- Escitalopram
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Escitalopram
Général Nom IUPAC (S)-(+)-1-[3-(dimethylamino)propyl]-1-(p-fluorophenyl)-5-phthalancarbonitrileoxalate No CAS S(+) Code ATC N06 DrugBank PubChem Propriétés chimiques Formule brute C20H21FN2O [Isomères] Masse molaire[1] 324,3919 ± 0,0182 g·mol-1
C 74,05 %, H 6,53 %, F 5,86 %, N 8,64 %, O 4,93 %,Classe thérapeutique Antidépresseur ISRS Données pharmacocinétiques Biodisponibilité 80% Métabolisme Hépatique (CYP3A4) et (CYP2C19) Demi-vie d’élim. 27-32 heures Considérations thérapeutiques Voie d’administration Orale Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. L' escitalopram, commercialisé dans divers pays sous les noms de Lexapro®, Cipralex®, Sipralexa®, et Seroplex®, est un antidépresseur inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine. L'escitalopram est utilisé dans le traitement de la dépression et de l'anxiété. Chimiquement l'Escitalopram est l'énantiomère pur (S) du citalopram.
Sommaire
Histoire
En 1989, les laboratoires pharmaceutiques Lundbeck et Forest Laboratories déposent le brevet de leur nouveau médicament le Citalopram, un antidépresseur inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine, en 1997 lorsque le brevet du citalopram allait expirer, Lundbeck et Forest Laboratories ont, pour pérenniser la durée de celui-ci, conçu la molécule « miroir » ou énantiomère qui fut appelée l'escitalopram[2]. Il fut développée à partir de l'été 1997, et présenté à la FDA en mars 2001, celle-ci émit son approbation pour la dépression majeure en août 2002 et pour le trouble de l'anxiété généralisée en décembre 2003.
Efficacité
Des études ont montré la supériorité clinique de l'escitalopram par rapport à certains ISRS comme la paroxétine, la fluvoxamine, la sertraline, la fluoxétine et la duloxetine[3],[4]. Néanmoins aucune étude clinique n'établit de comparaison de l'escitalopram par rapport à un tricyclique avec des patients gravement déprimés. Comparé à la duloxétine, l'escitalopram semble avoir une meilleure efficacité en début de traitement. La revue Prescrire est très nuancée sur cet isomère, et estime qu'il n'apporte aucun avantage thérapeutique par rapport au citalopram ou la venlafaxine que ce soit pour les états dépressifs sévères ou les attaques de panique[5].
L'escitalopram a une bonne efficacité dans le traitement du trouble panique et une meilleure efficacité que le citalopram et le placebo dans le traitement du trouble anxieux généralisé (TAG), des phobies sociales généralisées et des troubles obsessionnels compulsifs[6] (TOC).
Cette molécule semble également améliorer les bouffées de chaleur lors de la ménopause[7].
Pharmacologie
D'après Azorin et les laboratoires Lundbeck, l'escitalopram est plus efficace que le citalopram dans les dépressions sévères. Ils auraient pour cela réinterprété les données d'études comparant les deux molécules avec des critères non définis au moments des études[8]. Il est le plus sélectif des inhibiteurs du recaptage de la sérotonine (Octobre 2003)[9].
Il est homologué et indiqué dans le traitement :
- de la dépression majeure ;
- du trouble de l'anxiété généralisé.
D'autres indications comprennent :
- la phobie sociale ;
- le trouble panique ;
- le trouble obsessionnel compulsif.
L'escitalopram agit en bloquant les transporteurs de sérotonine qui recapturent celle-ci, l'augmentant ainsi dans la fente synaptique et permettant le passage de l'information entre les neurones, il a une grande affinité pour le transporteur de sérotonine (SERT).
Effets secondaires et interactions médicamenteuses
Les principaux effets secondaires liés aux ISRS sont les nausées (15 % des patients), la somnolence (6,9 %) (particulièrement en début de traitement), l'insomnie (9,2 %), les céphalées (15,8 % des patients) ou la diarrhée (8 %). La revue Prescrire fait état lors des essais cliniques comparatifs, d'un arrêt de traitement pour effets indésirables pour 5,9 % des patients. Ainsi 73 % des patients sous escitalopram rapportent un événement indésirable[5].
La prise de poids est quasi inexistante, 0,6 kg après 6 mois de traitement contre 0,2 kg avec un placebo.
On peut signaler aussi une légère baisse de la libido et un retard de l'éjaculation (9 % des patients).
L'interaction médicamenteuse la plus courante est l'association avec d'autres substances à action sérotoninergiques (qui augmente la sérotonine) comme les antidépresseurs IMAO ou tricycliques, le millepertuis ou les suppléments en 5-HTP, qui peuvent conduire à un syndrome sérotoninergique (excès de sérotonine dans le cerveau).
Sevrage
L'arrêt d'un ISRS nécessite une diminution progressive de la dose prescrite pour éviter un syndrome de sevrage qui a lieu lorsque que l'arrêt est fait en une seule fois ; les symptômes de ce sevrage serait alors de l'irritabilité, des étourdissements ou de la paresthésie.
Notes et références
- Atomic weights of the elements 2007 sur www.chem.qmul.ac.uk. Masse molaire calculée d’après
- (en) « New drugs from old », dans Drugs and Therapeutics Bulletin, vol. 44, no 10, octobre 2006, p. 73–77 (ISSN 0012-6543 et 1755-5248) [lien DOI] [présentation au Medical Journal Club, Morriston Hospital, par Scott Pegler, pharmacien au National Health Service (Royaume-Uni), le 20 novembre 2006]]
- (en) Andrea Cipriani, Toshiaki A. Furukawa, Georgia Salanti, John R. Geddes, Julian P.T. Higgins, Rachel Churchill, Norio Watanabe, Atsuo Nakagawa, Ichiro M. Omori, Hugh McGuire, Michele Tansella et Corrado Barbui, « Comparative efficacy and acceptability of 12 new-generation antidepressants: A multiple-treatments meta-analysis », dans The Lancet, vol. 373, no 9665, 28 février 2009, p. 746–758 (ISSN 0140-6736 et 1474-547X) [texte intégral, lien PMID, lien DOI]
- (en) Sidney H. Kennedy, Henning F. Andersen et Raymond W. Lam, « Efficacy of escitalopram in the treatment of major depressive disorder compared with conventional selective serotonin reuptake inhibitors and venlafaxine XR: A meta-analysis », dans Journal of Psychiatry & Neuroscience, vol. 31, no 2, mars 2006, p. 122–131 (ISSN 1180-4882 et 1180-4882) [lien PMCID]
- La rédaction de la revue Prescrire, « Escitalopram (Seroplex°) : Un isomère du citalopram, sans aucun avantage thérapeutique », dans Prescrire, vol. 24, no 250, mai 2004, p. 325–328 (ISSN 0247-7750) [résumé]
- A. Pelissolo, « Efficacité et tolérance de l'escitalopram dans les troubles anxieux : Revue de la littérature », dans L'Encéphale, vol. 34, no 4, septembre 2008, p. 400–408 (ISSN 0013-7006) [texte intégral, lien PMID, lien DOI]
- Efficacy of Escitalopram for hot flashes in healthy menopausal women: A randomized controlled trial, JAMA, 2011;305:267-274. Freeman EW, Guthrie KA, Caan B et Als.
- J.-M. Azorin, P.-M. Llorca, N. Despiegel et P. Verpillat, « Traitement des épisodes dépressifs sévères : Escitalopram est plus efficace que citalopram », dans L'Encéphale, vol. 30, no 2, avril 2004, p. 158–166 (ISSN 0013-7006) [texte intégral, lien DOI]
- États-Unis : le plus sélectif des IRS dans le traitement du TAG » sur Psythère, 12 octobre 2003 Antonio Delmas, «
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