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Covoiturage
Le covoiturage est l'utilisation d'un véhicule par un conducteur non professionnel et des passagers, dans le but d’effectuer ensemble un même trajet.
Cette pratique permet aux passagers, par exemple, d'économiser des dépenses de carburant ou d'éviter de perdre du temps s'ils n'avaient pu disposer d'un moyen de transport. La collectivité y gagne par la diminution des embouteillages, de la pollution et des accidents de la route[1]. Le covoiturage est donc fortement encouragé par les autorités surtout lors des augmentations de pollution et est d'autant plus pratiqué lorsque que le prix de l'essence augmente.
Sommaire
Le principe
À la différence du taxi où le passager indique l'endroit où aller, en covoiturage, c'est le conducteur qui fixe le trajet.
Un conducteur propose aux passagers de les transporter dans sa voiture pour un trajet que lui doit effectuer, et donc à la date et à l'heure qu'il a décidées. Généralement, le lieu de départ est déterminé à l'avance et est le même pour tout le monde. À l'arrivée, le conducteur dépose les passagers là où il s'arrête, ou bien à l'endroit que chacun souhaite, en évitant de faire un grand détour. Il pourra alors laisser ses passagers par exemple à proximité d'un transport en commun ou bien là où un membre de la famille ou un ami pourront les prendre en charge.
Le conducteur peut demander à ce qu'un des passagers le remplace au volant afin qu'il puisse se reposer un peu.
Le partage des frais est laissé à l'appréciation du conducteur. La formule la plus classique consiste à diviser le coût du carburant et des péages par le nombre de personnes. Les frais généraux tels que ceux d'entretien ou d'assurance peuvent être inclus dans le calcul du coût du trajet.
Le conducteur est tenu de ne pas faire de bénéfice, en particulier pour ne pas enfreindre la loi[2]. Mais certains demandent une participation forfaitaire quel que soit le nombre de passagers. Ce cas assez rare peut surprendre les passagers, qui peuvent trouver injuste cette pratique.
Histoire
Depuis les années 80, le covoiturage a été soutenu par des associations telles que Taxistop en Belgique, Allostop en France et Allo-Stop au Canada. Il s'est développé en Allemagne. Il s'étend un peu partout dans le monde occidental. Internet a beaucoup contribué à l'émergence de cette pratique de transport parce qu'il facilite la prise de contact entre les gens.
Plusieurs pays s'inscrivent déjà dans la vague du covoiturage en mettant en place des ères de stationnements servant de points de chute, des voies réservées en cas d'embouteillage, etc. Au Canada par exemple, toutes les autoroutes importantes autour des agglomérations comme Montréal, Toronto et Vancouver ont des voies réservées aux véhicules à occupation multiple (VOM)[4], ce qui accélère grandement l'accès au centre-ville. Au Pays-Bas, il existe des lifters plaats qui consistent en un trottoir d'environ un kilomètre à l'entrée des autoroutes. Ces trottoirs sécurisent les adeptes et servent autant aux covoitureurs qu'aux auto-stoppeurs.
Au-delà du transport entre personnes se connaissant (forcément assez limité), le covoiturage ne peut fonctionner que si un système manuel (association, centre d'appels, petites annonces, annonce radio etc.) ou automatisé (site internet, babillards, échange de courriels ou de SMS, etc.), ou les deux, aide à résoudre tous ces problèmes.
De nombreux sites Internet permettent la proposition et la demande de covoiturages, qu'ils soient réguliers ou ponctuels, de proximité ou de longue distance. Dans ce dernier cas, certains sites offrent des moteurs de recherche en ligne pour le covoiturage, ce qui permet de calculer les trajets et les meilleures possibilités pour le conducteur et le passager. Ces services de babillard pour le covoiturage sont souvent gratuits et faciles à utiliser.
En France, le covoiturage se développe depuis peu mais représentait encore moins de 1% en 2008 [5] malgré l'augmentation du coût des transports et de la pollution automobile. Certaines difficultés juridiques freinent son développement [2]. Récemment, la pratique du covoiturage connait un réel engouement en France [6]. Les contraintes de pouvoir d'achat conjuguées à une réelle prise de conscience des limites écologiques de la voiture individuelle, concourent à une augmentation impressionnante de trafic sur les sites de covoiturage français[7]
Développement
Plusieurs actions pourraient accélérer le développement du covoiturage :
- Augmenter les opportunités de jumelage des trajets [8] en favorisé l'échange d'annonces covoiturage entre sites [9].
- Faciliter au grand public l'accès au service [10]
- Créer des aires ou des points de covoiturage[11],[12], souvent la simple pause d'un panneau suffit à créer une aire. Créer une carte des aires de covoiturage pour l'Europe.
- Créer à l'entrée des villes des voies de circulation réservées aux voitures avec plusieurs passagers et des parcs automobiles aux abords des centre-villes denses[13].
- L'utilisation des fonctionnalités des téléphones PDA équipés de GPS devrait permettre l'essor du covoiturage dynamique[14].
Les longues distances à parcourir, l'augmentation du prix du carburant incitent les gens à covoiturer[15].
Il existe plusieurs groupes de réflexion sur le covoiturage [16],[17],[18]. La Fédération du Covoiturage (FEDUCO) est créée en décembre 2008 par différents acteurs privés et associatifs[19] son but est la promotion du covoiturage sous toutes ses formes.
En France le covoiturage se développe rapidement et en particulier en zone rurale[20]. Au USA sa pratique est stable et particulièrement marqué dans les zones urbanisées[21].
Pratiques habituelles
Le conducteur annonce le montant que chacun devra payer avant de partir et non une fois arrivé.
L'horaire de départ et celui d'arrivée sont convenus à l'avance et sont à respecter afin d'éviter que l'un mette en retard tous les autres. La question des bagages, que l'on soit conducteur ou passager, doit être traitée à l'avance de manière à ce que tous les passagers puissent embarquer chacun avec leurs bagages. Si la voiture est pleine, il est d'usage de se relayer pour l'assise à l'avant. Il est poli de demander l'autorisation de fumer avant d'allumer sa cigarette.
Le rôle d'internet
France
En France, 78 sites[22] de covoiturage existent, gratuits pour la plupart. Toutefois, ils souffrent tous d'une faible fréquentation, probablement à cause du grand nombre de sites grand publics existants. [23] De plus, la plupart des sites de petites annonces gratuites proposent aussi une rubrique de covoiturage. D'ailleurs, certains sites de petites annonces locales disposent plus d'offres de covoiturage qu'un site spécialisé, pour un trajet identique.
La multiplicité et la diversité des acteurs et des sites sont un frein au développement et à l'essor du covoiturage en France. Le regroupement d'acteurs (Collectivité, entreprise, association, ect) et la mise en commun des bases de données des sites peuvent répondre à ce problème[24].
Canada : l'exemple du Réseau de covoiturage
Le logiciel et la base de données du Réseau de covoiturage sont partagés par plusieurs sites web qui utilisent un habillage propre à leur portails respectifs. Ce fonctionnement permet aux villes et aux institutions canadiennes de se joindre au réseau, mais de bénéficier du logiciel à partir de leur propre site de manière transparente pour les utilisateurs. Lorsqu'un utilisateur est membre de l'un des sites Web affilié au réseau, il l'est également pour tous les autres sites partenaires[25].
Le logiciel calcule les trajets et le rayonnement s'élargit en fonction de la distance parcourue. Parmi les outils disponibles, on compte un calculateur de trajet versus les coûts de l'essence, un calculateur de dioxyde de carbone[26], service de communication par messagerie texte, par messagerie privée et par courrier électronique. En 2009, l'utilisation des services du Réseau de covoiturage est gratuit.
Voies réservées aux véhicules à occupation multiple (VOM)
Article détaillé : VOM.Canada et USA
Il y a 4 000 km de VOM et 130 programmes pour VOM dans plus de 30 villes nord-américaines[13]. Les voies réservées aux véhicules multioccupants sont réservées aux véhicules transportant plus d'une personne.
Véhicules pouvant emprunter une VOM au Canada :
- les voitures,
- les camions utilitaires de moins de 6,5 mètres,
- les motos,
- les taxis,
- les autobus - autorisés même sans passagers,
- les véhicules de secours.
Véhicules qui ne sont pas autorisés à emprunter les voies réservées :
- les véhicules dont le conducteur est le seul occupant,
- les camions utilitaires de plus de 6,5 m de longueur.
Réduire le nombre de véhicules par personne a de nombreux atouts :
- dégradation moindre de la qualité de l'air ;
- moins d'embouteillages, d'autant plus que les autorités favorisent les véhicules transportant plusieurs passagers ;
- moins de stress pour les voyageurs car moins de conducteurs ;
- éventuel partage des multiples frais entre les occupants ;
- un cercle vertueux : l'efficacité du modèle le rend plus populaire, donc plus efficace.
Un système de signalisation élaboré a été mis en place [27].
Slugging[28]
Des automobilistes prennent à des arrêts formalisés des passagers qu'ils ne connaissent pas pour des trajets prédéfinis. Ce sont des sortes de lignes de voitures. C'est souvent gratuit pour le passager et la principale motivation pour le conducteur est de pouvoir utiliser les voies de covoiturage VOM.
Actualité : Aux États-Unis, Robin Chase [29], fondatrice de Goloco, site de covoiturage américain, a été citée parmi les 100 personnes les plus influentes de la Planète par le Times cette année[30].
Europe
Il y a peu de voies réservées aux VOM en Europe[32]. La Norvège est un des pays européens qui en possède. Le projet « Europeen ICARO », pour Increasing CAR Occupancy[33] a permis d'en créer à Leeds, Bristol et Madrid. Il n'y en a pas en France.
France
Lors du Grenelle de l'environnement il a été prévu de permettre la mise en place de voies réservées sur les autoroutes et voies rapides pour les transports collectifs et les véhicules transportant au moins 3 personnes[34].
Les aires et parking de covoiturage
Les aires sont des lieux sécurisés et identifiés où les covoitureurs peuvent se poster pour attendre leur conducteur, ou pour pratiquer l'auto stop. Ces stationnements (parkings) permettent de se retrouver également et d'y laisser une voiture, de sorte à ne prendre qu'une voiture pour plusieurs personnes.
Une jonction avec les lignes de transport en commun peut se révéler utile. Il est possible de rendre l'aire ou le stationnement (parking) identifiable en y installant une borne ou tout autre signalétique visible de loin[35][36].
En France le département du Morbihan est un précurseur des aires de covoiturage. Il a signé de nombreuses "conventions de signalisation d'une zone de covoiturage" avec des grandes surfaces ayant des portions de parking peu exploitées[37]. La Bretagne est la région de France où le mot "covoiturage" est le plus recherché sur Google[20].
Les différents types de covoiturage
Covoiturage régulier
La voiture est souvent perçue comme un prolongement de l'espace personnel, la personne seule dans son véhicule est dans un espace clos, où elle est libre de faire ce que bon lui semble : écouter la radio, chanter, téléphoner avec oreillette ... Covoiturer régulièrement c'est partager un dialogue, des expériences, des histoires[38].
Domicile travail
Ce covoiturage se fait souvent avec des gens de la même entreprise, université ou des voisins. Cette pratique représente les 2/3 des trajets de covoiturage, elle a sur tout lieu dans les grandes entreprise de plus de 300 personnes et les administration[39].
En Europe covoiturer entraine toujours une perte de temps pour le conducteur, car il n'existe pas de voies réservées au covoiturage (VOM).
- attente du passager au départ du trajet ;
- détour pour aller chercher ou déposer le passager ;
- coordonner les emplois du temps ;
- avertir le passager en cas d’empêchement.
Le passager court le risque d’être : oublié, ou de ne pas être transporté suite à un empêchement du conducteur. Il doit donc toujours prévoir une solution de secours : transports en commun, un autre covoiturage, taxis, autopartage, auto-stop, marche à pied, patin à roulette...
Domicile école-travail
Amener ses enfants à l'école en voiture, c'est covoiturer pendant une partie du trajet.
On covoiture les enfants de plusieurs familles à l'aide d'un seul conducteur, le conducteur peut être différent le matin, le soir et tous les jours de la semaine.
- moins de contraintes horaires,
- gagner du temps,
- coordonner les emplois du temps,
- avertir un autre parent en cas d’empêchement.
A l'école on peut covoiturer avec d'autres parents vers son lieu de travail, parfois le parking de l'école permet d'y garer une voiture la journée.
Domicile stationnement (parking) travail
Chacun part avec sa voiture jusqu'au lieu de rendez-vous : un parking[11][12], puis on covoiture jusqu'au lieu de travail. Les parking aux entrées et sorties d'autoroute sont très utilisés, mais leur capacité de stationnement est souvent très réduite.
- attente du passager au départ du trajet,
- coordonner les emplois du temps,
Covoiturage ponctuel sur une longue distance
Il s'agit d'effectuer un trajet sur plusieurs centaines de kilomètres. Ce type de covoiturage de "loisir" est surtout utilisé pour les vacances ou les weekends[40] [41]. La mise en relation se fait souvent par des sites internet, cela permet de diminuer des couts de déplacements importants, mais oblige généralement à covoiturer avec un ou des inconnus.
Covoiturage d'évènement
Les participants à un évènement (mariage, rencontre sportive, réunion associative ou institutionnelle...) s'organisent pour covoiturer vers le lieu de l'évènement. C'est du covoiturage ponctuel qui a une particularité : tous les participants se rendent au même endroit à la même date. Certains organisateurs développent leur propre interface pour organiser le covoiturage de leur évènement, d'autres utilisent des sites plateformes[42].
Références
- ↑ (fr)Le covoiturage, une alternative solidaire aux transports en commun, Un article de Jean-Marc Lorach, Le Figaro du 29/1/2009 sur lefigaro.fr
- ↑ a et b (fr) Étude sur les obstacles juridiques au développement des nouveaux services de transport P45 CERTU (France)
- ↑ (fr) Voies réservées aux véhicules multioccupants (VMO) sur Ontario - Ministère des transports
- ↑ (fr) Voies réservées aux véhicules à occupation multiple sur Transport Canada
- ↑ (fr) Développement du covoiturage
- ↑ (fr) L'engouement français pour le covoiturage, Le Parisien, février 2009
- ↑ (fr) Augmentation de trafic des sites de covoiturage
- ↑ (fr) Le covoiturage dans les embouteillages du Net sur ouest-france.fr
- ↑ (fr) covoiturage 2.0
- ↑ (fr) Covoiturage en panne sèche sur lexpress.fr
- ↑ a et b (fr) Panneau et point de covoiturage D'Aix-en-Provence. sur automobile club d'Aix
- ↑ a et b (fr) Panneau et aires de covoiturage du Morbihan. sur Conseil générale du Morbihan
- ↑ a et b (fr) 4000 Km de VOM au Canada sur Transports Canada
- ↑ (fr) le covoiturage dynamique P26 CERTU (France)
- ↑ (fr) approche quantitative du covoiturage P7-8 CERTU (France)
- ↑ (fr) ecovoiturons
- ↑ (fr) Développer ensemble le covoiturage
- ↑ (fr) Covoiturage en Belgique
- ↑ (fr) Fédération du Covoiturage
- ↑ a et b (fr) chercher du mot covoiturage depuis la FRANCE
- ↑ (fr) chercher du mot carpool au USA
- ↑ (fr) Le covoiturage en France et en Europe P19 et P82 URL de tous ces sites
- ↑ (fr) Le covoiturage a du mal à passer la première
- ↑ (fr) Le covoiturage en France et en Europe P33 CERTU
- ↑ (fr) Partenaires du Réseau de covoiturage au Canada sur Le réseau de covoiturage
- ↑ (fr) Calculateur de dioxyde de carbone sur Le réseau de covoiturage
- ↑ (fr) Voies réservées aux véhicules multioccupants - Marques sur la chaussée et panneaux de signalisation sur Ontario - Ministère des transports
- ↑ (en) Slugging sur en.wikipedia.org
- ↑ (en) Robin Chase sur en.wikipedia.org
- ↑ (fr) 2009 Times 100
- ↑ En image, la signalisation d'une voie réservée aux véhicules avec 2 personnes ou plus
- ↑ (fr) Le covoiturage en France et en Europe P48
- ↑ (en) Projet Europeen ICARO (Increasing CAR Occupancy) 1997-1999 sur Konsult
- ↑ Lutter contre les changements climatiques et maîtriser l'énergie P50 sur legrenelle-environnement.fr
- ↑ (fr) Quels outils pour développer le covoiturage sur votre territoire sur adrets-asso.fr
- ↑ (fr) Parkings et aires de covoiturage présentation d'une étude réalisée en juillet 2009 par Ecovoiturons. sur ecovoiturons.org
- ↑ (fr) Exemples d'aménagements d’aires de covoiturage au Morbihan. sur covoiturage.morbihan.fr
- ↑ (fr) Le covoiturage en France et en Europe P73
- ↑ (fr) [hal.archives-ouvertes.fr approche quantitative du covoiturage P6] sur hal.archives-ouvertes.fr
- ↑ (fr)Le covoiturage de loisir, chronique de France info sur france-info.com, aout 2009, interview de Frédéric Mazzella, président de covoiturage.fr, Vice-président et Porte-parole de la FEDUCO
- ↑ (fr)Bon plan vacances en covoiturage, reportage France 2 sur info.francetelevisions.fr, juillet 2009
- ↑ (fr)wigowiz.com sur wigowiz.com, aout 2009
Annexes
Articles connexes
- Autopartage
- Auto-stop
- Embouteillage
- Plan de déplacement d'entreprise
- Réseau de covoiturage
- VOM, voies réservées aux véhicules à occupation multiple
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