- LE BELVEDERE 1944
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Campagne d'Italie (Seconde Guerre mondiale)
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La campagne d'Italie est née d'un compromis entre les Alliés à la conférence de Casablanca en janvier 1943 :- les Américains étaient en faveur d'une attaque de front, c'est-à-dire par la voie la plus courte, la Manche, pour atteindre le cœur de l'Allemagne
- Churchill, de son côté pensait que l'Italie, en tant que ventre mou de l'Axe constituait un objectif idéal.
La victoire en Afrique du Nord étant proche, la suite logique était la conquête de la Sicile afin de libérer les routes maritimes en Méditerranée. À ce moment, les Américains étaient décidés à s'arrêter là et à s'occuper exclusivement de l’opération Overlord, le débarquement depuis l'Angleterre dans le nord-ouest de l'Europe.
Sommaire
La conquête de la Sicile
Article détaillé : opération Husky.La préparation de l'invasion de la Sicile (opération Husky) commença en février 1943. Le XVe groupe d'armée sous les ordres du général britannique Alexander serait constitué de la VIIe armée américaine (général Patton) et de la VIIIe armée britannique (général Montgomery). L'amiral Andrew Cunningham et le général Arthur Tedder seraient respectivement les commandants des forces navales et aériennes associées.
L'opération amphibie eut lieu sur la pointe sud-est de l'île. Huit divisions débarquèrent le premier jour sans rencontrer de véritable résistance. En effet, une tempête ayant fait rage dans la nuit précédant l'assaut, les Italiens avaient relâché leur surveillance côtière.
Montgomery comptait s'emparer rapidement de Messine pour empêcher l'arrivée des renforts en provenance de la pointe de la botte italienne. Il fut bloqué dans la plaine de Catane, tandis que Patton progressait rapidement vers l'ouest de l'île. Palerme fut prise le 22 juillet.
Dès la fin juillet, la plupart des Italiens s'étaient rendus. La garnison allemande, prise entre deux feux évacua rapidement la Sicile. L'île fut conquise, après 38 jours de campagne, quand Patton entra dans Messine le 17 août.
La chute de Mussolini
Lors de la réunion extraordinaire du Grand Conseil fasciste du 24 juillet, Benito Mussolini fut mis en minorité. Le roi Victor-Emmanuel III le fit mettre en prison le 25. Le maréchal Badoglio en formant un nouveau gouvernement, déclara son intention de continuer la guerre. En fait, il cherchait déjà à trouver un moyen de sortir du conflit.
Des négociations furent entamées avec les Alliés concernant l'annonce d'une reddition coïncidant avec une importante attaque alliée sur le sol italien.
Pendant ce temps, fin août 1943, lors de la conférence de Québec, les Américains donnèrent leur accord à un débarquement en Italie à la condition que leurs Alliés reconnaissent la priorité à l'opération Overlord en Normandie. La suite de la campagne d'Italie se ferait avec des effectifs diminués.
La reddition italienne
Le 3 septembre 1943 débuta l'opération Baytown. Montgomery et ses troupes se glissèrent discrètement de Messine à Reggio di Calabria, puis commencèrent à progresser à travers les montagnes du sud de la péninsule.
Le 8 septembre, suite aux négociations entre le gouvernement italien et les Alliés, Eisenhower et Badoglio annoncèrent presque simultanément la reddition italienne. Cependant, les Allemands prirent rapidement le contrôle de la situation et se préparèrent à une campagne défensive.
Suite à l'accord prévu avec Badoglio, la Ve armée américaine du général Mark Clark (qui avait remplacé la VIIe armée de Patton) débarqua à Salerne les 8 et 9 septembre (opération Avalanche). Les troupes ne s'attendaient à aucune résistance, mais la réaction du maréchal Kesselring fut foudroyante. Pendant huit jours, les forces alliées restèrent clouées sur leurs têtes de pont, la situation n'étant rétablie que grâce à l'artillerie de la flotte.
Dans le même temps fut lancée l'opération Slapstick : la Première division aéroportée britannique fut débarquée directement dans le port de Tarente par la flotte de l'amiral Cunningham.
Le 12 septembre, Mussolini était libéré de sa résidence surveillée sur les ordres de Adolf Hitler, lors d'une opération commando réalisée par les hommes d'Otto Skorzeny.
La bataille de Monte Cassino
À la conférence du Caire en novembre, les Alliés décidèrent que seules des actions d'importance modeste seraient entreprises en Italie. L'essentiel de l'effort devait se porter sur le débarquement en Normandie au printemps 1944.
Hitler remplaça Rommel par Kesselring en tant que commandant en chef des forces du sud-ouest de l'Europe. Il allait résister de longs mois le long de la Ligne Gustave, dont la clé de voute était le mont Cassin.
Churchill plaida auprès d'Eisenhower du bien-fondé d'un nouveau débarquement allié au nord de la Ligne Gustav. Ce dernier finit par accepter un débarquement à Anzio le 22 janvier 1944. Bien que pris par surprise, Kesselring réagit rapidement, infligeant de lourdes pertes aux troupes alliées.
Alexander ramena l'essentiel des forces dont il disposait au printemps sur l'ouest de la ligne Gustave, et après avoir persuadé Kesselring qu'il préparait un nouveau débarquement à Civitavecchia, il lança une offensive avec 13 divisions le 11 mai. Le 17 mai, le mont Cassino était évacué. Le 23 mai, la tête de pont sur Anzio obtenait la rupture. Les armées allemandes étaient en cours d'encerclement, mais le général américain Clark préféra libérer Rome le 4 juin.
Les armées allemandes avaient eu le temps de se replier jusque sur la Ligne Gothique, une autre ligne de défense sur les Apennins. Kesselring put se réorganiser d'autant plus qu'un certain nombre de divisions alliées furent prélevées du front italien pour participer à l'opération Anvil, le débarquement en Provence. Il recevait lui-même huit nouvelles divisions.
La conquête du Nord de l’Italie
Les Alliés tentèrent de forcer la Ligne Gothique par une nouvelle attaque le 25 août 1944. Rapidement les défenses orientales furent balayées, mais Kesselring réussit à ramener rapidement des renforts et à bloquer l'avance de la VIIIe armée, à présent dirigée par le général Oliver Leese.
Une nouvelle attaque le 8 septembre permit d'atteindre la plaine de Romagne. Les Alliés se retrouvèrent alors devant un labyrinthe de cours d'eau endigués, où chaque digue était formidablement défendue. Les pluies à partir du 20 septembre brisèrent net leur élan jusqu'au printemps suivant.
Ce n'est que le 9 avril 1945 qu'une nouvelle action d'envergure fut lancée. Le 25 avril les Ve et VIIIe armées avaient franchi le Pô. Le 2 mai, les Allemands signaient à Caserte leur capitulation sans condition.
Voir aussi
- Front de l'Ouest (Seconde Guerre mondiale)
- Campagnes de Méditerranée et d'Europe du Sud
- Quatre journées de Naples
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