- Saint-Domingue (ville)
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Saint-Domingue
Santo Domingo de Guzmán
Héraldique.Administration Pays République dominicaine District Distrito Nacional Fondateur Bartolomeo Colomb Maire Roberto Salcedo Géographie Coordonnées Superficie 8 000 ha = 80 km2 Démographie Population 2 253 437 hab. (2008) Densité 28 168 hab./km2 Localisation Internet Site de la ville http://www.adn.gob.do/ La ville de Saint-Domingue[1] (Santo Domingo ou Santo Domingo de Guzmán en espagnol, ou San Domingo de façon plus ancienne : on parle de la bataille de San Domingo) est située sur la côte sud de l'île d'Hispaniola, que la République dominicaine, dont elle est capitale, partage avec Haïti. Fondée de 1496 à 1502, Santo Domingo est le plus vieux site de peuplement européen des Amériques habité sans discontinuité et fut le premier siège du pouvoir espagnol dans le Nouveau Monde.
Depuis 1932 elle est le chef-lieu du district national.Sommaire
Toponymie
Elle est ainsi nommée en l'honneur de saint Dominique de Guzmán, le fondateur de l'ordre dominicain, car elle fut fondée le 4 août 1496, jour où l'on fêtait le saint à l'époque, même si elle fut baptisée dans un premier temps et à partir de moment-là, Nueva Isabela, en hommage à la reine Isabelle de Castille. Elle prendra le nom de Santo Domingo de Gúzman après avoir été détruite par un cyclone 1502. Il est a noter aussi que Domenico était le prénom du père de Christophe Colomb et des frères de ce dernier.
Entre 1936 et 1961, elle portera également le nom de Ciudad Trujillo en l'honneur du dictateur Rafael Trujillo qui dirigea le pays durant cette période.Géographie
La ville est située sur la mer des Caraïbes, à l'embouchure de la rivière Ozama.
Démographie
La ville compte 2 731 294 habitants (2007[2]).
Histoire
Article détaillé : Histoire de la République dominicaine.La fondation de la ville
Article détaillé : Zone coloniale.Une première colonie, nommée La Navidad, s'installa dans le nord de l'île quelques mois après l'arrivée de Christophe Colomb fin décembre 1492[3]. Mais les premiers occupants furent massacrés par les indiens Taïnos[4].
Une deuxième colonie permanente fut fondée, toujours dans le nord : La Isabela, mais le mauvais emplacement (manque d'eau potable et l'insuffisance pour le mouillage des navires), ainsi que les forts vents venant du nord qui laissèrent croire aux colons qu'ils étaient la cause des nombreuses épidémies dont les Européens étaient atteints, incita la construction d'une nouvelle ville au sud de l'île. À l'initiative de Bartolomeo Colomb, frère cadet de Christophe, fut alors édifiée en 1496 sur la rive orientale du fleuve Ozama la ville de Nueva Isabela, en hommage à la reine Isabelle de Castille. Elle fut officiellement fondée le 4 août 1496.
En 1502, un cyclone ravagea la nouvelle ville qui fut alors reconstruite sur l'autre rive du fleuve par le gouverneur nouvellement nommé, Nicolás de Ovando et prit le nom de Santo Domingo de Gúzman, en l'honneur de Saint Dominique de Guzmán. Le plan en damier de cette cité qui est appelée de nos jours zone coloniale fut à l'origine de la plupart des villes du Nouveau Monde.
Dès 1508, Santo Domingo acquit son statut de ville, Ferdinand II d'Aragon, roi d'Espagne, lui accordant ses armes, et devint le siège de la vice-royauté des Amériques. En 1511, le premier Tribunal Royal avait pour juridiction l'ensemble des territoires du Nouveau Monde. Diego Colomb, fils de l'amiral, installa sa première cour de Vice-roi et Gouverneur des Indes, dans ce qui est aujourd'hui nommé le Palais de Colomb (El Alcazár de Colón), situé stratégiquement entre deux portes des murs d'enceinte de la ville et avec une vue imprenable sur le fleuve, au bord duquel furent aussi édifiés les chantiers navals royaux qui portent toujours le nom de Atarazanas Reales.
En 1538 fut créée la plus vieille université du Nouveau Monde par une bulle du pape, In Apostolatus Culmine, qui octroya ce statut au centre d'études fondé dès 1502 par Hernando de Gorjón et qui occupait le Couvent des Dominicains, à quelques pas de la forteresse. Elle fut baptisée Santo Tomás de Aquino (Saint-Thomas d'Aquin). L'institution existe encore de nos jours sous le nom d’Université Autonome de Santo Domingo (UASD), mais a été transférée à la périphérie de la zone coloniale[5].
Ce fut donc une ville en grande expansion que légua Diego Colomb en 1523, à la fin de son second mandat de gouverneur. L'or se faisant rare sur l'île avait laissé place à la culture de la canne à sucre, dont le succès en Europe permit le financement des grandes constructions de Santo Domingo au XVIe siècle.
Les assauts anglais
En 1586, Francis Drake et ses hommes prirent possession de la ville durant un mois pendant lequel le corsaire anglais tenta de négocier une rançon. Il n'obtint finalement qu'un vingtième de ce qu'il avait espéré. Avant de repartir vers Carthagène, il pilla et brûla une grande partie de la ville. Seule la cathédrale, dans laquelle il semble avoir établi son quartier général durant le siège, échappa au feu, mais pas au vol de son trésor et de ses cloches.
A la suite de cette destruction, la plupart des bâtiments furent reconstruits à l'identique. Le roi Philippe II d'Espagne ordonna néanmoins le renforcement des principales escales de sa flotte et chargea les ingénieurs Juan Bautiste Antonelli et Juan de Tejeda de mettre en place des systèmes de défense dans les ports de Santo Domingo, San Juan de Porto Rico, La Havane, Carthagène, etc. Son successeur, Philippe III d'Espagne, dans sa tentative de lutte contre la contrebande, fit déplacer plusieurs colonies de la côte nord de l'île vers les abords de la capitale.
En 1655, la flotte anglaise de Cromwell, emmenée par l'amiral William Penn et le général Robert Venables attaqua la ville, l'objectif étant d'engager l'expansion du protestantisme dans le Nouveau Monde. Les murailles n'étaient pas encore complètement renforcées, mais les deux tentatives d'assaut des 8000 hommes de Venables furent néanmoins repoussées par le nouveau gouverneur général d'Hispaniola, Bernardino de Meneses Brancamonte y Zapata, comte de Peñalba (qui donna son nom à la principale rue piétonne de la ville El Conde, qui signifie en français Le Comte). Penn et Venables, furieux de leur déroute bien que responsables en raison de leur manque de collaboration évident, allèrent s'emparer de la Jamaïque.
La domination française
A la fin du siècle suivant, le traité de Bâle de 1795 scella la session par l'Espagne de la partie est de l'île d'Hispaniola à la France, cette dernière reprenant ainsi l'île tout entière, qui prit le nom de Saint-Domingue. La ville de Saint-Domingue fut envahie par Toussaint Louverture en janvier 1801.
Article détaillé : Bataille de San Domingo.Ce n'est qu'en 1809, après la bataille de Palo Hincado, que la ville, de même que toute la partie ouest d'Hispaniola, se rattacha à la tutelle espagnole.
La domination haïtienne
En 1821, quelques semaines après la déclaration d'indépendance des colons espagnols, les troupes haïtiennes emmenées par Jean Pierre Boyer entrèrent dans la ville. L'île resta haïtienne jusqu'en 1844. Le 27 février de cette année commença près de la porte du Condé la guerre qui mena à l'indépendance de la République dominicaine.
Après l'indépendance
Au début du XIXe siècle, la muraille d'enceinte fut presque entièrement démolie et la plupart des briques et des pierres furent récupérées pour restaurer de nombreux bâtiments de la grande époque coloniale. La zone coloniale fut rénovée et ses façades reprirent les couleurs du XVIIe.
La ville fut presque entièrement détruite par un ouragan en 1930. Elle fut reconstruite et renommée Ciudad Trujillo en l'honneur du dictateur Rafael Trujillo. La ville retrouva son nom originel juste après l'assassinat de ce dernier en 1961.
Le 6 octobre 1992, dans le cadre des célébrations du Cinquième centenaire de la découverte et de l'évangélisation de l'Amérique, fut inauguré le Faro A Colón (Phare de Colomb), immense monument à la mémoire de Christophe Colomb, dont les premiers projets avaient été déposés dès l'année 1923. À cette occasion furent transférés les restes du corps du célèbre amiral dont la dépouille funèbre se trouvait jusqu'alors dans une des tombes de la cathédrale. L'authenticité en est cependant contestée par l'Espagne qui affirme disposer de ces restes.
En 2001, la ville fut divisée en quatre municipalités et une ville-province.
patrimoine
La zone coloniale de Saint-Domingue a été déclarée patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO pour ses constructions espagnoles les plus anciennes du Nouveau Monde[6], dont :
- La première université, l'université saint Thomas d'Aquin[7],
- La première cathédrale du continent américain,
- La maison de Christophe Colomb,
- La forteresse Ozama (du nom du Río Ozama)
- La maison d'Hernán Cortés qui accueille aujourd'hui l'ambassade de France.
Transports
Saint-Domingue est desservie par deux aéroports internationaux l'Aéroport Las Américas à l'est et l'Aéroport La Isabela - Dr. Joaquín Balaguer au nord-ouest.
La ville possède également une ligne de métro, totalisant 16 stations, la seconde actuellement construite dans les îles Caraïbes après celle du Tren Urbano de San Juan de Porto Rico.
Sport
Le baseball est le sport le plus important en République dominicaine et deux clubs portent les couleurs de la ville de Saint-Domingue en Liga Dominicana : les Tigres del Licey, 22 fois champion national, et les Leones del Escogido, 14 fois champion national et champion en titre.
La ville accueille les Jeux panaméricains du 1er au 17 août 2003.
Jumelages
Santo Domingo est jumelée avec :
- Madrid (Espagne)
- Sarasota (États-Unis)
- New York (États-Unis) (1983)
Annexes
Références
- Commission générale de terminologie et de néologie, et publié au Journal officiel de la République française le 24 septembre 2008. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000019509867&dateTexte= Terme recommandé par la
- (es) Estimation de 2007 basée sur le recensement de la population de 2002, sur Oficina Nacional de Estadística
- (es) Christophe Colomb, Journal de bord
- (en) La première colonie
- (es) Site de l'Université autonome de Saint-Domingue
- UNESCO Site de l'
- (es) Les universités de Saint-Domingue
Bibliographie
- (en) Samuel Hazard, Santo Domingo : past and present, 1873
- Charles Malo, Histoire d'Haïti (île de Saint-Domingue) depuis sa découverte jusqu'à 1824, 1825
- (es) Diccionario Enciclopédico Dominicano, Vol. 1, "Santo Domingo."
Liens externes
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