- Free Jazz
-
Free jazz
Jazz Terminologie du jazz Principaux courants ragtime - Nouvelle-Orléans
swing - mainstream
bebop - cool jazz
hard bop - jazz modal
free jazz - soul jazz
jazz-rock fusion - acid jazz
jazz manouche - smooth jazz
latin jazz - nu jazzInterprètes A-B-C-D-E-F-G-H-I-J-K-L-M N-O-P-Q-R-S-T-U-V-W-X-Y-Z
par style - par instrumentMéta Le portail du Jazz Le projet Jazz Le portail des musiques Le free jazz (ou New Thing) est un style de musique qui se développe dans les années 1950 et 60, emmené par les pionniers Eric Dolphy et Albert Ayler. John Coltrane est un des musiciens qui, dans ses dernières œuvres, réalise quelques-uns des meilleurs morceaux de free jazz. Comme toutes les autres formes de jazz, le free jazz est toujours pratiqué.
Sommaire
Historique
La première trace phonographique d'une forme d'improvisation libre est l'enregistrement de deux albums de Lennie Tristano pour Capitol en 1949, Intuition and Digression. Ces enregistrements n'auront toutefois pas d'influence directe sur le mouvement free jazz à proprement parler.
La musique de Charles Mingus va aussi dans la direction du free, particulièrement avec ses albums Pithecanthropus Erectus (1956), The Clown, etTijuana Moods (1957), dans lesquels il emploie une technique qui consistait à fredonner les thèmes à ses musiciens, et les laisser déformer la mélodie à leur guise.
Au milieu des années 50, le saxophoniste Jackie McLean explore un concept qu'il appelle « The Big Room », où les règles strictes du bebop pouvaient être assouplies, ou abandonnées, selon la volonté du musicien.
La date de naissance du free est plutôt considérée comme étant les années 1959/1960, avec les albums d'Ornette Coleman Something Else! (1959), Tomorrow is the Question (1959), ainsi que les deux premiers albums de Cecil Taylor (Jazz Advance et Looking Ahead). Ces albums contiennent encore une structure semblable à celle du bebop et du hardbop. Le tournant décisif fut le déménagement d'Ornette Coleman à New York, et sa signature chez Atlantic Records, où il enregistra les albums The Shape of Jazz to Come et Change of the Century qui marquèrent une rupture importante avec ses travaux précédents. Il reste encore une trace de la structure thème-improvisation-thème, mais la grille a disparu, les harmonies ne sont plus reconnaissables, et les improvisations ne sont en conséquence plus limitées par la structure de la grille harmonique. Lorsqu'Ornette Coleman intitule un disque de 1960 Free Jazz: A Collective Improvisation, où un double quartet improvise simultanément, le nom du disque devient celui du mouvement.
Des personnalités musicales comme Eric Dolphy, à travers ses solos exhubérants, John Coltrane, Chico Hamilton, ou Albert Ayler, qui développe un son de saxophone ténor écorché vif au vibrato extrêmement prononcé, contribuent aussi au développement du son du free jazz.
D'autres musiciens plus marginaux ont aussi participé au développement du free jazz:
- La musique de Sun Ra peut aussi être catégorisée en tant que free jazz, en particulier ses travaux des années 60, motivés par une démarche ésotérique assez complexe, et en dépit du fait que Sun Ra ait répété que sa musique était écrite.
- Le trio de Jimmy Giuffre, avec Paul Bley et Steve Swallow, qui reçut très peu d'attention durant la période où il fut en activité (1960-62), mais qui est désormais reconnu comme l'une des formations les plus innovantes du free.
L'apogée du free jazz est certainement les années 1960, mais des musiciens comme David S. Ware, Matthew Shipp, Peter Brötzmann et Joe Morris continuent de jouer ce que l'on appelle du free. Des musiciens comme James Blood Ulmer, Sonny Sharrock, Ronald Shannon Jackson ont développé des styles combinant des éléments du free jazz et du jazz fusion.
Définition
Habituellement, cette musique est jouée par de petits groupes de musiciens. Certains critiques de l'époque croyaient que l'abandon des éléments familiers du jazz était dû à un manque de technique de la part des musiciens[réf. nécessaire]. Ce point de vue est devenu marginal et cette musique a pu se construire une forte tradition. Elle reste toutefois moins populaire que d'autres formes de jazz.
Le free jazz utilise les bases du jazz mais avec une composition moins structurée que les styles précédents. L'improvisation, par exemple, y tient une grande place, le free jazz étant d'ailleurs un des principaux « inspirateurs » du genre improvisation libre. Cependant, le free jazz est beaucoup plus facile à caractériser par la comparaison, par ses différences d'avec les autres formes de jazz, sortes de tiroirs pratiques dans lesquels on range des genres très différents, tels que le ragtime des débuts, le swing, le be-bop, le jazz fusion, ou encore des styles plus récents tels que l'ethno-jazz, que par une définition nette.
Ces autres formes de jazz ont des tempos puissants, sur des rythmes métriques, habituellement en 4/4, ou parfois en 3/4. Le free jazz maintient normalement un rythme de base, mais sans mètre régulier, avec accélérations et baisses subites, comme la houle marine. Il arrive souvent que les musiciens d'un même orchestre jouent sur des tempos différents. Un rythme général se dégage cependant de cette musique, le tempo n'a pas disparu.
Ce genre de musique a influencé des artistes aussi importants et divers que Miles Davis, Tim Buckley ou encore Frank Zappa à un moment de leur parcours musical.
Un mouvement de revendication
Le free jazz voulut être aussi une libération culturelle profonde pour les noirs américains, en rompant radicalement avec les schémas de la musique occidentale (musique tonale et rythme en binaire ou en ternaire). De la même manière que le bebop était une réaction à la popularité du swing, le free émerge comme pour contrer l'intérêt grandissant des blancs envers le soul jazz et autres musiques des années 50.
Cette idée peut se voir dans les approches des musiciens eux-mêmes, par exemple avec le disque d'Ornette Coleman, This is Our Music (1960). Le développement du bebop et du free jazz prennent des directions où la musique est plus intellectualisée, moins dansable, et moins commerciale. Des ensembles comme l'Art Ensemble of Chicago, la tête de pont de l’Association for the Advancement of Creative Musicians (AACM), et Sun Ra, font de l'identité noire une partie intégrante de leur personnalité en tant que musicien, de manière beaucoup plus visible que les générations précédentes. Il n'existait toutefois pas de ségrégation raciale entre musiciens. Le contrebassiste (blanc) Charlie Haden était membre du quartet d'Ornette Coleman dès ses débuts. L'Art Ensemble of Chicago a également donné une série de spectacles, et a même enregistré un disque ("Comme à la radio"), avec Brigitte Fontaine.
Plus qu'aucun autre courant du jazz, le free sera l'occasion de revendications sociales des musiciens noirs. En 1965, Archie Shepp disait:
« Nous sommes tous convaincus que les formes de la musique de jazz doivent être développées afin de coïncider avec un contexte artistique, social, culturel et économique entièrement nouveau… »Max Roach le dit aussi clairement:
« … C'est pourquoi la volonté d'utiliser nos efforts artistiques comme tremplins pour exprimer nos revendications humaines, sociales et politiques est très naturelle. »Cette revendication de leur identité passe en partie par un retour aux sources de la musique noire, à travers le blues, la prééminence de la percussion, l'introduction de la polyrythmie, l'utilisation d'instruments de manière « africanisante »…
Quelques musiciens célèbres représentants du free jazz
- Albert Ayler (saxophone)
- Anthony Braxton (saxophones, clarinettes, composition)
- Art Ensemble of Chicago (orchestre)
- Peter Brötzmann (anches)
- Don Cherry (trompette, flûte, etc.)
- Ornette Coleman (saxophone, trompette, violon, composition)
- John Coltrane (saxophones)
- Eric Dolphy (anches)
- Charlie Haden (contrebasse)
- Roland Kirk (saxophones, flûtes, clarinette)
- Steve Lacy (saxophone soprano)
- Bernard Lubat (piano, batterie, table, vibraphone)
- Sunny Murray (batterie)
- Michel Portal (anches, bandonéon)
- Pharoah Sanders (saxophone)
- Archie Shepp (saxophones)
- Sonny Simmons (saxophone alto)
- Sun Ra (claviers, composition)
- Cecil Taylor (piano)
- Barre Phillips (contrebasse)
- Henry Grimes (contrebasse)
- William Parker (contrebasse)
- John Surman (saxophones, clarinette)
Bibliographie
- Philippe Carles & Jean-Louis Comolli, Free jazz / Black power, Folio, Gallimard, 2000. (1ère édition en 1971 aux éditions Champ libre)
- Vincent Cotro, Chants libres : le free jazz en France 1960-1975, Paris, Outre Mesure, 2000.
- Phil Freeman, New York Is Now! : The New Wave Of Free Jazz, New York, The Telegraph Company, 2001.
- Ekkehard Jost, Free jazz : Une étude critique et stylistique du jazz des années 1960, Paris, Outre Mesure, 2002.
- Jean-Pierre Moussaron, Feu le free ? et autres écrits sur le jazz, Paris, Belin, 1990.
- Alexandre Pierrepont, Le Champ jazzistique, Marseille, Parenthèses, 2002.
- Jedediah Sklower, Free jazz, la catastrophe féconde. Une histoire du monde éclaté du jazz en France (1960-1982), L'Harmattan, 2006.
- David G. Such, Avant-Garde Jazz Musicians: Performing "Out There", Iowa, University Of Iowa Press, 1993.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Free jazz ».
- Portail du jazz
Catégories : Courant du jazz | Free jazz
Wikimedia Foundation. 2010.