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Caramany
Vue du village depuis le rocher de la Bade
DétailAdministration Pays France Région Languedoc-Roussillon Département Pyrénées-Orientales Arrondissement Perpignan Canton Latour-de-France Code commune 66039 Code postal 66720 Maire
Mandat en coursAnge Léon
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes des Agly Fenouillèdes Site web Mairie de Caramany Démographie Population 142 hab. (2008) Densité 10 hab./km² Gentilé Carmagnols Géographie Coordonnées Altitudes mini. 129 m — maxi. 765 m Superficie 14 km2 Caramany (Caramanh en occitan) est une commune française située dans le département des Pyrénées-Orientales et la région Languedoc-Roussillon.
Ses habitants sont appelés les carmagnols (carmanhòls en occitan).
Caramany est principalement connu pour son barrage et son lac, ainsi que son vignoble.
Sommaire
Géographie
Le village est situé au cœur du Fenouillèdes, et bâti sur un éperon rocheux entre deux collines (la Bade et Mont-Redon) qui domine le lac sur l'Agly. Caramany est entouré de vignes. Le village est séparé des collines de la Bade et de Mont-Redon respectivement par les ravins de la Teuillère et de la Becède.
Les communes limitrophes, dans le sens des aiguilles d'une montre en partant du nord, sont Saint-Arnac, Lansac, Rasiguères, Cassagnes, Bélesta, Montalba-le-Château, Trévillach, Trilla, Ansignan.
À l'été 2008, le village a été touché par une pénurie d'eau sans précédent. Des mesures draconiennes ont été prises par la préfecture. Le lac a atteint son niveau le plus bas depuis son inauguration en 1994.
Accès
Hydrographie
Géologie
Le territoire communal est principalement situé en terrain de roches métamorphiques alors que le reste du Fenouillèdes se partage majoritairement entre calcaires et granites[1].
Le village est entouré de nombreuses grottes, creusées dans le tuf, qui est aussi utilisé dans la partie supérieure du clocher du village.
Communes limitrophes
Toponymie
En occitan, le nom de la commune est Carmanh ou Caramanh[réf. nécessaire].
Économie
Le destin économique, touristique et démographique de la commune dépend désormais du lac du barrage, qui devrait être aménagé pour 2013 avec une zone de baignade, et de la viticulture les vignes.
Secteur primaire
Le secteur primaire, qui emploie 81,8 % des actifs, est très largement dominant dans la commune, orienté uniquement vers la culture viticole[2]. La cave coopérative de Caramany reste le seul commerce et la seule industrie de transformation de la commune. Elle a été rénovée en 2008, présentant un nouveau design, un nouveau slogan[3], un nouvel accueil. Elle regroupe 80 vignerons[4].
La commune est située au coeur du vignoble du Roussillon, au sein de l'appellation Côtes-du-roussillon villages. Avec Lesquerde, Latour-de-France et Tautavel, Caramany est l'un des quatre seuls villages de l'appellation à pouvoir accoler son nom à la production, appellation s'étendant aussi sur les communes voisines de Bélesta et Cassagnes, portant la surface à 217 hectares au total[5]. La production en 2009 s'est élevée à 5 920 hectolitres[5].
Les vignes sont de cépages syrah, grenache noir, carignan, Lladoner Pelut, plantées sur des terrains d'arène granitique et gneiss. Les vins nécessitent un assemblage minimum de deux de ces cépages[5].
Le vin rouge de Caramany obtient régulièrement des médailles aux concours nationaux (médailles d'or en 2007, 2008, 2009, 2010, médailles d'argent en 2007 et 2009, médaille de bronze en 2004 et 2005 au Concours général agricole[6], Mâcon, ...)
Secteur secondaire
3,0 % des actifs de la commune sont employés dans l'industrie[2].
Secteur tertiaire
Les services divers emploient 15,2 % de la population active[2].
La commune a été durement touchée par l'exode rural, prolongé par une déprise agricole marquée. Si celle-ci s'est caractérisée par une démarche de qualité dans la production viticole et une baisse de la surface employée et des effectifs dans le secteur, elle a aussi sans doute contribué à ce qu'on appelle parfois la désertification des services de proximité. Une brochure touristique datant de 1977 enseigne que l'on trouvait à cette date à Caramany une épicerie, un tabac, une quincaillerie, une boulangerie et un local de vente-exposition d'artisanat local[7]. En 2010, ne subsistent que des commerces ambulants.
Tourisme
Si l'activité touristique reste embryonnaire, elle se développe en été. La commune dispose d'un terrain de camping municipal, le camping de la Bade, ouvert en période estivale, et de plusieurs gîtes ruraux, qui hébergent les touristes pratiquant la randonnée (plusieurs sentiers balisés et un sentier d'interprétation[8] mis en place par le Pays d'accueil Agly-Verdouble traversent la commune), suivant la route des Vins ou se rendant ensuite dans les stations balnéaires de la côte (Canet-en-Roussillon, Saint-Cyprien, Le Barcarès, ou encore Collioure. Il est possible de déguster les vins des vignerons de la commune au stand de la cave mais également à l'auberge du Grand-Rocher ou au bar de la place, ouvert seulement en été. Un atelier de peintre s'est installé dans le village.
Chaque été, la municipalité propose des animations (feu de St-Jean, concours de pétanque, loto (rifle), sardanes, grillades, visites et randonnées, soirée dansante).
L'activité touristique du village pourrait être considérablement amplifiée avec l'ouverture du site de baignade du lac d'ici à 2013. Un commerce pourrait également voir le jour avec les travaux.
Histoire[9]
L'histoire du village est étroitement liée à celle de l'Agly. Lors de la construction du barrage, d'importantes fouilles archéologiques ont permis la découverte de nombreux vestiges, dont une nécropole néolithique[10] vieille de plusieurs milliers d'années. Ces occupations, d'abord implantées sur la rive gauche, se poursuivront au Moyen Âge sur la rive droite, à l'emplacement de l'actuel cimetière, certainement pour se rapprocher de ce Grand Rocher, sur lequel s'élèvera un château fort puis le village lui-même.
La première mention connue de Caramany remonte à 1085, alors que l'existence d'une famille seigneuriale est attestée en 1242 ; cette année-là, Huguet de Caraman est un des principaux chevaliers du vicomté de Fenouillet, suzerain des lieux. En 1258, le traité de Corbeil rattache définitivement la vicomté de Fenouillèdes au royaume de France, et Caramany, comme tous les châteaux voisins, devient alors un poste avancé pour la défense de la frontière. Le village voisin de Bélesta a gardé la trace de cette époque puisque est parfois ajoutée au nom du village la dénomination « de la Frontière ».
Abandonnée par ses premiers détenteurs qui ont préféré rester du côté catalan, la seigneurie verra se succéder un grand nombre de propriétaires : après la Révolution, le dernier, le comte de Mauléon Narbonne a vendu ses biens, château et terres, aux habitants de la commune.
En 1790, lors de la création des départements par l'Assemblée constituante, le Fenouillèdes a retrouvé les anciens comtés du Roussillon, de la Cerdagne, du Capcir et du Conflent pour former le département actuel des Pyrénées-Orientales.
Les XVIIIe et XIXe siècles correspondent à une période d'expansion. Le village atteint son pic de population, se développe et sort de ses remparts. L'église également s'agrandit et un clocher est érigé par les habitants eux-mêmes de 1847 à 1849, sous la conduite de l'abbé François Bria.
Les surfaces cultivées augmentent, et à la culture des céréales et des oliviers succède la vigne qui devient, au XXe siècle, la seule ressource économique de la commune. La cave coopérative dont la construction est lancée en 1923, s'est lancée dans une démarche de qualité dès 1966[4]. La vinification par le procédé de la macération en raisin entier à l'époque incitée par l'œnologue Jean Rière, a construit la renommée des vins de Caramany[4].
Légende
À l'instar de nombre de petits villages, plusieurs croyances et légendes ont été véhiculées de génération en génération. La plus connue d'entre elles dans le village est certainement celle des canons de Caramany, entretenue par la présence de deux poutres dépassant du mur sud du château. Pendant la Guerre du Roussillon, qui oppose le royaume d'Espagne aux révolutionnaires français, en 1793, elles auraient ainsi été prises pour des canons par des Espagnols ayant pris la décision de s'aventurer vers le nord[11].
Toponymie
Le toponyme vient vraisemblablement d'un mot celte ou peut-être, selon certaines sources, d'origine basque, ker (« rocher ») et du latin magna (« grand »)[12].
Sur les cartes de Cassini, ce n'est pas le nom Caramany qui est inscrit mais Caramaing[13].
Héraldique
Blasonnement de la commune :
D'or au chef de gueules.
Administration
Liste des maires de la Révolution française à la LibérationListe des maires de 1790 à 1944[14] Période Identité Étiquette Qualité 1790 1791 François Bedos 1791 1793 Dominique Richard 1793 1795 Charles Chauvet 1795 1797 Joseph Vaysse agent communal de la municipalité de canton 1797 1799 Michel Surre idem 1799 1800 Jean-Baptiste Lafforgue maire 1800 1816 Louis Chauvet 1816 1823 Dominique Fourcade 1823 1826 Joseph Vignaud 1826 1830 Jean Montferrand 1830 Louis Chauvet 1830 1838 Jean Estèbe 1838 1840 Jean Bedos 1840 1843 Pierre Rolland 1840 1846 Jean Montferrand 1846 1850 Jean Estèbe 1850 1858 Charles Estève 1858 1865 Michel Sabineu 1865 1870 Pierre Larourt 1870 1874 François Vaysse 1874 1876 Raymond Estève 1876 1877 François Vaysse 1877 1878 Raymond Estève 1878 François Delonca 1878 1881 Eugène Tresserres 1881 1884 François Vaysse 1884 1886 Michel Tisseyre 1886 1912 Nicolas Dabat 1912 1915 Paul Gély-Fort 1915 1917 Jean-Baptiste Estève conseiller municipal,
fait fonction de maire1917 1919 Justin Lacourt adjoint,
fait fonction de maire1919 1941 Paul Gély-Fort 1941 1944 Gervais Caillens nommé par Vichy Liste des maires depuis la Libération[14] Période Identité Étiquette Qualité 1944 1947 Eloi Tresseres 1947 1971 Clément Caillens 1971 1982 Eloi Tresseres mort en fonctions 1982 2001 Edgard Ubert adjoint, remplace le maire,
élu en mars 1983mars 2001 réélu en 2008[15] Ange Léon Démographie
La population de la commune ne cesse de baisser depuis le début du XXe siècle, comme pour bon nombre de communes rurales françaises. L'arrivée de nouvelles familles et de Britanniques pourrait relancer la croissance démographique du village, dont la population communale s'établit actuellement, en 2007, à 142 habitants[16].
Le village, peuplé d’environ 430 habitants à la Révolution, a connu une croissance jusqu’au milieu du XIXe siècle, puis un déclin lent et régulier jusqu'en 1886, date qui marque un retournement de tendance, la population connaissant des creux et des pics jusqu’en 1911. Après la Première Guerre mondiale, exode rural et pertes dues aux conflits mondiaux se conjuguent pour faire perdre 75 % de sa population à la commune en moins d'un siècle.
Courbe d'évolution démographique de Caramany depuis 1793
Lieux et monuments
- Le Barrage de Caramany
- L'église, vouée à Saint Étienne, particulièrement riche en sculptures. Son clocher original a été construit par les habitants à la fin du XIXe siècle, sous la direction du curé. Il est Monument Historique depuis le 23 octobre 1972.
- Le vieux village
- Le château, nom donné à l'ancien château médiéval abritant désormais des habitations.
- La maison Chauvet, la plus grande du village, du nom de la famille de drapiers l'ayant acquise au XVIIe siècle.
- Le caveau du presbytère
- Les arches de la rue de l'Eglise
- L'ancienne porte et la herse du Rebelli
- Le belvédère, sur la route de Bélesta, qui domine le lac. Une table d'orientation y a été installée. La vue porte jusqu'au pic de Bugarach et au château de Quéribus.
Personnalités liées à la commune
Galerie photo
Voir aussi
Liens internes
- Liste des communes des Pyrénées-Orientales
- Anciennes communes des Pyrénées-Orientales
- Vignoble du Roussillon et Vignoble des Côtes-du-Roussillon et Vignoble des Côtes-du-Roussillon-Villages
- Fenouillèdes
Lien externe
Sources
Bibliographie
Notes
- Atlas des paysages du Languedoc-Roussillon - Les fondements des paysages des Pyrénées-Orientales, Les paysages et la géologie
- Insee - Résumé statistique des données locales de la commune de Caramany
- Un goût irrésistible, traduit sur des affiches en anglais An irresistible taste
- Vignerons de Caramany - Un savoir-faire de pionniers
- Conseil interprofessionnel des vins du Roussillon, AOP Côte du Roussillon Villages « Caramany »
- Concours général agricole. Palmarès complet
- Pari du lac - Dépliant de l'association « Caramany Promotion » en 1977
- Fédération départementale Tourisme de terroir - Pyrénées-Orientales, Sentiers d'interprétation du territoire
- Mairie de Caramany
- [1] La principale photographie de la couverture de l'ouvrage de Jean-Paul Demoule La Révolution néolithique en France (éd. La Découverte) est celle de la nécropole de Caramany -
- Pari du lac - La légende des canons
- Renada Laura-Portet, Toponimia rossellonesa, 1975
- notice communale de Caramany sur la base de données Cassini, consultée le 4 juillet 2010 Ehess,
- Association Pari du lac de Caramany, Liste des maires (photographie de la liste de la mairie), consultée le 12 septembre 2010
- Liste des maires élus en 2008, consultée le 22 juillet 2010 Préfecture des Pyrénées-Orientales,
- INSEE - Populations légales des communes des Pyrénées-Orientales en vigueur à compter du 1er janvier 2010
- Historique des populations par commune depuis le recensement de 1962 (fichier Excel), mis à jour en 2010, consulté le 21 juillet 2010 Insee,
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