L’Odyssée

L’Odyssée

Odyssée

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Statue de la personnification de l’Odyssée, placée dans la Bibliothèque de Pantainos à Athènes, Musée de l'Agora antique d'Athènes

L’Odyssée (en grec ancien Ὀδυσσεία / Odusseía) est une épopée attribuée à l’aède Homère, comptant 12 109 hexamètres dactyliques, répartis en 24 chants. On pense qu’elle a été écrite après l’Iliade, vers la fin du VIIIe siècle av. J.-C. Elle est considérée comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature mondiale et un des deux poèmes fondateurs (avec l’Iliade) de la civilisation européenne.

Sommaire

Résumé du récit

L’Odyssée raconte le retour d’Ulysse, roi d’Ithaque, après la guerre de Troie dont l’Iliade ne raconte qu'une petite partie. L'Odyssée contient aussi un certain nombre d'épisodes qui complètent le récit de la guerre, par exemple la construction du cheval de Troie et la chute de la ville, qui ne sont pas évoquées dans l’Iliade. Le titre Odyssée (en grec ancien Ὀδυσσεία / Odusseía) est formé sur le nom grec d’Ulysse (Ὀδυσσεύς / Odusseús). Le sujet est résumé dans la première strophe du poème :

Ἄνδρα μοι ἔννεπε, Μοῦσα, πολύτροπον, ὃς μάλα πολλὰ
πλάγχθη, ἐπεὶ Τροΐης ἱερὸν πτολίεθρον ἔπερσε·
πολλῶν δ’ ἀνθρώπων ἴδεν ἄστεα καὶ νόον ἔγνω,
πολλὰ δ’ ὅ γ’ ἐν πόντῳ πάθεν ἄλγεα ὃν κατὰ θυμόν,
ἀρνύμενος ἥν τε ψυχὴν καὶ νόστον ἑταίρων.

« Ô Muse, conte-moi l’aventure de l’Inventif :
celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra,
voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d’usages,
souffrant beaucoup d’angoisses dans son âme sur la mer
pour défendre sa vie et le retour de ses marins[1]. »

« C’est l’homme aux mille tours, Muse, qu’il faut me dire,
Celui qui tant erra, quand, de Troade, il eut pillé la ville sainte,
Celui qui visita les cités de tant d’hommes et connut leur esprit
Celui qui, sur les mers, passa par tant d'angoisses,
En luttant pour survivre et ramener ses gens[2]. »

La construction du poème fait se succéder trois "moments", dont l'articulation parfois problématique (notamment au niveau de la chronologie : le changement de point de vue entre Télémaque et Ulysse implique une immobilisation du temps pour le personnage qui est délaissé, un "temps mort") et des différences assez sensibles de style (mais pas au niveau de la langue, exception faite pour les 624 derniers vers) ont longtemps fait penser qu'il s'agissait de trois oeuvres distinctes, qui auraient été réunies a posteriori et soudées pour devenir l'Odyssée actuelle :

  • la Télémachie (chants I à IV) : Télémaque part demander des nouvelles de son père à Pylos et à Sparte, pour interroger Nestor et Ménélas. Pendant ce temps, les prétendants, à Ithaque, festoient en attendant que Pénélope choisisse l'un d'eux, et complotent contre Télémaque.
  • les récits (d'Ulysse) chez Alkinoos (chants V à XII) : recueilli par le roi Alkinoos après son naufrage, Ulysse entend un aède réciter l'épisode du cheval de Troie (chant VIII), puis raconte lui-même ses aventures.
  • la vengeance d'Ulysse (chants XIII à XXIV) : rentré à Ithaque, Ulysse se fait reconnaître de ses proches, massacre les prétendants et ramène la paix dans l'île.

La majorité des homéristes tend actuellement à admettre l'unité globale de l'oeuvre et attribue les disparates observables à la fois à la composition orale et à l'ambition du dessein narratif du poète.

Détails du récit

Chant I

L'histoire commence au moment où Ulysse, après bien des péripéties (qui ne sont évoquées qu'ensuite, aux chants IX à XII), se trouve retenu captif sur l'île de la nymphe Calypso, qui désire l'épouser : incapable de rentrer chez lui à Ithaque pour retrouver sa femme Pénélope, il se morfond en pensant aux siens. Tous les dieux sont favorables à son retour, sauf Poséidon qui lui en veut d'avoir rendu aveugle son fils Polyphème (cet épisode est narré au chant IX). Alors que Poséidon est parti festoyer en Éthiopie, les autres dieux se rassemblent et Athéna demande à Zeus de permettre à Ulysse de rentrer. Zeus y consent ; Athéna réclame que l'on envoie Hermès demander à Calypso de libérer Ulysse, puis fait part à Zeus de son projet de venir en aide à Télémaque. Cependant, ce n'est qu'au chant V, après les premières aventures de Télémaque guidées par Athéna, qu'Hermès est effectivement envoyé chez Calypso et qu'Ulysse apparaît en personne.

Athéna se rend alors sur l'île d'Ithaque. Pénélope y est harcelée par des dizaines de prétendants appartenant aux familles nobles de l'île et des îles environnantes : Ulysse ayant disparu depuis bientôt vingt ans, Pénélope est en devoir de choisir un nouvel époux pour régner sur Ithaque, mais elle diffère indéfiniment le moment de choisir, car elle espère toujours le retour d'Ulysse. Dans l'intervalle, les prétendants se sont installés au palais d'Ulysse, dont ils dilapident les provisions en festins continuels. Athéna, déguisée en humain, conseille à Télémaque, le fils d'Ulysse, d'assembler les Achéens afin de dénoncer les agissements des prétendants de Pénélope, puis de partir vers Pylos et Sparte pour tenter d'apprendre ce qu'est devenu Ulysse.

Chant II

Le deuxième jour, Télémaque réunit l'assemblée et somme les prétendants de quitter le palais. Malgré le soutien d'Égyptios puis d'Halithersès, et un présage favorable envoyé par Zeus, il ne parvient pas à entamer la confiance des prétendants : leur chef, Antinoos, lui oppose un refus catégorique. Télémaque évoque ensuite son projet de voyage vers Pylos, mais se heurte là encore à l'opposition des prétendants en la personne de Léocrite, qui prétend lui interdire ce voyage et met brutalement fin à l'assemblée. Télémaque adresse alors une prière à Athéna, qui prend l'apparence de Mentor pour l'encourager et l'incite à entreprendre le voyage malgré tout. Bravant l'interdiction des prétendants, Télémaque emprunte un navire et, accompagné de la déesse Athéna, toujours sous les traits de Mentor, se rend de nuit à Pylos.

Chant III

Le lendemain, Télémaque et Athéna (toujours déguisée en Mentor) débarquent à Pylos au moment où Nestor et ses compagnons accomplissent un sacrifice en l'honneur de Poséidon. L'un des fils de Nestor, Pisitrate, les conduit jusqu'à son père, qui les fait prendre part au repas. Nestor évoque les souffrances des héros à Troie et leurs destins funestes, mais il n'a aucune nouvelle récente d'Ulysse. À la demande de Télémaque, Nestor décrit la mort d'Agamemnon, assassiné par Égisthe à son retour de la guerre. Nestor conseille alors à Télémaque de se rendre à Sparte pour interroger Ménélas, car il est le dernier en date à être revenu chez lui après de nombreuses péripéties : peut-être a-t-il des nouvelles d'Ulysse. La conversation terminée, Nestor offre à ses hôtes de passer la nuit dans son palais. Télémaque accepte, tandis qu'Athéna-Mentor retourne au navire. Le lendemain, au matin, Nestor offre un sacrifice à Athéna ; Télémaque y assiste, ainsi qu'Athéna elle-même, toujours sous les traits de Mentor. Après le sacrifice, la toilette et le repas, Télémaque, accompagné de Pisistrate, se met en route pour Sparte à bord d'un char.

Chant IV

Au coucher du soleil, Télémaque arrive à Sparte où il est reçu par Ménélas et Hélène. Télémaque admire les splendeurs du palais de Ménélas ; ce dernier évoque les souffrances qu'il a dû subir pour accumuler ces richesses, et évoque la guerre de Troie et la disparition d'Ulysse. Hélène, qui remarque le trouble de Télémaque, le reconnaît à sa ressemblance avec Ulysse avant même que les hôtes ne se soient présentés. Hélène offre aux hôtes une boisson contenant une drogue relaxante, puis elle et Ménélas évoquent différents épisodes où Ulysse a démontré sa ruse. Le lendemain matin (le sixième jour depuis le début de l'épopée), Ménélas décrit son retour de Troie et les péripéties qui l'ont emmené en Égypte, où il a interrogé Protée, le « vieil homme de la mer », en le capturant par ruse avec l'aide d'une des filles de Protée, Idothée. C'est de cette façon que Ménélas a pu quitter l'Égypte, où les vents contraires le retenaient depuis longtemps. C'est aussi de cette façon qu'il a appris le sort des autres héros de la guerre de Troie, et surtout la mort de son propre frère Agamemnon. Ménélas indique que Protée lui a dit qu'Ulysse vit encore en captivité sur une île. Il invite Télémaque à rester quelques jours, offre que Télémaque refuse, même s'il s'avère qu'il restera encore plus longtemps à Sparte. Pendant ce temps, à Ithaque, les prétendants apprennent que Télémaque est parti à la recherche de son père et décident de lui tendre un piège.

Chant V

Le lendemain matin (septième jour), de retour sur l'Olympe, Athéna réitère auprès de Zeus et des autres dieux sa demande de libérer Ulysse. Zeus annonce que le destin d'Ulysse est de retrouver les siens à Ithaque, mais il devra d'abord souffrir vingt jours en mer, avant d'aborder chez les Phéaciens qui le ramèneront à Ithaque. Zeus envoie alors Hermès pour présenter le message à Calypso. Hermès se rend sur l'île de Calypso et la trouve occupée à tisser dans une caverne au milieu des bois et des jardins. Calypso accepte à contrecœur de laisser partir Ulysse. La nymphe se rend alors auprès d'Ulysse, qui reste à se lamenter sur le rivage, et lui conseille de se construire un radeau. Après le repas, elle tente une dernière fois de dissuader le héros de quitter l'île, mais Ulysse préfère retourner auprès de son épouse, bien qu'elle soit mortelle (vers 218-219).

Le lendemain, Ulysse se construit un radeau de fortune dont la fabrication est décrite avec précision. La construction du radeau prend quatre jours ; le cinquième (le douzième jour depuis le début du récit), Ulysse quitte l'île de Calypso. Après dix-huit jours de navigation sans encombres, il est sur le point d'aborder en Phéacie lorsque Poséidon, de retour d'Éthiopie, l'aperçoit et élève aussitôt une tempête contre lui. Le héros est sauvé par l'intervention d'une déesse marine, Leucothéa : elle lui prête un voile protecteur qui l'empêche de se noyer une fois que son radeau s'est disloqué. Ayant dérivé deux jours et deux nuits, Ulysse finit par aborder, non sans mal mais avec l'aide d'Athéna, sur la côte rocheuse de Phéacie (le trente-deuxième jour).

Chant VI

Nausicaa escortant Ulysse, illustration de John Flaxman (1810)

Pendant la nuit, Athéna se rend au palais d'Alcinoos, roi des Phéaciens, et envoie un rêve à sa fille Nausicaa, pour lui donner l'idée d'aller laver son linge sur la côte : c'est un arrangement pour lui faire rencontrer Ulysse. À l'aube, Nausicaa, avec l'accord de son père, rassemble ses servantes et se rend sur la plage. Tandis que les jeunes filles, leur lessive et leur bain terminés, jouent ensemble au ballon, Ulysse se réveille et émerge des fourrés, sale, blessé, hirsute et presque nu. Les servantes s'enfuient effrayées ; seule Nausicaa fait preuve de courage. Ulysse, avec son éloquence habituelle, adresse un discours habile à Nausicaa, et celle-ci accepte de l'aider. Ulysse se baigne et s'habille, et Athéna le fait paraître plus beau ; il accompagne ensuite Nausicaa jusqu'aux portes de la ville, puis reste un peu en arrière tandis que la fille d'Alkinoos va annoncer à son père l'arrivée d'un étranger.

Chant VII

Avec l'aide d'Athéna, qui a pris l'apparence d'une petite fille, Ulysse arrive en ville et parvient jusqu'au palais d'Alkinoos. Athéna déguisée lui recommande de se jeter au pied de la reine, Arété, dès qu'il pénètrera dans la salle du trône. Ulysse entre dans le palais somptueux d'Alkinoos. Il agit comme Athéna le lui a recommandé, et Alkinoos accepte de l'accueillir en vertu des lois de l'hospitalité. Après lui avoir offert un repas, le roi interroge Ulysse sur son nom et ses origines. Ulysse, sans dire son nom, décrit son séjour chez Calypso puis sa navigation jusqu'en Phéacie et l'accueil que lui a fait Nausicaa. La conversation et le repas terminés, Ulysse passe la nuit au palais.

Chant VIII

Le lendemain, Alkinoos invite Ulysse à un banquet en son honneur. L'aède Démodocos chante la querelle d'Ulysse et d'Achille au temps de la guerre de Troie ; Ulysse ne peut retenir ses larmes à ce souvenir, mais il les dissimule et seul Alkinoos s'en rend compte. Pour changer les idées de son hôte, Alkinoos ordonne des jeux improvisés, comprenant des épreuves de course, de lutte, de saut, de disque et de boxe. Invité à participer à l'une des épreuves, Ulysse commence par refuser, puis se décide lorsqu'un nommé Euryale se moque de lui. Il s'essaie alors au lancer de disque, et surpasse de loin tous les autres concurrents. Fier de sa performance, Ulysse défie les Phéaciens et évoque son talent pour le tir à l'arc. Personne n'ose plus se mesurer à lui : Alkinoos met alors fin aux jeux et fait de nouveau venir Démodocos. L'aède reprend ses chants, et évoque un épisode cocasse de la vie des dieux : les amours adultères d'Arès et d'Aphrodite, et la ruse d'Héphaïstos, mari d'Aphrodite, pour révéler l'adultère au grand jour. Puis deux fils d'Alkinoos donnent un numéro de danse, après quoi le roi fait offrir divers présents à son hôte. Pendant le repas, Démodocos chante pour la troisième fois et raconte l'épisode du cheval de Troie. Encore une fois, Ulysse ne peut retenir ses larmes devant cette évocation de la guerre de Troie, mais dissimule son chagrin à tous, sauf à Alkinoos. Intrigué, le roi demande enfin à son hôte de révéler son nom.

Chant IX

Scène de l'Odyssée, fresque romaine (fin du IIe siècle av. J.-C.)

(Début du récit d’Ulysse)

Ulysse révèle enfin son identité aux Phéaciens, et fait le récit du voyage de deux ans qu'il a accompli entre la chute de Troie et son arrivée sur l'île de Calypso. Il relate son départ avec une flotte de douze navires ; les vents les poussent vers Ismare, la cité des Cicones, qui ont participé à la guerre de Troie aux côtés des Troyens. Ulysse et ses compagnons prennent la ville par surprise et la mettent à sac. Peu empressés de repartir le même soir, ils sont attaqués par les Cicones, qui sont allés chercher de l'aide chez des voisins, et doivent s'enfuir à la hâte. De là, une tempête les fait dériver pendant trois jours, puis le temps se calme ; mais, lorsqu'ils parviennent à hauteur du cap Malée, des vents contraires les déroutent de nouveau, jusqu'au pays des Lotophages, probablement dans une partie inconnue du monde. Ce peuple d'une grande hospitalité les accueille et leur offre leur nourriture : le lotos. Mais quiconque mange de ce fruit ne désire plus repartir, et Ulysse doit ramener de force aux navires ceux de ses compagnons qui en ont goûté.

Ulysse et ses marins naviguent ensuite vers l'île des Cyclopes où ils sont faits prisonniers par Polyphème qui dévore plusieurs d'entre eux. Ils parviennent s'échapper grâce à une ruse d'Ulysse, qui enivre le Cyclope à l'aide du vin pris chez les Cicones, puis perce l'œil unique du monstre pendant son sommeil. Ulysse et ses compagnons quittent ensuite la caverne du Cyclope en se dissimulant dans la laine de ses moutons géants lorsqu'il les conduit hors de la caverne pour les mener paître. Ulysse a d'abord trompé Polyphème en lui affirmant s'appeler Outis, ce qui veut dire Personne : ainsi, lorsque Polyphème aveuglé appelle ses compagnons à son secours et leur explique qu'il a été aveuglé par Personne, il passe pour fou. Mais au moment où son navire quitte l'île, Ulysse ne résiste pas au plaisir de révéler son vrai nom pour railler Polyphème. Celui-ci, fou de rage, jette plusieurs rochers en direction du navire, et manque de peu le broyer, puis réclame vengeance auprès de son père Poséidon, en le suppliant de faire en sorte qu'Ulysse ne rentre jamais au pays, ou bien, si le destin doit le lui permettre, qu'il ne rentre chez lui qu'après de longues souffrances, sur un vaisseau d'emprunt, privé de tous ses compagnons, et qu'il ne trouve que chez lui que des malheurs.

Chant X

Le Naufrage d’Ulysse, par Heinrich Füssli (1803)

(Suite du récit d’Ulysse)

Ulysse et ses compagnons arrivent ensuite sur l'île de bronze d'Éole, le gardien des vents. Celui-ci leur offre l'hospitalité et tente de les aider à rentrer chez eux en offrant à Ulysse un sac où il a enfermé tous les vents qui pourraient les empêcher d'arriver à bon port ; Éole leur envoie aussi une brise légère qui doit les ramener rapidement à Ithaque. Au dixième jour de navigation après avoir quitté l'île d'Éole, la flotte d'Ulysse aperçoit enfin les côtes d'Ithaque. Ulysse, rassuré et épuisé, succombe au sommeil. Par malheur, les compagnons d'Ulysse, persuadés que le sac contient des trésors offerts à Ulysse par Éole, ouvrent le sac, libérant ainsi tous les vents néfastes. Les vents contraires se déchaînent et emportent de nouveau la flotte vers l'île d'Éole, lequel, irrité du piètre usage qu'Ulysse a fait de son cadeau et persuadé qu'il est maudit par les dieux, les chasse cette fois sans ménagement.

Après six nouveaux jours de navigation, la flotte aborde à Télépyle, la cité des Lestrygons, gouvernée par le roi Antiphatès. Mais les Lestrygons sont un peuple de géants cannibales : les éclaireurs envoyés par Ulysse sont tués et dévorés, et les Lestrygons, sortis en masse de la ville, écrasent les navires d'Ulysse en leur jetant d'énormes rochers. Ulysse parvient à s'enfuir, mais ne peut sauver qu'un seul navire et une poignée de ses marins.

Le navire d'Ulysse atteint ensuite l'île d'Aiaié, où réside l'enchanteresse Circé, fille d'Hélios. Ulysse aborde le premier et tue un cerf géant qu'il rapporte au navire. Après plusieurs jours de repos, il décide d'envoyer un groupe d'éclaireurs tirés au sort : Euryloque part en compagnie d'une vingtaine d'hommes, tandis qu'Ulysse et les autres restent au navire. Les éclaireurs découvrent le palais de Circé, entouré d'animaux sauvages, lions et loups, qui se comportent comme des animaux domestiques. L'enchanteresse les accueille, mais Euryloque, méfiant, préfère rester dehors. Les hommes qui entrent sont transformés en porcs lors du repas, car Circé a versé une drogue dans leur boisson. Euryloque, après être resté longtemps à attendre en vain le retour de ses hommes repart vers le navire et relate leur disparition à Ulysse. Ulysse se met aussitôt en route pour tenter de sauver ses compagnons. Il rencontre en chemin Hermès, sous l'apparence d'un beau jeune homme, qui lui indique de quelle manière il peut vaincre la magie de Circé et déjouer ses pièges ; il lui donne pour cela une plante, le moly, qui rendra les sortilèges de Circé sans effet. Circé accueille Ulysse et verse une drogue dans sa boisson, dans l'intention de le transformer en porc lui aussi ; mais le sortilège ne fonctionne pas. Suivant les indications données par Hermès, Ulysse menace alors la magicienne de son épée ; elle tente de le séduire en lui offrant de partager sa couche, mais Ulysse n'accepte qu'après avoir fait prêter à Circé le grand serment des dieux, qui la rend incapable de lui faire du mal. Circé s'unit à lui, puis le traite en hôte de marque et lui offre un repas, mais Ulysse refuse de s'alimenter avant que la magicienne n'ait libéré ses hommes. Circé rend alors leur apparence humaine aux compagnons d'Ulysse, puis leur offre l'hospitalité, cette fois sans tromperie.

Ulysse et ses compagnons restent un an chez Circé à se reposer et à festoyer, après quoi les compagnons rappellent à Ulysse qu'il faut rentrer au pays. Circé leur conseille de visiter les Enfers, car seul le fantôme du devin Tirésias peut leur indiquer le chemin du retour. Le matin du départ, l'un des marins, Elpénor, se tue en tombant du toit du palais.

Chant XI

Les Compagnons d’Ulysse volant le bétail d’Hélios, par Pellegrino Tibaldi (1454-1456)

(Suite du récit d’Ulysse)

Après une journée de navigation, Ulysse débarque au pays des Cimmériens, plongé dans une nuit perpétuelle. Comme indiqué par Circé, il procède à un sacrifice chtonien et promet au devin Tirésias un bélier noir s'il accepte de se montrer à lui. Les ombres des morts s'approchent en foule, mais Ulysse leur défend de se nourrir du sang, qu'il réserve à Tirésias. L'ombre d'Elpénor réclame à Ulysse des funérailles convenables lorsqu'il retournera chez Circé. Puis l'ombre de Tirésias arrive, et fournit à Ulysse les indications qu'il recherchait. Ulysse apprend que lui et ses compagnons aborderont à l'île du Soleil, et qu'ils ne devront pas toucher au bétail d'Hélios s'ils veulent rentrer chez eux. Si jamais ils mangent les vaches du Soleil, Ulysse pourra tout de même rentrer, mais seul, misérable, après avoir perdu tous ses hommes, et il devra accomplir un long voyage afin d'offrir des sacrifices à tous les dieux pour les apaiser.

Ulysse parle ensuite avec le fantôme de sa mère, Anticlée. Elle lui annonce que Pénélope l'attend toujours fidèlement, et lui donne des nouvelles de son père, Laërte, et de son fils, Télémaque. Ulysse aperçoit ensuite plusieurs reines et héroïnes défuntes, dont les histoires sont racontées au passage : Tyro, Antiope, Alcmène, Mégara, Épicaste (c'est le nom de Jocaste chez Homère), Chloris, Léda qui est la mère d'Hélène de Troie, Iphimédée, Phèdre, Procris et Ariane, Maira, Clymène et Ériphyle. À ce stade de son récit, Ulysse fait une pause ; Arété, Alkinoos et les Phéaciens qui l'écoutent échangent des commentaires élogieux à son sujet, puis Alkinoos invite Ulysse à poursuivre son récit.

Le second groupe d'ombres que voit Ulysse comprend les héros de la guerre de Troie morts pendant ou après la guerre : Ulysse s'entretient avec le fantôme d'Agamemnon qui évoque sa mort sous la main d'Égisthe, puis avec l'ombre d'Achille, qui affirme qu'il préfèrerait être un bouvier misérable, mais vivant, plutôt que de régner sur les morts. Ulysse le réconforte en lui rapportant les prouesses de son fils Néoptolème. Ulysse aperçoit aussi Ajax, qui lui tient encore rigueur à cause de leur rivalité à propos des armes d'Achille.

Enfin, Ulysse voit les grandes figures des Enfers. Il voit Minos qui rend la justice chez les morts, puis le géant Orion, puis les damnés du Tartare en proie à leurs supplices : le géant Tityos dévoré par des vautours, Tantale affamé et assoiffé, Sisyphe poussant en vain son rocher. Il voit ensuite l'ombre d'Héraclès, qui chasse éternellement parmi les morts tandis que le véritable Héraclès, divinisé après sa mort, réside sur l'Olympe en compagnie d'Hébé. Après avoir vu tous ces défunts, Ulysse rentre au navire, de peur d'être changé en pierre par le fantôme de Gorgo.

Chant XII

(Fin du récit d’Ulysse)

Après son escale en Cimmérie, Ulysse retourne sur l'île d'Aiaié auprès de Circé, où le navire aborde au soir. Le lendemain se passe en repos et en festins. Au soir, Circé fournit à Ulysse d'autres indications sur la navigation qui l'attend avant de parvenir à l'île du Soleil dont lui a parlé Tirésias. Elle évoque les Sirènes et le moyen de se prémunir de leur chant mortel, puis évoque deux routes possibles : d'un côté les Planktes, des roches qui broient les vaisseaux au passage et que seuls les Argonautes ont réussi à franchir avec l'aide d'Héra, de l'autre les deux écueils où vivent Charybde et Scylla.

Le lendemain, Ulysse et ses compagnons repartent en mer. Grâce aux conseils de Circé, ils évitent sans encombre les Sirènes, car Ulysse a ordonné à ses marins de se boucher les oreilles avec de la cire ; lui-même, désireux d'écouter le chant, s'est fait attacher au mât pour ne pas être tenté de se jeter à la mer sous le charme. Ils arrivent ensuite à hauteur des deux écueils de Charybde et Scylla : ils passent au large de Charybde, mais ne peuvent éviter l'autre monstre, Scylla, qui enlève et dévore six marins.

Une fois franchis les deux écueils, le navire d'Ulysse parvient sur l'île du Soleil. Ulysse répète à ses hommes l'avertissement donné par Tirésias et leur défend de chasser sur l'île. Les premiers jours, les vivres amassés dans le navire suffisent à nourrir tout le monde ; mais pendant un mois, les vents contraires retiennent Ulysse sur l'île. Au bout d'un mois, affamés et ne pouvant repartir à cause de la tempête, les hommes d'Ulysse profitent que celui-ci a succombé au sommeil et dévorent les troupeaux d'Hélios, qui les voit du haut de son char et réclame aussitôt vengeance à Zeus. Les marins d'Ulysse festoient pendant six jours, ignorant des signes funestes envoyés pour les avertir : les viandes tournant sur les broches se mettent à meugler. Le septième jour, la tempête se calme et le vaisseau repart, mais un ouragan survient de Zeus foudroie le navire, qui sombre avec tout l'équipage. Seul Ulysse, qui n'a pas mangé de bétail, survit au naufrage et échappe de peu à Charybde vers le rocher duquel le vent l'a entraîné. Accroché à une poutre, il dérive ensuite pendant dix jours, puis s'échoue sur l'île de Calypso où il passe les sept années suivantes prisonnier de la nymphe.

Chant XIII

Ulysse a terminé son récit ; Alkinoos lui promet de le faire ramener à Ithaque par ses marins sans autres péripéties, puis tout le monde va se coucher. Le jour suivant, le trente-cinquième, les Phéaciens offrent à Ulysse un navire, un équipage et des présents. Le soir, après un banquet, Ulysse embarque, puis sombre dans le sommeil tandis que les marins phéaciens s'activent à bord et que le vaisseau phéacien file sur la mer à une vitesse surnaturelle. Après un jour et une nuit de navigation, le navire des Phéaciens accoste à Ithaque. Les Phéaciens déposent Ulysse, toujours endormi, dans une grotte fréquentée par les nymphes, et déposent auprès de lui les présents d'Alkinoos ; puis ils repartent, mais Poséidon obtient de Zeus de punir les Phéaciens qui ont bravé les mers en offrant à Ulysse un retour aussi rapide : Poséidon enracine alors le navire au fond de la mer au moment où il est sur le point de rentrer au port en Phéacie.

Pendant ce temps, à Ithaque, Ulysse s'éveille au matin, mais Athéna fait en sorte qu'il ne reconnaisse pas sa patrie dans un premier temps. Déguisée en jeune berger, elle l'accueille, et il se présente sous une fausse identité en prétendant être Crétois. Athéna n'est pas dupe, et révèle son identité de déesse, puis dissipe le sort qui empêchait à Ulysse de reconnaître les environs et lui révèle qu'il est de retour chez lui. Elle l'informe ensuite des manigances des prétendants de Pénélope, et le déguise en vieillard afin qu'il puisse voir ce qui se passe chez lui sans être reconnu. Il part ensuite retrouver son loyal porcher, Eumée.

Chant XIV

Ulysse, déguisé en mendiant, est accueilli par Eumée qui lui offre l'hospitalité. Ce dernier refuse de croire qu'Ulysse est encore en vie, malgré les affirmations du mendiant.

Chant XV

Athéna et Télémaque, illustration de John Flaxman (1810)

Pendant ce temps, Athéna part chercher Télémaque à Lacédémone où il demeurait depuis un mois. Elle lui conseille de rentrer dans son pays et d'aller chez Eumée. Suivant son conseil, il échappe à une embuscade et arrive deux jours plus tard chez le porcher.

Chant XVI

Le trente-neuvième jour, il rencontre donc son père que personne n'a encore reconnu sous le déguisement. Après avoir écouté Eumée, Télémaque lui demande d'aller voir Pénélope pour la prévenir de son retour. Une fois que le serviteur est parti, Athéna révèle l'identité d'Ulysse à son fils et les deux hommes montent un complot pour se débarrasser des cupides prétendants. Le soir, Eumée revient à sa cabane où Ulysse a repris son déguisement.

Chant XVII

Le jour suivant, Télémaque part pour la ville où sa mère le reçoit à bras ouvert. Sans lui révéler que son père est de retour, il informe Pénélope que la nymphe Calypso le retenait sur son île. Dans l'après-midi, Ulysse et Eumée atteignent la ville et Ulysse se fait passer pour un mendiant. Le vieux chien d'Ulysse, Argos, meurt en reconnaissant son maître. Après quelques conflits mineurs pendant lesquels les prétendants insultent le mendiant, Ulysse retrouve Télémaque.

Chant XVIII

Iros, mendiant attitré d'Ithaque, insulte Ulysse déguisé en mendiant. Une bagarre éclate, dont Ulysse sort vainqueur. Guidée par Athéna, Pénélope se montre aux prétendants, et donc également à Ulysse. Les insultes à l'égard d'Ulysse continuent, mais le banquet s'achève dans un calme relatif.

Chant XIX

Ulysse déguisé en mendiant tente de se faire reconnaître par Pénélope, relief en terre cuite, v. 450 av. J.-C., musée du Louvre (CA 860)

Ulysse et Télémaque s'emparent des armes accrochées aux murs du palais et les placent en lieu sûr. Ulysse parle ensuite à Pénélope sans que celle-ci le reconnaisse. Elle lui explique qu'elle ne croit pas qu'il soit mort et qu'elle ne désire pas se remarier. C'est pourquoi elle a repoussé les prétendants, leur faisant croire qu'elle tissait un linceul pour le père de son mari mais elle défaisait chaque nuit le travail accompli durant le jour. Pénélope sort en ordonnant à la nourrice Euryclée de nettoyer les pieds de son invité. En reconnaissant une cicatrice faite par un sanglier sur la jambe d'Ulysse, la nourrice comprend qu'il s'agit de son roi mais elle promet de garder le secret.

Pénélope revient et annonce à son invité qu'elle consentira à épouser celui qui sera capable de bander l'arc de son époux et d'envoyer une flèche traverser douze haches alignées, comme le faisait Ulysse.

Chant XX

Le 41e jour, à l'occasion de la fête d'Apollon, le banquet commence. Ulysse subit de nouveau des insultes et des moqueries. Pendant le repas, les prétendants sont saisis d'un trouble. Théoclymène prophétise soudain leur fin funeste, et quitte l'assemblée sur les moqueries.

Chant XXI

Pénélope fait préparer les armes et avise ses prétendants de sa décision. Toutefois, aucun d'eux ne peut même bander l'arc d'Ulysse. Celui-ci fait signe à deux de ses serviteurs qui l'avaient reconnu de fermer les portes. Ulysse bande l'arc sans problème et réussit l'épreuve. Télémaque, en armes, rejoint son père.

Chant XXII

Massacre des prétendants par Ulysse et Télémaque, cratère campanien à figures rouges, v. 330 av. J.-C., musée du Louvre (CA 7124)

Ulysse tire sa première flèche. Cette dernière atteint Antinoos à la gorge qui s'effondre immédiatement. Ulysse révèle ensuite sa véritable identité. C'est alors que Eurymaque Supplie Ulysse de l'épargner en échange de nombreux présents. Mais l'Ingénieux ne cède pas. En effet les prétendants ont commis le délit de démesure, qui ne peut être pardonné. Ulysse, avec l'aide de son noble fils Télémaque, du brave porcher Eumée et du fidèle chevrier Euphilétos châtie tour à tour les malheureux prétendants. Sur l'injonction de Télémaque, Ulysse épargne l'aède Phémios et un serviteur du palais. Par cet acte, il se démarque d'Égisthe. Mélanthès est capturé. Il subit ensuite le pire des châtiment : on l'émascule, lui sectionne les membres, puis on jette ses restes au chiens. Après cet épisode sanglant, Euryclée dénonce les douze servantes qui ont trahi Ithaque. Elles seront pendues après avoir été forcées de nettoyer les traces du massacre.

Chant XXIII

Le soir, Ulysse rejoint Pénélope qui doute encore. En accord avec Télémaque, il retarde l'annonce de la nouvelle de la mort des prétendants. Pénélope met Ulysse à l'épreuve en lui mentant sur leur lit. Ce dernier, en révélant les caractéristiques du lit, se fait enfin reconnaître. Ils se tombent dans les bras et se racontent les souffrances qu'ils ont subies durant toutes ces années.

Nombre d'homéristes considèrent que le poème authentique s'achève avec le vers XXIII 296, qui évoque sobrement les retrouvailles charnelles des deux époux et que tout ce qui suit a été ajouté postérieurement, comme le chant X de l'Iliade (la Dolonie).

Dans un débat extrêmement complexe et technique, deux faits sont irréfutables :

- les grammairiens d'Alexandrie Aristophane et Aristarque reconnaissaient ici la "fin" ou le "terme", πέρας, de l'Odyssée, pour des raisons qui ne semblent pas avoir été documentaires (i.e. parce qu'ils connaissaient des copies du poème s'achevant en XXIII 296), mais en raison d'un verdict littéraire

- les 624 derniers vers de l'Odyssée rendent un son très différent du reste : la narration court la poste sur des points essentiels (le conflit avec les familles des prétendants [XXIV 413-548]) alors qu'elle s'étend très au long sur des détails moins immédiatement cruciaux (l'arrivée des âmes des prétendants aux Enfers [XXIV, 1-204], scène qui interrompt brutalement l'action) ; le style est beaucoup moins heureux que partout ailleurs, souvent à peine plus qu'un ronron de formules.

Un assez grand nombre de faits linguistiques, notamment des mots nouveaux ou employés dans des sens non homériques, ne s'expliquent pas si la fin de l'Odyssée est authentique, donc remonte à l'époque archaïque [3]. De ce point de vue, la démolition par Hartmut Erbse des arguments contre l'authenticité tirés de la langue et du style verbal[4]) ; une excellente version anglaise existe[5]) a fait l'objet d'une réfutation exhaustive, pour les retrouvailles d'Ulysse et de son père Laërte, par J.-F. Nardelli [6].

Comme dans le cas du Prométhée enchaîné attribué à Eschyle, il est important de ne pas oublier que l'authenticité de la fin de l'Odyssée ne peut être assumée comme allant de soi.

Chant XXIV

Hermès conduit aux Enfers les âmes des prétendants, les autres âmes discutent entre elles de la nouvelle. De son côté, Ulysse retrouve Laërte, son vieux père, et s'en fait reconnaître. Comme la nouvelle s'est enfin répandue dans la ville, les familles des prétendants, menées par le père d'Antinoüs, tentent de venger leurs morts. Athéna s'interpose alors et ordonne la paix entre les deux camps.

Œuvres dérivées

L’Odyssée a inspiré de nombreuses œuvres, dans des domaines très divers.

Littérature

Théâtre

  • Jean-Michel Ribes a écrit une pièce de théatre, L'Odyssée pour une tasse de thé (1974), reprenant l’Odyssée d'une façon parodique.

Musique

  • La chanson The Odyssey (2002), dans l'album éponyme du groupe de métal progressif Symphony X, est une composition épique comprenant cinq chapitres, durant 24 minutes, qui raconte le voyage de retour d'Ulysse.

Danse

Bande dessinée

  • Lob et Pichard ont repris l’Odyssée dans leur bande dessinée Ulysse, où l’Olympe est dépeinte comme une assemblée d’extraterrestres munis de technologies modernes : l’outre à vent d’Éole est par exemple un réacteur, etc.

Cinéma

  • Le péplum Ulysse (1954) de Mario Camerini est une adaptation de l’Odyssée.
  • Le film O'Brother (2000) des frères Coen s'inspire librement de l’Odyssée dans certaines de ses péripéties.

Télévision

Jeux vidéo

  • Le jeu Odyssey : Sur les traces d'Ulysse (2000), de Cryo Interactive, reprend d'assez près la trame des aventures d'Ulysse.

Notes

  1. L’extrait de l’Odyssée est issu de la traduction de Philippe Jaccottet, Club français du livre, 1955.
  2. Traduction de Victor Bérard aux Belles Lettres, 1924.
  3. D. L. Page, The Homeric Odyssey [Oxford, Clarendon Press, 1955], chapitre V
  4. Beiträge zum Verständnis der Odyssee [Berlin & New York, de Gruyter, 1972], 2e Partie, chapitre III
  5. G. M. Right & P. V. Jones, Homer. German Scholarship in Translation [New York, Oxford University Press, 1998
  6. La diction épique en débat. Un commentaire linguistique d'Odyssée XXIV 205-412 [Amsterdam, Hakkert, 2006]

Voir aussi

Articles connexes

  • Samuel Butler élabora une théorie selon laquelle l’Odyssée aurait en réalité été l'œuvre d’une jeune femme sicilienne, et que les scènes poétiques refléteraient les côtes de la Sicile et des îles avoisinantes. Il a développé cette théorie dans The Authoress of the Odyssey (1897), ainsi que dans l’introduction et les notes de pied-de-page de sa propre traduction en prose de l’Odyssée.
  • Cycle troyen : les Retours et la Télégonie
  • Mondes imaginaires de la Grèce ancienne

Bibliographie

  • Michel Honaker, Odyssée, Flammarion, 2006.
  • Jean Cuisenier, Le Périple d'Ulysse, Fayard, 2003.
  • Marcel Détienne et Jean-Pierre Vernant, Les Ruses de l'intelligence. La mêtis des Grecs, Flammarion, 1974.
  • Moses Finley, Le Monde d'Ulysse, Seuil, coll. « Points », 2002.
  • Pietro Pucci, Ulysse polutropos : lectures intertextuelles de l'Iliade et de l'Odyssée, Septentrion, 1995.
  • Suzanne Saïd, Homère et l'Odyssée, Belin, 1998.
  • Tim Severin, Le Voyage d'Ulysse, Albin Michel, 1989.

Vidéographie

Liens externes

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