- Ahmad Jamal
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Ahmad Jamal Nom Frederick Russell Jones Naissance 2 juillet 1930
Pittsburgh, États-UnisActivité principale Pianiste
CompositeurGenre musical Jazz Instruments Piano
Fender RhodesAnnées d'activité Depuis 1947 Labels Epic Site officiel Site officiel Ahmad Jamal, né Frederick Russell Jones, est un pianiste et un compositeur de jazz américain né le 2 juillet 1930 à Pittsburgh en Pennsylvanie.
Peu considéré par les critiques dans sa jeunesse, malgré (ou à cause d') un réel engouement public, il connaît aujourd'hui la situation inverse : peu connu du grand public, il jouit d'une réputation considérable de la part des acteurs de la scène jazz actuelle, qui n'ont de cesse de l'affubler des plus respectueux surnoms : « L’architecte », « Le prophète », « Ahmad le magnifique », « Le prestidigitateur du piano », « Le maître », « Le monstre aux deux mains droites »…
Sommaire
Biographie
L’enfance
Ahmad Jamal est né le 2 juillet 1930 à Pittsburgh, Pennsylvanie. Sa famille est très modeste : son père travaille dans une aciérie, sa mère fait des ménages[1]. C'est pourtant elle qui achètera le piano sur lequel le jeune Frederick fera ses débuts[2].
Pittsburgh a vu naître à cette époque de très nombreux jazzmen[3] dont beaucoup furent des musiciens précoces (on peut notamment citer le cas d'Erroll Garner, voisin de la famille Jones - leurs mères étaient amies[4] - qui débuta à l'âge de 2 ans) : ce sera le cas du jeune Frederick.
Il semble en effet que son premier contact avec un piano ait lieu à 3 ans lorsque son oncle, en train de jouer dans le salon familial, le défie de reproduire la phrase musicale qu'il vient d'exécuter. Frederick Russell Jones, qui n'a encore jamais posé les doigts sur un clavier, s'assoit alors sur le tabouret et reproduit note pour note ce qu'avait joué son oncle[5].
Le piano demeure un jeu jusqu'à l'âge de 7 ans, lorsqu'il commence à l'étudier sérieusement, en prenant des cours particuliers[6] qui lui permettent de s'initier aux classiques : « À sept ans, j’ai commencé à étudier le piano. À onze, je jouais Liszt et j’étais professionnel. À quatorze, j’étais inscrit au syndicat des musiciens. Et à dix-sept ans, je commençai à faire des tournées. J’aurais voulu étudier à l’Académie Juilliard, mais il fallait que je gagne ma vie. »[1]
Une carrière précoce
Pour gagner sa vie, il commence à jouer dans les night-clubs de Pittsburgh, et prend le diminutif de « Fritz » Jones. Il accompagne alors des chanteuses (comme Dinah Washington), des petites formations (il joue notamment avec Sidney "Big Sid" Catlett) et certains big bands.
En 1947, George Hudson lui propose de rejoindre son orchestre[4]. Cette expérience sera tout d'abord bénéfique car l'orchestre de Hudson offre enfin un cadre stable au jeune pianiste tout en lui permettant d'acquérir l'expérience des tournées[7]. Cependant, les relations entre Fritz Jones et George Hudson se dégraderont au fil du temps, car le tempérament et le style du pianiste s'accordent mal au cadre strict des grands orchestres.
En 1949, c'est la rupture. Frederick Jones, (qui refuse désormais le diminutif « Fritz » depuis que la Seconde Guerre mondiale a rendu les consonances germaniques impopulaires aux États-Unis) monte alors sa première formation : un quartet qu'il appelle The Four Strings. Hélas, cette formation sera rapidement dissoute faute d'engagements. Très affecté, Frederick Jones quitte alors Pittsburgh pour aller tenter sa chance à Chicago.
Les Trios
Frederick Jones arrive à Chicago en 1950. À cette époque, les engagements de musiciens sont strictement contrôlés par le syndicat local, dont le but est notamment de promouvoir les musiciens autochtones[8]. Obtenir un accord pour un simple engagement nécessite d'être résident de Chicago depuis plus de six mois, et les conditions sont encore plus strictes pour travailler en tant que leader. Dans l'attente d'une approbation, Frederick Jones se voit contraint d'effectuer divers métiers : porteur dans les grands magasins et même balayeur[9].
Accepté peu à peu par la scène locale, il commence par se produire en solo puis il fonde, en 1951, son premier trio : The Three Strings avec Ray Crawford (guitare) et Eddie Calhoun (contrebasse).
Le 18 février 1952, Frederick Russell Jones se convertit à l'islam et prend le nom d'Ahmad Jamal[10]. Il a parfois été dit qu'Ahmad Jamal était le cousin éloigné de Malcolm X, lui aussi converti à la même période. Ceci a été démenti par le pianiste lui-même[11].
En 1955, Israel Crosby remplace Eddie Calhoun. En 1956, Ahmad modifie son trio pour une formation piano-basse-batterie, Walter Perkins remplaçant Ray Crawford. Mais Perkins ne restera pas longtemps : il ne participera qu'à 3 albums[12] avant d'être remplacé par Vernel Fournier à partir de 1957.
Ahmad Jamal dispose enfin d'un trio stable, et le succès sera retentissant en 1958 avec l'enregistrement de l'album Ahmad Jamal at the Pershing, dont la version de Poinciana est demeurée légendaire[13]. Paradoxalement, ce succès, qui permit au talent de Jamal de dépasser le cercle restreint des amateurs de jazz lui fut alors indirectement reproché par certains critiques, qui le comparèrent à un « pianiste de cocktail »[14]. Toujours est-il qu'il lui permet de concrétiser un projet qui lui tenait à cœur en ouvrant, à Chicago, son propre club de jazz : l'Alhambra. Le club est équipé d'un studio d'enregistrement qui permettra à Ahmad Jamal d'enregistrer « à domicile » et de faire ses premiers pas en tant que producteur.
L'année 1962 sera difficile : Ahmad Jamal divorce, et dissout le trio[15]. Il part alors s'installer à New York et en profite pour réaliser un vieux rêve : suivre les cours de la prestigieuse Juilliard School. C'est également lors de son passage dans « la grosse pomme »[16] qu'Ahmad rencontrera Jamil Nasser (contrebasse), avec qui il constituera un nouveau trio à partir de 1963.
Toutefois, et malgré quelques enregistrements de qualité, le succès n'est pas toujours au rendez-vous. Si les musiciens dont Jamal s'est entouré ne manquent pas de talent, ils ne peuvent faire oublier Israel Crosby et Vernel Fournier. Parallèlement, ses efforts en tant que producteur[17] ne déboucheront sur aucun succès notable et semblent le détourner de son travail de compositeur. En 1969, Ahmad Jamal est épuisé, et sa situation financière est mauvaise. Il décide alors de prendre du recul : « En 1969, j'avais à nouveau arrêté de jouer : j'étais occupé par la maison de disques que j'avais créée, et j'étais surtout fatigué, lassé, pas de la musique mais du business : tournées, compagnies de disques… »[4])
La maturité
La crise de 1969 sera salutaire : Ahmad Jamal semble prendre conscience de ses égarements et décide de se recentrer sur sa vocation première. Cette véritable renaissance sera symbolisée par l'album The Awakening, qui pose les bases du style définitif de Jamal. La grande sophistication des arrangements pour le trio confère à l'ensemble une cohérence et une sonorité très particulières, qui seront dorénavant identifiées comme la « signature » d'Ahmad Jamal.
Les années 1980 seront extrêmement prolifiques : multipliant les concerts et les enregistrements (3 albums pour la seule année 1980), Jamal semble libéré des contraintes formelles. Il connaît alors une période d'expérimentations : il s'attache à la sonorité des claviers en s'essayant au piano électrique et en travaillant avec des vibraphonistes, comme Gary Burton. Parallèlement, il approfondit son travail rythmique en s'entourant de percussionnistes comme Manolo Badrena.
En 1994, il tente une synthèse globale de son jeu de piano dans un enregistrement méconnu : Ahmad Jamal at home. Cet album, où Jamal apparaît seul au piano, ne comporte aucun thème, seulement quatre improvisations, comme un condensé du style du pianiste.
De la fin des années 1990 à aujourd'hui, Ahmad Jamal semble s'être apaisé. Tout en demeurant très actif sur la scène jazz, il a stabilisé son trio, composé du bassiste James Cammack et du batteur Idris Muhammad. N'ayant plus rien à prouver après plus de cinquante années de carrière, il demeure l'un des derniers témoins encore en activité de l'ère des géants du jazz.
Personnalité
L’héritage
Sans doute ses origines modestes et sa jeunesse difficile y ont-ils contribué, il est en tout cas possible de distinguer certains traits de caractère très visibles :
- Une impressionnante culture : du fait de la durée de sa carrière et sans doute également du nombre important de ses tournées, Ahmad Jamal a été en contact avec l'essentiel des acteurs significatifs de la scène jazz de la seconde moitié du XXe siècle. Auditeur attentif, il ne s'est pas contenté d'être spectateur des évolutions du jazz mais a intégré de nombreuses influences à sa personnalité propre. Ainsi, chacune de ses interventions fait la part belle aux musiciens qu'il a connus : « J'ai connu l'époque des premiers grands succès commerciaux de musiciens comme Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, Benny Goodman, Billie Holiday, Duke Ellington, Nat King Cole… »[4]. Ces déclarations, reflets de sa grande expérience, ont sans doute contribué à la réputation d'« intellectuel » qui lui est parfois attribuée.
- Un artiste en marge : Jamal a toujours été un artiste à contre-courant. Dans les années 1950, alors que les musiciens de be-bop pratiquaient une véritable surenchère en termes de vitesse de jeu, Ahmad Jamal affirmait un toucher cristallin et un véritable éloge du silence[18]. «J'étais un ange parmi les diables […], les boppers faisaient exploser les notes. Moi, je les laissais résonner jusqu'au bout de leur vie.»[19] Dans les années 1960, alors que le jazz expérimente l'abstraction au travers de la vague free, Jamal reprend les tubes de Stevie Wonder et se voit alors accusé de verser dans un jazz purement commercial. Enfin, lorsque les années 1970 voient le jazz se tourner vers la fusion, lui revient aux sources avec The Awakening, sobre et acoustique. Cette réputation d'artiste en marge explique en partie son manque de notoriété.
- Une perpétuelle recherche de paix : Malgré le véritable tourbillon qu'est sa vie, Ahmad Jamal a fréquemment déclaré rechercher la paix[20]: « La quête, c'est celle de la paix, musicale et intérieure. Je ne peux pas dire, reconnaître que je suis en paix, ce serait dangereux de l'exhiber : un homme en paix avec lui-même ne le dit pas. »[4]. De même, il a fréquemment posé pour des photographies en costume blanc avec une colombe, c'est notamment le cas sur la pochette de l'album After Fajr.
La religion
Même si Ahmad Jamal doit son nom à sa conversion à l'islam, il s'est toujours montré extrêmement discret quant à sa pratique religieuse. Du reste, dans les années 1950 et 60, de nombreux noirs américains se sont convertis[21] (Mohamed Ali, Malcolm X, Idris Muhammad…) mais cela n'a pas toujours empêché l'emploi de certains clichés dans la presse[22]. Il revendique être croyant, mais sans prosélytisme, comme une évidence : « Tout le monde n'est-il pas croyant ? […] Bien sûr, que cela m'influence ! Chaque philosophie envahit le corps tout entier, l'esprit, l'âme ! […] Il est impossible d'avoir confiance en quelqu'un qui n'a aucune croyance. Si vous n'avez pas confiance, si vous n'avez pas foi en la Création – vous devez croire que quelque chose contrôle l'Univers — un pouvoir qui contrôle l'Univers. Un pouvoir qui n'est ni vous, ni moi, ni Bill Clinton »[23].
Cette conception de la religion (une philosophie contribuant à poser un regard émerveillé sur la Création) se retrouve dans le rapport qu'Ahmad Jamal entretient avec la créativité : « De toute façon, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Au mieux, nous pouvons découvrir certaines choses. Tout est déjà là. Il y a des gens qui incarnent la créativité et ont fait avancer les choses : Tatum, Armstrong, Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Sarah Vaughan, ou Phineas Newborn Jr, mais ils n'ont pas « créé », ils ont découvert; ils ont été des novateurs plutôt que des créateurs. Nous ne pouvons pas créer la lune ou le soleil, mais nous pouvons les faire se réfléchir »[4]
La seule référence explicite à l'Islam se trouve dans le titre de son album After Fajr : « Fajr » est la prière précédant le lever du soleil, la première des 5 prières quotidiennes obligatoires pour les musulmans.
Style
Ahmad Jamal met fréquemment en parallèle sa découverte du piano avec sa découverte des classiques. De fait, son phrasé et sa légèreté dans l'harmonie évoquent l'impressionnisme d'un Ravel, d'un Debussy ou d'un Gershwin. Il dénonce la dichotomie fréquemment postulée entre jazz et musique classique : pour lui, le jazz est la musique classique américaine.
C'est dans le même esprit qu'Ahmad Jamal fait référence aux standards dans son jeu : il semble primer l'interprétation des « anciens » sur la créativité pure : « Je ne connais personne qui travaille dans cette musique et qui n'utilise pas les standards. C'est ce qui rend unique la musique classique américaine. Je pense que nous avons interprété ces standards au-delà des rêves les plus fous de leurs compositeurs. Art Tatum a très peu composé. Dans mon cas, j'ai commencé comme pianiste et compositeur. Maintenant, je joue soixante-dix pour cent de mes compositions, contre trente pour cent de compositions d'autres musiciens. »[24]
L'improvisation
Comme tous les jazzmen, Ahmad Jamal est un improvisateur. Mais il s'est personnellement toujours opposé à la notion d'improvisation comme élément différenciant le jazz des autres styles de musique : « Tous les musiciens improvisent – Mozart improvisait. C'est une erreur fondamentale (that’s a misconception) de penser que l'improvisation est une spécificité du jazz, c'est fou !. […] L'enregistrement définitif n'est que l'écriture sur un manuscrit - tout le reste n'est qu'improvisation. Cela sort de leur esprit. Bach improvisait, Liszt improvisait. L'essentiel du travail de Mozart ne sera jamais connu, car il ne l'a jamais écrit. Aucun musicien n'est capable d'écrire tout ce qui sort de son esprit ! Maintenant, au cœur de la musique écrite, il y a des sections à partir desquelles vous devenez un soliste. C'est un autre aspect de l'improvisation. Mais vous n'êtes soliste qu'à un certain moment, pendant lequel vous n'avez pas le temps d'écrire ce que vous jouez - Et voila ce qui est fascinant dans le jazz : c'est l'Improvisation dans l'Improvisation ! »[23]
L'improvisation d'Ahmad Jamal le révèle avant tout comme un rythmicien : son jeu fait la part belle aux décalages rythmiques, alternant fréquemment ternaire et binaire ou combinant les deux, tout en maintenant un groove extrêmement solide. Voir notamment l'introduction de Wave dans l'album Digital Works. De même, Jamal fait un usage tout à fait personnel du silence : il laisse parfois passer plusieurs pulsations sans jouer. Dans Stompin' at the Savoy sur l'album At the Spotlite, la contrebasse joue le thème dès que Jamal cesse de jouer. De même, dans Cheek to cheek sur le même album, Jamal s'interrompt brutalement et à plusieurs reprises lors de l'énoncé du thème, laissant l'auditeur poursuivre mentalement la mélodie. Cette technique, très risquée, influença considérablement Miles Davis.
Autre trait stylistique, les improvisations d'Ahmad Jamal le voient parfois effectuer d'audacieuses modifications formelles. Le second chorus de Squatty Roo sur l'album At the Spotlite en offre un bon exemple : ce thème est construit sur une structure de type AABA, et lors du chorus, Jamal remplace les 16 premières mesures (AA) par un vamp qui souligne d'autant plus le retour à la section B. Le même procédé est utilisé sur la version d'Autumn Leaves du même album.
Enfin, Ahmad Jamal sera l'un des pionniers de l'improvisation modale, technique qui sera reprise et développée notamment par Miles Davis, John Coltrane et Herbie Hancock.
Analyse d’un exemple
Afin d'illustrer le style des improvisations d'Ahmad Jamal, voici un exemple, tiré de l'introduction de Wave sur l'album Digital Works. Ce titre n'est pas une composition de Jamal, il s'agit d'une Bossa nova d'Antônio Carlos Jobim.
Jamal commence son interprétation par un gimmick de 2 mesures. Ce gimmick est très classique : il énonce la tonalité du morceau - Fa mineur - et affiche une couleur typique de la Bossa avec une 13e augmentée à la basse. Syncopé, ce gimmick installe un confortable groove et pourrait être répété, mais le pianiste décide aussitôt de lui faire subir une série de variations rythmiques, ainsi qu'illustré ci-dessous :
La mesure 3 est identique à la première mesure du gimmick, laissant croire à l'auditeur qu'il s'agit d'une répétition, pourtant, Jamal choisit de ne pas placer l'accord de la main droite. En effet, à partir de la mesure 4, la main droite installe une pulsation syncopée, créant un effet de décalage rythmique et attirant par sa régularité l'attention de l'auditeur sur le jeu de la main gauche. Cette dernière va installer un nouveau motif musical, dérivé du gimmick et uniquement constitué de 3 notes : do, fa et sol. Ce faible nombre de notes est insuffisant pour créer un véritable motif mélodique, mais il permet justement à Jamal de concentrer son attention sur la construction rythmique qu'il s'apprête à effectuer. En effet, une fois les 3 notes énoncées, celles-ci prennent part à un nouveau motif, énoncé, toujours à la main gauche, à la mesure 6. Les mesures 7 à 9 vont alors déformer ce motif, là encore par un jeu de subtils décalages rythmiques, insérant un silence là où l'auditeur attend une note, et variant à chaque mesure. Parallèlement, la main droite allège son jeu afin de focaliser l'attention de l'auditeur sur la main gauche du pianiste. Enfin, la mesure 10 est l'occasion d'un ultime décalage, impliquant cette fois les deux mains : la main droite est en avance de deux temps par rapport aux mesures précédentes, cependant que la main gauche est pour sa part en avance d'un temps (le Do qui se trouve sur le premier temps depuis les 3 dernières mesures a été joué sur le quatrième temps de la mesure précédente).
Après la mesure 10, Ahmad Jamal énoncera à nouveau le gimmick, cette fois avec le support de la section rythmique (basse, batterie et percussions), installant le groove avant d'énoncer enfin le thème principal. La préparation des thèmes par une introduction improvisée, visant à créer pour l'auditeur un effet de surprise lors de l'énoncé du thème, est une pratique très fréquente de la part des musiciens de jazz. L'originalité du jeu de Jamal, mise en évidence dans cet exemple, consiste dans la déconstruction apparente des cellules rythmiques, ici renforcée par le jeu du piano solo, la rythmique n'intervenant qu'après l'improvisation.
La main gauche
Une des particularités stylistiques d'Ahmad Jamal réside dans son jeu de main gauche, qui emprunte souvent un rythme semblable au charleston. En cela, Ahmad Jamal est proche des joueurs de stride (comme Fats Waller), mais aussi de grands rythmiciens comme Bud Powell ou Teddy Wilson.
Le trio
Lorsque Ahmad Jamal crée son premier trio, il semble faire référence à Nat King Cole. Cependant, très vite, Ahmad s'approprie la structure du trio, il semble y trouver l'espace qui lui convient.
« J'ai essayé chaque combinaison imaginable, mais le trio est ce qu'il y a de plus exigeant. Il est très difficile d'obtenir un son orchestral d'un trio, mais nous y parvenons parce que je pense de façon orchestrale. Le trio m'offre beaucoup d'espace. Je peux jouer solo, en duo avec le bassiste ou bien avec la batterie. Mon défi est de jouer au plus haut niveau. Je cherche à créer un état qui fasse du sens, musicalement parlant. »[25]
L'audition des trios d'Ahmad Jamal dénote une grande économie de moyens ainsi qu'un important travail sur les dynamiques : il est fréquent que le trio atteigne un climax à un très faible volume sonore. Jamal s'est fréquemment expliqué sur ce sujet : « N'importe qui peut jouer fort, mais il est bien plus délicat de jouer doucement en conservant le même groove qu'en jouant fortissimo. »[26]
Aujourd'hui, le « son » d'Ahmad Jamal dans ce qu'il a d'unique est bien celui du trio : « Aucun musicien n'a d'avantage influencé l'approche orchestrale des petites formations durant les 35 dernières années qu'Ahmad Jamal »[27]
Jamal est sans doute avec Oscar Peterson et Bill Evans l'un des plus influents leaders de trios du jazz moderne.
Le piano
Si Ahmad Jamal est connu pour jouer exclusivement sur les pianos Steinway & Sons, il a cependant joué sur des claviers électriques pendant une période et les utilise encore parfois, même s'il semble éprouver une certaine forme de méfiance envers la technologie : « Pendant longtemps, le piano électrique m’a laissé complètement indifférent — jusqu’à ce que j’enregistre, pour ma propre compagnie, Sonny Stitt avec Grady Tate à la batterie et Herbie Hancock.
L’arrangeur avait prévu deux guitares électriques et Herbie n’aimait pas le son d’ensemble. Il pensait qu’un piano Fender Rhodes conviendrait davantage. Je ne connaissais que le Wurlitzer, et il m’a assuré que j’aimerais le son du Fender Rhodes. On a donc fait venir un Fender Rhodes pour Herbie. Ça ne m’a pas convaincu, mais j’ai tout de même demandé aux représentants de Fender Rhodes de nous donner à chacun un piano électrique. Le mien est resté chez moi pendant six mois, je ne l’ai presque pas touché. Et puis un jour, je jouais dans le Minnesota et le piano acoustique était abominable — ce n’était pas un Steinway ! Plutôt que ce mauvais piano, j’ai demandé qu’on m’apporte un Fender… Il n’empêche que je reste fidèle, au moins à 90%, au piano acoustique. Rien ne remplacera le piano acoustique, sinon un meilleur piano acoustique. Je réserve le piano électrique à certains effets, en dépit des nombreuses améliorations qui ont été réalisées. »[1]
Influences
Artistes l'ayant influencé
Fréquemment interrogé sur ses influences, Ahmad Jamal cite la plupart du temps :
- Nat King Cole pour le trio.
- Erroll Garner et Art Tatum pour la sonorité du piano, il compare d'ailleurs souvent ces deux musiciens sur ce point[28]. Par ailleurs, si aucun témoignage ne nous est parvenu attestant d'une rencontre entre Jamal et Erroll Garner, nous savons que Jamal a rencontré Art Tatum lors d'une Jam session en 1943 : « On raconte […] que Tatum, alors la référence suprême pour tous les pianistes de jazz, aurait été subjugué par les talents du jeune virtuose »[29].
Artistes influencés par Ahmad Jamal
L'influence de Jamal sur la scène jazz est perceptible dès son second album : sa version de Billy Boy soulève alors un tel enthousiasme que de nombreux pianistes (notamment Oscar Peterson, Monty Alexander et Red Garland) vont alors enregistrer à leur tour le titre en reprenant presque trait pour trait certaines phrases du jeu de Jamal.
Enfin, si Ahmad Jamal a influencé bon nombre de jazzmen, aucun d'entre eux n'est aussi célèbre que Miles Davis, qui lui a témoigné d'un respect considérable : « J'avais été séduit par la façon de jouer et les concepts musicaux d'Ahmad Jamal, que ma sœur Dorothy m'avait fait connaître en 1953. Elle m'avait téléphoné d'une cabine de Chicago et m'avait dit : "Junior… Je suis en train d'écouter un pianiste qui s'appelle Ahmad Jamal et je crois que tu l'aimerais." J'étais allé l'entendre une fois que je passais par là et sa conception de l'espace, la légèreté de son toucher, sa retenue, sa façon de phraser notes, accords et traits, m'en avaient mis plein la vue. De plus, j'aimais les thèmes qu'il jouait […] mais aussi ses compositions originales. J'aimais son lyrisme au piano, sa façon de jouer, l'espace qu'il utilisait pour le voicing d'ensemble de ses groupes »[30]
L'admiration étant parfaitement réciproque, le fait qu'Ahmad Jamal et Miles Davis n'aient jamais joué ensemble demeure un véritable mystère musicologique, comparable à la « non-relation » Schubert-Beethoven[31], d'autant que plusieurs éléments suggèrent une complicité des deux musiciens :
- L'orchestre de George Hudson jouait à Saint-Louis à l'époque où Davis y habitait[32], il est donc probable que Davis ait entendu Jamal lorsque ce dernier était encore très jeune.
- Davis a déclaré à plusieurs reprises que « le bonheur absolu serait de trouver un pianiste qui serait la combinaison d'Ahmad Jamal et de Bill Evans ».
- De nombreux titres présents sur les enregistrements de Davis se retrouvent également sur ceux d'Ahmad Jamal[33]
Ahmad Jamal a parfois laissé entendre que Miles et lui étant chacun dans un rôle de leader, il n'aurait pas été confortable de les faire jouer ensemble : « Quand tu es un leader comme je l'étais, comme Cannonball l'était après avoir quitté Miles, et comme l'était Miles lui-même, il peut avoir existé des tentatives de nous faire jouer ensemble, mais ça n'est jamais arrivé. De mon côté, j'étais trop occupé avec mon groupe à essayer de le faire connaître, je ne faisais rien d'autre que d'être le leader, comme Miles et Cannonball »[34]
Récompenses
Ahmad Jamal a reçu de très nombreuses récompenses, on peut notamment citer :
- Un Entertainment Award de la chambre de commerce de Pittsburgh en 1959
- Le prix Jazz de la station de radio KCOH (Houston) en 1973
- Un Distinguished Service Award du Smithsonian Institute (Washington) en 1980
- Le maire de Providence (Rhode Island) lui a remis les clé de la ville en 1980
- Un Merit Award du Art Directors' Club en 1986 pour l'album Digital Works
- Il est proclamé « Citoyen d'honneur » de la ville de Memphis en 1993
- Il a reçu une lettre de félicitations de Bill Clinton en 1993
- Un Duke Ellington Fellow Award par l’université Yale en 1994
- Un American Jazz Masters Fellowship Award la même année
- Le magazine Jazzman lui offre le Choc de l'année en 1995 pour l'album The Essence, Part I. Il reçoit également un Django d'Or pour ce même album
- Son nom apparaît sur l’American Jazz Hall of Fame de la New Jersey Jazz Society depuis 2003
- Il a reçu une médaille d'or pour les 150 ans de la société Steinway & Sons en 2003
De façon plus anecdotique, Ahmad Jamal fait partie du Who's Who américain depuis 1960 et du Who's Who des noirs américains depuis 1988.
Utilisation de sa musique
Plusieurs thèmes d'Ahmad Jamal sont utilisés dans le film de Clint Eastwood Sur la route de Madison (Poinciana et Music, Music, Music, extraits de l'album But Not For Me)
Bibliographie
La bibliographie disponible sur Ahmad Jamal n'est pas très volumineuse, aucun ouvrage ne lui est encore spécifiquement consacré. Cela tient probablement d'une part à la discrétion de sa vie personnelle et d'autre part au fait que l'artiste étant toujours en activité, il est peu commode et risqué de publier une analyse définitive de son œuvre. L'essentiel des détails biographiques de première source sera trouvé dans les publications musicales auxquelles Ahmad Jamal a accordé des interviews, et qui sont exploitées dans les notes. La bibliographie proposée ci-dessous, si elle permet de synthétiser ces informations, sera surtout utile dans une perspective musicologique, et notamment pour analyser le style d'Ahmad Jamal, en le replaçant dans son contexte historique.
Titre Auteur(s) Éditeur ISBN L'Odyssée du jazz Noël Balen LIANA LEVI (ISBN 978-2-86746-325-9) Le jazz dans tous ses états. Histoire - Styles - Foyers - Grandes figures, 2e édition Franck Bergerot LAROUSSE (ISBN 978-2-03-582669-5) Jazz People Harry N. Abrams INCORPORATED (ISBN 978-0-8109-1152-9) Les Dieux du jazz Ouvrage collectif ATLAS (ISBN 978-2-7234-5286-1) La preuve par neuf - Trois trios : Teddy Wilson, Duke Ellington, Ahmad Jamal Alain Pailler ROUGE PROFOND (ISBN 978-2-915083-23-1) Discographie
La discographie d'Ahmad Jamal est assez complexe : d'une part l'artiste est productif (en moyenne 2 albums par an, jusqu'à 4 albums pour la seule année 1994) et sa carrière particulièrement longue (54 années d'activité discographique : de 1951 à 2005), d'autre part plusieurs enregistrements portent le même titre et beaucoup de dates d'enregistrements sont incertaines, enfin de nombreuses rééditions ont « pioché » dans les différents originaux.
La liste ci-dessous provient pour l'essentiel du site officiel d'Ahmad Jamal, corrigée et agrémentée des productions récentes de l'artiste.
Album Enregistrement Lieu Label Référence The three strings 25/10/1951 Chicago Epic 5101 The three strings 05/05/1952 Chicago Epic 5201 Chamber music of the New Jazz 23/05/1955 Chicago Argo 5501 Ahmad Jamal Trio 10/1955 New York Epic 5502 Count'em 88 17/09/1956 Chicago Argo 5601 Ahmad Jamal Trio 04/10/1956 Chicago Argo 5602 But not for me 16/01/1958 Chicago Argo 5801 At the Pershing 17/01/1958 Chicago Chess 5802 Ahmad Jamal Trio ?/1958 Chicago Argo 5803 At the Spotlite 05/09/1958 Washington Argo 5804 At the Penthouse 27-28/02/1959 New York Argo 5901 Ahmad Jamal Trio (Vidéo) ?/1959 New York Warner CNC/EDV 110 Happy moods 20-21/01/1960 Chicago Argo 6001 Listen to the Ahmad Jamal Quintet 15-17/08/1960 Chicago Argo 6002 Ahmad Jamal's Alhambra 07/1961 Chicago Argo 6101 At the BlackHawk Fin 1961 ? San Francisco Argo 6102 At the BlackHawk Début 1962 ? San Francisco Argo 6201 Macanudo 20-23/12/1962 Englewood Cliffs Argo 6202 Ahmad Jamal 10/12/1963 San Francisco Argo 6301 Ahmad Jamal ?/1964 San Francisco Argo 6401 Ahmad Jamal 26-28/06/1964 San Francisco Argo 6402 The roar of the greasepaint 24-25/02/1965 New York Argo 6501 Extensions 18-20/05/1965 New York Cadet 6502 Rhapsody 15-17/12/1965 New York Cadet 6503 Heat wave 17-19/02/1966 Washington Cadet 6601 Ahmad Jamal with voices - cry young 12-13/06/1967 New York Cadet 6701 Ahmad Jamal Trio 07/1967 Washington Inédit 6702 the bright, the blue and the beautiful 12-13/02/1968 New York Cadet 6801 Ahmad Jamal at the top - Poinciana revisited ?/1968 New York Impulse 6802 Tranquility ?/1968 New York Impulse 6803 The Awakening 2-3/02/1970 New York Impulse 7001 Free flight / Live in Montreux - Outter time Inner space 17/07/1972 Montreux Impulse 7201 Ahmad Jamal '73 ?/1970 ? 20th Century Fox 7301 Jamalca ?/1974 ? 20th Century Fox 7401 'Jamal plays Jamal ?/1974 New York 20th Century Fox 7402 Genetic walk ?/1975 Chicago 20th Century Fox 7501 Steppin'out with a dream ?/1976 Los Angeles 20th Century Fox 7601 Live at oil can Harry's 13/08/1976 Vancouver Catalyst 7602 One mai-juillet/1978 Hollywood 20th Century Fox 7801 Intervals ?/1980 Los Angeles 20th Century Fox 8001 Live at Bubba's 20/05/1980 Fort Lauderdale Digital Master 8002 Night Song 07/09/1980 Hollywood Motown 8003 Live in concert '81 01/1981 Cannes PsnlChoise 8101 Goodbye Mr Evans 07/1982 San Francisco Subra 8201 Digital works ?/1985 Dallas Atlantic 8501 Live at the Montreal Jazz Festival 07/1985 Montréal Atlantic 8502 Rossiter road 01/02/1986 New York Atlantic 8601 Crystal 07/1985 Montréal Atlantic 8502 Rossiter road ?/1987 Warren Atlantic 8701 Pittsburg ?/1989 Chicago Atlantic 8901 Live in Paris '92 03/04/1992 Colombes Birdology/Verve 9201 Live in Paris '92 04/04/1992 Colombes Birdology/Verve 9202 Chicago revisited - Live at Joe Seagal's jazz showcase 13-14/11/1992 Chicago Telarc 9203 Ahmd Jamal in Vienne (Vidéo) 03/07/1993 Vienne M6 - Inédit 9301 I remember Duke, Hoahgy & Stayhorn 02-03/06/1994 New York Telarc 9401 Ahmad Jamal with the Assai quartet ?/1994 Yale Roesch 9402 Ahmad Jamal at home ?/1994 New York Roesch 9403 The Essence - PART 1 & PART 2° 30-31/10/1994 La Plaine Saint Denis Birdology/Verve 9404 Ray Brown - some of my friends are piano players 21/11/1994 New York Telarc 9405 The Essence - PART 1 & PART 2°° 06-07/02/1995 New York Birdology/Verve 9501 Ahmad Jamal in Paris 26/10/1996 Paris Birdology/Verve 9601 Ahmad Jamal in Vienne (Vidéo) 10/07/1997 Vienne M6 - Inédit 9701 the Essence - PART 3 23-25/07/1997 Perne les Fontaines Birdology/Atlantic 9702 Picture Perfect 20-24/05/2000 New York Birdology/Warner 0001 Picture Perfect 06/06/2000 Los Angeles Birdology/Warner 0002 Ahmad Jamal in Marciac (Vidéo) 05/08/2000 Marciac France 3 - Inédit 0003 Ahmad Jamal - 70th BIRTHDAY 06/11/2000 Paris Birdology/Sony 0004 Ahmad Jamal in Vienne (Vidéo) 06/07/2001 Vienne M6 - Inédit 0101 Ahmad Jamal à Ramatuelle (Vidéo) 18/05/2001 Ramatuelle M6 - Inédit 0102 In search of 22-28/08/2002 New York Birdology / Dreyfus Jazz 0201 Live in Baalbeck (DVD) 09/11/2004 Baalbeck Dreyfus Jazz Non répertorié After Fajr 04/2005 Enghien-les-Bains Birdology / Dreyfus Jazz Non répertorié It's Magic 31/03/2008 Non répertorié Dreyfus Jazz Non répertorié A Quiet Time 20/10/2009 Roslindale, MA Dreyfus Jazz Non répertorié Notes
- 1974) Interview d'Ahmad Jamal par Philippe Carles et Henri Renaud pour Jazz Magazine (
- L'Humanité du 12 octobre 1995 Le pianiste Ahmad Jamal en concert et en disque, article paru dans
- Mary Lou Williams, Erroll Garner, Roy Eldridge, Stanley Turrentine, Earl Hines, Kenny Clarke, Art Blakey… Notamment
- Interview d'Ahmad Jamal par Franck Médioni pour Jazz Magazine à l'occasion des 70 ans du musicien
- site officiel d'Ahmad Jamal, et il l'a répétée dans beaucoup d'interviews, avec toutefois quelques variations : parfois, comme ici, il annonce n'avoir jamais touché un piano auparavant (« Although I had never touched this or any piano »), cependant que lors de certaines autres interviews, il déclare que son oncle l'a mis au défi alors qu'il « tripotait (déjà)le piano familial »(voir note 1). Cette anecdote est notamment présente sur le
- Mary Caldwell Dawson et James Miller Il aura notamment comme professeurs
- Sur cette période, voir notamment Les Dieux du jazz, Atlas, 2005, 2-7234-5286-7, page 281
- La cellule dont dépend Frederick Jones est le Musicians Union Local 208, cellule par ailleurs dédiée aux musiciens noirs
- Chicago Sur cette période, consulter les minutes des assemblées générales du syndicat (Board meeting minutes), disponibles notamment auprès du Jazz Institute de
- Extrait de l'acte officiel du changement de nom : « […] that the place of nativity of Frederick Russell Jones is the state of Pennsylvania and that the place of nativity of Virginia Wilkins Jones is the state of Illinois. That the age of F. R. J. is 21 years and that the age of V. W. J. is 25 years. That F. R. J. has resided in the state of Illinois for 2 years and that V. W. J. has resided in the State of Illinois for 25 years last past… Their names may be changed to Ahmad Jamal and Maryam Mezzan Jamal… Witnessed by Eddie A. Calhoun, February 18, 1952. »
- Laurent de Wilde pour Jazz Magazine, Avril 2008 Interview d'Ahmad Jamal par
- Ahmad Jamal Trio (5502), Count'em 88 (5601) et Ahmad Jamal Trio (5602).
- Billboard. Il est toujours l'album le plus vendu d'Ahmad Jamal. Ahmad Jamal at the Pershing est demeuré 108 semaines au
- site du Jazz Institute of Chicago Voir notamment la critique de Stuart Nicholson pour Ahmad’s Blues disponible sur le
- Vernel Fournier et Israel Crosby vont alors rejoindre l'orchestre de George Shearing, Crosby mourra peu après.
- The Big Apple, surnom donné par les new-yorkais à leur ville
- gospel. Son autre label, « Jamal » a produit des artistes aussi divers que Shirley Horn, Jonas Gwangwa, Carlos Malcolm et même des groupes de rock Ahmad Jamal a produit pour le label « Cross » des disques de
- Thelonious Monk Cette propension à faire « swinger le silence » se retrouve également chez un autre pianiste contemporain de Jamal :
- Interview d'Ahmad Jamal par Paola Genone dans L'Express du 6 juin 2005.
- Voir notamment Peace at last sur l'album AHMAD JAMAL '73
- 1994, Routledge. (ISBN 978-0-415-90786-6) Consulter sur ce sujet l'ouvrage de référence : African American Islam, Aminah Mccloud,
- Marc-Édouard Nabe intitulé L'Ayatollah Jamal et paru sur Le Chroniqueur : « son jeu de piano est musulman, son sens du blues est musulman, son toucher est musulman, son génie orchestral est musulman, son originalité rythmique est musulmane […] Son solo, il le construit comme une mosquée : il caresse des coupoles, il dresse des minarets, balance des faïences et fout des tapis volants partout. » Voir notamment l'article du 2 novembre 1996 de
- Cologne en 1999. L'intégralité de l'interview Interview d'Ahmad Jamal par Felix Lamouroux pour Jazzine.com à
- Interview d'Alain Leroux pour le magazine Le Jazz du 01/02/1998
- Ahmad Jamal sur le DVD Ahmad Jamal paru en 2002 chez Atlantic DVD
- janvier 1981 page 53. Down Beat, numéro de
- Contexte de la citation Citation du critique Stanley Crouch pour Village Voice.
- Art Tatum », Interview par Phille Carles pour Jazz Magazine, 1974 « Ce qui m'impressionnait chez Garner, c'était la sonorité, la diversité des manières (…) Erroll a dans l'évolution du piano une importance à celle d'
- 978-2-7234-5286-1, page 282 Les Dieux du jazz, Atlas, 2005,
- Miles Davis In L'Odyssée du jazz par Noël Balen, page 106. Voir bibliographie.
- Vienne), ils éprouvaient l'un pour l'autre un profond respect et ne se sont pourtant jamais rencontrés. Cette étonnante « non-relation » a fait l'objet de nombreuses études musicologiques. Beethoven et Schubert ont également vécu à la même époque, dans la même ville (
- ISBN 978-0-434-00759-2) Voir à ce sujet So What : The Life of Miles Davis de John Szwed, (
- Autumn Leaves et Love for sale. On peut notamment citer Old devil moon, Ahmad’s blues, Will you still be mine, Surrey with the fringe on top, Girl in calico, Green Dolphin Street, New rhumba, et dans une moindre mesure (car ils sont très génériques) All of you,
- Interview complète Interview de Fred Jung pour Jazz Weekly,
Liens externes
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