- Caïphe
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Joseph, dit Caïphe, est un grand prêtre du Temple de Jérusalem pendant la deuxième moitié du Ier siècle.
Sommaire
Sa vie
Il est nommé en 18 par le Préfet romain de Judée Valerius Gratus. Il était le gendre de Hanan ben Seth qui occupa la fonction de grand prêtre entre 6 et 15, et qui était à la tête d'une famille de la classe dirigeante qui fournira des grands prêtres pendant une partie du Ier siècle.
Bien que peu d'éléments de sa vie soient connus, les historiens supposent qu'il entretenait de bonnes relations avec le pouvoir romain compte tenu du fait qu'il occupa la fonction de grand prêtre pendant près de 20 ans (de 18 à 36). Avant Caïphe, Valérius Gratus avait en effet successivement révoqué et nommé quatre Grand-Prêtres qui restèrent en service à peine un an. Il en est ainsi d' Ananus (appelé aussi Anân ou Ananias notamment dans les évangiles), Ishmael ben Phabi (Ismaël, fils de Phabi), puis Eleazar, un fils d' Ananus, enfin Simon, le fils de Kamith. Avec ces nommination-révocations successives Valérius Gratus voulait probablement montrer qu'il révoquerait tout grand-prêtre qui n'agirait pas strictement dans l'intérêt des romain. Caïphe avait donc parfaitement compris le message puisqu'il resta en place pendant 14 ans et ne fut même pas remplacé pendant le long exercice du célèbre Ponce Pilate (10 ans).
C'est sur cette suite de quatre grand-prêtres qui ne sont restés en fonction que pendant un an que l'auteur chrétien Eusèbe de Césarée, s'appuit pour réduire la vie publique de Jésus à une durée de quatre ans et demi. Il conclut de cette série que la fonction de grand-prêtre était à ce moment devenue une fonction avec une durée limitée à un an, ce que les historiens modernes savent faux et qui est contredit par le long exercice de la fonction de Caïphe. Il « démontre » ainsi cette durée de quatre ans et demi, à d'autres écrivains qui sont visiblement ses détracteurs et disposent d'éléments historiques qui les conduisent à un ministère public de Jésus beaucoup plus long. Cette idée mettra au moins deux siècles à s'imposer chez les chrétiens. Parrallélement et par la suite, cette durée sera encore réduite en se fondant sur les évangiles (3 ans selon les évangiles synoptiques ou un an selon Jean), texte ne comportant aucune erreur pour les chrétiens de l'époque et alors que tous les textes non-chrétiens mentionnant éventuellement Jésus, disparaissaient peu à peu par le simple arrêt de la recopie de ces œuvres qui présentaient Jésus sous un jour qui ne plaisait pas aux chrétiens ou qui contenaient des erreurs manifestes puisque différent de ce que disait les évangiles.
Fin 36 ou vers la pâque (pessah) 37, Joseph Caïphe et le Préfet romain Ponce Pilate sont démis de leurs fonctions par le légat de Syrie Lucius Vitellius (Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVIII, 5).
Caïphe dans le Nouveau Testament
Selon le Nouveau Testament, Caïphe est le souverain sacrificateur devant lequel Jésus est conduit après son arrestation. (Matthieu 26:57)
D'après les Évangiles, Caïphe, obséquieux envers le pouvoir romain (« Il est préférable qu'un homme meure plutôt que la nation tout entière »), ne cessa de persécuter le christianisme naissant en faisant notamment comparaître les apôtres devant le Sanhédrin pour avoir continué à prêcher malgré l'interdiction de la haute assemblée.
Il est difficile d'identifier les deux autres membres de la famille, "Jean, Alexandre," qui sont nommés dans Actes 4:6. A moins que ce ne sont pas des formes hellénisées des noms pour les fils second et aîné d'Anne; Jonathan ben Hanan (souverain sacrificateur 36–37 et 44) et Eleazar ben Hanan (16–17).
- Actes 4:6 avec Anne, le souverain sacrificateur, Caïphe, Jean, Alexandre, et tous ceux qui étaient de la race des principaux sacrificateurs.
La coïncidence entre l'action de Caïphe et des principaux sacrificateurs contre Lazare (Jean 12:10) a conduit certains auteurs à spéculer sur un lien entre les "cinq frères dans la maison de mon père," de la Parabole du mauvais riche et du pauvre Lazare (Luc 16:27-28), et les cinq fils d'Anne[1],[2],[3].
Promu au poste de grand prêtre grâce à son beau-père, l'influent Grand Prêtre Anân (ou Anne), il n'en a pourtant ni le charisme ni l'autorité, se maintenant à la tête de l'assemblée en grande partie grâce à l'appui de sa famille.[réf. nécessaire]
Myriam, fille de Josué, fils de Caïphe
La découverte d'un ossuaire portant l'inscription « Myriam, fille de Josué, fils de Caïphe, prêtres [de] Ma'azyah, de Beth Imri » pourrait nous en apprendre plus sur Caïphe. Selon le service de prévention du pillage archéologique, l'ossuaire saisi par lui, proviendrait d'une tombe de la vallée d'Elah (en arabe Wadi es-Sunt), au sud-ouest de Jérusalem. Une publication des archéologues Boaz Zissu et Yuval Goren dans la revue Israël Exploration Journal de juin 2011, fait état de leur étude de l'ossuaire qui outre l'inscription est ornée d'une double rosace. Si ce n'est la prestigieuse ascendance de sa propriétaire, l'ossuaire ne présente pas une grande originalité par rapport aux milliers qui ont déjà été répertoriés. Le nom qui fait ici sensation est celui du grand-prêtre Caïphe, dont les deux archéologues sont persuadés qu'il s'agit bien de celui mentionné dans le Nouveau Testament[4].
L'inscription nous apprend que le le père et le grand-père de Myriam étaient « prêtres [de] Ma'azyah ». Selon Le Monde de la Bible : « ce nom, attesté ici pour la première fois par l'archéologie, désigne la dernière des vingt-quatre classes de prêtres (cohanim) qui assuraient à tour de rôle le culte sacrificiel au Temple, à raison de deux semaines par an[4]. »
La mention « de Beth Imri » peut s'interprêter de deux façons. Beth veut dire « maison » en araméen. Cela peut donc se lire :
- soit comme un nom de lieu où était située cette maison, indiquant comme c'est fréquent pour d'autres ossuaires juifs de cette époque, le berceau familial de Myriam[4] ;
- soit « comme un nom généalogique, désignant à quel ancêtre fondateur se rattachait sa famille, ici un dénommé Imri[4]. »
Références
- Par exemple, l'écrivain anglais H.A. Whittaker propose une parodie politique. Whittaker, H.A. Studies in the Gospels, Biblia, 1996
- Johann Nepomuk Sepp: "seine fünf Brüder sind fünf Schwäger mit Namen: Eleazar, Jonathan, Theophilus, Matthias und Ananus, die nach einander ebenfalls das Pontifikat erlangten. Der Vater, an welchen Lazarus geschickt werden soll, ist Annas selber." Thaten und Lehren Jesu mit ihrer weltgeschichtlichen Beglaubigung 1844, 1864 S.329
- Rudolf Stier, Die Reden des Herrn Jesu: Andeutungen für gläubiges Verständniss Vol.3 S.372
- Le Monde de la Bible, n°198, pp. 46-48.
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