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Passage à niveau
Pour les articles homonymes, voir PN.Un passage à niveau (abrégé PN dans le jargon ferroviaire) est un croisement à niveau d'une ligne ferroviaire avec une voie routière ou piétonnière. Le terme « à niveau » signifie que les voies qui se croisent sont à la même hauteur, par opposition aux ponts et tunnels.
Sommaire
Dangers
La circulation des convois ferroviaires y est toujours prioritaire sur les usagers de la route ; de fait, l'inertie d'un train est telle qu'il lui faut plusieurs centaines de mètres pour s'arrêter. Pour réduire les risques de collision, on cherche de plus en plus à éliminer les passages à niveau soit en les remplaçant par des passages dénivelés, soit en les supprimant purement et simplement.
Le risque potentiel que représente un passage à niveau est fonction de l'intensité de la circulation sur la voie ferroviaire et sur la voie routière. Une évaluation de ce risque est faite en calculant le « moment de circulation » qui est le produit du nombre de trains par le nombre de véhicules routiers empruntant en moyenne par jour le passage à niveau. On ne tolère pas de passage à niveau sur les axes de communication à forte densité et à vitesse élevée : lignes à grande vitesse (en France, les passages à niveau automatiques ne sont pas tolérés sur les lignes où les trains circulent à plus de 160 km/h), sur les autoroutes et voies express. Le plus grand nombre de passage à niveau subsistants se trouvent à l'intersection de lignes et de routes à faible circulation, lignes secondaires, voirie communale.
En général, compte tenu du rapport de masses entre un convoi ferroviaire et un véhicule routier, le risque est essentiellement du côté routier. Cependant, des conséquences graves pour les circulations ferroviaires peuvent advenir en cas de collision avec un poids lourd surtout si celui-ci est chargé de matières dangereuses ou inflammables.
Les passages à niveau en France
En France, il existe 19 133 PN au 1er janvier 2005 (contre 33 500 en 1938 et 25 000 en 1980), dont 1 % sur des routes nationales, 36 % sur des routes départementales et 63 % sur des voies communales[1]. Aucun passage à niveau n’est situé sur une ligne à grande vitesse mais des accidents peuvent impliquer des TGV lorsque que ces derniers roulent sur des lignes classiques mais dans ce cas à une vitesse ne dépassant pas 160 km/h.
Types de passages à niveau
Environ 15 300 sont des PN non gardés, dont 11 200 sont équipés de signalisation automatique lumineuse et 4 100 de simple croix de saint André. Les passages à niveau automatisés sont équipés d'un feu rouge clignotant, qui impose l'arrêt absolu, doublé d'une sonnerie, et préannoncé par un signal triangulaire montrant une barrière pour les passages à niveau équipés de barrières et une locomotive qui fume pour les passages à niveau sans barrières. En 2007 le seuil qui justifie l'installation d'un équipement lumineux automatique est d'au moins 100 passages de véhicules par jour.
On distingue plusieurs types de passage à niveau :
- selon qu'ils sont gardés (par des garde-barrières) ou non gardés,
- selon qu'ils sont munis, ou non, de feux et de barrières (2 demi-barrières pour fermer la chaussée de droite ou 4 demi-barrières pour fermer toute la chaussée) ; les PN gardés sont toujours équipés de barrières.
- selon qu'ils sont publics ou privés ;
- selon qu'ils sont ouverts aux véhicules automobiles ou seulement aux piétons.
Les passages à niveau les plus répandus sur le réseau ferré français sont les passages à niveau à Signalisation Automatique Lumineuse et Sonore (en abrégé, PN à SAL). Il en existe plusieurs types :
Le PN à SAL à feux seuls : SAL 0
Ce type de PN à SAL ne comporte pas de barrières. Il est donc peu utilisé, uniquement sur les voies routières ayant un trafic extrêmement faible. On n'installe plus de PN de ce type depuis 1973, il n'en existe plus que 49 sur le réseau ferroviaire national (fin 2008).
Sa signalisation de position se compose de :
- Feux routiers rouges clignotants appelés R24
- Un signal sonore.
Le PN à SAL à deux demi-barrières : SAL 2
Ce type de PN à SAL est le plus répandu. Il est employé sur tous les types de routes.
Sa signalisation de position se compose de :
- Feux routiers rouges clignotants (deux par sens de circulation routière) appelés R24
- Un signal sonore
- Deux demi-barrières barrant chacune la moitié droite de la chaussée
Le PN à SAL à deux barrières : SAL 2B
Ce type de PN à SAL est utilisé sur les routes à densité de trafic moyenne (entre 100 et 500 véhicules par jour) et sur les passages à niveau de faible largeur (route perpendiculaire à la voie ferrée)
Sa signalisation de position est constituée de :
- Feux routiers rouges clignotants (deux par sens de circulation routière) appelés R24
- Un signal sonore
- Deux barrières de la largeur de la chaussée
Le PN à SAL à quatre demi-barrières : SAL 4
On utilise ce type de PN en ville et en général lorsque le PN est proche d'une gare pour fermer l'accès aux piétons. Ce type de PN est peu répandu car il génère un risque d'enfermement de l'automobiliste entre les barrières et statistiquement il y a plus d'accidents sur ce type de PN.
Sa signalisation de position se compose de :
- Feux routiers rouges clignotants (deux par sens de circulation routière) appelés R24
- Un signal sonore
- Quatre demi-barrières :
- Deux demi-barrières dites d'entrée barrant la moitié droite de la chaussée
- Deux demi-barrières dites de sortie barrant la moitié gauche de la chaussée et qui se ferment une fois que les barrières d'entrées sont en position basse. Le temps de fermeture est donc rallongé de quelques secondes.
Dangers
Sur les 19 133 passages à niveaux en 2007, 364 sont jugés dangereux[1], soit parce qu’ils sont situés sur une route avec un trafic important, soit à cause d'une mauvaise visibilité.
On comptait en France, en 2004, 126 collisions à des passages à niveaux ayant provoqué 38 décès (197 en 2003 pour 61 décès, 179 en 2002 pour 40 décès). Ces accidents sont souvent la conséquence d'imprudences, comme le passage en chicane des demi-barrières, en infraction avec le code de la route.
Actions en cours
Pour réduire encore ces chiffres, deux actions sont en cours :
- un programme de suppression de 50 % des 360 passages à niveau les plus accidentogènes d'ici 2012[réf. souhaitée] ; 10 millions d'euros sont prévus annuellement pour cette action cofinancée par RFF et par l'État français ;
- l'expérimentation d'un contrôle automatique à l'aide de radars. Un tel radar a été installé en 2005 à titre de test dans la commune de Lhommaizé (département de la Vienne) sur la RN 147. Il permet de photographier et de verbaliser tout automobiliste franchissant le passage à niveau après déclenchement du signal lumineux interdisant le passage. Ce système pourrait être généralisé s'il s'avère efficace.
La suppression des passages à niveau est une œuvre de longue haleine à cause de son coût, entre 3 et 4,5 millions d'euros en moyenne, des délais d'étude et de réalisation relativement longs (environ 5 ans), enfin la topographie des lieux ne se prête pas toujours aisément à l'opération.
Histoire
Le premier passage à niveau automatique en France a été installé en février 1949 à Ervy-le-Châtel sur la ligne Saint-Florentin à Troyes, aujourd'hui deferrée. En 1952 plus de 200 avaient déjà été installés.
Galerie
Inde : PN manuel dans l'État du Bengale occidental
Angleterre : PN sans barrières dans le comté de Tyne et Wear
Japon : PN automatique dans la préfecture de Hyōgo
Vidéo : PN vu d'un train en pleine ville (Beijing, Chine) (3,1 Mo)
Voir aussi
Ressources externes
- site sur la sécurité aux abords passages à niveau édité pour un événement national en France
- / TPE sur les Passages à Niveau à SAL (PDF)
Notes et références
- ↑ a et b TGV accidenté : les passages à niveau en accusation, Le Figaro, 20 décembre 2007
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