- Abbaye de Mortemer
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Abbaye de Mortemer Présentation Culte Catholique romain Type Abbaye Rattaché à Ordre de Citeaux Début de la construction 1134 Protection Classé MH (1966)
Géographie Pays France
Région Haute-Normandie Département Eure Ville Lisors Coordonnées modifier L'abbaye de Mortemer est une abbaye cistercienne fondée en 1134 par le roi Henri Beauclerc entre Lyons-la-Forêt et Lisors dans l'Eure. L'abbaye fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 20 décembre 1966[1].
Sommaire
Historique
C'est en 1134 que le roi d'Angleterre, Henri Beauclerc aide à la fondation de la première abbaye cistercienne de Normandie.
Son histoire est bien renseignée par une chronique dans un cartulaire de la fin du XIIe siècle qui relate la vie des abbés jusqu'en 1205 et qui renseigne également sur les circonstances de la fondation de l'abbaye et de la construction du monastère[2].
C'est seulement en 1209, après la conquête de la Normandie par Philippe-Auguste que le sanctuaire principal est dédicacé. La cinquantaine de moines (tout au plus) qui y résidaient, vivaient en totale autarcie et possédaient des terres dans la région.
Le moine Philippe d'Alcripe est connu pour être l'auteur de La Nouvelle Fabrique des excellents traits de vérité.
Cependant, pendant la Révolution française de 1789, l'abbaye a été vendue comme bien national, auparavant l'abbaye avait déjà amorcé son déclin, puisqu'il n'étaient plus que quatre moines à veiller sur ce qui devenait déjà des ruines. Les révolutionnaires les pourchassèrent dans tout le domaine pour enfin les assassiner tous les quatre dans le cellier, les accusant d'être les affameurs du peuple. Au cours des années qui suivirent, l'abbaye fut vendue plusieurs fois avant l'année 1985 pendant laquelle la propriétaire actuelle y créa un musée consacré à la vie des moines.
Biens et dépendances
L'abbaye de Mortemer est l'abbaye-mère de l'abbaye du Valasse et de l'abbaye du Val-Richer.
Liste des abbés
Liste des abbés :- 1134-1138 : Alexandre Ier
- 1138-1154 : Adam[3], moine anglais d'Ourscamp.
- 1154-1164 : Etienne Ier
- 1164-1174 : Geoffroy Ier de La Chaussée
- 1174-1179 : Richard Ier de Blosseville[4]
- 1179-1202 : Guillaume Ier Tholomée[5]
- 1202-1220 : Humbert
- 1220-1226 : Vitale
- 1226-1228 : Osmond
- 1228-1242 : Richard II
- 1242-1262 : Eudes
- 1262-12?? : Raoul
- 12??-12?? : Maurice
- 12??-1287 : Geoffroy II de Saint-Samson
- 1287-1301 : Robert Ier d’Hermanville
- 1301-13?? : Robert II de Crescenteville
- 13??-13?? : Nicolas Ier de Villerets
- 13??-1325 : Nicolas II
- 1325-13?? : Jean Ier
- 13??-1387 : Robert III Dupuis
- 1387-1404 : Guillaume II Thouroude
- 1404-1405 : Matthieu Pillaert
- 1405-1428 : Guillaume III d’Autun[6]
- 1428-1458 : Guillaume IV Thouroude
- 1458-1473 : Jean II Boulanger
- 1473-1503 : Pierre Ier Guymier
- 1503-1507 : Blaise
- 1507-15?? : Charles Ier du Haubois
- 15??-1511 : Pierre II Roucherol
- 1511-1517 : Jacques de Castignolles
- 1517-1520 : Jean III Sanguin de Livry
- 1520-1543 : Louis Ier Huillard
- 1543-1550 : Louis II de Roncherolles
- 1550-1571 : Pierre III de Marcilly
- 1571-1610 : Jean IV du Bec-Crespin
- 1610-1632 : René du Bec-Crespin
- 1632-1636 : Alexandre II des Marets
- 1636-1666 : Philippe de La Fontaine
- 1666-1672 : Pierre IV de Mornay de Villarceaux
- 1672-1703 : cardinal Pierre V de Bonzi
- 1703-1719 : Denis-François Le Bouthillier de Chavigny
- 1719-1721 : Vacance
- 1721-1723 : Etienne II Joseph de La Fare
- 1723-1729 : Martin de Ratabon
- 1729-1756 : Charles II de Beaupoil de Saint-Aulaire
- 1756-1782 : cardinal César-Guillaume de La Luzerne
- 1782-1792 : Thomas-Pierre-Antoine de Boisgélin de Kerdu
L'Abbaye aujourd'hui
Site historique, l'abbaye accueille chaque jour des visiteurs pour une visite culturelle et une découverte de l'histoire de la région. Le musée de l'Abbaye abrite notamment quelques vestiges de l'histoire de Normandie liés à l'abbaye, et le parc retrace grandeur nature l'histoire des Ducs de Normandie au travers d'un parcours de sculptures de Vytas Kraujelis que l'on peut découvrir lors de visites guidées.
Description
- L'église abbatiale (en ruine), située au nord du cloître, était très vaste (87 x 42m) et avait été érigée en plusieurs étapes qui sont plus ou moins connues[7]. Des fouilles en ont dégagé les substructions. La nef composée d'un vaisseau central et de deux bas-côtés sur 8 travées, ainsi qu'une partie du transept ont été construites vers 1154 - 1163 sous l'abbatiat d'Étienne. Le chœur avait sept chapelles rayonnantes desservies par un déambulatoire en style gothique datables des abbatiats de Richard et de Guillaume (1174 - 1205). Par contre, l'ornementation, comme dans tout monastère cistercien, était très sobre : les chapiteaux par exemple étaient simplement décorés de feuilles d'eau. Au sud, près de la porte donnant sur le cloître, on peut voir un enfeu du XIIe siècle.
- Le cloître est réduit à sa galerie nord en brique et calcaire d'époque tardive, XVIIIe siècle. Les trois galeries du cloître construites sous l'abbé Étienne n'ont laissé comme seule trace qu'un corbeau sur la façade de l'aile des moines. Il est néanmoins probable que le cloître originel se composait d'un stylobate en pierre avec charpente voûtée lambrissée[8]. Il mesure 39 m de côté avec des galeries de 5 m de large environ.
- Le dortoir, situé dans la prolongement du transept sud de l'église et également ruiné, ne conserve qu'une petite salle voûtée, la sacristie et son mur ouest. La salle capitulaire se situait au même niveau que la sacristie et on note encore ses trois baies. Au-dessus se trouvait le grand dortoir, d'où le nom de l'ensemble.
- Le cellier, à l'extrémité sud, était peut-être originellement une salle de travail de l'abbaye. Il est voûté en plein-cintre
- Le colombier est en calcaire et a été remanié au XVIIe siècle, cependant il conserve des maçonneries du XIIe siècle. C'est un témoin du privilège droit de Colombier du clergé et de la noblesse normande dans l'ancienne coutume de Normandie.
- La porterie est construite selon le mode usuel: un passage charretier et un passage piéton qui sont voûtés et reposent sur des arcades à impostes moulurées du XIIe siècle. Le frère portier était comme ailleurs le moine le plus important de l'abbaye après le père abbé.
- Les bâtiments de la ferme entourent la porterie.
- Le grand logis est une bâtisse du XVIIe siècle, où se trouve le musée de l'abbaye[9].
Légendes de Mortemer
L'abbaye de Mortemer est dite hantée[10] par Mathilde l'Emperesse surnommée la Dame Blanche, grand-mère du très célèbre Richard Cœur de Lion. Ou encore par les 4 derniers moines assassinés sous la Révolution française.
La plupart des tableaux et dessins représentant les légendes de l'abbaye (La Dame Blanche, la Garrache, …) sont de Jacques de Larocque-Latour.
Galerie
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Statue en bois d'un prêtre en cours d'exorcisme
Bibliographie
- Inventaire général des monuments et des recherches artistiques de la France, Abbaye Notre-Dame de Mortemer, Association de l'Année des abbayes normandes, Rouen, 1979.
Notes et références
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00099469 » sur www.culture.gouv.fr.
- Jean-Baptiste Vincent, L'abbaye de Mortemer (Eure), Implantation et architecture in Dossiers de l'archéologie n°340 / Juillet - Août 2010. p. 26.
- Il est enterré dans la salle capitulaire.
- Précédemment abbé du Valasse.
- Moine anglais venu du Valasse.
- Il représente en 1412 l'ordre cistercien au concile de Constance.
- J-B Vincent, Op. cité. p. 31.
- J-B Vincent, Op. cité p. 31.
- Guides bleus et Paris-Normandie, Normandie, éditions Hachette, 1994.
- Site Sixième sens
Voir aussi
Liens externes
Articles connexes
- Henri Ier Beauclerc
- Mathilde l'Emperesse
- Lisors
- Famille Mortimer
- Lyons-la-Forêt
- Philippe d'Alcripe, moine à l'abbaye.
Catégories :- Monument historique classé en 1966
- Abbaye de l'Eure
- Abbaye cistercienne française
- Abbaye du Moyen Âge
- Abbaye fondée au XIIe siècle
- Fondation en 1134
- Monument historique de l'Eure
- Lieu réputé hanté
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