- Amérique Latine
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Amérique latine
L’expression Amérique latine peut désigner :
- selon un critère linguistique, l’ensemble des pays du continent américain où l’on parle des langues latines (langues romanes), essentiellement l’espagnol, le portugais (faisant donc partie de l’hispanophonie et de la lusophonie), et le français (Haïti, Guyane, Guadeloupe, Martinique). L’Amérique latine comprend donc la majeure partie de l'Amérique du Sud, de l’Amérique centrale et en partie l’Amérique du Nord (le Mexique, voire le Nouveau-Mexique). Dans un sens beaucoup plus large (et très minoritaire), on y ajouterait le Québec, l’Acadie, la Louisiane (Nouvelle-France) et Saint-Pierre-et-Miquelon.
- selon un critère géographique et culturel et selon une division couramment admise, l’espace compris de la Mexamerica au Nord, à la Terre de Feu au sud et comprenant, le Mexique, l’Amérique centrale et caraïbe, les pays andins, le Cône sud et le Brésil. Ce vaste ensemble de 22 millions de km² et de plus de 540 millions d’habitants connaît de profondes disparités mais trouve son identité dans des histoires coloniales et des conquêtes d’indépendances similaires, des modes d’occupation de l’espace et des rapports sociaux comparables.[1]
- selon un critère géopolitique, une « représentation […] qui va à l’encontre de la division classique et géologique du continent en trois parties» , un ensemble que l’on peut opposer à l’Amérique du Nord anglo-saxonne.[2]
Sommaire
Étymologie et l’apparition de l’idée d’Amérique latine
Articles détaillés : Amérique du Sud et Amérique centrale.L’expression « Amérique latine » a été utilisée pour la première fois par le poète colombien José María Torres Caicedo en 1856[3] et par le socialiste chilien Francisco Bilbao, tous deux proches de Lamennais[4].
Le concept d’une Amérique catholique et latine s’opposant à une Amérique anglo-saxonne et protestante a été repris par l’entourage de Napoléon III[3]. En 1861, c’est au nom de la défense de ces pays « latins », considérés comme culturellement proche de la France, que l’empereur envoie une expédition au Mexique[5] dans un contexte de panlatinisme [6]. L'expression Amérique latine a ainsi servi à Napoléon III à designer une partie du continent américain afin de mettre symboliquement en évidence la légitimité française à jouir de ce territoire.
En réalité, l’examen attentif de l’histoire et de la culture de l’Amérique latine montre que cette dernière ne constitue pas un ensemble homogène et nettement identifié : l’expression « Amérique latine » efface le passé précolombien de la région. La population latino-américaine est diverse et ne se résume pas à sa composante latine et catholique. Les États du Guyana et du Surinam ne parlent pas une langue latine ; a contrario, le Québec, région francophone, appartient à l’Amérique du Nord. Idée, « liée au grand dessein d'aider les nations latines des Amériques, à endiguer l'expansion des États-Unis ». Cette sorte d'« ingérence » est toujours combattue, au nom des droits de la mère patrie, par Madrid où le concept d'Amérique latine n'a toujours pas droit de cité, mais où prévaut au contraire le concept d'hispanité[7]. Les Espagnols ont toujours préféré les expressions « Hispano America » ou encore « Ibero America » pour la désigner[3].
Plus récemment, les géographes utilisent l'expression « Extrême-Occident » pour parler de l'Amérique latine[8].
Histoire
Article détaillé : Histoire de l'Amérique latine.Voir aussi :
Économie
Article détaillé : Économie de l'Amérique latine.Démographie
Articles détaillés : Population de l'Amérique latine et Amérindiens dans la société latino-américaine au XXe siècle.L'Amérique latine est cinq fois plus touchée par les homicides que les autres continents[9]. La moyenne des meurtres s'établit à 27 pour 100 000 habitants, alors que la moyenne mondiale est de 5 pour 100 000[9].
Voir aussi
Notes et références
- ↑ Claude Bataillon, Jean-Paul Deler, Hervé Théry,Géographie universelle, vol. 3, Amérique latine, chapitre 1, « Ce que latine veut dire », 1991.
- ↑ Olivier Dollfus, « Amérique latine », in Dictionnaire de Géopolitique, sous la direction d'Yves Lacoste, Flammarion, 1995.
- ↑ a , b et c Yves Saint-Geours, « L'Amérique latine est le laboratoire du monde », dans L'Histoire, n°322, juillet-août 2007, p.8
- ↑ Vicente Romero, « Du nominal “latin” pour l’Autre Amérique. Notes sur la naissance et le sens du nom « Amérique latine » autour des années 1850 », Histoire et Sociétés de l'Amérique latine, nº7, premier semestre 1998, pp. 57 – 86
- ↑ Gabriel Wackermann (sous la direction de), L’Amérique latine, Ellipses, Paris, 2005.
- ↑ Vicente Romero, « Du nominal “latin” (…) », article cité.
- ↑ Alain Rouquié, Amérique latine : Introduction à l'Extrême-Occident.
- ↑ Yves Saint-Geours, « L'Amérique latine est le laboratoire du monde », dans L'Histoire, n°322, juillet-août 2007, p.9
- ↑ a et b « Amérique latine: 5 fois plus de meurtres qu'en moyenne dans le monde », dans Le Monde du 08-10-2008, [lire en ligne]
Bibliographie
- Claude Bataillon, Jean-Paul Deler, Hervé Théry, Géographie universelle, vol. 3 : Amérique latine, Hachette-Reclus, Paris, 1991
- Yves Lacoste et , Dictionnaire de Géopolitique, Flammarion, Paris, 1995
- Vicente Romero, « Du nominal « latin » pour l’autre Amérique. Notes sur la naissance et le sens du nom « Amérique latine » autour des années 1850 », dans Histoire et Sociétés de l'Amérique latine, no 7, 1998, p. 57-86 [texte intégral]
- Gabriel Wackermann et , L'Amérique latine, Ellipses, Paris, 2005
Articles connexes
- Amérique anglo-saxonne
- Amérique hispanique
- CEPALC, organisme de l'ONU qui publie des statistiques sur l'économie et la pauvreté dans la zone.
- Ibéro-Amérique
- Organisation des États américains
Liens externes et références
- http://alhim.revues.org – Amérique latine histoire et mémoire – Revue scientifique sur les questions liées au binôme histoire/mémoire en Amérique latine.
- http://www.red-redial.net - Réseau européen de documentation Amérique latine
- Portail de l’Amérique
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