Khayyam

Khayyam

Omar Khayyam

Omar Khayyâm

L'écrivain et savant persan musulman Ghiyath ed-din Abdoul Fath Omar Ibn Ibrahim al-Khayyām Nishabouri, plus connu sous le nom d'Omar Khayyām (persan : غياث الدين ابو الفتح عمر بن ابراهيم خيام نيشابوري [ḡīyāṯ ad-dīn abū al-fatḥ ʿumar ben ibrāhīm ḫayām nīšābūrī]) ou de Khayyām (du persan: خيام [ḫayām], en arabe : خَيَّميّ [ḫayyamī] : fabricant de tentes) serait né le 18 mai 1048 à Nichapur en Perse (actuel Iran) et mort le 4 décembre 1131[1].

On peut aussi trouver son nom orthographié "Omar Khayam" comme dans les traductions de Armand Robin (1958) ou de M. F. Farzaneh et Jean Malaplate (dans l'édition critique de Sadegh Hedayat, Corti, 1993).

Sommaire

Biographie

La vie de Khayyam est entourée de mystère, et peu de sources sont disponibles pour nous permettre de la retracer avec précision. Les chercheurs pensent généralement qu'Omar Khayyam est né dans une famille d'artisans de Nichapur (son père était probablement fabricant de tentes). Il a passé son enfance dans la ville de Balhi, où il étudie sous la direction du cheik Mohammad Mansuri, un des chercheurs les plus célèbres de son temps. Dans sa jeunesse, Omar Khayyām étudie aussi sous la direction de l'imam Mowaffak de Nishapur, considéré comme le meilleur professeur du Khorasan.

La légende dit qu'Abou-Ali Hassan (Nizam al-Mulk) et Hassan Sabbah étudiaient alors également sous la direction de ce maître et qu'un pacte légendaire aurait été conclu entre les trois étudiants : « Celui d'entre nous qui atteindra la gloire ou la fortune devra partager à égalité avec les deux autres ». Cette alliance reste improbable lorsqu'on sait que Nizam al-Mulk était de 30 ans l'ainé d'Omar et que Hassan Sabbah devait avoir au moins 10 ans de plus que Khayyam.

Nizam al-Mulk devient cependant grand vizir de Perse et les deux autres se rendent à sa cour. Hassan Sabbah, ambitieux, demande une place au gouvernement ; il l'obtient immédiatement et s'en servira plus tard pour essayer de prendre le pouvoir à son bienfaiteur. Il devient après son échec chef des Hashishins. Khayyam, moins porté vers le pouvoir politique, ne demande pas de poste officiel, mais un endroit pour vivre, étudier la science et prier. Il reçoit alors une pension de 1 200 mithkals d'or de la part du trésor royal ; cette pension lui sera versée jusqu'à la mort de Nizam al-Mulk (tué par un assassin).

Le nom de Khayyam

Si on le déchiffre avec le système abjad, le résultat donne al-Ghaqi, le dissipateur de biens, expression qui dans la terminologie soufie est attribuée à "celui qui distribue ou ignore les biens du monde constituant un fardeau dans le voyage qu'il entreprend sur le sentier soufi" (Omar Ali-Shah) [réf. nécessaire].

« Khayyam, qui cousait les tentes de l'intelligence,

Dans une forge de souffrances tomba, subitement brûla;
Des ciseaux coupèrent les attaches de la tente de sa vie;

Le brocanteur de destins le mit en vente contre du vent. »

— Omar Khayyam, Rubayat, Poésie/Gallimard .

Mathématicien et astronome

Omar Khayyâm est considéré comme « l'un des plus grands mathématiciens du Moyen Age[2]. » Mais ses travaux algébriques ne furent connus[3] en Europe qu'au XIXe siècle [4].

Dans ses Démonstrations de problèmes d'algèbre de 1070, Khayyam démontre que les équations cubiques peuvent avoir plus d’une racine. Il fait état aussi d’équations ayant deux solutions, mais n'en trouve pas à trois solutions. C'est le premier mathématicien qui ait traité systématiquement des équations cubiques, en employant d'ailleurs des tracés de coniques pour déterminer le nombre des racines réelles et les évaluer approximativement. Outre son traité d'algèbre, Omar Khayyâm a écrit plusieurs textes sur l'extraction des racines cubiques et sur certaines définitions d'Euclide, et a construit des tables astronomiques connues sous le nom de Zidj-e Malikshahi

Directeur de l'observatoire d'Ispahan en 1074, il réforme, à la demande du sultan Malik Shah, le calendrier persan (la réforme est connue sous le nom de réforme Jelaléenne). Il introduit une année bissextile et mesure la longueur de l’année comme étant de 365,24219858156 jours. Or la longueur de l’année change à la sixième décimale pendant une vie humaine. L'année djélaléenne est plus exacte que l'année grégorienne créée, cinq siècles plus tard. À la fin du XIXe siècle, l'année fait 365,242196 jours et aujourd’hui 365,242190 jours.

Poète et philosophe

Ses poèmes sont appelés « Rubaïyat » (persan: رباعى [rabāʿi], pluriel رباعیات [rubāʿiyāt][5]), ce qui signifie « Quatrains ». Les quatrains de Khayyam, s'ils semblent pouvoir se passer de commentaires, recèlent, selon Idries Shah, des perles mystiques, faisant de Khayyam un soufi. Il aurait prôné l'ivresse de Dieu, et se disait infidèle mais croyant. Au-delà du premier degré hédoniste, les quatrains auraient donc selon ce commentateur une dimension mystique.

Dans la pratique, si l'on s'en tient au texte, Khayyam se montre bel et bien fort critique vis-à-vis des religieux - et de la religion - de son temps. Quant au vin dont la mention revient fréquemment dans ses quatrains, le contexte où il se place constamment (agréable compagnie de jeunes femmes ou d'échansons, refus de poursuivre la recherche de cette connaissance que Khayyam a jadis tant aimée) ne lui laisse guère de latitude pour être allégorique.

On ne peut donc que constater l'existence de ces deux points de vue. Traduction de F. Toussaint pour les quatrains ci-après.

Chagrin et désespoir

(VIII)

« En ce monde, contente-toi d'avoir peu d'amis.

Ne cherche pas à rendre durable
la sympathie que tu peux éprouver pour quelqu'un.
Avant de prendre la main d'un homme,

demande-toi si elle ne te frappera pas, un jour. »

(CXX)

« Tu peux sonder la nuit qui nous entoure.

Tu peux foncer sur cette nuit... Tu n'en sortiras pas.
Adam et Ève, qu'il a dû être atroce, votre premier baiser,

puisque vous nous avez créés désespérés ! »
Lucidité et scepticisme

(CXLI)

« Contente-toi de savoir que tout est mystère :

la création du monde et la tienne,
la destinée du monde et la tienne.

Souris à ces mystères comme à un danger que tu mépriserais. »
« Ne crois pas que tu sauras quelque chose

quand tu auras franchi la porte de la Mort.

Paix à l'homme dans le noir silence de l'Au-Delà ! »
Sagesse et épicurisme

(XXV)

« Au printemps, je vais quelquefois m'asseoir à la lisière d'un champ fleuri.

Lorsqu'une belle jeune fille m'apporte une coupe de vin, je ne pense guère à mon salut.

Si j'avais cette préoccupation, je vaudrais moins qu'un chien. »

(CLXX)

« Luths, parfums et coupes,

lèvres, chevelures et longs yeux,
jouets que le Temps détruit, jouets !
Austérité, solitude et labeur,
méditation, prière et renoncement,

cendres que le Temps écrase, cendres ! »

C'est sur cette 170e pièce, comme en conclusion de ce qui précède, que se termine le recueil.

Distance par rapport à l'islam orthodoxe

(CVII)

« Autrefois, quand je fréquentais les mosquées,

je n'y prononçais aucune prière,
mais j'en revenais riche d'espoir.
Je vais toujours m'asseoir dans les mosquées,

où l'ombre est propice au sommeil. »

(CLIX)

« “ Allah est grand !” . Ce cri du moueddin ressemble à une immense plainte.
Cinq fois par jour, est-ce la Terre qui gémit vers son créateur indifférent ? »

(CLIII)

« Puisque notre sort, ici-bas, est de souffrir puis de mourir,

ne devons-nous pas souhaiter de rendre le plus tôt possible à la terre notre corps misérable ?
Et notre âme, qu'Allah attend pour la juger selon ses mérites, dites-vous ?

Je vous répondrai là-dessus quand j'aurai été renseigné par quelqu'un revenant de chez les morts. »

Une notoriété universelle; une image ambiguë

Mausolée d'Omar Khayyam à Nichapur

Des agnostiques occidentaux voient en lui un de leurs frères né trop tôt, tandis que certains musulmans perçoivent plutôt chez lui un symbolisme ésotérique, rattaché au soufisme.

Khayyam indiquerait, comme le fera Jalal Ud Din Rumi plus tard, que l'homme sur le chemin de Dieu n'a pas besoin de lieu dédié pour vénérer son Dieu, et que la fréquentation des sanctuaires religieux n'est ni une garantie du contact avec Dieu, ni un indicateur du respect d'une discipline intérieure.

Cette vision de Khayyam explique que certains de ces quatrains aient été censurés par la république islamique d`Iran qui n'apprécie pas cette vision « libérale » de l'islam.

Cette vision ésotérique de Khayyam est aussi farouchement combattue par ceux qui voient en lui un précurseur des philosophies matérialistes ultérieures. En effet, si certains ont pu voir dans l'usage qu'il fait de la figure du vin, une sorte de manne céleste, un présage divin, d'autres réfutent cette interprétation (au premier rang desquels Sedagh Hedayat) et le considèrent comme un véritable matérialiste, chantre de la liberté individuelle et défenseur de l'individualité face au destin. L'apologie de la jouissance dans certains de ses quatrains va dans ce sens, encore une fois controversée.

Les traductions

Controverses autour des manuscrits et des traductions

  • La diversité des manuscrits, et leur authenticité, ainsi que la connaissance de la langue et de la Perse du XIe montrent les difficultés d'une traduction. Marguerite Yourcenar dit à ce propos : « Quoi qu'on fasse, on reconstruit toujours le monument à sa manière. Mais c'est déjà beaucoup de n'employer que des pierres authentiques »[6]. Armand Robin dresse une liste de ces pierres dans Ce qu'en 1958 on peut savoir sur les « quatrains » d'Omar Khayam lors de sa traduction (cf. Bibliographie).
    • Manuscrit de 1460 de la "Bodleian Library" d'Oxford, soit 158 quatrains traduits, en anglais par Fitzgerald (1859), en français par Charles Grolleau (1909). Une centaine de ces quatrains sont incertains.
    • Manuscrit de 464 quatrains traduits en français par J.-B. Nicolas (1861).
    • Manuscrit d'Istanbul, 375 quatrains étudiés fin XIXe début XXe siècle
    • Manuscrit de Lucknow, 845 quatrains étudiés fin XIXe début XXe siècle
    • Manuscrit de 1259 dit de "Chester-Beatty", du scribe Mohammed al Qâwim de Nichapour, 172 quatrains traduits en français par Vincent Monteil (1983).
    • Manuscrit de 1207 dit de "Cambridge", acheté en 1950. Anthologie de 250 quatrains traduits par le professeur Arthur J. Arberry (1952, il avait expertisé le manuscrit "Chester-Beatty".
    • Manuscrit de 1153 découvert "dans une immense bibliothèque familiale", 111 quatrains traduits en anglais par Omar Ali-Shah "de langue maternelle persane, soufi..." (1964).
  • Les traductions et interprétations.

Le fait que les rubaiyat soient un recueil de quatrains - qui peuvent être sélectionnés et réarrangés subjectivement afin de démontrer une interprétation ou une autre - a mené à des versions qui diffèrent grandement. J.-B. Nicolas[7] a pris le parti de dire que Khayyam se considère clairement comme un soufi. D'autres y ont vu des signes de mysticisme, ou même d'athéisme, et d'autres au contraire le signe d'un Islam dévot et orthodoxe. Fitzgerald a donné au Rubaiyat une atmosphère fataliste, mais s'il est dit qu'il a adouci l'impact du nihilisme de Khayyam et de ses préoccupations de la mort et de la non permanence de toute chose. La question de savoir si Khayyam était pour ou contre la consommation de vin serait même pour certains controversée ![8]

Dans la nouvelle traduction que Jean-Yves Lacroix (Le cure-dent, éd.Allias) fait des quatrains "Rubaï'yat" du grand persan, qualifiés de "serpent venimeux pour la loi divine", par le chroniqueur al-Qifti, Khayyam écrit : "Tout le monde sait que je n'ai jamais murmuré la moindre prière", et ailleurs ceci : "Referme ton Coran. Pense librement et regarde librement le ciel et la terre."

Les quatrains de Khayyâm font l'objet de quelques controverses de traduction ainsi que d'éditions. En Europe, Fitzgerald et Toussaint sont les références les plus courantes. Il est cependant difficile, comme dans toute traduction poétique, de rendre tout le sens original des vers. Le sens mystique de cette poésie peut échapper au non-spécialiste. Quant à Fitzgerald, il combine parfois des quatrains distincts pour rendre possible une rime (Toussaint, mécontent de la traduction de Fitzgerald, préfère une prose à laquelle il donne un souffle poétique).

Le contenu original du recueil de quatrains de Kayyâm est aussi soumis à de vastes débats. En effet, la tradition attribue plus de 1000 quatrains à Khayyam; alors que la plupart des chercheurs ne lui en attribuent avec certitude que 50, avec environ 200 autres quatrains soumis à controverse[9]. Chez Toussaint et Fitzgerald, le nombre est de 170.

Le gouvernement iranien a fait paraître dans les années 1980 la liste des quatrains qu'il reconnait officiellement.

La découverte d'Omar Khayyâm en Occident suite aux traductions d'Edward Fitzgerald

Ce fut la traduction anglaise d'Edward FitzGerald qui fit connaître au grand public, en 1859, l'œuvre poétique de Khayyam et qui servit de référence aux traductions dans beaucoup d'autres langues.

Fitzgerald dut effectuer un choix parmi les mille poèmes attribués à Khayyam par la tradition, car le genre littéraire qu'il avait inauguré avait connu un tel succès que l'on employait le terme générique khayyam pour désigner toute lamentation désabusée sur la condition humaine. Fitzgerald établit quatre éditions des quatrains comprenant entre 75 et 110 quatrains. Étonnamment, c'est encore souvent une des compilations établies par Fitzgerald qui sert de référence à une grande partie des autres traductions.

Les traductions de Fitzgerald sont encore très discutées, notamment dans ce qui concerne leur authenticité, Fitzgerald ayant profité de ces traductions pour réécrire totalement des passages hors de l'esprit du poète original, comme la plupart des traducteurs de l'époque le faisaient. Ainsi, Omar Ali-Shah prend l'exemple du premier quatrain afin de montrer les étonnantes divergences de sens entre la traduction anglaise et la traduction littérale française.

Texte persan en caractères latins Traduction anglaise de Fitzgerald Traduction française d'après Fitzgerald
I.

Khurshid kamândi sobh bar bâm afgand
Kai Khusro i roz bâdah dar jâm afgand
Mai khur ki manadi sahri gi khizân
Awaza i ishrabu dar ayâm afgand.

I.

Awake ! for Morning in the Bowl of Night
Has flung the Stone that puts the Stars to Flight :
And Lo ! the Hunter of the East has caught
The Sultan's Turret in a Noose of Light

I.

Réveille-toi ! Car le matin, dans le bol de la nuit,
A jeté la pierre qui met en fuite les étoiles :
Et voyez ! Le chasseur de l'est a saisi
La tourelle du sultan dans un nœud de lumière.

Texte persan en caractères latins Traduction française du texte anglais d'Omar Ali-Shah
I.

Khurshid kamândi sobh bar bâm afgand
Kai Khusro i roz bâdah dar jâm afgand
Mai khur ki manadi sahri gi khizân
Awaza i ishrabu dar ayâm afgand.

I.

Tandis que l'Aube, héraut du jour chevauchant tout le ciel,
Offre au monde endormi un toast "Au Vin"
Le Soleil répand l'or matinal sur les toits de la ville -
Royal Hôte du jour, remplissant sa cruche.

La traduction du persan en français de l'orientaliste Franz Toussaint

L'orientaliste Franz Toussaint préféra effectuer une nouvelle traduction depuis le texte original persan plutôt que l'anglais, avec le parti-pris de ne pas chercher à traduire les quatrains en quatrains, mais dans une prose poétique qu'il estimait plus fidèle. Sa traduction française, composée de 170 quatrains, a été contestée par les uns, défendue par d'autres avec vigueur. Aujourd'hui, après la disparition des Éditions d'art Henri Piazza qui l'ont largement diffusée entre 1924 et 1979, cette traduction fait elle-même l'objet de traductions dans d'autres langues. Toussaint, décédé en 1955, n'a pas été témoin de ce succès.

Le dilemme des traducteurs

Quelques quatrains semblent échapper à toute traduction définitive, en raison de la complexité de la langue persane. Ainsi, Khayyam mentionne un certain Bahram (probablement Vahram V Gour) qui de son vivant prenait grand plaisir à attraper des onagres (Bahram ke Gour migerefti hame 'omr) et ajoute laconiquement que c'est la tombe qui a attrapé Bahram. Les mots onagre et tombe sont phonétiquement voisins en farsi, avec une phonie ressemblant à gour (Didi keh chegune gour bahram gereft).

L'édition récente de la traduction française des quatrains par Omar Ali-Shah critique la plupart des traductions antérieures à commencer par celle de Fitzgerald ou certaines traductions françaises. Selon Omar Ali-Shah, le persan des quatrains de Khayyâm se réfère constamment au vocabulaire soufi et a été injustement traduit dans l'oubli des sens spirituels. Ainsi il affirme que le "Vin" de Khayyâm est un vin spirituel, que la Tariqa est la Voie (sous entendue au sens soufi de chemin mystique vers Dieu) et non la "route" ou "route secondaire", présente selon lui dans certaines traductions sans qu'il précise lesquelles. Néanmoins les quatrains laissant paraître un scepticisme désabusé ne trouvent dans cette optique aucune explication.

On ne sait si la traduction effectuée par l'Imprimerie nationale est fidèle, mais elle ne contient pour sa part pas de métrique suggérant (ou "rendant") l'effet d'un travail poétique.

Quelques quatrains

« Hier est passé, n’y pensons plus

Demain n’est pas là, n’y pensons plus
Pensons aux doux moments de la vie

Ce qui n’est plus, n’y pensons plus »
« Ce vase était le pauvre amant d’une bien-aimée

Il fut piégé par les cheveux d’une bien-aimée
L’anse que tu vois, au cou de ce vase

Fut le bras autour du cou d’une bien-aimée!  »
« Elle passe bien vite cette caravane de notre vie

Ne perds rien des doux moments de notre vie
Ne pense pas au lendemain de cette nuit

Prends du vin, il faut saisir les doux moments de notre vie »

— Dictionnaire des poètes renommés persans: A partir de l'apparition du persan dari jusqu'à nos jours, Aryan-Tarjoman, Téhéran, 2007 .

Khayyâm l'inspirateur

Omar Khayyâm, depuis sa découverte en Occident, a exercé une fascination récurrente sur des écrivains européens comme par exemple Marguerite Yourcenar, qui confessait "une autre figure historique (que celle de l'empereur Hadrien) m'a tentée avec une insistance presque égale: Omar Khayyam... Mais (sa) vie... est celle du contemplateur, et du contempteur pur" tout en ajoutant, avec une humilité qui fait défaut à beaucoup de "traducteurs", "D'ailleurs, je ne connais pas la Perse et n'en sais pas la langue"[10].

Il inspira aussi le roman Samarcande d'Amin Maalouf.

Musicalement, il inspira également les compositeurs suivants :

Divers

  • Un cratère lunaire a été baptisé de son nom en 1970.
  • L'astéroïde 3095 Omarkhayyam a été nommé en son honneur en 1980.
  • Un vin [1] a été nommé Omar Khayam.

Bibliographie

Oeuvres poétiques

  • Les Quatrains d'Omar Khâyyâm, traduits du Persan et présentés par Charles Grolleau, Ed. Charles Corrington, 1902. (Rééd. éditions Champ libre / Ivrea, 1978). (Rééd. éditions 1001 Nuits, 79p., 1995). (Rééd. éditions Allia, 2008).
  • Rubayat Omar Khayam, traduction d'Armand Robin (1958), (Rééd. Préf. d'André Velter, Poésie/Gallimard, 109p., 1994, ISBN : 207032785X ).
  • "Quatrains Omar Khayyâm suivi de Ballades Hâfez", Poèmes choisis, traduits et présentés par Vincent Monteil, bilingue Calligraphies de Blandine Furet, 171p., Coll. La Bibliothèque persane, Ed. Sindbad, 1983.
  • Les Chants d'Omar Khayyâm, édition critique, traduits du Persan par M. F. Farzaneh et Jean Malaplate, Éditions José Corti, 1993.
  • Les Chants d'Omar Khayam, traduits du Persan par Sadegh Hedayat, Éditions José Corti, 1993.
  • Quatrains d'Omar Khayyâm, édition bilingue, poèmes traduits du persan par Vincent-Mansour Monteil, Éditions Actes Sud, Collection Babel, 1998. ISBN : 2-7427-4744-3.
  • Cent un quatrain de libre pensée d'Omar Khayyâm, édition bilingue, traduit du persan par Gilbert Lazard, Éditions Gallimard, Connaissance de l'Orient, 2002. ISBN : 978-2-07-076720-5.
  • Les quatrains d'Omar Khayyâm, traduction du persan & préf. d'Omar Ali-Shah, trad. de l'anglais par Patrice Ricord, Coll. Spiritualités vivantes, Albin Michel, 146p., 2005, ISBN : 2226159134.

Oeuvres mathématiques

  • Traité sur l'algèbre (vers 1070). Voir Roshid Rashed et Ahmed Djebbar, L'oeuvre algébrique d'al-Khayyâm, Alep, 1981.

A la fin de l'an 1077, il achève son commentaire sur certaines prémisses problématiques du Livre d'Euclide, en trois chapitres.

Études sur Khayyâm poète

Études sur Khayyâm mathématicien

  • R. Rashed, Al-Khayyam mathématicien, en collaboration avec B. Vahabzadeh, Paris, Librairie Blanchard, 1999, 438 p. Version anglaise : Omar Khayyam. The Mathematician, Persian Heritage Series n° 40, New York, Bibliotheca Persica Press, 2000, 268 p. (sans les textes arabes).
  • R. Rashed, L’Œuvre algébrique d'al-Khayyam (en collaboration avec A. Djebbar), Alep : Presses de l’Université d’Alep,1981, 336 p.
  • A. Djebbar, L'émergence du concept de nombre réel positif dans l'Épître d'al-Khayyâm (1048-1131)

Approches romanesques de Khayyâm

  • Amin Maalouf évoque Omar Khayyâm ainsi que Nizam al-Mulk et Hassan ibn al-Sabbah dans son roman Samarcande (1988).
  • Omar Khayyâm apparaît également en filigrane dans le roman de Vladimir Bartol Alamut, compagnon de jeunesse de Hassan ibn al-Sabbah, le fondateur de la secte des Assassins.
  • Mehdi Aminrazavi, The Wine of Wisdom - The Life, Poetry and Philosophy of Omar Khayyam, Oneworld Oxford 2005.
  • Jacques Attali dans son roman "La confrérie des éveillés" (2005) fait référence à Omar Khayyâm
  • Linda Lê dans son roman "Les Trois Parques" (éd Christian Bourgois, 1997) le cite à plusieurs reprises
  • Marjane Satrapi cite un poème de Khayyâm dans la bande dessinée Poulet aux prunes
  • Denis Guedj dans son roman retraçant l'histoire des mathématiques Le Théorème du Perroquet
  • Jean-Yves Lacroix qui nous livre une biographie romancé d'Omar Khayyâm Le Cure-Dent
  • Dans son ouvrage Le loup des mers, Jack London fait connaitre Omar Kayyam au capitaine Loup Larsen par le narrateur. 3 jours durant, Humphrey récite les quatrains de Kayyam à Larsen.
  • (ar) Rubayyat Al-Khayam : oeuvre du poète égyptien Ahmed Rami

Liens externes

Notes et références

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Voir sur Wikisource : Omar Khayyam.

  1. Samarkand, par Amin Maalouf. La date de 1123 est parfois donnée.
  2. G. Sarton, Introduction to the History of Science, Washington, 1927
  3. Franck Woepcke L'algèbre d'Omar Alkhayyämi, publiée, traduite et accompagnée de manuscrits inédits, 51 + 127p. Paris, 1851. Lire l'ouvrage sur Gallica
  4. Armand Robin, Un algébriste lyrique, Omar Khayam, in La Gazette Littéraire de Lausanne, les 13 & 14 décembre 1958.
  5. De l'arabe رباعية [rubāʿīya], pluriel رباعيات [rubāʿiyāt] ; « quatrains » (c.f. Steingass, Francis Joseph, A Comprehensive Persian-English dictionary..., Routledge & K. Paul, London, 1892, p. 0567 ). Le rythme des vers 1, 2 et 4 de chaque quatrain doivent en principe être sur le modèle « ¯ ¯ ˘ ˘ ¯ ¯ ˘ ˘ ¯ ¯ ˘ ˘ ¯ », (son bref : ˘ ; long : ¯) (c.f. Hayyim, Sulayman, New Persian-English dictionary..., vol. 1, Librairie-imprimerie Beroukhim, Teheran, 1934-1936, p. 920 ). Le nombre 4 se dit ʾarbaʿa, أربعة et dérive de rubʿ, ربع, « le quart » en arabe et se dit šahār, چ‍ﮩ‍ار en persan.
  6. Carnets de notes de "Mémoires d'Hadrien", p.342 Folio/Gallimard, impr de 2007.
  7. consul de France à Recht, interprète à la légation de France à Téhéran, traduction en 1861 des quatrains d'après un manuscrit comportant 464 quatrains
  8. "Pourquoi ne pas en faire un Leibnitz écrivant de temps en temps des billets doux et de tout petits poèmes sur le coin d'une table, quand il en avait assez de tout ce qu'il avait dans le cerveau" Armand Robin in Traduction p.105, cf Bibliographie
  9. "Omar Khayyam", Encyclopaedia Britannica
  10. Carnets de notes de "Mémoires d'Hadrien", p.329, Folio/Gallimard, impr. 2007
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