- Prompt secours routier
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Le terme de prompt secours routier indique l'engagement sans délai de moyens pour réaliser un secours routier.
Le terme secours routier désigne l'intervention des secours organisés sur un accident de la circulation, ou accident de la voie publique (AVP). La conduite à tenir pour un témoin d'un accident est décrite dans l'article Premiers secours sur la route.
Sommaire
Intervention-type
Moyens engagés
L'accident de la circulation, ou AVP (accident sur la voie publique) est un chantier qui présente des risques particuliers : risque de collision par un autre véhicule (suraccident), risque d'incendie (électricité de la batterie+essence), blessure des intervenants par les débris (verre, tôle), et ce notamment sur les voies express et autoroutes (vitesses de circulation plus élevées).
Il y a typiquement plusieurs acteurs présents sur le terrain :
- pour le balisage et la sécurité de la circulation : la police ou la gendarmerie, le service public chargé de la voirie (en France : l'Équipement, la DDE) ou la société d'autoroutes ;
- pour la protection contre l'incendie, la stabilisation du véhicule, l'accès à la victime et son dégagement, les premiers soins dans le véhicule : les sapeurs-pompiers ;
- pour la partie purement médicale, dans le véhicule, durant l'extraction et l'évacuation : une équipe paramédicale ou une équipe médicale extrahospitalière (le Smur en France) ;
- pour le dégagement de la chaussée : les dépanneuses.
La taille du dispositif dépend de l'importance de l'accident.
En France, l'engagement minimal pour un accident sur une voie express avec blessés est en général :
- un véhicule de secours routier (VSR) avec trois personnes ; il se gare juste avant l'accident (dans le sens de circulation de la voie) ;
- un véhicule de secours à personne (VSAB ou VSAV) avec trois personnes ; il se gare juste après l'accident (dans le sens de circulation de la voie) ;
- un véhicule de balisage ; il se gare au moins à 200 m avant l'accident (dans le sens de circulation de la voie).
Il est fréquent d'avoir également :
- une unité mobile hospitalière (UMH) du Smur ;
- un engin d'incendie (fourgon pompe-tonne ou FPT), fournissant des hommes (les sapeurs-pompiers affectés au FPT participent au secours à victime) et en prévision d'un départ de feu ; il peut aussi servir de « véhicule tampon » (bouclier protégeant les intervenant contre le suraccident).
Lorsqu'il n'y a pas de blessé, il n'y a en général qu'un véhicule de balisage et une dépanneuse.
Risques de collision
La première préoccupation est le risque de collision — on se souviendra du drame de Loriol-sur-Drôme : le 29 novembre 2002, sur l'autoroute A7, malgré le balisage, une voiture percute des sapeurs-pompiers intervenant sur un accident, causant cinq décès. Les sapeurs-pompiers étant souvent là avant les services chargés du balisage, ils mettent en place leur propre balisage. Depuis la législation a évolué, la NIT 273 oblige les véhicules neuf pompiers à appliquer du balisage rouge jaune de technologie prismatique qui leur permettent d'être vu à plus de 250 m.
Le véhicule de balisage est un véhicule léger (VL) ou un utilitaire (camionnette) muni de gyrophares ou feux clignotants orange et d'un panneau lumineux portant un message de type « Accident — ralentissez ». Il met en place des cônes de Lübeck (cônes en plastique orange et blanc) afin d'interdire la circulation sur la ou les voies concernées. Ces cônes sont positionnés en diagonale en partant du bord de la chaussée, puis suivent la ligne de démarcation de la voie concernée.
Le véhicule de secours routier, garé juste avant l'accident, met en place des cônes de Lübeck, et monte le gyromât : un gyrophare bleu fixé sur un mât télescopique, visible de loin. Le gyromât porte par ailleurs des projecteurs de lumière qui permettent d'éclairer le chantier la nuit.
Les intervenants portent tous un gilet haute visibilité (orange ou jaune fluo avec des bandes rétro-réfléchissantes).
Balisage sur autoroute
L'autoroute est le milieu où le risque de collision est le plus fort et les conséquences les plus graves.
En France, la vitesse limite sur autoroute est de 130 km/h, et on estime qu'un véhicule stationné sur la bande d'arrêt d'urgence sera percuté en moyenne au bout de vingt minutes (bien que la bande d'arrêt d'urgence ne soit pas une voie de circulation). Le balisage est donc fait comme suit :
- tous les véhicules arrivent en roulant dans le sens de circulation ;
- les véhicules de secours à personne (VSAV, smur, ambulance) se placent juste après l'accident, feux spéciaux (gyrophares, feux clignotants) allumés ;
- le véhicule de secours routier (VSR) se place juste avant l'accident, au plus près, feux spéciaux allumés, gyromât monté ;
- si l'accident a lieu sur une voie centrale ou une voie de gauche, un fourgon d'incendie (FPT) est positionné 50 à 100 m avant le VSR, feux spéciaux allumés ; il s'agit d'un véhicule « tampon », si un véhicule doit être percuté, ce sera celui-là et il protégera le reste du chantier ;
- un prébalisage se place à 350 m avant le dernier véhicule (VSR ou véhicule tampon) : panneau d'avertissement triangulaire avec trois feux à éclat « triflashs », ou un véhicule de balisage des forces de l'ordre, de la société d'autoroute ou des sapeurs-pompiers (véhicule de balisage et de signalisation, VBS, ou véhicule de sécurité, VSEC) ;
- un balisage de position est mis en place sur les 150 m précédant le dernier véhicule (VSR ou véhicule tampon) : les cônes de Lübeck sont placés en diagonale sur 50 m afin de dévier la circulation de la (ou des) voie(s) du chantier, puis des cônes dissuadent de refranchir la ligne durant encore 100 m ;
- le balisage est poursuivi sur la longueur du chantier.
Risque de feu
La seconde préoccupation est le risque d'incendie. Le personnel du VSR coupe donc les fils de la batterie, et une personne est chargée de la protection incendie (petite lance du VSR en main, extincteur à proximité). Dans certains modèles de voiture haut de gamme, les batteries ne sont pas sous le capot (mais sous le siège ou dans le coffre), d'autres modèles disposent de plusieurs batteries, ce qui complique la tâche.
L'équipe met une poudre absorbante sur les flaques d'huile et d'essence, ce qui réduit le risque de feu et de glissade.
Risque de mobilisation
La troisième préoccupation est la stabilisation du véhicule. Le personnel du VSR place des cales sous le châssis, puis coupe les valves des pneus (si le véhicule est sur les roues) ; ainsi, le véhicule repose sur les cales, les suspensions ne bougent plus, on supprime un risque d'aggravation des blessures des victimes.
Accès aux victimes
La quatrième préoccupation est l'accès aux victimes.
Un personnel du VSAV, appelé « écureuil », essaie de se faufiler dans le véhicule par les ouvertures accessibles (porte si possible), afin de faire le bilan de la ou les victimes, et d'assurer les premiers soins : arrêt des hémorragies, maintien de la tête et du masque à oxygène, rassurer.
Si nécessaire, les membres du VSR découpent ou écartent la tôle, enlèvent le pare-brise ou la lunette arrière pour permettre l'accès aux victimes.
La présence de dispositif de sécurité passive (coussin gonflable à explosif type « Airbag® ») complique la tâche et présente un réel danger pour l'écureuil, d'autant plus qu'ils ont une alimentation indépendante et restent actifs une fois la batterie coupée (seuls les coussins avant sont alimentés par la batterie).
À ce stade, l'équipe médicale du Smur peut commencer la médicalisation (pose de perfusion, intubation) pendant que se déroule la désincarcération.
Dégagement des victimes
La cinquième préoccupation consiste à dégager la victime, c'est la désincarcération. La déformation de la tôle peut empêcher de sortir la victime (la victime est dite « piégée »), mais elle peut aussi blesser la victime (la victime est dite « incarcérée »), par exemple, le tableau de bord vient comprimer les jambes, le volant comprime la poitrine… Il faut donc en priorité « redonner du volume » à l'habitacle.
Donc, le personnel du VSR coupe et écarte les parties qui gênent, avec des pinces et des écarteurs hydrauliques ou électriques. Si nécessaire, on enlève le toit en coupant les montants (césarisation). Le risque de déclenchement des sécurités passives, ainsi que la possible présence de canalisation GPL sous le châssis, compliquent la tâche (mise en place de cales-tête latéraux).
Formations
En France
- Depuis août 2007 et la disparition du Certificat de formation aux activités des premiers secours routiers (CFAPSR), la formation propre au prompt secours routier est réservée aux sapeurs-pompiers. Elle est divisée en deux parties.
Une première partie (2 jours) se nomme le complément SAP 1 et est effectuée à l'issue du PSE 2. Elle porte sur la connaissance et l'identification des matières dangereuses ainsi que la prise en charge des polytraumatisés (évacuation d'une voiture, etc.)
La seconde partie (3 jours) est réalisée dans les centres de secours équipés de véhicules de secours routier (VSR) et porte sur les missions du VSR (balisage, calage, éclairage, protection incendie, abord médical et désincarcération) et son utilisation.
Aux États-Unis
- Pour l'abord paramédical des victimes, le module PHTLS (prehospital trauma life support)
Voir aussi
Liens externes
- Accident sur la voie publique : en attendant le Samu, un article du Généraliste
- Le blessé médullaire n'est pas une victime comme les autres, Le Généraliste no 2115, 4 mai 2001
- Désincarcérer un accidenté[PDF], un article du Généraliste ou sur le site Urgence.com
- Extraction rapide avec une couverture[PDF], méthode d'extraction sans césarisation à deux sauveteurs (fichier PDF, 4 p. , 240 Kio), un article du site Swissrescue.ch
- Prise en charge médicale et technique du polytraumatisé incarcéré, un article du site Urgence-pratique.com
- Note d'information technique — Signalisation complémentaire des véhicules d'incendie et de secours
- La désincarcération, où en est-on ? — la prise en compte des nouvelles technologies, un article du Sapeur-pompier magazine
- Les véhicules hybrides et leurs dangers, un article du Sapeur-pompier magazine
- (en) Vehicle extraction technics[PDF], document australien (fichier PDF, 70 p. , 4,9 Mio)
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