- O'Brother
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O'Brother
Données clés Titre original O Brother, Where Art Thou? Réalisation Joel Coen
Ethan Coen (non crédité)Scénario Joel et Ethan Coen
d'après l'œuvre de :
HomèreSociétés de production Touchstone Pictures
Universal Pictures
StudioCanal
Working Title Films
Mike Zoss ProductionsPays d’origine États-Unis
France
Royaume-UniGenre Comédie, road movie Durée 106 minutes Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
O’Brother (O Brother, Where Art Thou?) est un road movie et une comédie franco-américano-britannique réalisé par Joel Coen et sorti en 2000. C'est le 8e film des Frères Coen.
Ce film revisite l'Odyssée d'Homère. On y retrouve certains personnages (Ulysse, éloigné de sa femme et qui cherche à rejoindre son foyer ; le cyclope, évoqué par le vendeur de bibles borgne ; Poséidon, évoqué par le shérif Cooley ; Pénélope la femme d'Ulysse ; Tirésias, l'aède par le vieux noir, le devin, et Ménélas, l'homme politique) et certaines situations, comme la rencontre avec les sirènes ou la bataille d'Ulysse avec Polyphème, le cyclope.
Sommaire
Synopsis
Dans l'État du Mississippi, durant la Grande Dépression, trois prisonniers s'échappent de prison. À leur tête, le gentil et beau-parleur Ulysses est entouré du simple d'esprit et optimiste Delmar et du râleur et sanguin Pete. Ulysse a convaincu ses compagnons auxquels il était enchaîné de s'évader pour retrouver le magot d'un braquage de banques s'élevant à un million deux cent mille dollars. Ils se lancent alors dans un long périple à travers l'état du Mississippi, traqués par le shérif Cooley.
Fiche technique
- Titre original : O Brother, Where Art Thou?
- Titre de travail : To the White Sea
- Réalisation : Joel Coen, Ethan Coen (non crédité)[1]
- Production : Touchstone Pictures, Universal Pictures, StudioCanal, Working Title Films et Mike Zoss Productions
- Scénario : Joel et Ethan Coen, inspirés par l’Odyssée d'Homère
- Décors : Dennis Gassner
- Costumes : Mary Zophres
- Directeur de la photographie : Roger Deakins
- Musique : T-Bone Burnett et Carter Burwell
- Montage : Joel et Ethan Coen, Tricia Cooke
- Production : Ethan Coen, Joel Coen (non crédité)
- Sociétés de distribution : Buena Vista ; BAC Films
- Budget : 26 millions $[2]
- Pays : États-Unis, France, Royaume-Uni
- Langue : anglais
- Genres : comédie, road movie
- Durée : 106 minutes
- Date de sortie :
Distribution
- George Clooney (VF : Tom Novembre) : Ulysses Everett McGill
- John Turturro (VF : Daniel Kenigsberg) : Pete
- Tim Blake Nelson (VF : Laurent Natrella) : Delmar O'Donnell
- John Goodman (VF : Claude Brosset) : Big Dan Teague
- Holly Hunter (VF : Marianne Epin) : Penny
- Chris Thomas King : Tommy Johnson
- Charles Durning (VF : William Sabatier) : Pappy O'Daniel
- Del Pentecost : Junior O'Daniel
- Michael Badalucco : George « Babyface » Nelson
- Daniel von Bargen : Shérif Cooley
Autour du film
- Le personnage de Tommy Johnson a réellement existé. Si dans le film les personnages principaux rencontrent Tommy Johnson à un carrefour, ce n'est pas un hasard. Tommy Johnson a été le premier bluesman à parler du « Pacte avec le Diable ». Il a raconté qu'il avait rencontré le diable à un carrefour. Celui-ci lui a appris à jouer le blues en échange de son âme. Cette légende sera reprise plus tard par Robert Johnson.
- Le morceau que joue Tommy Johnson au coin du feu est "Hard Time Killing Floor Blues" de Skip James, autre figure emblématique du blues des années 1920-30.
Commentaires
- Inspiré par L'Odyssée d'Homère, le film a pour ambition d'amuser le spectateur. Souvent très proche de la comédie musicale (scène des sirènes, des Baptistes ou la cérémonie du Ku Klux Klan), O'Brother est allégé de toute noirceur et de sarcasme, ce qui a pourtant fait le succès des frères Coen. Celui-ci s'est transformé en simple ironie, poussant du coup le côté farce beaucoup plus loin. Les Coen n'ont pas peur de la caricature[3].
- Les trois évadés sont des quasi-demeurés : « Ulysse » Everett tout d'abord, le play-boy beau-parleur du groupe qui, se rêvant philosophe, ne cesse de raisonner dans le vide, sans cesse animé d'un optimisme à toute épreuve et obsédé par ses cheveux, sa première inquiétude à chaque réveil et par la gomina dont il ne peut se passer. Cette idée fixe détruit le côté pseudo-intellectuel du personnage.
- Pete est une sorte de brute abêtie, aux réactions primaires et à la diction de plouc en contraste total avec celle, soignée, d'Everett. Il rêve d'ouvrir un restaurant et d'y être maître d'hôtel en smoking. Delmar, sorte de benêt naïf, complète le trio.
- De même, l'apparition délectable du gangster George « Baby Face » Nelson toujours en colère ou les deux opposants politiques, candidats au poste de gouverneur : l'un, vieux style, représentant de grands intérêts et entourés d'incapables, l'autre se présentant comme l'ami des « petites gens », menant une campagne moderne mais chef secret du KKK.
- Les références à L'Odyssée sont nombreuses, même si on est loin d'une réelle adaptation de l'œuvre d'Homère. En voici la liste non exhaustive[3] :
- le personnage d'« Ulysse » Everett, souhaite retrouver son épouse Penny (Pénélope) qui elle-même est sur le point de se marier avec son « soupirant » ;
- Everett, comme Ulysse, a pour principale arme sa verve ; la démagogie presque instinctive du personnage est un ressors comique du film, le poussant, par exemple à se contredire, ou à faire des phrases à rallonge pour ne dire que des banalités ;
- les vers avec lesquels débute le film sont les premiers de L'Odyssée ;
- le personnage du géant borgne Big Dan Teague est une allusion au cyclope Polyphème ;
- les trois femmes de la rivière hypnotisent les trois comparses telles les Sirènes de l'Odyssée ;
- la transformation (présumée) d'un des compagnons d'« Ulysse » Everett en animal fait référence à la rencontre avec la magicienne Circé ;
- la rencontre des compagnons d'« Ulysse » Everett avec les baptistes est une référence possible avec l'épisode des lotophages ;
- Everett emploie un déguisement de vieil homme pour passer inaperçu, comme Ulysse lors de son retour à Ithaque ;
- la rencontre des trois personnages principaux avec le prophète aveugle est comparable avec la consultation du devin aveugle Tirésias aux Enfers à qui Ulysse demande comment rentrer chez lui ;
- l'Ulysse original et celui du film se révèlent tous les deux en faisant quelque chose que nul autre ne peut réaliser : le premier en tirant avec son arc et l'autre en chantant « Man of Constant Sorrow », comme seul le peut le leader des « Culs Trempés » ;
- le prénom de Pappy O'Daniel, Ménélas, est celui du roi de Troie dans l'Iliade et son opposant, Stokes, se prénomme Homère ;
- l'abattage des troupeaux d'Hélios par les hommes d'Ulysse dans l'Odyssée est symbolisé par la rafale de « Baby Face » Nelson sur des vaches ;
- chaque fois qu'« Ulysse » Everett s'endort, un évènement néfaste se produit, ce qui est également le cas dans l'Odyssée ;
- lorsque Everett rencontre Big Dan Teague, on peut voir une statue d'Homère en arrière-plan ;
- la chanson chantée par « Ulysse » Everett, « I Am A Man Of Constant Sorrow », signifie « je suis un homme à la peine constante », ce qui correspond à la description d'Ulysse dans l'Odyssée ;
- à la fin du film, « Ulysse » Everett est submergé et se raccroche à son cercueil flottant, tel son alter ego homérique s'agrippant à un morceau de bois après son naufrage ;
- la dernière phrase d'Everett fait référence à la mythologie grecque : « Retrouver une alliance dans un telle quantité d'eau, c'est un travail pour Hercule ! ».
- Le film utilise d'ailleurs des procédés propres à la tragédie grecque tant dans les thèmes que dans la forme : prophétie, chœur explicitant les ellipses…
- On retrouve dans toute la filmographie des Frères Coen une certaine minutie esthétique (Cf. Frédéric Astruc), axée autour d'un travail des couleurs (Notamment dans Barton Fink). De même, ici, où la pellicule paraît curieusement décolorée. En fait, les couleurs sont désaturées sélectivement, par suppression de teintes et recolorisation numérique. Mais à cette dimension picturale habituelle pour eux, ils en rajoutent ici une nouvelle, musicale, et ce dès l'ouverture du film : alors que l'écran est encore noir, on entend un fond de blues, mêlé au son caractéristique de masses cassant des pierres. On sait où on est : le Sud profond. L'image apparaît, nous révélant effectivement des bagnards, tous noirs, chantant et accomplissant leur rude tâche.
- La musique, le Gospel et le Hillbilly s'ajoutant au blues et au country, ne va plus cesser, cimentant véritablement le film, lui donnant toute son unité au-delà des scènes disparates. Le point d'orgue est peut-être l'enregistrement d'un disque par les trois compères, accompagné de Tommy, un guitariste noir qui « a vendu son âme au diable ». Baptisé « The Soggy Bottom Boys », soit en français « Les Culs Trempés ».
- Le titre du film est un hommage direct au film réalisé et scénarisé en 1942 par Preston Sturges Les Voyages de Sullivan où le personnage principal de ce film est un cinéaste qui veut réaliser un film social intitulé justement O'Brother, Where Art Thou ?.
- Les trois magnifiques sirènes de la rivière sont jouées (dans l'ordre d'apparition) par Musetta Vander, Mia Tate et Christy Taylor (Source : IMDB).
Distinctions principales
Récompenses
- Las Vegas Film Critics Society Awards 2000 : meilleure photographie pour Roger Deakins[4]
- Golden Globes 2001 : meilleur acteur dans un film musical ou une comédie pour George Clooney
- British Society of Cinematographers 2001 : meilleure photographie pour Roger Deakins
- Florida Film Critics Circle Awards 2001 : meilleure musique pour T-Bone Burnett et Carter Burwell
- Grammy Awards 2002 : meilleure compilation-bande originale pour un film, la télévision ou autre média
- BMI Film & TV Awards 2002 : prix spécial pour T-Bone Burnett
Nominations
- Oscars 2001 : meilleure photographie pour Roger Deakins, meilleur scénario adapté pour Joel et Ethan Coen
- Golden Globes 2001 : meilleur film musical ou comédie
- American Comedy Awards 2001 : acteur le plus marrant pour George Clooney
- BAFTA Awards 2001 : meilleure musique pour T-Bone Burnett et Carter Burwell, meilleure photographie pour Roger Deakins, meilleurs costumes pour Monica Howe, meilleure direction artistique pour Dennis Gassner, meilleur scénario original pour Joel et Ethan Coen
Notes et références
- Ladykillers en 2004. Il est cependant co-réalisateur de tous les films des frères Coen. Ethan Coen ne sera crédité comme réalisateur qu'à partir de
- http://www.the-numbers.com/movies/2000/BTHOU.php
- http://akas.imdb.com/title/tt0190590/trivia?tr0793566
- http://akas.imdb.com/title/tt0190590/awards
Liens externes
Catégories :- Film réalisé par les frères Coen
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