Dengue Shock Syndrom

Dengue Shock Syndrom

Dengue

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Dengue
CIM-10 : A90-A91
Le virus de la dengue au microscope électronique

La dengue (dɛ̃g), anciennement appelée grippe tropicale ou le petit palu, est une infection virale, endémique dans les pays tropicaux. Une forme déclenchant une fièvre hémorragique, la dengue hémorragique (ou DHF, pour dengue hemorrhagic fever), est potentiellement mortelle. L'aggravation du syndrome hémorragique, généralement pour les enfants de moins de 15 ans, conduit vers la dengue avec choc (ou DSS, pour dengue shock syndrom).

Sommaire

Histoire

Décrite pour la première fois en 1779, elle fut à l'origine d'importantes épidémies en Australie (1897), aux Seychelles (1926), à Tunis (1927), à Athènes (1928) et à Taïwan (1931).

Épidémiologie

Distribution de la dengue dans le monde en 2000

Alors qu'elle était présente uniquement en Asie du Sud-Est, elle est depuis quelques années en pleine progression dans le reste de l'Asie, en Afrique et surtout en Amérique du Sud, où le nombre de cas a été multiplié par 60 entre 1989 et 1993. Les raisons sont multiples :

En 2001, plus de 609 000 cas ont été signalés dans les Amériques, dont 15 000 ont été hémorragiques.

Depuis 2006, plusieurs pays de la Caraïbe ont mentionné des cas : la Dominique, la Jamaïque, le Suriname, Sainte-Lucie, la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin et la Guyane.

Début 2008, environ 36 000 habitants de Rio de Janeiro ont contracté la dengue, surchargeant les urgences hospitalières. 50 % des malades avaient moins de 14 ans, 24 sont morts. 2 053 nouveaux cas ont été signalés pour la seule journée du 20 mars[1].

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'entre 50 et 100 millions de personnes sont infectées dans le monde chaque année[2]. Entre 200 000 et 500 000 personnes souffrent de la forme hémorragique, qui tue 20 000 personnes par an.

C'est l'arbovirose la plus répandue, 40 % de la population mondiale étant exposée au virus.

Contamination

La dengue est transmise à l'homme par l'intermédiaire de moustiques (Aedes aegypti et en de rares cas Aedes albopictus) et se répand souvent en milieu urbain ou semi-urbain.

Les moustiques se contaminent en piquant l'homme, et rarement par transmission verticale de la mère à l'œuf (1 cas sur 600). L'être humain serait le principal réservoir naturel des virus de la dengue, mais aussi le disséminateur de la maladie.

Il est à remarquer que les quatre flavivirus (DENV-1, DENV-2, DENV-3 et DENV-4) à l'origine de l'infection sont très proches les uns des autres, sans qu'il n'existe d'immunité croisée entre eux, pouvant ainsi engendrer des infections successives chez un même individu.

Symptômes

C'est le plus souvent une maladie bénigne qui, après une période d'incubation allant de 2 à 7 jours, produit des premiers symptômes se rapprochant d'un syndrome grippal sévère et brutal (forte fièvre, maux de tête, courbatures, asthénie, etc.) qui peut durer 5 à 7 jours. Une fièvre plus durable remet le diagnostic en cause.

Après 2 à 3 jours d'évolution, les nausées et vomissements parfois intenses empêchent toute alimentation, entraînant un syndrome d'épuisement et une déshydratation avec collapsus (heureusement sans réelle conséquence, car répondant bien à une hydratation intra-veineuse).

Les formes hémorragiques seraient dues à un phénomène immuno-allergique et affecteraient des personnes ayant déjà été infectées par un virus de dengue appartenant à l'un des 3 autres sérotypes viraux. Selon cette hypothèse, baptisée "théorie des anticorps facilitants", les anticorps induits par la première infection faciliteraient l'infection des monocytes lors de l'infection subséquente par un virus d'un autre sérotype. Cependant, cette hypothèse, qui conduit à prédire un nombre important de formes graves lors de l'arrivée d'un sérotype dans un territoire où circule un autre sérotype, n'a pas été vérifiée dans un certains nombre d'épidémies [1]. Il est probable que la survenue de formes hémorragiques soit un événement aux causes multiples mettant en jeu le terrain sérologique du patient (infection antérieure par un autre sérotype de dengue voire par un autre flavivirus), son état général mais aussi la nature du virus lui-même (appartenance à tel ou tel sous-groupe phylogénétique).

Clinique

Après une incubation muette de quatre jours à peine et une invasion spectaculaire, avec le malade « cloué sur place » par la douleur et la brusque ascension thermique, la période d'état présente un tableau très caractéristique : deux phases hyperthermiques de trois jours sont séparées par une défervescence importante de deux à trois jours, donnant à la courbe l'aspect classique d'une « selle à troussequin ».

La première phase, avec des températures rémittentes atteignant 40 à 40,5 °C est hyperalgique avec des céphalées très violentes.

La seconde, avec fièvre à 39 à 39,5 °C, est caractérisée par un exanthème morbilliforme ou scarlatiniforme très prurigineux.

Elle se termine, du septième au dixième jour de la maladie, par une chute thermique brutale, avec crise sudorale abondante. Puis les téguments desquament en lanières et commence une convalescence longue et pénible avec parfois des phases dépressives.

Diagnostic

Le rash et l'aspect typique de la courbe thermique permettent le diagnostic clinique. Le diagnostic différentiel se fait d'abord avec la grippe (surtout dans les formes atténuées à début plus progressif), la fièvre jaune et d'autres arboviroses.

Traitement

Il n'y a pour l'instant (juin 2009) ni traitement préventif (vaccin) ni traitement curatif de la dengue (infection virale). La prise en charge consiste en mesures symptomatiques :

En cas de risque de dengue, l'utilisation de médicaments à base d'aspirine, est fortement désapprouvée vu le risque d'apparition de la forme hémorragique de la maladie.Cet avis doit accompagner, au Brésil, toute publicité du produit.[réf. nécessaire]

La convalescence dure une quinzaine de jours.

La dengue ne présente généralement pas de complications, mais il existe quelques formes sévères et de rares formes hémorragiques, qui impliquent de consulter un médecin et éviter l'automédication, notamment par la prise d'aspirine qui est formellement contre-indiquée, de même (mais avec un moindre niveau de preuve) que les anti-inflammatoires non stéroïdiens, car ils majoreraient le risque hémorragique.

Prévention

La prévention consiste à se prémunir des moustiques qui piquent durant la journée. Elle passe par la limitation du nombre des moustiques, comme pour d'autres maladies transportées par ce vecteur. Au Brésil et Guyane, les mesures de prévention utilisées sont l'élimination des lieux de reproduction du moustique, le nettoyage des terrains vides ou occupés en éliminant les bouteilles (contenants pouvant accumuler de l'eau de pluie), les réservoirs d'eau non couverts, les pots de plantes aquatiques, le drainage des aires humides ainsi que l'application d'insecticide dans les quartiers infectés.

Pour être immunisé contre la dengue, il faut avoir eu les 4 types : une hémorragique et 3 non hémorragiques. Chaque fois, les symptômes sont plus importants. Il est donc indispensable, pour les personnes jeunes, âgées, affaiblies ou ayant des antécédents de dengue de se protéger avec un répulsif corporel à base de DEET (la citronnelle ne suffit pas) à renouveler toutes les 4 h, des prises de répulsifs, un moustiquaire et des vêtements longs à la tombée du jour.

Dans les cimetières aux Antilles et en Guyane, il est conseillé de ne pas remplir les vases des plantes avec de l'eau mais de remplacer cette dernière par du sable mouillé qui donne d'aussi bons résultats.

Recherche

  • 2007 : Selon le laboratoire de l'institut Leloir (de Buenos Aires en Argentine), l'ARN du virus de la dengue adopterait une forme circulaire dès sa pénétration dans la cellule infectée[réf. nécessaire]. Il serait alors directement reconnu par l'enzyme de la cellule réalisant la réplication de l'ARN, ensuite traduit en protéines par cette même cellule[réf. nécessaire].

Liens externes

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Notes et références

  1. Brève d'information citant Xinhua
  2. Halstead SB, Dengue, Lancet, 2007;370:1644-1652
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