- Interpol
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Organisation internationale
de police criminelleCréation 1923 Type Organisation internationale de coopération policière Siège Cité internationale, Lyon Langue(s) Anglais, Arabe, Espagnol, Français Budget 47 600 000 € (2008) Membre(s) 188 pays Secrétaire Général Ronald K. Noble Site Web interpol.int Interpol (contraction de l'expression anglaise International Police) est une organisation internationale créée en 1923 dans le but de promouvoir la coopération policière internationale. Le nom complet en français est Organisation internationale de police criminelle (OIPC). Son siège est situé à Lyon (France).
Elle est basée dans le 6e arrondissement, au 200, quai Charles de Gaulle à Lyon dans le quartier de la Cité internationale (France) depuis le 1er mai 1989 (elle était auparavant basée depuis sa création rue Armengaud à Saint-Cloud), l'organisation dispose par ailleurs de sept bureaux régionaux — en Argentine, au Cameroun, en Côte d'Ivoire, au Salvador, au Kenya, en Thaïlande et au Zimbabwe — et d'une représentation aux Nations unies à New York.
Sommaire
Histoire
Les prémisses de la création d'Interpol datent de 1914 lors du premier Congrès international de police criminelle : des officiers de police, juristes et magistrats de 14 pays se réunissent à Monaco pour discuter des procédures d'arrestation et d'extradition, techniques d'identification et centralisation des fichiers. La Première Guerre mondiale suspend cette initiative.
L'organisation est créée le 23 septembre 1923 lors du deuxième Congrès à l'initiative de Johann Schober, le directeur de la police de Vienne qui réunit dans sa ville les responsables des forces de polices de vingt pays pour fonder la Commission internationale de police criminelle (CIPC). En 1942, suite à l'Anschluss, la CIPC passe sous le contrôle de la Gestapo et son siège, de Vienne, passa à Berlin. La plupart des pays membres arrêtent alors leur coopération. À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l'organisation renaît en 1946 sous l'égide de la France, de la Belgique, du Royaume-Uni et des pays scandinaves. En 1956, le statut est modernisé et la CIPC devient « Organisation internationale de police criminelle-Interpol ».
Elle est reconnue en tant qu'organisation intergouvernementale par l'ONU en 1971. En 1972, son quartier général est installé en France à Saint-Cloud, puis à Lyon en 1989. Un centre de commandement et de coordination est instauré et en 2004 et Interpol se dote d'un bureau de liaison au siège de l'ONU à New York[1].
En 2008, le président d'Interpol Jackie Selebi (en) est contraint de démissionner, accusé d'avoir été corrompu par un narcotrafiquant[2]. Il est condamné à 15 ans de prison pour corruption par le tribunal de Johannesburg le 3 août 2010.
Structure
Les pays membres
188 des 195 États reconnus internationalement sont membres d'Interpol.
Les 7 pays non membres sont :
- la Corée du Nord
- les Kiribati
- la Micronésie
- les Palaos
- les Salomon
- les Tuvalu
- le Vanuatu.
Il faut ensuite rajouter deux pays non reconnus comme États internationalement :
- Aruba
- Antilles néerlandaises (dépendances des Pays-Bas).
Secrétaires généraux
- Oskar Dressler : 1932-1946
- Louis Ducloux : 1946-1951
- Marcel Sicot : 1951-1963
- Jean Népote : 1963-1978
- André Bossard : 1978-1985
- Raymond Kendall : 1985-2000
- Ronald K. Noble : 2000-... (réélu à l'unanimité en 2005) Lien public Secrétariat général Interpol
Les limites
Limitations tenant à la nature de l'organisation
À cause du rôle politiquement neutre qu'elle doit jouer, la Constitution d'Interpol lui interdit d'intervenir dans les affaires ne concernant qu'un pays membre, ou les crimes militaires, politiques, religieux ou raciaux. Ses activités tournent autour du trafic et production de drogue, du terrorisme, du blanchiment d'argent, du crime organisé et de la criminalité transnationale.
Il faut ajouter que, contrairement à ce que son nom indique, Interpol n'est pas à proprement parler une organisation policière. Il s'agit plutôt d'une structure d'étude et d'analyse sur la criminalité et le terrorisme. C'est une sorte de grande base de données pour les pays membres, qui produit de l'expertise et de la connaissance. Il n'y a pas de « service action » dans cette organisation : les interventions sont menées par les polices de chaque pays, parfois de manière conjointe (auquel cas un des rôles d'Interpol est de faciliter la collaboration, en améliorant la communication, etc.).
Limitations structurelles
La situation actuelle d'Interpol est marquée par d'importants problèmes structurels tenant essentiellement à deux raisons :
- le budget notoirement insuffisant : elle est financée par les contributions des pays membres, représentant approximativement 30 millions d'euros soit environ 40 millions de dollars américains ;
- le nombre élevé de pays participants rendant le fonctionnement de moins en moins fluide.
On est là en face d'un troublant paradoxe : les discours sur la nécessité de mondialiser la lutte contre le terrorisme abondent mais cette même mondialisation de la lutte entraine des conflits entre États voire des ralentissements de cette lutte.
Concurrence avec Europol
Depuis le début de la construction européenne, en 1999, s'est constituée une structure exclusivement européenne : Europol, qui prend le relais du groupe TREVI, structure ad hoc créée dès 1976. C'est une organisation dissociée d'interpol, née de la volonté des États européens de se doter d'instruments efficaces au sein de l'Union. Cependant d'autres facteurs ont contribué à la création d'Europol. Les États européens se sont opposés un certain nombre de fois aux États-Unis et ont fini par conclure à la nécessité de créer leur propre organisation, qui continue toutefois à collaborer avec Interpol.
Notice spéciale Interpol-Nations unies
En raison d'une opération contre Al-Qaïda et les Talibans, Interpol a édifié, dans le cadre de la Notice spéciale Interpol-Nations unies[3] et avec la collaboration des Nations unies, la liste des personnes susceptibles de sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU.
Notes et références
- Interpol timeline Interpol.int Histoire d'Interpol Source : site officiel d'Interpol
- Un ancien patron d'Interpol condamné pour corruption » sur Le Figaro, 2 juillet 2010. Consulté le 24 septembre 2010 Marie Herbet, «
- http://www.interpol.int/Public/NoticesUN/Default.asp
Voir aussi
Bibliographie
- Interpol : le siège du soupçon par Laurent Greilsamer - Ed. Moreau Alain - 1986
- Interpol par Laurent Greilsamer - Ed. Fayard - 1997
- CNIL, Délibération n°80-18 du 03 juin 1980 répondant à la question de savoir si la loi informatique et libertés s'applique à Interpol (voir Loi relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés du 6 janvier 1978#Les limites de la LIL : le cas Interpol)
Membres fictifs
Certains jeux vidéo ont réutilisé l'organisme policier mondiale :
Sly Racoon : Carmélita Fox, le Sergent Neyla et la Comptesse, trois personnages clés du deuxième jeu de la trilogie, sont des membres d'Interpol.
Liens externes
- (en) Site officiel
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