Division SS Totenkopf

Division SS Totenkopf

3e Panzerdivision SS Totenkopf

3e Panzerdivision SS Totenkopf
3divss.gif
Période 1934Mai 1945
Pays Flag of Germany 1933.svg Allemagne
Branche Schutzstaffel SS SVG1.1.svg Waffen-SS
Ancienne dénomination SS-Totenkopf-Division
SS-Panzergrenadier-Division Totenkopf
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Bataille de France
Siège de Leningrad
Poche de Demjansk
Koursk
Commandant Theodor Eicke
Matthias Kleinheisterkamp
Georg Keppler
Hermann Priess
Heinz Lammerding
Max Simon
Hellmuth Becker

La 3e Panzerdivision SS Totenkopf était l’une des 38 divisions de Waffen-SS durant la Seconde Guerre mondiale.

Sommaire

Historique

La division Totenkopf avait pour origine les unités de garde des camps de concentrations, les SS-Totenkopfverbände (« unités SS à tête de mort »). Celles-ci étaient dirigées par Theodor Eicke à partir du 4 juillet 1934, lors de sa nomination comme inspecteur des camps de concentration.

Ces unités étaient organisées en régiments basés dans différents camps :

C'est sous le commandement de Eicke que débute la transformation des SS-TV en vue d'en faire des unités aptes à combattre sur le front. Dès sa prise de fonction, Eicke mobilise tous ses contacts au sein de la SS pour assurer un bon équipement à sa division, notamment en termes d'armes antichars, pour la motoriser et la doter d'un groupe de reconnaissance[1].

À partir de ce moment, Eicke entame une nouvelle carrière et n'a plus de responsabilités dans l'organisation des camps de concentration. L'homme change de fonction, mais ses convictions restent les mêmes. Anti catholique convaincu, il arrive, en 1940, à « convaincre » une compagnie entière de sa division de renoncer à la religion chrétienne, en le faisant acter par un tribunal administratif[2]. Tout au long de sa période de commandement, il veille scrupuleusement au respect des drastiques critères de recrutement de la Waffen-SS, n'hésitant pas à renvoyer des candidats pourtant acceptés mais qu'il juge personnellement non conformes aux normes physiques, raciales ou morales de la SS[3] et rechigne à voir ses officiers quitter la division Totenkopf pour renforcer d'autres unités[4].

Rejoignant la Leibstandarte Adolf Hitler (« régiment de garde d'Adolf Hitler ») et la SS-Verfügunsgstruppe (littéralement « troupe SS à disposition »), les unités Totenkopf constituent l'un des trois piliers de la future Waffen SS.

Après la réorganisation de la dénomination et de la numérotation des divisions SS en 1943, elle reçoit la dénomination officielle de 3e panzerdivision SS Totenkopf, aux côtés, entre autres, de la 1re division SS Leibstandarte Adolf Hitler et de la 2e panzerdivision SS Das Reich, issue de la Verfügunsgstruppe.

Le 16 octobre 1939, Adolf Hitler autorise le regroupement des régiments Totenkopf pour former une division Waffen-SS. Cette division est intégrée à la 2e Armée pendant les opérations de la campagne de France en mai 1940.

Comme en Pologne, pendant la campagne de France, Eicke et sa division se distinguent par leur brutalité sans bornes et leurs crimes de guerre.

Pour le déclenchement de l'invasion de l'Union soviétique, Eicke insiste pour que sa division soit dotée de camions militaires conçus pour le transport de troupes à la place des divers véhicules qu'elle a reçus ; « Abstraction faite que nous avons l'air de romanichels et qu'une telle apparence ne sied pas à la SS, on ne peut conduire aucune guerre à l'Est avec ce genre de véhicules »[5]. Son insistance lui permet d'obtenir gain de cause.

En septembre 1941, en Finlande, deux régiments de la division s'enfuient devant une contre-offensive des troupes de l'Armée Rouge, s'attirant de sévères jugements d'officiers de la Wehrmacht[6].

Sous le commandement de Theodor Eicke, abattu lors d'une reconnaissance aérienne, puis de ses successeurs, la division Totenkopf continue à faire preuve d'un fanatisme inégalé et de férocité lors de l'avancée en 1941, de l'offensive de l'été 1942, de la conquête de Kharkov[7], de la bataille de la poche de Demyansk, et lors de la défense de Varsovie puis de Budapest début 1945. Elle fait preuve de remarquables aptitudes au combat défensif contre l'Armée rouge[8].

Désignations successives

  • SS-Totenkopf-Division (à partir du 16 octobre 1939) comprenant :
    • SS-Totenkopf-Infanterie-Regiment 1
    • SS-Totenkopf-Infanterie-Regiment 2
    • SS-Totenkopf-Infanterie-Regiment 3
    • SS-Totenkopf-Artillerie-Regiment
      • schwere SS-Totenkopf-Artillerie-Abteilung (à partir de l'hiver 1939/40)
      • SS-Totenkopf-Aufklärungs-Abteilung
      • SS-Totenkopf-Panzerabwehr-Abteilung
      • SS-Totenkopf-Pionier-Bataillon
      • SS-Totenkopf-Nachrichten-Abteilung
  • SS-Panzergrenadier-Division Totenkopf (à partir du 9 novembre 1942) comprenant :
    • SS-Panzergrenadier-Regiment 1 Totenkopf
    • SS-Panzergrenadier-Regiment 3 Totenkopf
    • Panzer-Regiment 3
      • SS-Totenkopf-Sturmgeschütz-Abteilung
      • SS-Totenkopf-Aufklärungs-Abteilung
      • SS-Totenkopf-Kradschützen-Bataillon
      • SS-Totenkopf-Panzerjäger-Abteilung
      • SS-Totenkopf-Pionier-Bataillon
      • SS-Totenkopf-Flak-Abteilung
      • SS-Totenkopf-Nachrichten-Abteilung
  • 3. SS-Panzer-Division Totenkopf (à partir du 22 octobre 1943) comprenant :
    • SS Panzer-Regiment 3 Totenkopf
    • SS Panzer-Grenadier-Regiment 5 Thule
    • SS Panzer-Grenadier-Regiment 6 Theodor Eicke
    • SS Panzer-Artillerie-Regiment 3
      • SS Flak-Artillerie-Abteilung 3
      • SS Sturmgeschütz-Abteilung 3
      • SS Panzer-Aufklärungs-Abteilung 3
      • SS Panzerjäger-Abteilung 3
      • SS Panzer-Pionier-Bataillon 3
      • SS Panzer-Nachrichten-Abteilung 3
      • SS Versorgungs-Einheiten 3

Liste des commandants successifs

Début Fin Grade Nom
1er novembre 1939 7 juillet 1941 Obergruppenführer Theodor Eicke
7 juillet 1941 18 juillet 1941 Obergruppenführer Matthias Kleinheisterkamp
18 juillet 1941 19 septembre 1941 Obergruppenführer Georg Keppler
19 septembre 1941 26 février 1943 Obergruppenführer Theodor Eicke
26 février 1943 27 avril 1943 Obergruppenführer Hermann Priess
27 avril 1943 15 mai 1943 Gruppenführer Heinz Lammerding
15 mai 1943 22 octobre 1943 Gruppenführer Max Simon
22 octobre 1943 21 juin 1944 Obergruppenführer Hermann Priess
21 juin 1944 8 mai 1945 Brigadeführer Hellmuth Becker

Théâtres d’opération

Soldats de la division Totenkopf dans un village balte (juin 1941)

Parcours en France

La 3e Division SS Totenkopf est engagée dans l'invasion de la France en tant que division de réserve du groupe d'armée A sous le commandement du général Gerd von Rundstedt qui avait comme objectif la percée dans les Ardennes.

Son point de rassemblement était Korbach, situé près de Kassel.

Crimes de guerre

  • Lors de la campagne de Pologne, trois régiments des unités Totenkopf Oberbayern, Brandenburg et Thüringen à Buchenwald), chargés d'actions de pacification et de nettoyage à l'arrière du front, assassinent les membres de l’intelligentsia polonaise et les Juifs, s'attirant de vives critiques du général de la Wehrmacht Johannes Blaskowitz : « Les sentiments de la troupe envers la SS et la police oscillent entre la répulsion et la haine. Tous les soldats sont pris de dégoût et de répugnance devant les crimes commis en Pologne »[9].
  • 21 mai 1940 le 3e régiment d'infanterie de la Totenkopf, sous les ordres du Stubaf Lammerding et de l'Ostuf Lotz, fusille 6 personnes civiles à Mercatel, exécute 5 hommes et incendie 24 fermes à Simencourt, exécute 4 civils (dont une femme handicapée de 78 ans dans son lit) et incendie plusieurs maisons et fermes à Hermaville[10].
  • Au cours de la journée du 22 mai 1940, le 2e régiment d'infanterie de la Totenkopf, sous les ordres du Stubaf Bellwildt et du Gruf Eicke, tue 30 personnes à Berles-Monchel et 30 autres à Aubigny en Artois puis 64 personnes sont exécutées par le 1er régiment d'infanterie de la Totenkopf .
    Ces actions de sauvagerie sont dues à la résistance acharnée des chars britanniques et français devant Warlus et Simencourt le 21 mai 1940.
  • 24 mai 1940, 10 civil sont fusillés à Hinges, par le 3e régiment d'infanterie et la 3e compagnie du bataillon de pionnier de la Totenkopf sous le commandement de l'Ostuf Max Seela, en représaille de l'exécution d'un soldat SS par un soldat français.
  • On peut aussi rajouter le massacre avéré de plus de 250 civils dans le nord de la France entre le 19 et le 27 mai 1940, et une étude a montré que le nombre des assassinats de prisonniers et de civils suivait la courbe des pertes de la division[11].
  • Massacre du Paradis, à Lestrem près de Béthune, le 27 mai 1940, durant lequel, la Totenkopf assassine une centaine de prisonniers britanniques en France, sous les ordres du lieutenant Fritz Knöchlein, condamné à mort et exécuté pour crimes de guerre après la fin du conflit[12].
  • Sur le front de l'Est, elle est coupable de l'assassinat de prisonniers et de civils en Union soviétique, de la destruction et du pillage de nombreux villages russes[15].

Notes et références

  1. Jean-Luc Leleu, La Waffen-SS. Soldats politiques en guerre, Paris, Perrin, 2007, p. 322
  2. J.L. Leleu, op. cit., p.212
  3. J.L. Leleu, op. cit., p.223
  4. J.L. Leleu, op. cit., p.284
  5. J.L. Leleu, op. cit., p. 380
  6. Guido Knopp, Les SS, un avertissement de l'histoire, Paris, Presses de la Cité, 2006, p.292
  7. Ch. Sydnor, op. cit., p.75
  8. Ch. Sydnor, op.cit., p. 65
  9. Guido Knopp, op.cit. , p. 282
  10. La France occupée de Bruno Kartheuser page 17
  11. 39/45 Magazine n°177, mars 2001, pages 2 à 16
  12. Guido Knopp, op.cit. , p. 286
  13. Charles W. Sydnor, La division SS Totenkopf, Revue d'Histoire de la Seconde guerre mondiale, Paris, PUF, 1975, n° 98, p. 61
  14. Scheck, R. (2007). Une saison noire. Les massacres de tirailleurs sénégalais. Mai-juin 1940, Paris : Tallandier, p. 56-57. Scheck pense également que ces chars ne sont pas forcément ceux de la Totenkopf, mais peuvent être les chars régimentaires de la Grossdeutschland, ou encore de la 10e Panzerdivision, envoyés en renfort du fait de la résistance inattendue des Français, (Ibid., p. 245-246)
  15. Ch. Sydnor, op.cit., p.75

Bibliographie

  • Guido Knopp, Les SS, Un avertissement de l'histoire, Paris, Presses de la Cité, 2006
  • Jean-Luc Leleu, La Waffen-SS. Soldats politiques en guerre, Paris, Perrin, 2007 (ISBN 978-2-2620-2488-8)
  • Charles W. Sydnor, La division SS Totenkopf, Revue d'Histoire de la Seconde guerre mondiale, Paris, PUF, 1975, no 98
  • Charles Tramp, Totenkopf, HEIMDAL (ISBN 2-8404-8235-5)
  • Boris Laurent, Totenkopf, revue Axe & Alliés no.6, janvier 2008

Voir aussi

Panzerdivisions de la Seconde Guerre mondiale
Wehrmacht par numéros 1re • 2e • 3e • 4e • 5e • 6e • 7e • 8e • 9e • 10e • 11e • 12e • 13e • 14e • 15e • 16e • 17e • 18e • 19e • 20e • 21e •  • 23e • 24e •  •  • 27e • 116e
Wehrmacht par noms Clausewitz • Feldherrnhalle 1 • Feldherrnhalle 2 • Jüterbog • Kempf • Kurmark • Panzer Lehr Division • Müncheberg • Schlesien • Norwegen • Tatra
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