- Evasion
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Évasion
Pour les articles homonymes, voir Évasion (homonymie).Une évasion est le fait pour un prisonnier de quitter sa prison en s'échappant, par :
- la force (violences et/ou destructions)
- l'intimidation et les menaces (armes)
- pure improvisation (chance créant un contexte favorable)
- la ruse (parfois purement psychologique)
- une certaine préparation (parfois longue, organisationnelle et technique)
- une aide extérieure
- des complicités intérieures (obtenues par menaces ou prévarication).
Dans le domaine financier et économique, on parle depuis deux décennies environ d'« évasion fiscale ».
Sommaire
Droit
En France, l'évasion, définie dans le Code pénal, fait partie du droit pénal spécial[1]. L'évasion simple n'était pas réprimée avant la loi du 9 mars 2004[2]. Depuis cette loi, l'évasion simple (commise sans violence, effraction ou corruption) est réprimée, par l'article 434-27 du code pénal[3], de trois ans de prison et 45 000 euros d'amende, la peine pouvant être aggravée si l'usage de la violence, d'armes, de produits incendiaires, toxiques, explosifs ou de corruption est avéré[1]. La qualification pénale de l'évasion est large: elle inclut l'évasion lors d'une garde à vue, ou le fait de se soustraire à une mesure de surveillance électronique[1].
Le Mexique, quant à lui, ne pénalise pas l'évasion en tant que telle depuis les années 1930 : le droit mexicain reconnaît en effet l'aspiration à toute personne pour la liberté. De même, la loi y reconnaît le droit de s'enfuir de la police pour éviter une arrestation. Toutefois, si l'évasion elle-même n'est pas un crime, le fait d'utiliser de la violence ou de la corruption pour s'évader est réprimé. De plus, les gardes de prison ont le droit de tirer à vue et de tuer toute personne tentant de s'évader[4].
Faits divers
De récents faits divers ont fait état, en France, d'évasions spectaculaires, où la technologie moderne remplace, par exemple, les « classiques » draps noués descendus le long de la muraille d'enceinte, les traditionnels coups de scie entamant l'acier des barreaux, et les rocambolesques percements de murs et de souterrains : il s'agit de l'usage des téléphones mobiles et de survol d'établissements pénitentiaires par hélicoptère (pilote pris en otage, ou — plus « intéressant » — petite amie d'un délinquant ayant pris elle-même pendant de longs mois des cours de pilotage). C'est ainsi que dans les investissements prévus par les autorités s'ajoutent aux équipements (tels que tessons de bouteilles fixés dans le ciment de la partie supérieure des murs d'enceinte, miradors, portes sécurisées électroniquement, caméras vidéo, etc.) les filets anti-hélicoptère couvrant les cours de prison par un maillage résistant et suffisamment serré pour empêcher tout héli-treuillage.
L'évasion peut être annoncée par le prisonnier et/ou particulièrement crainte par les gardiens, dans le cas d'opposant politique, d'ennemi ou d'ennemi public numéro 1. Elle peut être :
- solitaire,
- individuelle dans sa première phase et plus collective par des enchaînements de circonstances,
- le fait, dès le début, de tout un groupe.
Quelques évasions célèbres
- Près d'un millier de prisonniers, dont plusieurs centaines de talibans, se sont évadés le 13 Juin 2008 de la prison de Kandahar, en Afghanistan, après une attaque armée très violente sur l'établissement.
- Plusieurs évasions de la Tour de Londres sont attestées, par exemple celle de Sir John Oldcastle, personnage historique qui inspira partiellement Shakespeare pour son Falstaff.
- Napoléon Bonaparte depuis l'Île d'Elbe en février 1815, si tant est que l'on considère l'ile en question comme une prison.
- Napoléon III, du fort de Ham, dans la Somme
- Lors de la Seconde Guerre mondiale, bombardement de la prison d'Amiens par les Alliés pour tenter de libérer des Résistants.
- Henri Charrière, alias Papillon, du bagne de Cayenne;
- Albertine Sarrazin
- Jacques Mesrine à plusieurs reprises
- Le 27 février 1981 à 10h50, première évasion et double évasion en hélicoptère depuis une prison française, celle Fleury-Mérogis (Essonne) : la "grande évasion". Grâce à Serge Coutel, Gérard Dupré et Daniel Beaumont louent un hélicoptère dont le pilote, Claude Fourcade, est pris en otage alors qu'il pensait transporter de Paris à Orléans des hommes d'affaires.
- 1998 : Evasion de Martin Gurule du quartier des condamnés à mort dans la prison d'Ellis, à Huntsville (Texas) (alias "Prison City"), la première depuis celle, en 1934, de Raymond Hamilton, l'un des compagnons de Clyde Barrow et Bonnie Parker [5],[6]. Hamilton avait été recapturé et exécuté sur la chaise électrique, tandis que Martin Gurule fut retrouvé mort dans une rivière quelques jours plus tard [5].
- Pascal Payet, évadé à trois reprises des prisons françaises par hélicoptère.
- Le 19 aout 2006, 28 détenus s'évadent de la prison de Termonde (Belgique)
Références culturelles
Cinéma
- La Grande illusion (1937), de Jean Renoir, avec Jean Gabin et Marcel Dalio dans les rôles des 2 évadés
- Un condamné à mort s'est échappé (1956)
- Le Trou (1960), de Jacques Becker
- La Grande Évasion (1963)
- Les Damnés (1963), film de Joseph Losey avec Oliver Reed, montrant la tentative des "enfants radio-actifs", objet d'expériences ... médico-pédago-militaires.
- Et pour quelques dollars de plus (1965), avec Clint Eastwood et Gian Maria Volontè dans le rôle du hors-la-loi évadé
- La Poursuite impitoyable (1966), avec Marlon Brando et Robert Redford
- Luke la main froide (1967), avec Paul Newman
- L'Astragle (1969), avec Marlène Jobert
- Papillon (1973), avec Steve McQueen et Dustin Hoffman
- Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975), roman de Ken Kesey, adapté au cinéma par Milos Forman, avec Jack Nicholson : évasion temporaire d'un hôpital psychiatrique
- L'Évadé d'Alcatraz (1979), avec Clint Eastwood
- Nous ne sommes pas des anges (1990) Neil Jordan
- Le Fugitif (1993)
- Les Évadés (1994), avec Morgan Freeman
- Un Monde Parfait (1995), avec Clint Eastwood et Kevin Costner
- Les Chasses du comte Zaroff : évasion du repère d'un psychopathe.
- Divers « opus » de James Bond 007
- King Kong, la « bête » (très grand singe, devenu mythique depuis le film original) qui s'échappe en créant catastrophe sur catastrophe pour rejoindre la "belle" humaine, dont il est tombé amoureux.
Télévision
Livres
Musique
- Jailbreak, chanson d'AC/DC
- Je suis un évadé, chanson de Nuclear Device reprise par Ludwig von 88
- Le Gorille, chanson de Georges Brassens : le primate s'échappe de sa cage et « emmène un juge dans le maquis ».
Références
- ↑ a , b et c LIVRE IV : Des crimes et délits contre la nation, l'État et la paix; TITRE III : Des atteintes à l'autorité de l'État; CHAPITRE IV : Des atteintes à l'action de justice; Section 3 : Des atteintes à l'autorité de la justice; Paragraphe 2: De l'évasion. (art.434-27 et suivants)
- ↑ http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=7FAE0CA5D69155CC2D9794F65E42C594.tpdjo10v_2?cidTexte=JORFTEXT000000249995&idArticle=LEGIARTI000006494475&dateTexte=20090914&categorieLien=id
- ↑ http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=7FAE0CA5D69155CC2D9794F65E42C594.tpdjo10v_2?idArticle=LEGIARTI000006418670&cidTexte=LEGITEXT000006070719&dateTexte=20040309
- ↑ Mary Jordan et Kevin Sullivan, Mexican Jailbirds Get to Fly for Free, Washington Post, 15 novembre 2002. Article ayant été récompensé par le Prix Pulitzer.
- ↑ a et b Patrick Sabatier, « La folle cavale au Texas. 500 policiers traquent l'évadé du couloir de la mort de Huntsville », Libération, 2 décembre 1998. Lire en ligne.
- ↑ Joel Stein, Rooting for the Death-Row Fugitive Guy, Times, 14 décembre 1998.
Voir aussi
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