- Charlie Parker
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Charlie Parker Surnom « Yardbird », puis « Bird »
« Zoizeau » en France (Boris Vian)[1],[2]Nom Charles Parker, Jr. Naissance 29 août 1920 Pays d’origine Kansas City, Missouri
États-UnisDécès 12 mars 1955
New YorkActivité principale Saxophoniste
CompositeurGenre musical Jazz
BebopInstruments Saxophone alto Années d'activité 1937 - 1955 Labels Savoy, Dial, Verve Site officiel Site officiel Charlie Parker Jr, né Charles Christopher Parker le 29 août 1920 à Kansas City et mort le 12 mars 1955 à New York, est un saxophoniste alto américain. Parker, aussi surnommé Bird, est considéré comme l'un des créateurs et interprètes exceptionnels du style be-bop. Avec Louis Armstrong et Duke Ellington il est l'un des musiciens les plus importants et influents de l'histoire du jazz.
Dans les années 1940, Charlie Parker avec Dizzy Gillespie et Thelonious Monk ont assis les premiers éléments du jazz moderne en participant activement à l'émergence du be-bop, une forme de jazz caractérisée par des tempos rapides, une grande technicité et une improvisation basée sur la structure harmonique. Les nouvelles approches proposées par Parker sur la mélodie, le rythme et l'harmonie ont considérablement influencé les musiciens contemporains. De nombreux morceaux de Parker sont devenus des standards de jazz comme Ornithology ou Confirmation. À partir du début des années 1950 la santé du saxophoniste décline fortement, principalement en raison de sa dépendance aux drogues et à l'alcool initiée dans sa jeunesse. Il décède en mars 1955 à seulement 34 ans.
Sommaire
Histoire
Les débuts à Kansas City
Fils unique de Charlie Parker Senior, pianiste et danseur itinérant, puis steward dans les chemins de fer, et d'Addie Parker, amérindienne d'ascendance Choctaw, le jeune Charlie chante dans la chorale de son école, puis se passionne pour le jazz, dont Kansas City est à l'époque la capitale, en même temps que celle du jeu, de la prostitution, de la drogue et du trafic d'alcool — nous sommes sous la Prohibition. Dès 11 ans, Parker commence à jouer du saxophone pour intégrer l'orchestre de son école à l'âge de 14 ans. De nombreux témoignages concordent pour affirmer qu'il montre dans ses jeunes années un talent exceptionnel pour la musique. À cette époque à Kansas City, les musiciens des grands orchestres de jazz comme celui de Count Basie luttent pour la reconnaissance dans des jam-sessions, lieu d'affrontements sans merci mais offre une émulation exceptionnelle aux jeunes musiciens comme Parker, où tout est possible et qu'un jour eux aussi pourront rivaliser avec les meilleurs. À l'âge de 17 ans, il parvient à intégrer des orchestres de Kansas City pour quelques dates et travaille sa technique auprès de Buster Smith. Très respectueux des virtuoses de l'instrument (Coleman Hawkins, Lester Young, Jimmy Dorsey, Johnny Hodges..) et des maîtres du Jazz en général (Louis Armstrong représentant la maîtrise totale), Charlie travaille sans relâche en écoutant sans fin les disques qu'il parvient à acquérir, repiquant les solos des maîtres de l'époque, et les rejouant note pour note, pratique extrêmement répandue chez les musiciens de Jazz. La seule « école de Jazz » consistant à reproduire à l'oreille les phrases des meilleurs musiciens. En 1937, il intègre finalement l'orchestre du pianiste Jay McShann, avec qui il effectue une tournée dans toute la région jusqu'à New York. Il enregistre ses premiers morceaux dont The Jumpin' Blues en 1942, où il interprète un solo court mais éblouissant.
Percée en tant que musicien
En 1939, Parker quitte Kansas City pour New York, où se trouvent les meilleurs orchestres du pays. Il cherche à approcher les meilleurs musiciens, dont Art Tatum, dont la virtuosité l'impressionne et trouve le moyen de l'écouter tous les soirs par le biais d'un emploi de plongeur du restaurant où se produit le pianiste.
En 1942, Parker quitte le groupe de McShann pour jouer pendant 8 mois aux côtés de Earl Hines. On situe à cette époque les débuts du be-bop, bien que peu d'informations et aucun enregistrement — à cause d'une grève du syndicat des musiciens — ne puissent en témoigner. Il semble pourtant que ce style ait été inventé ou du moins formalisé par un groupe de jeunes jazzmen dont Parker fait partie et pour qui probablement la maîtrise instrumentale touche déjà à sa maturité. Il y a aussi le trompettiste Dizzy Gillespie, le pianiste Thelonious Monk, le guitariste Charlie Christian et les batteurs Max Roach et Kenny Clarke. Elaborée au cours des jam-sessions d'après concert dans les clubs de la ville, cette musique à la complexité nouvelle a pour but, comme le résume plus tard Monk, de créer quelque chose « qu'ils ne puissent pas jouer », « ils » désignant les musiciens swing, musique (souvent commerciale) de la génération précédente (Benny Goodman, Glenn Miller, Tommy Dorsey, Artie Shaw...).
Pour cela, le be-bop apporte une harmonisation plus riche (utilisation d'accords comportant de nombreuses notes altérées, 9° et 13°), dans un cadre rythmique plus complexe, tout en conservant les morceaux traditionnels du jazz. Le thème fétiche de Bird, Cherokee illustre ceci.
L'émergence subite du be-bop, peu ou pas documentée a donné lieu à de nombreuses controverses, dont beaucoup furent colportées par les musiciens eux-mêmes. C'est cependant Charlie Parker lui-même qui a raconté à un journaliste dans les années 1950 que les principes de ce genre musical lui étaient venus subitement en 1939 alors qu'il travaillait l'improvisation sur Cherokee, lorsqu'il parvint à jouer une musique qu'il « entendait » en lui depuis quelque temps sans parvenir à la produire, en particulier dans l'exploitation des notes « altérées » des accords. Les premiers enregistrements entièrement « bop » sont effectués en 1945, en particulier le 28 février lorsque les compositions Groovin' high et Dizzy atmosphere sont enregistrées et le 11 mai avec des œuvres tout aussi révolutionnaires tels que Hot house, Shawnuff et Salt peanuts ; Charlie Parker ayant trouvé en Dizzy Gillespie un partenaire à sa mesure. Une troisième session réalisée le 26 novembre en compagnie de Miles Davis, âgé de 21 ans et encore inconnu du grand public, fournit d'autres enregistrements célèbres, parmi lesquels Ko-Ko (basé sur les accords de Cherokee), Now's the Time, Billie's Bounce. À partir de là, le be-bop s'impose comme un genre de jazz à part entière, ce qu'il reste encore de nos jours.
La descente
Peu après cette dernière session, Gillespie et Parker se séparent, Charlie restant en Californie, où le groupe joue quelques concerts qui ne se déroulent pas idéalement. L'une des raisons de ces deux événements est sans doute le comportement de plus en plus instable de Parker.
Le saxophoniste a développé dans son adolescence une forte addiction aux opiacés, assez courante chez les artistes. De la morphine il passe rapidement à l'héroïne, ce qui va empoisonner sa vie et finalement causer son décès prématuré. De plus cette dépendance, rapidement devenue de notoriété publique, incite de nombreux jazzmen à se droguer eux-mêmes convaincus d'y trouver l'origine du génie Parkerien. Le jazz resta plusieurs décennies associé aux narcotiques, ce qui a grandement contribué à ternir l'image du mouvement be-bop dans son ensemble et a gâché l'ascension de nombreux musiciens talentueux.
L'addiction de Parker aux drogues est importante et il se soucie davantage de l'obtention de ses doses plutôt que d'arriver à l'heure ou même d'assurer concerts et sessions d'enregistrement. 1946 fut pour lui ponctuée par une succession de péripéties qui se terminèrent par un séjour de 6 mois à l'hôpital psychiatrique de Camarillo[3],[4].
Charlie Parker au sommet
À sa sortie d'hôpital en janvier 1947, Parker est débarrassé de ses problèmes de drogue et prêt à se replonger dans la musique. Il produira les années suivantes d'excellents disques pour les labels Savoy et Dial, dont certains avec ce qu'on surnomme depuis son « quintet classique », comprenant Miles Davis à la trompette, Duke Jordan au piano, Tommy Potter à la basse et Max Roach à la batterie.
Appliquant à des chansons populaires américaines et à des blues son extraordinaire talent d'improvisateur, Parker produit des morceaux d'une complexité mélodique stupéfiante, jamais dénué de qualité émotionnelle. Ainsi, l'écoute de Parker's Mood reste aujourd'hui encore d'une intensité exceptionnelle.
Dès 1946, il participe aux concerts du Jazz at the Philharmonic organisés par Norman Granz, il se produit alors aux côtés de l’idole de sa jeunesse, le saxophoniste Lester Young. Norman Granz le fait rapidement signer sur son label Verve. En mai 1949, il se produit en France avec son quintet, Salle Pleyel à Paris, à Marseille et à Roubaix[2]. En novembre 1949, il enregistre accompagné d’un orchestre à cordes, qui lui offre une reconnaissance et un succès auprès du grand public, statut rare à cette époque pour un musicien de jazz noir aux États-Unis.
En 1951, à la suite de ses démêlés avec des patrons et des imprésarios, on lui retire sa carte de travail à New-York pendant quinze mois, ce qui lui interdit de se produire dans les clubs. Cette même année, il retrouve ses vieux complices Dizzy Gillespie et Thelonious Monk pour l’enregistrement du disque Bird & Diz. En 1953, malgré une santé déclinante, Charlie Parker montre des qualités musicales intactes lors du concert historique du Massey Hall de Toronto où il se produit aux côtés de Dizzy Gillespie à la trompette, Bud Powell au piano, Charles Mingus à la basse et Max Roach à la batterie. Au début des années 1950, les disques de Charlie Parker se vendent très bien et son impact sur le monde du jazz est sans précédent depuis Louis Armstrong, plus de 20 ans plus tôt. Son jeu est imité par un grand nombre de musiciens, même parmi ceux qui tentent d'échapper à son influence.
Après des années où sa renommée est au plus haut, pendant lesquelles il ne parvient pas toujours à se tenir éloigné de l'héroïne ou à calmer ses pulsions autodestructrices, Charlie Parker meurt à New York chez la baronne Pannonica de Koenigswarter, alors qu'il regardait la télévision, à l'âge de seulement 34 ans. Sa mort sera officiellement attribuée à une pneumonie et un ulcère, elle est surtout le résultat de ses excès avec l'alcool et la drogue. Le médecin légiste chargé d'examiner le corps le trouvera si abîmé et épuisé qu'il estime son âge entre 50 et 60 ans, une erreur de près de 20 ans.
Discographie
Une discographie (partielle)
- Albums studio
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- One Night at Birdland (1950)
- Charlie Parker Sextet (1950)
- The Charlie Parker Story (1945)
- Jam Session (1952)
- Charlie Parker Plays South of the Border (1953)
- Quintet of the Year (1953)
- Bird and Diz (1952)
- Charlie Parker (1953)
- Albums live
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- Carnegie Hall X-Mas '49 (1950)
- Jazz at Massey Hall (1953)
- The Greatest Jazz Concert Ever (1953)
- One Night in Washington (1953)
- Yardbird: DC-53 (1953)
- A Night at Carnegie Hall (1956)
- Bird on 52nd St. (1958)
Participations
- 1953 : Miles Davis , Collector's Items.
Compositions
- Ah-Leu-Cha
- Anthropology
- An Oscar for Treadwell
- Another Hairdo
- Au Privave
- Back Home Blues
- Ballade
- Billie’s Bounce
- Bird gets the Worm
- Bird of Paradise
- Bloomdido
- Blue Bird
- Blues for Alice
- Buzzy
- Card Board
- Celerity
- Chasing the Bird
- Cheryl
- Chi Chi
- Confirmation
- Constellation
- Cosmic Rays
- Dewey Square
- Dexterity
- Diverse
- Donna Lee
- Fast Blues
- Kim
- Klaun Stance
- Ko-Ko
- Laird Baird
- Leap Frog
- Marmaduke
- Merry-go-Round
- Moose the Mooche
- Mohawk
- My little Suede Shoes
- Now’s the Time
- Ornithology (avec Benny Harris)
- Parker’s Mood
- Passport
- Perhaps
- Quasimodo
- Red Cross
- Relaxing with Lee
- Scrapple from the Apple
- Segment
- Shaw Nuff (avec Dizzy Gillespie)
- She Rote
- Si Si
- Steeplechase
- The Bird
- Thriving from a Riff
- Visa
- Warming up a Riff
- Yardbird Suite
Divers
Chaque année a lieu au mois d'août le Charlie Parker Festival, dans une galerie d'art, Tribes Gallery à New York (285 third street NY, NY).
Cinéma
- Bird, film de Clint Eastwood (1988). Forest Whitaker a reçu le Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes 1988 pour le rôle de Charlie Parker.
Littérature
- L'Homme à l'affût, de Julio Cortazar
- Ode to a High Flying Bird, de Charlie Watts
Références
- (en) Boris Vian and jazz
- (fr) Avis 1949 - 2 - Passage de Charlie Parker en France en 1949
- « Les Génies du Jazz » volume 4, (P. 5) Édition Atlas (p.18)
- « BIRD, La légende de Charlie Parker » Par Robert Reisner. Édition Pierre Belfond (1962)
Bibliographie
- Jean-Pierre Jackson, Charlie Parker, Arles : Actes Sud , coll. « Classica répertoire », 2005, 171 p. (ISBN 2-7427-5688-4)
- Ross Russell, Bird, la vie de Charlie Parker, traduit de l'américain par Mimi Perrin, préface de Chan Parker, le Livre de Poche, 1980
Lien externe
- (fr) Base de données sur « The Bird » - Page d'index
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