robel, illustrations, Paris, éditions Champ Libre, 1975
- La Paresse comme vérité effective de l'homme, trad. Régis Gayraud, Allia, 1995, nombreuses rééditions.
- Ecrits sur l'art, tome 1 : De Cézanne au suprématisme, L'Age d'Homme, 1993
- Ecrits sur l'art, tome 2 : Le Miroir suprématiste, L'Âge d'Homme, 1993
- Ecrits sur l'art, tome 3 : Arts de la représentation, L'Âge d'Homme, 1993
- Ecrits sur l'art, tome 4 : La Lumière et la Couleur, textes inédits de 1918 à 1928, L'Âge d'Homme, 1993
Monographies
- Kazimir Malévitch et le Suprématisme : 1878-1935, Gilles Néret, Taschen
- Kasimir Sévérinovitch Malévitch : J'ai découvert un monde nouveau, Frédéric Valabrègue, Images en manoeuvre, 1999
- Malévitch, Jeannot Simmen et Jolja Kohlhoff (trad. Catherine Makarius), Könemann, Cologne, 2000, (ISBN 3-8290-2925-X)
- Malévitch : Aux avant-gardes de l'art moderne, Andréi Nakov, collection Découvertes Gallimard, 2003
- Shishanov V.A.Vitebsk museum of the modern art history of creation and collection. 1918-1941. - Minsk: Medisont, 2007. - 144 p.
- Kazimir Malewicz le peintre absolu, Andréi Nakov, Thalia Édition, Paris, 2007. - 4 vol., 1 596 p., 1 642 illustrations
Notes et références
- ↑ a , b et c Il y a débat, la toile n'a été exposée qu'en 1915 mais aurait été peinte en 1913, à l'époque des décors pour l'opéra La Victoire sur le soleil. Voir Comment comprendre l’œuvre Suprématiste « Carré noir sur fond blanc » et Œuvres d'art célèbres du 20e - Carré noir sur fond blanc de Malevitch
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