Chaussée Brunehaut

Chaussée Brunehaut
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Le nom de « chaussée Brunehaut » est donné dès le Moyen Âge à plusieurs routes dont l’origine n'est pas définie. Généralement longues et rectilignes, elles semblent avoir relié les cités de la Gaule belgique.

Sommaire

Entre faits et légendes

Selon le dictionnaire de la conversation et de la lecture, la dénomination Chaussée Brunehaut a fort embarrassé les savants. Jacques de Guyse, raconte sérieusement, au commencement de ses Annales, qu'un archidruide, appelé Brunehilde, gouverneur, vers l'an 1026 avant J.-C, du formidable royaume de Belgis, fit établir sept grandes routes partant de sa capitale, lesquelles avaient toutes cent pieds de large, et dont quatre étaient recouvertes de briques cuites, ornées de colonnes de marbre et bordées d'allées de chênes. De là venait tout naturellement le nom de chaussées Brunehaut. Mais cette étymologie n'a pas satisfait les savants. Pierre Nicolas Grenier, savant religieux de Corbie, qui savait le celtique aussi bien que les membres de la Société impériale des Antiquaires de France, tire le nom de Brunehaut de deux mots celtiques signifiant « hauteur de cailloux ». Un historiographe veut qu'on écrive et qu'on prononce chaussées Bruneaux, ce qui n'éclaircit nullement la difficulté. Enfin, le plus grand nombre pense que Brunehaut, fille d'Athanagild, roi des Wisigoths, et épouse de Sigebert Ier, roi d'Austrasie, princesse qui mourut en 613, construisit ces routes, ou plutôt répara d'anciennes voies romaines auxquelles le peuple donna son nom. Cette dernière supposition parait jusqu'ici la plus raisonnable. Un grand nombre d'écrivains se sont exercés sur cette matière; tel Nicolas Bergier, Histoire des grands chemins de l'Empire romain, et Grégoire d'Essigny, Mémoire sur la question des voies romaines, vulgairement appelées Chaussées Brunehaut, qui traversent Picardie.

Les historiens du XIXe siècle ont assez généralement reconnu les chaussées Brunehaut comme romaines : de constructrice[1], la reine d’Austrasie, vit progressivement ces travaux réduits à de simples réfections. Mais c’était encore trop, et bientôt on s’avisa qu’il était peu vraisemblable qu’elle ait entamé en Neustrie, terre étrangère, sinon ennemie, quelques travaux, fussent-ils d’entretien.

« C’est une fantaisie d’érudit, de poète ou d’écolâtre, postérieur à la Renaissance carolingienne et sans le moindre rapport avec la réalité, la reine franque n’ayant jamais rien fait pour les routes[2]. » Le questionnement historique sur l’origine des chaussées Brunehaut est donc sans objet. Tout est dit, mais on n’a rien expliqué, car ces dénominations se sont largement répandues avant même que n’apparaissent les premières « légendes ».

Les faits

Il pourrait s’agir de voies gauloises, peut-être établies sur des pistes néolithiques, restaurées et entretenues par les Romains. Quoi qu’il en soit, seule la période d’utilisation par les Romains est attestée par des sources convergentes : bornes milliaires, Table de Peutinger, Itinéraire d'Antonin. On peut dire sans s’avancer beaucoup qu’il préexistait un réseau de voies gauloises qui a certainement favorisé la relative rapidité de la conquête de la Gaule par les Romains. S’il ne parle pas explicitement de ce réseau, Jules César ne se plaint d’aucune difficulté de déplacement, et accessoirement, il nous renseigne sur l’un ou l’autre ouvrage, comme le pont qu’il trouve sur l’Aisne où il établit un campement[3]. Précisons que les Romains, qui mesurent les voies de tout leur empire en milles (milia), continueront à utiliser dans le Nord de la Gaule la lieue (leuga) gauloise. Ajoutons encore que de nombreux noms de véhicules romains sont d’origine gauloise, à commencer par l’indémodable ''carrus'' mais aussi carpentum, rheda ou raeda, petorritum, cisium et capsum qui attestent du savoir-faire des charrons gaulois[4].

Les légendes

« S’il y a Province de l’ancien Empire des Romains, où les Grands Chemins par eux faits paroissent encore entiers, c’est principalement nostre Gaule Belgique, en laquelle lesdits chemins sont réconnu de tous, sous le nom de Chaussées de Brunehault, ou de Chemins ferrez : sur le sujet desquels ont esté faits plusieurs contes à plaisir, tant par escrit que par paroles, qui ne s’accordent pas bien ensemble : & moins encore avec la vérité de l’Histoire. Or ceux qui en ont escrit, alléguent pour Auteur desdits Chemins un anciens Roy des Belges, nommé Brunehaldus : & ceux qui en parlent ordinairement, tiennent comme par certaine traditive, que c’est la Reine Brunehault, femme de Sigebert Roy d’Austrasie, qui les a fait faire. »[5]

L’une et l’autre de ces légendes tentent de justifier des dénominations déjà bien établies. Quelques mentions antérieures à ces légendes le confirment.

Le roi Brunehaut

La première légende, bien oubliée aujourd’hui et reléguée depuis longtemps au rang des fables, avait été popularisée par Jean Wauquelin dans ses Chroniques du Hainault, manuscrit du XVe siècle, chef d’œuvre d’enluminure[6].

Cette traduction de Jean Wauquelin des Annales historiae illustrium principum Hannoniae rédigées à la fin du XIVe siècle par Jacques de Guyse est une commande de Philippe le Bon, fondateur de l’Ordre de la Toison d'or[7], « par laquelle exposicion et translacion au plaisir de Dieu polra a tous oans et lisans, plainement apparoir la noble procreacion et lignie, et comment est descendus mon dit tres redoubté et tres puissant seigneur du hault, noble et excellent sang des Troyens. » Le mythe de l’origine troyenne est un lieu commun des chroniques médiévales[8]. La dynastie mérovingienne la première s’en réclame dans les chroniques de Frédégaire. Le modèle est bien sûr l’Énéide.

Bavo, cousin de Priam, fuyant la ville de Troie investie, gagna après maintes aventures une terre hospitalière où il fit bâtir une cité qu’il appela « Belges », l’actuelle Bavay. Sept routes, dédiées aux planètes Jupiter, Mars, Vénus, Saturne, Mercure, le Soleil et la Lune, partaient des sept temples de la cité. Mais l’instauration d’une monarchie élective sonna le déclin de la « cité de Belges ». La restauration, permit un nouvel essor, et mille ans avant J.-C., « Brunehildis », druide et roi, fit paver les sept « chaussées générales » joignant « Belges » aux limites de son royaume. À cause d’un retour fatal aux monarchies électives, les Belges perdirent leur unité et ne purent résister aux invasions romaines.

Cette origine des chaussées Brunehaut resta populaire jusqu’au XVIe siècle[9], mais ne résista pas à la mise aux rebuts par les historiens du mythe des origines troyennes. Aujourd’hui, sur la colonne de Bavay, l’ancienne « cité de Belges », on peut lire ce qui a été conservé d’une autre légende, celle de la Reine Brunehaut.

La reine Brunehaut

La colonne Brunehaut à Bavay

La seconde légende, bien que moins vraisemblable dans son récit, a été conservée par les historiens, sous une forme rationalisée, jusqu'au XXe siècle. Après en avoir ôté le fantastique, il leur restait une reine Brunehaut, dont ils ne remettaient point en doute l’historicité, et qui avait bien pu peut-être au moins restaurer ces chaussées. Ce petit passage du très volumineux Myreur des Histors, chronique universelle du XIVe siècle par Jean d'Outremeuse, mérite d’être cité dans son intégralité[10] : chaque phrase est riche d’enseignement, mais la lecture en est aujourd’hui malaisée.

Une légende cruelle, dont l’origine ne date que du XVe siècle, dit qu’elle aurait été suppliciée par Clotaire II, traînée par un cheval sur une de ces routes. En Belgique et dans le Nord de la France, cette légende précisait que ces routes correspondraient aux traces qu’aurait laissées derrière elle la reine Brunehaut, emmenée à toute vitesse, en ligne droite par monts et par vaux, derrière son cheval[11]. Une autre légende en faisait la mère de Jules César.

La colonne de Bavay

La petite ville de Bavay, dont l’importance à l’époque gallo-romaine n’a vraiment été reconnue que depuis la mise à jour de ces ruines imposantes par les bombardements de 1940, est le point de départ de sept chaussées Brunehaut. Au centre de la place du bourg, une colonne heptagonale[12] monumentale, érigée en 1872, surmontée de la statue de la reine d’Austrasie, mentionne, sur ses sept faces, sept directions. Les destinations en sont des capitales administratives de la Gaule belgique, et le texte résume bien les conceptions du XIXe siècle sur l’origine des chaussées Brunehaut.

TOURNAY AMIENS SOISSONS REIMS TREVES COLOGNE UTRECHT
CES VOIES MARCUS AGRIPPA VERS L’AN 25 PAR LA REINE CE MONUMENT AU POINT LES SEPT CHAUSSEES
FURENT CONSTRUITES LIEUTENANT AVANT JÉSUS CHRIST BRUNEHAUT A ÉTÉ RÉÉDIFIÉ CENTRAL ROMAINES
PAR DE CÉSAR AUGUSTE ET RESTAURÉES MORTE EN L’AN 613 EN L’AN 1872 OU ABOUTISSAIENT DITES DE BRUNEHAUT

Ce monument, qui a résisté miraculeusement aux bombardements, en remplaçait un autre comme en atteste l’inscription. Celui-là, érigé en 1806 et conservé au musée de Bavay, indiquait sept destinations étonnantes.

RECONSTRUIT EN 1806 POUR L’INDICATION SEPT CHAUSSEES BRUNEHAUDT CONDUISANT AUX MERS - MONUMENT
A A A A A A A
OSTENDE DIEPPE ST MALO VENISE HAMBOURG MASTRICHT ANVERS

Ce monument reconstruit en remplaçait donc aussi un autre qui aurait été transféré au musée de Douai où il est peut-être encore. Quoi qu’il en soit, son inscription recopiée en 1809 par J. de Baste[13] nous suggérait déjà que ces chaussées se prolongeaient jusqu’aux mers, et Camille Jullian[2] avait déjà fait le rapprochement avec la définition de la « via militaris » du code de Justinien : « Les voies militaires aboutissent aux mers, aux villes, aux fleuves ou à d’autres voies militaires »[14]. Mais les destinations avaient conservé un caractère utilitaire. Le chronogramme de ce monument nous donne l’année 1766 (MDCLLLVVVI).

La fIn Des sept ChaVssees brVnehaVLt Les Mers feront
chavssee de tovrnay chavssee de cambray chavssee dv cateav chavssee de pons chavssee d’avette chavssee de bintch chavssee de mons

Or une colonne est mentionnée bien auparavant. Au XVIe siècle, elle est décrite plus d’une fois et représentée au beau milieu de la place sur le plan de Bavay de Jacques de Deventer[15]. Jacques Lessabée écrit, en 1534, que l’on peut voir sur la place de Bavay (Belgense) une grande colonne de pierre à degrés d'où partent sept voies royales qui ont conservé le nom de Brunehilde, leur constructrice[16]. On peut imaginer avec Jules Vannérus qu’une colonne semblable à celle de Tongres fut érigée durant la période romaine, et restaurée au cours des siècles.

Les chaussées Brunehaut

La source principale de nos connaissances sur les « chaussées Brunehaut » est une enquête de Jules Vannérus publiée en 1938[17]. Il y a réuni un nombre impressionnant de mentions anciennes tirées de documents administratifs et judiciaires. Ces dénominations, qui s’appliquent à des voies reconnues romaines, se concentrent en Picardie, en Artois et dans l’ancien Hainaut autour de Bavay, mais s’étendent sporadiquement bien au-delà. Dès la Renaissance, les antiquaires l’avaient déjà reconnu[18].

Entre parenthèses, les grands chemins antiques sans dénomination « Brunehaut ».

Chaussées Brunehaut dans le Nord-Pas-de-Calais

Plaque de rue à Estrées-Deniécourt, visible en 2007

Chaussées Brunehaut dans la Somme

Portion empierrée et montante de la chaussée Brunehaut, entre Surcamps et Saint-Ouen. La vue est prise en direction du nord-ouest, vers Surcamps.

On en relève au moins trois, rayonnant à partir d’Amiens, où elles reprennent bien souvent le tracé de la Via Agrippa :

  • Les cartes de grande diffusion elles-mêmes[21] mentionnent celle qui s’étire vers le nord-ouest.
Reliant Montreuil à la capitale picarde, celle-ci fait apparaître un tracé parfaitement rectiligne entre Brimeux et Amiens, même si quelques interruptions et un angle cassent sa perfection.
De la vallée de la Canche, l’ancienne voie romaine (maintenant désignée sous le nom de D 129) passe un peu à l’écart de Campagne-lès-Hesdin après avoir laissé sur son côté Ouest le hameau de « Brunehaut-Pré », change légèrement de cap pour traverser et dépasser la N 39, retrouve son axe et pour une courte distance à partir de Saint-Rémy-au-Bois. Traversant la vallée de l’Authie, la ligne droite atteint Ponches-Estruval, pour ne se matérialiser à nouveau (sur des cartes à l’échelle 1 / 50 000e) qu’au sud de Dompierre-sur-Authie et à l’est de la D 111. La ligne droite de la D 108 en est alors très « pure » sur 28 km, jusqu’à Surcamps, après avoir traversé ou longé successivement Estrées-lès-Crécy, Brailly-Cornehotte, Noyelles-en-Chaussée, Yvrencheux, Yvrench, Oneux, Coulonvillers, Cramont et Domqueur.
Dernières centaines de mètres (en pente légère) de chemin caillouteux avant d’atteindre les premières maisons de Saint-Ouen.

Une petite bifurcation au franchissement de la D 216 permet de rejoindre, par un chemin actuellement non bitumé, Saint-Ouen et y traverser la vallée de la Nièvre. Au-delà de cette localité, le bitume ne recouvre à nouveau plus la voie romaine, qui s’incline un peu à la traversée de la D 113, juste entre Ville-le-Marclet et Vignacourt, et jusque Vaux-en-Amiénois, village à partir duquel elle porte le nom de D 12 jusqu’à Amiens.

  • La route allant d'Amiens à Roye (D934) est également nommée «chaussée Brunehaut». On trouve notamment cette dénomination dans la traversée de la commune de Bouchoir.

Chaussée Brunehaut dans le Val-d’Oise

Dans le Val-d’Oise, la chaussée Brunehaut désigne une voie romaine nommée ainsi depuis le Moyen Âge. La chaussée reliait Chartres à Beauvais en traversant le Vexin français par Meulan, Vigny et Marines[22].

Chaussée Brunehaut dans l'Oise

Une voie romaine, reliant Soissons à Paris en passant par Senlis, est désignée sous le nom de « chaussée Brunehaut » dans le département de l'Oise Cette voie passe par le site de Champlieu à la sortie de la forêt de Compiègne puis traverse Senlis. Elle pénètre ensuite la forêt de Chantilly au nord des étangs de Commelles puis tourne vers Coye-la-Forêt pour gagner Luzarches[23].

Chaussées Brunehaut dans le Hainaut belge

Chaussée Brunehaut à Villers-Perwin (Hainaut)

À Nimy, une ancienne voie romaine est encore officiellement dénommée « chaussée Brunehault ». Cette ancienne chaussée romaine reliait Bavay à Utrecht. La portion de voie subsistant aujourd’hui relie Mons à Enghien et Asse (N285) et porte successivement les noms de « chaussée Brunehault » - « Grand Chemin » - « Assesteenweg » (chaussée d’Asse).

Une autre voie romaine reliait Bavay à Cologne. En province de Hainaut, la portion entre la frontière franco-belge et Morlanwelz en passant près de Binche est toujours surnommée « chaussée Brunehault » et est officiellement classifiée route nationale 563. Au-delà, les autres tronçons subsistants s'appellent successivement « rue Haute Chaussée » - « chaussée Romaine » - « rue de la Chaussée » - « chaussée Brunehault » - « chemin du Vicus » et « rue de la Couronne ».

Chaussée Brunehaut en Lorraine belge

Des sections de la voie Reims - Trèves sont dénommées « chaussée Brunehault » sur les cartes de l'Institut géographique belge entre le Sud de Florenville et Arlon. Le long du parcours : Williers (France) ancien poste défensif sur un éperon barré, Chameleux (Florenville, Belgique) vestiges d'un relai, le lieu-dit « tour Brunehaut » au sud de Izel (ville de Chiny), ancien temple romain, Étalle, relai édifié au passage de la Semois, Arlon, ancien vicus Trévire sur une colline au pied de laquelle sourd la rivière La Semois.

Chaussée Brunehaut de Tongres à Aix-la-Chapelle

Axe romain de la voie de Tongres à Aix-la-Chapelle jusqu'au gué de Herstal appelée actuellement chaussée Brunehault sur un tronçon[24].

Une chaussée - axe romain - de Tongres à Aix-la-Chapelle et de Tongres à Trèves passait par le gué de la Meuse à Herstal et Jupille. C'est une ligne droite dont quasi tous les éléments sont encore présents. Elle a été abandonnée quand le pont des Arches de Liège a été mis en service au Moyen Âge. Elle disparaît près de Herstal sous un terril. Sur la rive, en face: la villa romaine Jobvilla de Jupille et la vallée qui permet de monter à Herve où on l'appelle chaussée Charlemagne. Pour aller à Trèves on empruntait la voie des Ardennes([25])

Notes, sources et références

  1. Wolfgang Menzel, Geschichte der Deutschen Zürich, 1824-25. (Translated by George Horrocks)
  2. a et b Camille Jullian, Histoire de la Gaule, V, 1920, p. 102.
  3. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, II, 5
  4. Le fil de l’histoire, La Gaule romaine
  5. Nicolas Bergier, (1567-1623) Histoire des Grands Chemins de l’Empire romain Liv. I Chap. 26 De l’histoire fabuleuse des Chaussées de Brunehault en la Gaule Belgique.
  6. Un scribe apprenti, BNF
  7. « un ordre et fraternité de vingt-quatre chevaliers sans reproche, gentilshommes de quatre côtés, et il donna à chacun d’entre eux un collier moult gentiment ouvré à sa devise, c’est à savoir, du Fusil. Et à chacun de ces colliers pendait sur le devant, de la même manière que les dames ou demoiselles portent images, fermaux et autres joyaux, une toison d’or en souvenir de la toison que jadis Jason conquit anciennemente en l’île de Colchos, comme on le trouve par écrit en l’Histoire de Troie. De laquelle il n’est trouvé en nulle histoire que jamais un prince chrétien avant lui eût relevée ni mise sus. Et l’ordre dessus dit, à l’image de ce que dit est, fut nommé par ledit Duc l’Ordre de la Toison d’Or...» Georges Chastelain (1415-1475), chevalier de la Toison d’Or.
  8. Jacques Poucet, Le mythe de l’origine troyenne au Moyen Âge et à la Renaissance : un exemple d’idéologie politique, Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve) - Numéro 5 - janvier-juin 2003
  9. Jean Lemaire de Belges, Illustration de Gaule et singularité de Troie, (1511-1512)
  10. « - Chis roy Theodoric fut mult bons chevalier, valhans et corageux et de chaude tieste; mains ilh creioit si legirement qu’à mervelhe, et quidoit que tout chu que ons li disoit fust voire. - Item, l’an Vc et XXVI commenchat à faire la royne Brucilde mult de mervelhe par nygromanche, et fist une cachie tout pavée de pires de la royalme d’Austrie jusques en la royalme de Franche, et de Neustrie jusques en Acquitaine et en Borgungne. Et d’altre costeit elle les faisoit venir parmy la terre que ons nommoit Brabant, et d’aultre part vers le paiis où la grant Tongre avoit esteit destruit. Et tant de voies et de cachies elle fist que chu estoit grant mervelhe; et briefement par tout l’isle de Europe estoient lesdit cachies, et estoient faites par teile manere qu’ilh ne jondoient mie tout ensemble, mains duroit cascon cachies II liwes, ou III, ou IIII, ou V, ou VI, et alcunne fois plus ou moins en une pieche; et puis faloit chis pavement, jusques à tant qu’il retrovoit une altre pieche del cachie. Et fut tout chu faite en une seul nuit, et les fist faire par les males espirs, enssi com Virgile faisoit à son temps. Et chu faisoit-elle por accomplir sa male pensée que el avoit del faire male : si voloit aleir plus legierement del unc paiis à l’autre, pour nuit et por jour. Cest cachie est encor et serat à tousjours, et le nom-ons la cachie Brunehote, car Brucildis en latin c’est Brunehote en francois. - En cel an prist ly roy Paris congier al roy Artus, si s’en alat à XIIIIm hommes droit vers Affrique, car ilh avoit entendut que les Wandaliens estoient rassembleis, et destruoient la terre et le paiis. »
  11. Voir le site de la mairie d’Houdain pour cette légende.
  12. la base Mérimée la décrit malencontreusement comme « octogonale » IA59000586
  13. J. de Baste, Recueil d’antiquités romaines et gauloises, 1er suppl. (Gand 1809) p. 93.
  14. « viae militares exitum ad mare aut in urbes aut in flumina publica aut ad aliam viam militarem habent », Digeste. 43.7.3.1
  15. Atlas des villes de la Belgique au XVIe siècle : plans du géographe Jacques de Deventer exécutés sur les ordres de Charles-Quint et de Philippe II, Bruxelles, Institut national de géographie, éd. Ch. Ruelens, E. Ouverleaux, J. van den Gheyn, 1884-1924
  16. « Visitur in foro Belgensi scela lapidea gigantae magnitudinis, unde ortum ducunt septem vici regii, qua ad diversas partes iter est, Brunehildis opera lapidibus instrati unde et nomenclaturam hodie servant ». Jacques de Lessauch, dit Lessabée, Hannoniae Urbium..., Anvers, 1534. (Il s’agit de l’un des traducteurs de Jacques de Guyse, ce qui le rend suspect, mais tous ont lu l’Histoire du Hainaut).
  17. Jules Vannérus, La Reine Brunehaut dans la toponymie et dans la légende, académie royale de Belgique, Bulletins de la classe des lettres, XXIV - 1938 - 6-7, pp. 301-420, avec une carte.
  18. Miraeus, Rerum Belgicarum Annales, (1624), p. 39 : « Hinc vias istas militares Artesii, Hannones et Namurcenses vulgo 'chaussées de Brunehault', Brabanti et Flandri 'Casseyen' vocant »
  19. M. Piette Seconde notice sur les voies romaines in Bulletin de la Société académique de Laon 1857, p. 277-293
  20. M. Piette Première notice sur les voies romaines - Bulletin de la Société académique de Laon 1856 sur Google Books, p. 167-185
  21. Pas seulement les cartes Michelin ou IGN, mais par exemple la carte du département publiée en page centrale de l’Almanach du facteur (format 37,5 x 25,5)
  22. Nouveau guide du Vexin français, page 40
  23. Michel Roblin, Le Terroir de Paris aux époques gallo-romaines et franques, Paris, Picard, 1971, 2e éd. (ISBN 9782708408128), p. 102-103 
  24. Moutschen JPh, Dumont Br & all - Visages d'Olne, annexes; 2009
  25. Moutschen J-Ph, Dumont Br & all - Visages d'Olne, annexes; 2009

Bibliographie

  • Nicolas Bergier, Histoire des grands chemins de l'Empire romain. 1736, Google book
  • Martin Jean de Bast, Recueil d'antiquités romaines et gauloises trouvées dans la Flandre proprement dite, avec désignation des lieux où elles ont été découvertes. 1804. 276 p. Google book
  • Grégoire D’Essigny, Mémoire sur la question des voies romaines, vulgairement appelées Chaussées Brunehaut, qui traversent Picardie. 1811.
  • Alexandre Louis d’Allonville, Dissertation sur les camps romains du département de la Somme 1828, Google book
  • Antoine Guillaume Bernard Schayes, Les Pays-Bas avant et durant la domination romaine, 1838, Google book
  • Louis Graves, Notice archéologique sur le département de l'Oise, 1839 Google book
  • J. Garnier, Rapport sur les travaux de la commission chargée de dresser la carte de l’itinéraire romain dans la Picardie in Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie, tome III, Amiens, 1840, p. 63-98 Google book
  • Jean Louis Dugas de Beaulieu, Archéologie de la Lorraine, ou recueil de notices et documents pour servir à l’histoire des antiquités cette province, 1840, Google book
  • I. Lebeau, Bavai in Archives historiques et littéraires du Nord de la France et du Midi de la Belgique 1844, p. 113-160 & 249-285 Google book
  • Courtois, Recherches historiques sur la Leulène, (voie romaine de Térouanne à Sangate et à Wissant). in Mémoire de la société des antiquaires de la Morinie Tome 9, 1851, 2e partie, p. 59 à 133 Google book
  • Philippe Constant Ernest Prarond, Notices historiques, topographiques et archéologiques sur l'arrondissement d’Abbéville 1854, Google book
  • Graves, Notice archéologique sur le département de l’Oise. 1856.
  • Antoine Guillaume Schayes La Belgique et les Pays-Bas, avant et pendant la domination romaine 1858, Google book
  • Ad. Bruyelle, Des chaussées romaines du Cambrésis. in Congrès archéologique de France, XXVe session, Paris 1859, p. 445-454 Google book & in Mémoires de la Société d'émulation de Cambrai. tome XXVI, 1859 p. 186-196 Google book
  • Houzé, Sur les voies romaines dans l’arrondissement d’Avesnes. in Congrès archéologique de France, XXVe session, Paris 1859 p. 455-479 Google book & in Mémoires de la Société d'émulation de Cambrai. tome XXVI, 1859 p. 197-225 Google book
  • Ernest Desjardins, Notice sur les monuments épigraphiques de Bavai et du musée de Douai. 1873, 181 pp. Google book
  • Camille van Dessel, Topographie des voies romaines de la Belgique. 1877, 259 pp. Google book
  • Auguste Jean Stecher, Œuvres de Jean Lemaire de Belges 1891, 520 pp. Google book
  • Ernest Desjardins, Géographie historique et administrative de la Gaule romaine 1893, Google book
  • Jules Vannérus, La Reine Brunehaut dans la toponymie et dans la légende, académie royale de Belgique, Bulletins de la classe des lettres, XXIV - 1938 - 6-7, p. 301-420, avec une carte.
  • Dictionnaire de la conversation et de la lecture

Articles connexes

Liens externes


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