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Opération Shingle
Opération Shingle
Des hommes de la 1st Special Service Force Informations générales Date 22 janvier - 5 juin 1944 Lieu Anzio et Nettuno en Italie Issue Victoire alliée Belligérants Royaume-Uni
États-UnisTroisième Reich
République sociale italienne[1]Commandants Harold Alexander
Mark Clark
Lucian TruscottAlbert Kesselring
Eberhard von MackensenForces en présence janvier:
36 000 hommes
mai:150 000 hommesjanvier:
20 000 hommes
mai:135 000 hommesPertes 4 400 tués
18 000 blessés
6 800 disparus ou capturés5 500 tués
17 500 blessés
4 500 disparus ou capturésSeconde Guerre mondiale Batailles Campagne d'Italie
Débarquement de Sicile · Opération Avalanche · Bataille du mont Cassin · Opération Shingle
Campagnes d'Afrique et du Moyen-Orient
Guerre en Asie et dans le Pacifique
L'Opération Shingle était un plan Allié durant la campagne d'Italie de la Seconde Guerre mondiale qui se déroula le 22 janvier 1944. C'était un assaut amphibie contre les troupes de l'Axe qui se trouvaient dans les environs d'Anzio et de Nettuno. Elle était commandée par le Major General John P. Lucas et avait été prévue pour déborder les forces allemandes de la ligne Gustave ce qui aurait ainsi permis une attaque sur Rome. Le combat résultant est généralement appelé la bataille d'Anzio.
Sommaire
Introduction
À la fin de 1943, peu après leur invasion en Italie, les forces alliées se trouvaient bloquées par la ligne Gustave, une ligne défensive à travers le sud de l'Italie qui les séparait de leur principal objectif : Rome. Le terrain du centre de l'Italie s'était avéré idéalement convenable à une tactique de défense, et le Generalfeldmarschall Albert Kesselring se montrait très habile dans l'exploitation de cette géographie. Un certain nombre de propositions alliées ont été établies afin de sortir de cette impasse, mais l'idée de Winston Churchill : l'Opération Shingle a été acceptée conjointement par Franklin Delano Roosevelt et Joseph Staline. Une importante attaque menée dans le sud par l'U.S. Fifth Army (5e armée des États-Unis) et la British Eighth Army (8e armée britannique) attirerait les forces allemandes épuisées loin de Rome, et des collines qui les séparaient de la capitale et de la côte. Ceci aurait permis un débarquement par l'U.S. VI Corps commandé par le Major General. Lucas dans la région d'Anzio et de Nettuno, suivit d'une avance rapide à travers les collines d'Alban pour couper les voies de communication allemandes et prendre à revers les positions du XIVe Corps.
Détails du plan
Les planificateurs ont affirmé que si Kesselring, chef des forces allemandes en Italie, déplaçait ses troupes stationnées sur la ligne Gustave afin de contrer l'assaut allié, alors les Anglo-Américains pourraient effectuer une percée à travers les lignes allemandes. Si Kesselring ne les faisait pas sortir alors les Alliés iraient directement vers Rome afin d'isoler la ligne Gustave. Cependant, l'Allemagne avait la capacité de défendre à la fois Rome et la ligne Gustave si bien que les Alliés annulèrent l'opération le 18 décembre 1943 pour finalement la relancer un peu plus tard.
Lucas n'avait pas une entière confiance en ses supérieurs et surtout pas en les plans qu'ils lui soumettaient. Quelques jours avant l'attaque, il écrivit dans son journal : « Bien que nous puissions obtenir ce que nous voulons, l'opération semblerait si désespérée qu'elle ne devrait pas, à mon avis, être tentée. » Et il ajouta que « l'opération ressemblait fortement à la bataille de Gallipoli et apparemment le même amateur était toujours sur le banc de l'entraîneur ». L'« amateur » en question était vraisemblablement Winston Churchill, architecte des débarquements désastreux de Gallipoli et avocat de la cause de l'Opération Shingle.
Un des problèmes suscités par ce plan était la disponibilité des barges de débarquement. Les commandants américains étaient déterminés à ne retarder ni l'Opération Overlord, ni l'Opération Dragoon. Or l'Operation Shingle aurait nécessité l'utilisation des bateaux 'réservés' pour ces opérations. Il était prévu que Shingle serait lancée le 15 janvier mais ces problèmes repoussèrent la date finale de lancement au 22 janvier.
Seules des barges destinées au débarquement d'une division étaient disponibles et sur l'insistance de Churchill la capacité augmenta jusqu'à deux mais selon leurs renseignements, ils seraient confrontés à cinq ou six divisions allemandes.
Composition des forces alliées
Les forces alliées dans cette attaque étaient constituées de 5 croiseurs, 24 destroyers, 238 barges de débarquement, 62 autres navires, 40 000 soldats, et plus de 5 000 véhicules.
L'attaque était constituée de 3 groupes :
Le Groupe britannique
Ce Groupe devait attaquer à 10 km au nord d'Anzio et comprenait :
- la British 1st Infantry Division
- le 46th Royal Tank Regiment
- une partie du British 2 Special Service Brigade
- No. 9 Commando
- No. 43 Commando
La Force U.S. du nord-ouest
Elle devait attaquer le port d'Anzio et initialement, devait être aidée par le parachutage du 504th Parachute Infantry Battalion au nord d'Anzio, dont les hommes ne furent en fin de compte pas parachutés mais allèrent tout de même sur le champ de bataille. Ce groupe comprenait alors :
- le 1st Ranger Battalion
- le 3rd Ranger Battalion
- le 4th Ranger Battalion
- le 509th Parachute Infantry Battalion
- le 83rd Chemical Battalion
- le 93rd Evacuation Hospital
La Force U.S. du sud-ouest
Elle devait attaquer à 6 km d'Anzio et comprenait :
L'attaque au sud
L'attaque de la cinquième armée sur la ligne Gustave débuta le 16 janvier 1944 au Mont Cassin (voir bataille du mont Cassin). Bien qu'ils ne réussirent pas à capturer leur objectif, ils eurent néanmoins de bons résultats. Le général Heinrich von Vietinghoff, commandant de la ligne Gustave, réclama des renforts, et Kesselring transféra les 29e et 90e divisions de Panzergrenadier stationnées à Rome.
Article détaillé : ligne Gustave..
Les phases de débarquement
Le débarquement commença le 22 janvier 1944.
Bien qu'une résistance importante ait été prévue par le Grand Quartier Général, comme lors de la tentative de Salerne en 1943, les débarquements initiaux firent face à relativement peu d'opposition, excepté quelques raids de mitraillage menés par la Luftwaffe.
À minuit, 36 000 soldats et 3 200 véhicules avaient été débarqués sur les plages. Treize soldats alliés avaient été tués et quatre-vingt-dix-sept autres blessés. Environ deux cents Allemands avaient été capturés. La 1st Division avait réalisé une percée de trois kilomètres à l'intérieur des terres, Les Rangers avaient capturé le port d'Anzio, les parachutistes de la 509th avaient capturé Nettuno, et la 3rd Division s'était avancée sur cinq kilomètres.
Après le débarquement
Il était clair que les supérieurs de Lucas s'étaient attendus à ce qu'il tente une offensive de son propre chef et ce probablement sur Rome. L'objectif de l'invasion était de détourner les forces allemandes de la ligne Gustave, ou tirer profit de la faiblesse allemande dans ces secteurs. Malgré cela, Lucas renforça sa tête de pont et réorganisa ses défenses sans attaquer. Des soldats alliés de la "Devil's Brigade", une unité de commando formée de soldats canadiens et américains entrêrent dans Rome sans défenses, mais ne purent y rester faute de renforts, Rome devait être prise seulement 8 mois plus tard.
Winston Churchill fut extrêmement contrarié par cette nouvelle et s'écria : « J'avais espéré que nous ayons lancé un chat sauvage dans le rivage, mais tout ce que nous avons finalement eu était une baleine échouée. »
La décision de Lucas demeure encore aujourd'hui très controversée. L'historien militaire John Keegan écrivit : « Si Lucas avait lancé ses troupes à l'assaut de Rome dès le premier jour, il aurait pu y arriver, puis aurait été rejoint par le reste des divisions débarquées avant de finalement être écrasé, mais de ce fait, il aurait pu ainsi soulager le front en attirant le regard des divisions ennemies ». Comme noté ci-dessus, Lucas n'avait pas eu confiance dans la planification stratégique de l'opération. En outre, ses ordres provenant du général Clark lui indiquaient « de débarquer, sécuriser la plage puis d'avancer ». Avec deux divisions débarquées, face à deux ou trois fois plus d'allemands, il aurait été impossible pour Lucas de considérer la plage comme sécurisée et ensuite d'avancer. Mais selon Keegan, le choix de Lucas a été « la plus mauvaise chose, car il exposait alors ses forces à l'ennemi sans qu'il puisse réagir à cette éventuelle attaque ». Lucas fut relevé de son commandement le 23 février, et remplacé par le Général Lucian Truscott.
La réponse allemande
Kesselring fut informé des débarquements à 3 heures du matin le 22 janvier. À 5 heures, il ordonna au 4e Fallschirmjäger (parachutistes allemands) et à la division de réserve Hermann Göring de défendre les routes allant d'Anzio aux Monts Albains. En outre, il demanda au haut commandement allemand, l'OKW, de lui envoyer des renforts depuis la France, la Yougoslavie, et l'Allemagne. Un peu plus tard, il ordonna au Generaloberst Eberhard von Mackensen de la 14e Armee et au Général Von Vietinghoff de la 10e Armee, stationnée sur la ligne Gustave, de lui envoyer des renforts additionnels.
Les unités allemandes à proximité immédiate avaient en fait été redéployées sur la ligne Gustave quelques jours plus tôt. Toutes les réserves disponibles du front Sud ou en cours de transfert vers ce front furent envoyées rapidement vers Anzio dont la 3e division de Panzergrenadier et la 71e division d'infanterie, et le gros de la panzerdivision de la Lutwaffe Hermann Goering. Kesselring considéra initialement qu'il ne serait pas capable d'offrir une défense victorieuse si les Alliés lançaient une attaque importante le 23 ou le 24. Cependant, vers la fin de journée du 22, le manque d'action agressive alliée le persuada qu'il serait en mesure de les contrer.
Trois jours après les débarquements, les têtes de ponts des plages étaient entourées par une ligne de défense consistant en trois divisions allemandes : la 4e Fallschirmjäger Division à l'ouest, la 3e Panzer Grenadier Division au centre du front sur les Monts Albains la Panzerdivision Hermann Göring à l'est.
La 14e armée de la Wehrmacht, commandée par le général von Mackensen, assura la défense à partir du 25 janvier. Des éléments de huit divisions allemandes différentes ont été utilisés dans la ligne de défense autour des têtes de pont alliées autour des plages et cinq divisions supplémentaires étaient en route pour la région d'Anzio. Kesselring ordonna l'attaque sur des têtes de pont dès le 28 janvier, mais fut retardée au 1er février.
Lucas lance une attaque sur deux côtés le 30 janvier. Tandis qu'une force coupait l'autoroute n° 7 à Cisterna avant de se diriger vers les Monts Albains, une seconde devait avancer vers le nord-est et remonter la route d'Albano.
Liens internes
Liens externes
Notes et références
Opérations combinées de la Seconde Guerre mondiale Théâtre européen
Opération Ambassador • Bataille de Narvik • Bataille de Crète • Opération Biting • Débarquement de Dieppe • Opération Chariot • Opération Husky • Opération Shingle • Raid de la baie de La Sude • Opération Overlord • Opération Anvil Dragoon • Opération Market Garden • Opération Frankton
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