Ligne C du métro de Lyon

Ligne C du métro de Lyon
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Métro ligne C
MCL80-renové-Billy.jpg
Rame 209-210 au terminus de Cuire en 2007
Réseau Métro de Lyon
Année d’ouverture 1974
Dernière extension 8 décembre 1984
Exploitant TCL
Conduite (système) Manuelle (conducteur)
Matériel utilisé MCL 80
Points d’arrêt 5
Longueur 2,45 km
Distance moyenne entre points d’arrêt 613 m
Communes desservies Lyon
Caluire-et-Cuire
Fréquentation
(moy. par an)
12,2 Millions (en 2006)[1]
Lignes connexes Métro de Lyon Ligne A Bus en mode C Ligne C1 Ligne C3

La ligne C du métro de Lyon est une ligne du réseau métropolitain de Lyon. Cette troisième ligne, dont le premier tronçon a été ouvert en 1974, relie aujourd'hui la station Hôtel de Ville - Louis Pradel au cœur de Lyon, au sud, à la station Cuire, au nord. Avec une longueur de 2,5 km, elle est la plus courte ligne du réseau. Issue d'un ancien funiculaire transformé, elle présente la particularité de posséder une crémaillère sur une partie de son parcours due à la forte déclivité qui atteint 17%, ce qui constitue un cas unique au monde pour un métro.

Sommaire


Plan de la ligne.

Histoire

Station Croix-Paquet du funiculaire.

Chronologie

Avant le métro : la « ficelle » de Croix-Paquet

En 1891, la Compagnie du chemin de fer de Croix-Paquet à la Croix-Rousse met en service le funiculaire Croix Paquet - Croix-Rousse.

La « ficelle » initialement équipée de treuils à vapeur est électrifiée en 1908, puis intégrée à l'OTL, qui deviendront les TCL.

Alors que le funiculaire de la rue Terme est démantelé en 1967, celui de Croix-Paquet survit... mais il est est à bout de souffle.

Lors des études pour la construction du métro, il est jugé idéalement placé pour constituer une antenne vers la Croix-Rousse. La « ficelle » de Croix-Paquet est arrêtée le 2 juillet 1972 pour les travaux...

Du funiculaire au métro à crémaillère

La transformation en métro passe nécessairement par l'équipement de la ligne avec une crémaillère : la rampe de 17% est beaucoup trop raide pour un matériel sur fer classique ou même sur pneus.

Elle est séparée en deux opérations : la transformation proprement dite de la ligne existante et le prolongement à Hôtel de Ville pour donner correspondance à la ligne A ; l'ampleur des travaux de la deuxième nécessite des travaux plus importants et donc plus longs.

Les travaux durent un peu plus de deux ans. Si le génie civil (le tunnel et le bâtiment de Croix-Paquet) est conservé, la ligne est totalement reconstruite, avec une voie nouvelle équipée d'une crémaillère Strub. Elle est électrifiée par un fil de contact (LAC) similaire à ceux des tramways. Un micro-atelier pour l'entretien du matériel roulant est installé dans un petit bâtiment juxtaposé à la station Croix-Paquet et embranché sur voie principale à l'entrée du tunnel.

Ainsi équipée, le 9 décembre 1974, la première ligne du réseau métro de Lyon (déjà nommée ligne C) entre en service.

Pendant ce temps, des travaux beaucoup plus lourds continuent : le percement d'un tunnel entre Croix-Paquet et Croix-Rousse, puis l'équipement ferroviaire ; la station Croix-Paquet doit être adaptée pour intégrer le débouché du tunnel avec deux voies de passage et des quais latéraux. La station Hôtel de Ville est implantée en dessous de celle de la ligne A, décalée dans son prolongement vers le nord, ce qui permet une bonne correspondance.

La nouvelle ligne, établie en tunnel (sauf à Croix-Paquet), est intégrée au reste du réseau lors de l'ouverture des lignes A et B en 1978.

Plus loin sur le Plateau

L'emprise de l'ancienne voie ferrée Lyon-Croix-Rousse - Sathonay - Trévoux, désaffectée depuis 1975, donne une possibilité de prolongement vers le nord à travers le quartier du Plateau de la Croix-Rousse.

La ligne est prolongée jusqu'au niveau de l'ancienne gare de Cuire le 8 décembre 1984, jour de la Fête des Lumières ; deux nouvelles stations ouvrent pour l'occasion : Hénon et Cuire. Cette dernière, comme Charpennes pour la ligne B, n'a qu'un quai commun à la descente et montée des voyageurs. Cette disposition devait réserver la possibilité d'aller au-delà vers le centre de Caluire voire Sathonay.

Cette section qui ne comporte pas de rampes particulières a été construite en tranchée couverte et « en adhérence » : la voie est classique, sans crémaillère. Ce prolongement a été l'occasion d'une opération d'urbanisme avec l'ouverture du boulevard des Canuts sous lequel se trouve la ligne.

Tracé et stations

Tracé géographique de la ligne C.

La ligne C du métro de Lyon a un tracé orienté globalement nord-sud. Bien qu'assez courte, elle comprend quelques sections sinueuses pour faire la jonction entre ses grandes sections : correspondance avec la ligne A, ancien funiculaire et tracé de l'ancienne ligne de la Croix-Rousse.

Le tracé a son origine à la station Hôtel de Ville Louis Pradel située sous celle de la ligne A. Au-delà des communications entre les deux voies, la ligne, établie en tunnel assez profond, commence à monter par un tracé sinueux pour rejoindre la station à l'air libre Croix-Paquet, datant de l'ancien funiculaire. Replongeant en tunnel, la ligne monte en ligne droite vers la Croix-Rousse.

Au sud du boulevard de la Croix-Rousse, elle passe sur le site disparu de la gare d'arrivée de l'ancien funiculaire, puis effectue une courbe sur la gauche pour atteindre la station Croix-Rousse établie dans l'axe du boulevard.

Après avoir quitté la crémaillère et franchi une courbe serrée à droite et une petite à gauche, la ligne effectue jusqu'à son terminus une grande courbe correspondant à l'ancienne ligne de la Croix-Rousse à Sathonay. Il est d'abord établi en souterrain sous le boulevard des Canuts ; au-delà de la station Hénon, la ligne émerge pour venir sur un remblai côté ouest du boulevard, longe les ateliers d'Hénon et traverse la rue de Cuire par un pont jumelé à celui du boulevard des Canuts.

La ligne redescend au niveau du sol juste avant d'arriver au terminus : cette disposition devait permettre un prolongement ultérieur au nord. La station Cuire est à voie et quai uniques, au sud de la place Jules Ferry.

Liste des stations

Les stations de métro de la ligne sont présentées du sud au nord :

      Station Communes desservies Correspondances[2]
  O   Hôtel de Ville
Louis Pradel
Lyon 1er Métro de Lyon Ligne A, Bus en mode C Ligne C3
  o   Croix-Paquet Lyon 1er
  o   Croix-Rousse Lyon 1e/4e
  o   Hénon Lyon 4e
  O   Cuire Caluire-et-Cuire P+R Bus en mode C Ligne C1

Stations à thème ou particulières

Les stations de la ligne C n'ont pas fait l'objet d'une décoration particulière. Mais l'histoire de la ligne et son équipement ont des répercussions sur plusieurs stations qui ont une configuration particulière.

Hôtel de Ville - Louis Pradel, bien qu'équipée de deux voies, a une organisation qui ne permet pas de les utiliser complètement en service commercial : la voie principale est desservie par un quai latéral destiné au départ des voyageurs vers Cuire et un quai central pour l'arrivée. Ce quai est longé de poteaux, dont certains empêchent l'utilisation de plusieurs portes de la rame. Ce quai dessert aussi une voie utilisée en garage ou en secours.

Croix-Paquet est caractérisée par sa pente rendant difficile l'accessibilité aux personnes en fauteuil et par sa situation à l'air libre en bordure de la place Croix-Paquet.

Cuire est au niveau du sol, ce qui la rend très proche dans son intégration dans l'environnement urbain et dans son accessibilité d'une station de tramway.

Raccordement

La ligne C est exploitée avec des rames à roulement sur fer, alimentées par caténaire. Elle ne possède de ce fait aucun raccordement avec les trois autres lignes du réseau lyonnais.

Ceci implique que pour toute opération de maintenance qui ne peut être réalisée à Hénon, le transport doit être effectué sur remorque routière.

Ateliers

Le matériel roulant est entretenu aux ateliers d'Hénon, situés dans le 4e arrondissement de Lyon. Ils ont été construit sur l'emplacement de l'ancienne gare de marchandises de la Croix-Rousse sur la ligne Lyon - Trévoux.

Plan de voies

La ligne est à voie double, à l'exception des 385 derniers mètres côté Cuire, établis en voie unique. Les communications entre les deux voies sont assez nombreuses : en avant-gare Hôtel de Ville (le terminus est effectué en station, il n'y a pas d'arrière-gare), à l'ouest de Croix-Rousse, et au nord d'Hénon[3].

Exploitation

Crémaillère équipant la ligne entre les stations Hôtel de Ville et Croix-Rousse.

Le temps de parcours total est de huit minutes entre terminus. La fréquence est d'une rame toutes les 5 minutes trente secondes en heures de pointe, et de 7 minutes trente secondes en heures creuses ; la vitesse commerciale est de 16,6 km/h[4]. Quatre trains circulent simultanément en heures de pointe. La première circulation quitte le terminus à 4h25, le dernier train à 0h25[5].

Les deux voies sont banalisées entre les stations Hôtel de Ville et Croix-Rousse et équipées d'une crémaillère. Elles permettent une exploitation comme simple navette avec une circulation aller-retour sur la même voie. Le terminus de Cuire est atteint par une voie unique. Le PCC, commun aux quatre lignes, se situe en souterrain, à côté de la station Part-Dieu.

Matériel roulant

Article détaillé : MCL 80.
Premier matériel à crémaillère employé.
Rame MCL 80 à la station Croix-Paquet.

Le premier matériel roulant de la ligne consistait en deux automotrices construites sur mesure par SLM et Brown-Boveri et livrées en 1974. Immatriculées MC1 et MC2, ces engins portant la livrée historique lyonnaise rouge à bande blanche (comme encore de nos jours le funiculaire de Fourvière), circulaient généralement en solo, bien qu'étant aptes à la circulation en unité multiple (UM). Elles ont été rejointes par une troisième, MC3, pour le prolongement de 1978 à Hôtel de Ville. Contrairement à ses sœurs, MC3 ne pouvait rouler en UM.

Lors du prolongement à Cuire de 1984, le parc a dû être agrandi, et la capacité des rames augmentée. De nouvelles rames étant nécessaires, et pour que le parc soit homogène, les anciennes automotrices, âgées de dix ans seulement, ont été retirées du service. Elles ont été garées aux ateliers de la Poudrette des lignes A et B. Depuis fin 2007, elles se trouvent aux ateliers de Meyzieu de T3.

Le service est assuré depuis 1984 par un parc de cinq rames MCL 80 (Métro Crémaillère Lyon année 1980) composées de deux motrices (M+M) et d'une capacité de 252 places, construites par Alstom Vevey et immatriculées 201/202 à 209/210.

Ces cinq rames ont bénéficié, à l'instar des rames des lignes A et B, d'une rénovation à mi-vie entre 2005 et janvier 2008, comprenant la révision technique et une remise à niveau « commerciale » : application de la nouvelle livrée blanche avec bande rouge en haut de caisse et portes grises, et reprise des aménagements intérieurs, avec nouveaux sièges et nouvelles couleurs. Cette modernisation a été réalisée par l'entreprise Safra à Albi ; le transport des motrices a dû être effectuée par remorques routières.

La ligne à crémaillère

Rame 209/210 rénovée à Hôtel de Ville Louis Pradel.

La crémaillère est installée sur 936 mètres de ligne. Cette particularité unique pour un métro implique quelques contraintes pour l'exploitation, notamment des vitesses réduites : 22 km/h en montée et seulement 17 km/h en descente.

La ligne n'étant que partiellement équipée de crémaillère, un système pour la quitter ou l'enclencher a été mis en œuvre à la sortie de la station Croix-Rousse : il est constitué une partie mobile de crémaillère, articulée autour d'un axe horizontal, qui s'abaisse au passage de la roue crantée quand elle s'engage. La manœuvre se fait à vitesse réduite : 7 km/h.

Le personnel d'exploitation

Rame rénovée à Cuire.

Tarification et financement

La tarification de base est identique sur tout le réseau et accessible avec les mêmes abonnements. Un ticket à l'unité permet un trajet simple quelle que soit la distance avec une ou plusieurs correspondances possibles avec les autres lignes de métro, tramway et bus dans la limite d'une heure. Certaines lignes telles que les navettes et funiculaires, bénéficient de tarifs moins élevés.

Le périmètre des transports urbains ne recouvre pas exactement celui de la communauté urbaine de Lyon (« Grand Lyon ») et des accords existent avec certaines communes (voire à l'avenir certaines intercommunalités). Ainsi, certaines lignes bénéficient aussi du tarif TCL hors du territoire du Grand Lyon.

Le financement du fonctionnement des lignes, l'entretien du matériel (qui appartient au Sytral) et les charges de personnel, sont assurés par Keolis Lyon, qui œuvre dans le cadre d'une délégation de service public du Sytral, l'autorité organisatrice. Cependant, les tarifs des billets et abonnements dont le montant est limité par décision politique, comme dans la majorité des réseaux urbains de transports en France, ne couvrent pas les frais réels de transport. Le manque à gagner est compensé par le Sytral. Il définit les conditions générales d'exploitation ainsi que la durée et la fréquence des services. L'équilibre financier du fonctionnement est assuré grâce au versement transport payé par les entreprises et aux contributions des collectivités publiques.

Trafic

La ligne C a une fréquentation moyenne de 33 466 voyageurs par jour.

Fréquence en heure de pointe 5 min 30

Fréquence en heure creuse 7 min 30 [6]

L'avenir de la ligne

Un prolongement au nord ?

Détail d'une rame

L'idée du prolongement au nord semble avoir toujours fait partie de l'histoire de la ligne C sans jamais aboutir : la plate-forme de l'ancienne voie ferrée pourrait offrir une possibilité de tracé relativement facile et économique jusqu'à la gare de Sathonay-Rillieux.

Cette solution est actuellement écartée par le Sytral au profit d'un prolongement de la ligne forte « Cristalis » C1 depuis la Cité Internationale à Cuire par la montée des Soldats et Montessuy[7].

Plus généralement ...

La ligne C est limitée par deux contraintes techniques : sa capacité relativement faible et la crémaillère.

La capacité est essentiellement limitée aux deux terminus et par le parc de matériel roulant. Si le problème de Cuire peut être amélioré sans trop de difficultés en prolongeant la deuxième voie, la configuration de la station Hôtel de Ville, en particulier les quais étroits, peut très difficilement être améliorée sans travaux de génie civil très coûteux.

La deuxième contrainte est la crémaillère : la nécessité d'un matériel adapté limite le nombre de constructeurs pour le matériel roulant, que ce soit pour une extension du parc dû à un prolongement, ou au renouvellement aux environs de 2025 des cinq rames MCL 80[8].

Tourisme

Rame en livrée d'origine au terminus Cuire.

La ligne C n'a une vocation touristique que sur sa première section jusqu'à Croix-Rousse.

Partant du quartier touristique de la Presqu'Île, près de l'hôtel de ville, de l'opéra, de la place des Terreaux, du palais Saint-Pierre, la ligne dessert par ses trois premières stations (Hôtel de Ville, Croix-Paquet et Croix-Rousse) tout l'est du quartier des Pentes de la Croix-Rousse, avec ses rues en pente, les montées, et les fameuses traboules.

La ligne dessert aussi la place de la Croix-Rousse, point central d'un quartier qui a conservé une vie proche de celle d'un village, avec le Gros Caillou, sa vogue des marrons...

Notes et références

  1. 33 000 voyageurs par jour d'après le Site du Sytral
  2. Pour alléger le tableau, seules les correspondances SNCF, métro, tram et funiculaires sont données. Les correspondances bus sont reprises dans les articles de chaque station.
  3. D'après le site Carto. métro
  4. Sytral - Le métro C
  5. Lyon en lignes - Ligne C
  6. [1]l
  7. Projet C1 sur le site du Sytral.
  8. En prévoyant une durée de vie du matériel de quarante ans.

Bibliographie

Voir aussi

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Articles connexes



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