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Erich Ludendorff
Erich Ludendorff Naissance 9 avril 1865
Kruszewnia (province prussienne de Posnanie), aujourd'hui en PologneDécès 22 décembre 1937 (à 72 ans)
Tutzing (Bavière, Allemagne)Grade Generalquartiermeister Service 1883 - 1919 Conflits Première Guerre mondiale Commandement Chef de l'État-major allemand Faits d’armes Bataille de Tannenberg (août-septembre 1914) Autres fonctions Député (1924-1928) Erich Ludendorff, né le 9 avril 1865 à Kruszewnia près de Posen en Prusse (aujourd'hui Poznań en Pologne), mort le 22 décembre 1937 à Tutzing en Bavière, est général en chef des armées allemandes pendant la Première Guerre mondiale, de 1916 à 1918. Il soutient activement le mouvement nazi dans ses débuts (années 1920), avant de s'opposer à Hitler, et se détourner de la politique pour créer, avec sa femme, un mouvement néopaïen.
Sommaire
Avant guerre
Ludendorff est « Erich Ludendorff » et non pas « Erich von Ludendorff » ; seule sa mère, Klara von Tempelhoff, est la fille d'une grande famille de Junkers.
Erich Ludendorff, alors âgé de 18 ans, gagne ses galons d’officier et sert dans l’infanterie avant d’être appelé à rejoindre, dès 1894, le Generalstab (entité pouvant être comparée aux états-majors actuels).
Militariste convaincu, Ludendorff aime à dire que la paix n’est en fait qu’un intervalle de temps entre deux périodes de guerres : cette devise l’amène à participer activement à l’élaboration du plan Schlieffen pour l’invasion de la France.
Grande Guerre
À peine le conflit est-il engagé que Ludendorff est nommé au poste de Generalquartiermeister à la seconde armée de von Bülow. L’objectif de cette seconde armée est de mettre en œuvre ce qui a été décidé par le plan Schlieffen, à savoir la prise des forts de Liège afin de s’ouvrir la route du territoire français.
Après le succès de l’opération, Ludendorff est rappelé à l'OHL (Oberste Heeresleitung ou « Commandement suprême de l'armée de terre ») aux côtés de Paul von Hindenburg — ce qu'on appellera le « troisième OHL » — qui remplace Falkenhayn comme chef suprême de l’armée allemande en août 1916.
Après la victoire de Tannenberg (26-30 août 1914) sur la IIe armée du général Alexander Samsonov, Ludendorff est nommé Generalquartiermeister de Hindenburg : inséparables, ils deviennent peu à peu les véritables décideurs de l’Allemagne, reléguant le Kaiser Guillaume II dans un rôle de faire-valoir.
Face à la supériorité maritime britannique, Ludendorff est l’apôtre de la guerre totale en utilisant à outrance sa flotte sous-marine : les très nombreuses catastrophes maritimes provoquées par cette arme, envoyant de multiples navires civils comme le Lusitania par le fond, amèneront les États-Unis à entrer en guerre.
En 1917, Ludendorff est un des principaux acteurs qui négocient le traité de Brest-Litovsk avec la Russie révolutionnaire.
Les forces allemandes pouvant être retirées du front Est, Hindenburg et Ludendorff décident alors de planifier une vaste offensive pour le printemps 1918.
Le 21 mars 1918, 181 divisions allemandes s’attaquent à 211 divisions alliées, dont 104 françaises. Le Grand État-major avait pallié le manque de chars par la constitution d’une artillerie mobile pour suivre les progressions de l’infanterie. Devant l’imminence du danger, le maréchal Foch est nommé commandant en chef des armées alliées à la conférence de Doullens le 26 mars. Paris est à nouveau sous le feu des canons allemands. Clemenceau défend bec et ongles Foch à la Chambre devant les critiques. Cependant, l’offensive est enrayée. Le 18 juillet, pour la première fois, 500 chars français utilisés en masse permettent la percée du front au sud de Soissons : cette leçon sera retenue par les Allemands pour la guerre suivante.
L’offensive franco-britannique commence le 8 août et ne s’arrêtera plus. Dans ses mémoires, Ludendorff qualifie cette date du 8 août de « jour de deuil de l’armée allemande » parce qu’il sait à ce moment que la guerre est définitivement perdue.
L’échec de leur offensive combiné à l’arrivée des troupes américaines (deux millions d'hommes en novembre 1918), finit de convaincre les deux décideurs que la guerre ne peut plus être gagnée.
Le couple Hindenburg-Ludendorff admet que l’armistice du 11 novembre 1918 est devenu inévitable, avis que le Reichstag partage. Ludendorff doit démissionner de son poste en octobre après la parution de déclarations qui expriment une volte-face sur le choix de signer l’armistice.
Après-guerre
Après l’armistice, Ludendorff s’expatrie en Suède où il écrit des ouvrages sur la tactique militaire et d’autres, plus politiques, dénonçant le sabordage de l’Allemagne par le pouvoir politique alors dominé par le SPD. C'est l'un des grands propagandistes de la fameuse thèse du coup de poignard dans le dos (Dolchstoßlegende) selon laquelle l'armée allemande, invaincue sur le terrain, a été trahie par les politiciens de l'arrière.
Revenu en Allemagne en 1920, il fréquent les milieux nationalistes et les intellectuels de la Révolution conservatrice. Il participe au putsch de Kapp, puis rencontre Adolf Hitler, à qui il fait initialement confiance. Impliqué dans le putsch de la Brasserie de 1923, il est acquitté, mais, bien que restant membre du parti national-socialiste, il ne pardonnera pas à Hitler de l'avoir entraîné dans ce coup d’État raté. En 1924, il est élu représentant au Reichstag avec l’étiquette du NSDAP.
En 1925, Adolf Hitler, cherchant à le déconsidérer, le pousse à se présenter dans une élection où il sait qu'il n'a aucune chance. Résultat : avec le score de 1,1 % des voix au premier tour, Ludendorff perd l'élection présidentielle, remportée par son ancien supérieur, Paul von Hindenburg. « C'est parfait. » confie Hitler à l'un de ses proches, « Nous lui avons porté le coup de grâce. » Ludendorff ne se remettra jamais de sa défaite.
Considérant que son ancien allié est devenu gênant pour le mouvement nazi, Hitler l'accuse en 1927 d'être franc-maçon. Il est pourtant l'auteur d'un livre pamphlétaire antimaçonnique : Destruction of freemasonry, trough revelation of their secrets[1]. Marginalisé, et ne jouant plus le moindre rôle, le vieux général se retire de la vie politique en 1928.
Se détournant de la politique, il fonde avec sa femme Mathilde von Kemnitz le Tannenbergbund, mouvement païen de « connaissance de Dieu[2] », qui existe toujours sous le nom de Bund für Deutsche Gotterkenntnis, et dont les membres sont parfois appelés Ludendorffer.
En apprenant que son ancien collègue, le maréchal-président Hindenburg, vient d'appeler Hitler à la chancellerie le 30 janvier 1933, Ludendorff lui adresse une lettre étonnamment prophétique : « Et moi, je vous prédis solennellement que cet homme exécrable entraînera notre nation vers des abîmes de déshonneur (...). Les générations futures vous maudiront dans votre tombe pour ce que vous avez fait.[3] »
Erich Ludendorff meurt le 22 décembre 1937 à l’âge de 72 ans après avoir rejeté, en 1935, l’offre d’Hitler lui proposant de l’élever à la dignité de maréchal.
Œuvres
- Destruction of freemasonry, trough revelation of their secrets/Vernichtung der Freimaurerei durch Enthüllung ihrer Geheimnisse. Verlag Hohe Warte, 1957
- Auf dem Weg zur Feldherrnhalle. Lebenserinnerungen an die Zeit des 9.11.1923 mit Dokumenten in 5 Anlagen von General Ludendorff.
- The coming war
- Das Grosse Entsetzen - die Bibel nicht Gottes Wort!
- The General Staff and Its Problems
- Ludendorff's Own Story, August 1914-November 1918: The Great War from the Siege of Liege to the Signing of the Armistice as Viewed from the Grand Headquarters of the German Army, volume I et II.
- Meine Kriegserinnerungen 1914-1918 traduit en anglais sous le titre: My war memories, 1914-1918
- Der Totale Krieg, 1936
- Deutsche Abwehr: Antisemitismus gegen Antigojismus, 1934.
- Kriegshetze und Volkermorden in den letzten 150 Jahren by Erich (1865-1937)
- The nation at war, 1936
- Die überstaatlichen Mächte im letzten Jahr des Weltkrieges. Taschenbuch, Verlag für ganzheitliche Forschung und Kultur, ISBN 3932878043.
Notes et références
- ↑ Fiche d'Erich Ludendorff
- ↑ Voir les extraits du livre de Jean Mabire, Thulé le soleil retrouvé des hyperboréens, Robert Laffont, 1977
- ↑ Cité par Ian Kershaw, Hitler, t. I, Flammarion, 2000
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