Urbanisme à Nantes

Urbanisme à Nantes
Article principal : Nantes.

Nantes a été présentée en 2004 comme « la ville la plus agréable d'Europe » par le magazine Time, pour ses espaces verts et les nombreux cours d’eau traversant la ville[1]. Selon le magazine, elle a su attirer de nouveaux habitants par son dynamisme, sa culture et sa créativité. Nantes est également la dernière ville française candidate au titre de capitale verte européenne de 2012 ou 2013[2].

Sommaire

Morphologie urbaine

Les premiers aménagements urbains encore visibles de nos jours remontent à l'époque médiévale, les constructions datant du Haut Empire romain ayant été recouvertes par des aménagements postérieurs[3].

La ville médiévale fortifiée, formant de nos jours le quartier du Bouffay, est contenue entre l'Erdre à l'ouest et la Loire au sud respectivement matérialisés aujourd'hui par les cours des 50-Otages et Franklin Roosevelt, ainsi que les cours Saint-Pierre et Saint-André dans la partie Est (ces derniers étant d'anciennes mottes aplanies au XVIIe siècle pour former une place). Il ne reste pratiquement rien des fortifications (hormis la porte Saint-Pierre dont le soubassement est d'époque gallo-romaine, les fondations de la porte située place Bretagne et des vestiges de remparts le long de la Basilique Saint-Nicolas). Les autres monument notables de cette époque étant le château des ducs de Bretagne, ainsi que quelques maisons à colombage et hôtels particuliers datant pour l'essentiel du XVe siècle.

La première grande expansion de la ville a eu lieu au XVIIIe siècle en gagnant progressivement sur la rive ouest de l'Erdre pour absorber le faubourg Saint-Nicolas. C'est à cette époque que sont tracées par l'architecte Mathurin Crucy les places Royale et Graslin, que sont édifiés le théâtre et le cours Cambronne et qu'est lotie l'île Feydeau. Le centre actuel s'articule autour d'une colonne vertébrale qui est l'axe est-ouest : partant de la cathédrale traversant rues de Verdun, de la Marne, d'Orléans, Crébillon et finissant place Graslin[4].

Un arc formé par de grands boulevards a longtemps défini les limites de la ville avant que certaines communes alentours y soient rattachées.

Sur le plan des strates historiques, on distingue quelques ensembles typiques[5] :

La partie médiévale

C'est la strate la moins lisible, elle a souffert des bouleversements du XVIIIe siècle à nos jours mais aussi des bombardements de 1943 qui ont particulièrement affecté la ville. Les rues de la Juiverie, Sainte-Croix, de la Baclerie sont parmi les exemples les mieux conservés et on retrouve également quelques modèles d'architecture à colombages apparents rue de Verdun, rue Bossuet ou encore place du Change[6]. Le château des ducs de Bretagne ainsi que son périmètre immédiat forment l'ensemble le plus caractéristique de cette époque.

La ville classique XVIIIe siècle

À l'est, les cours Saint-Pierre et Saint-André, articulés autour de la place du Maréchal-Foch (que les Nantais continuent d'appeler place Louis-XVI), constituent un ensemble résidentiel très homogène et caractéristique de l'époque. À l'ouest autour des places Royale-Commerce-Graslin, ensemble de style néoclassique, s'est développée la ville commerçante en lien avec les activités du port. Le cours Cambronne est le pendant résidentiel du quartier. L'île Feydeau quant à elle rassemble les demeures parmi les plus richement décorées du secteur, édifiées par une élite économique qui avait fait fortune principalement grâce au commerce triangulaire. La physionomie d'une grande partie de la cité fut donc profondément modifiée en cette période qui correspond à l'essor de l'économie nantaise. Toutefois quelques beaux immeubles situés anciennement place de la Bourse et au début du quai de la Fosse échappèrent à l'ordonnancement un peu sévère voulu par l'architecte Crucy.


Du XIXe siècle à la Seconde Guerre mondiale

De grands boulevards rectilignes et bordés d'immeubles apparaissent avec notamment la rue de Strasbourg : percée « haussmannienne » qui constituerait aujourd'hui davantage une coupure qu'un axe central. Ce cas mis à part, le centre s'est étendu concentriquement, au XIXe siècle, rompant ainsi avec la logique en vigueur jusque là. Sur le plan urbain ces extensions ne sont pas singulières, elles s'organisent autour de repères significatifs. Autour du Jardin des plantes et du Musée des Beaux-arts à l'est se forme l'ensemble Saint-Clément/Dalby/Saint-Donatien, autour de l'ancien palais de justice au nord se développent les quartiers Hauts-pavés/Viarme/Saint-Félix, pour le secteur du musée Dobrée et de l'église Notre-Dame de Bon-Port à l'ouest ce sont les quartiers Canclaux et Mellinet notamment, quant au quai de la Fosse, il s'étire vers la butte Saint-Anne et le village de Chantenay (rattaché à Nantes en 1908[7]). Le quartier de la Madeleine qui s'étend au sud de Feydeau, entre la chaussée de la Madeleine et l'avenue Carnot est un cas particulier : quartier enclavé jusqu'aux comblements de la Loire dans les années 1930, il a gardé son aspect de « faubourg » qui en fait encore aujourd'hui un village dans la ville.

La ville de la reconstruction

l'Hôtel-Dieu et la Tour Bretagne deux bâtiments symboles de la reconstruction

Le centre historique est parsemé d'immeubles modernes qui ont pris la place de constructions démolies par les bombardements, ils s'insèrent dans la ville avec plus ou moins de bonheur. Échappent à la règle la place Royale reconstruite à l'identique ou l'église Saint-Nicolas et la Bourse qui furent restaurées. En revanche la rue du Calvaire a été élargie et reconstruite selon les canons modernes de l'après-guerre : avec la place des Volontaires de la Défense passive, elle constitue un exemple intéressant d'urbanisme des années 1950 en centre-ville. Au nord de cette rue subsistait un faubourg malfamé, le Marchix, qui a été rasé dans la foulée pour laisser place à l'actuel quartier Bretagne : place Bretagne remaniée, rue du président Herriot, de la Porte neuve, percement de la rue de Budapest. Ces aménagements sont l'œuvre de l'architecte Michel Roux-Spitz.

À Nantes se côtoient donc différentes formes d'urbanisme liées au passé de la ville, il n'est en effet pas rare de voir des rues ou des bâtiments très anciens du centre historique se confronter à l'architecture typique de l'époque de la reconstruction : par exemple l'Hôtel-Dieu, un imposant édifice en béton, fait face à l'île Feydeau.

La ville actuelle

Port-Boyer sur les bords de l'Erdre un quartier type des années 1970 avec ses tours d'habitations

Au-delà des grands boulevards ceinturant le centre se trouvent les quartiers populaires et historiquement ouvriers comme Chantenay ou Doulon et d'autres plus huppés tels que les bords de l'Erdre, Canclaux ou Mellinet. En se rapprochant du périphérique on retrouve entre autres les quartiers HLM des années 1960-70. Des zones urbaines sensibles ont été définies dans la commune de Nantes : le grand ensemble de collectifs de Bellevue partagé avec Saint-Herblain ayant reçu un statut de zone franche urbaine forme les quartiers ouest avec celui des Dervallières, ainsi qu'un autre quartier formé au Nord-ouest de l'hippodrome (la Boissière, le Chêne des Anglais) et enfin, les tours et les barres de Malakoff en bord de Loire. Le Nantes bourgeois lui, s'étend en éventail à partir du centre-ville entre l'Erdre et la Chézine (mis à part la zone sensible nord) tandis que les quartiers populaires sont surtout au sud de la Loire et à l'ouest.

Le développement récent (depuis moins d’un demi-siècle) de la ville de Nantes s’est fait sans planification préalable, la ville ne s’étant jamais dotée d’un plan intercommunal, contrairement à Rennes. Le plan des déplacements urbains n’est validé qu’en 1998, et ne formule ni diagnostic, ni projet alternatif, mais constate le besoin de financement pour les orientations choisies. Cette absence de planification à long terme, a contrario du cas rennais, semble du à l’instabilité politique des années 1970 et 1980. Cette absence de planification permet néanmoins, en donnant beaucoup d’autonomie au secteur privé, de réaliser des opérations d’ampleur rapidement sur des ZAC dont l’aménagement est programmé par les pouvoirs publics[8]. L’étalement urbain de Nantes est assez important, et se caractérise comme ailleurs par le développement en périphérie de quartiers résidentiels avec des constructions relativement basses mais aussi beaucoup de centres commerciaux, de quartiers tertiaires et d'espaces verts. Malgré une faible densité, la ville est dominée par quelques immeubles de grande hauteur tels que la tour Bretagne, en centre-ville, haute de 144 m qui est le troisième plus haut building de province.

Le Tripode au moment de son dynamitage

L'un des plus grands projets d’urbanisme que la ville ait connu est la création du quartier Beaulieu dans les années 1970. Ce projet consistait à créer un grand quartier international d’affaires du côté est de l’île de Nantes, comprenant bureaux et logements. Mais le manque d’attractivité du projet auprès des entreprises et la crise économique ont entraîné un changement d’orientation du quartier et une ambition revue à la baisse[9]. Une partie seulement du projet initial a pu être réalisée, faisant du quartier une zone principalement résidentielle, coupée du centre-ville. Le Tripode, l'un des grands immeubles de bureaux du quartier, a d’ailleurs été détruit le 27 février 2005, notamment à cause du fort taux d’amiante présent dans sa structure[10].

Projets urbains

Dans les années 2000, les projets de grands ensembles et les promoteurs immobiliers se sont multipliés à Nantes, soutenus par les délocalisations de grandes entreprises parisiennes (Bouygues Telecom, SNCF DCIV, La Poste), l’épannelage décidé par Nantes métropole sur les grands boulevards et les dispositifs fiscaux avantageux (Besson, puis Robien, Robien recentré, Borloo populaire et Scellier). De 2004 à 2009, 11000 logements sont mis en chantier, avec des pics forts d’une année sur l’autre (3500 en 2006, 4500 en 2007), avec à la clef un doublement du prix du m² neuf de 1999 à 2007 et de gros stocks d’invendus en 2009. Malgré le taux de 25 % de logements sociaux exigés par les pouvoirs publics, les effets sur les locataires modestes et démunis comme sur l’étalement urbain sont imperceptibles[11].

L'île de Nantes

Article détaillé : île de Nantes.
Vue aérienne de l'île de Nantes

Île de Nantes est la dénomination donnée administrativement en 1995 à la partie de la ville située entre les deux bras de la Loire la Madeleine et Pirmil[12]. Elle est divisée en quatre quartiers, aux noms historiquement plus anciens. L'un d'eux, Île Beaulieu concurrence l'appellation officielle Île de Nantes[13].

L'île de Nantes fait actuellement l’objet d’une vaste opération de rénovation urbaine qui doit s'étaler jusqu’en 2023, avec un objectif de 3 100 logements construits en 2012 et 7 500 en 2023[11]. La maîtrise d'ouvrage est assurée par la SAMOA qui est la société d'économie mixte créée pour l'occasion et la maîtrise d'œuvre est gérée par l’équipe d’Alexandre Chemetoff (Atelier Île de Nantes)[14]. La disparition progressive des friches industrielles (entrepôts, usines) permet de rendre ces quartiers attractifs et d’étendre le centre-ville[11]. L'île de Nantes était l'un des plus emblématiques quartiers ouvriers de Nantes avec les Ateliers et chantiers de Bretagne qui faisaient encore vivre le port jusqu'en 1987 aux côtés des fonderies de l'Atlantique.

Auprès du nouveau palais de justice et de l'école d'architecture, récemment installés sur les rives, sont aménagés des espaces de loisirs et de détente avec les Machines de l'île qui occupent les anciennes nefs des ex-chantiers navals et à la pointe de l'île le hangar à bananes héberge désormais des restaurants, bars de nuits et discothèques. Le projet laisse une place importante à la culture avec la création d'un pôle des arts graphiques ainsi que la Fabrique un espace dédié aux musiques contemporaines. Des éléments comme les Anneaux de Buren ou les grues Titan viennent marquer ce nouveau paysage urbain. Il est également envisagé le creusement d'un bassin à flot destiné à accueillir des bateaux de plaisance.

L’emplacement de l'ancien Tripode est également amené à subir des transformations notables. Sur ce secteur naît un quartier mixte comprenant logements, commerces et hôtels de luxe avec des immeubles de bureaux, le tout érigé autour d'une succession de bassins.

Malakoff - Pré Gauchet

À cheval sur la Loire, le quartier de la gare est également en rénovation : c’est le Grand projet de ville, ou GPV appelé Malakoff-Pré Gauchet (pour le côté logements) ou Euronantes (pour le côté quartier d’affaires), réaménagé par Nantes métropole en convention avec l’ANRU :

Chantier du quartier Euronantes
  • la partie logements du programme se répartit entre le Vieux Malakoff (300 logements) et le Pré Gauchet (1300 logements), classés en zone urbaine sensible. La volonté de Nantes métropole est de construire des logements de qualité, favorisant le dynamisme social, en passant notamment par l’intégration de contraintes de développement durable et de mixité sociale. Sont intégrés au quartier un centre socio-culturel, un collège, gymnase et piscine. Là aussi les impératifs de mixité sociale et les pressions des promoteurs ont occasionné de dures négociations, et finalement le label HQE a été abandonné au profit du moins ambitieux Qualitel. Si les habitants qui seront touchés sont les mêmes qu’à la Bottière-Chênaie, la mixité est plus grande (avec des bâtiments mêlant dans la même cage d’escalier locatif social, primo-accédants et logements en prix libres). Au passage, 140 logements sociaux sont supprimés[15] ;
  • le quartier Euronantes, quartier d'affaires européen, s’implante dans le voisinage immédiat de la gare. Le programme immobilier compte 400 000 m2 construits (y compris les logements), à cheval sur la rive droite (quartiers de la Cité des congrès et de la gare) et l’île de Nantes (emplacement du Tripode). Huit mille nouveaux emplois sont attendus[15]. Y sont prévus un hôtel de grand luxe, des bureaux, des équipements sportifs et de loisirs. Ils s’ajoutent à la future gare TGV, au siège social de la banque CIO, à la Cité des Congrès et au siège de la Communauté urbaine de Nantes Métropole déjà existants[16] ;
  • deux nouveaux ponts sont prévus, sur le canal Saint-Félix et sur le bras de la Madeleine de la Loire. Le réseau de chaleur est alimenté par l’usine d’incinération des déchets (qui ne récupérait pas sa chaleur auparavant)[15].

Autres projets

En dehors de l'île de Nantes, d'autres grands projets urbains sont en cours de réalisation, dont la construction d'ici 2015 de deux nouveaux quartiers et un important programme de réhabilitation[17] :

  • Le Bas-Chantenay : un projet a pour objectif la rénovation de cet ancien quartier industriel et populaire qui va s'articuler autour de la reconversion du site de l'ancienne usine « Armor ». Outre la construction de nouveaux logements le projet comporte également des réhabilitations d'habitations insalubres, des équipements publics et des aménagements des rives de la Loire[18] ;
  • L’écoquartier de la Bottière-Chênaie : c'est sur 35 hectares d'anciennes terres maraîchères que sont en cours de construction environ 1 600 logements et divers équipements publics (médiathèque, groupe scolaire, salle omnisports), et de nombreux commerces en bordure de la route de Sainte-Luce, totalement réaménagée afin de mêler voitures, vélos, piétons et transports en commun en toute sécurité. Le quartier sera traversé par un mail arboré et doté d'un ruisseau, ainsi que de plusieurs bassins, qui sera le principal centre névralgique du projet[19]. Un objectif de mixité sociale a présidé à la définition du projet, mêlant logements locatifs sociaux de qualité, logements vendus à des primo-accédants à des prix réduits (la moitié des logements à 80 % du prix normal), le reste des logements étant vendu à prix libres par les promoteurs. Mais les difficiles discussions entre aménageur (Nantes métropole), bailleurs (Nantes Habitat) et promoteurs, ont un peu réduit cette dimension, le nouveau quartier n’accueillant ni les plus pauvres, ni les plus riches. Enfin, d’un point de vue à court terme, la vente des logements a été difficile, la commercialisation ayant eu lieu à partir de fin 2007, au début de la crise immobilière de 2008[20] ;
  • Saint-Joseph-de-Porterie : sur 45 hectares, construction à terme de 1 400 logements ainsi que d’équipements publics[21], dans une zone déjà urbanisée en ZAC au cours des années 1990[11].

Des labels écoquartier sont respectés pour les nouveaux quartiers de Saint-Joseph-de-Porterie[22] et Bottière-Chénaie[23].

D'autres programmes de renouvellement urbain sont en cours au centre ville[24]. Parallèlement, des projets de rénovation sont en cours aux Dervallières[25], au Bout-des-Landes - Bruyères[26], au Breil-Malville[27] et au Clos-Toreau Joliot-Curie[28].

Logement

En 1999 l'Insee dénombrait 142 445 logements sur Nantes dont 964 résidences secondaires, 1 843 logements occasionnels et 9 056 logements vacants. Le nombre de résidences principales s'élevait donc à 130 582 logements[29].

Les logements individuels représentaient 22,9 % du parc immobilier tandis que la proportion de logements collectifs évoluait à la hausse entre 1990 et 1999 (de 76 500 à 96 658 soit une progression de 20,9 %) avec une part de 74,9 %. Par ailleurs, conformément à la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) qui fixe un objectif de 20 % dans les villes des agglomérations de plus de 50 000 habitants[30], on dénombrait environ 22,7 % de logements sociaux[29].

En 1999 les Nantais étaient majoritairement locataires de leur logement, la répartition du statut d'occupation des résidences principales étant la suivante : propriétaires 36,5 % ; locataires 61,1 % ; logés gratuitement 2,4 %. Nantes était alors parmi les cinq villes françaises ayant entre 200 000 et 300 000 habitants celle qui présentait la plus forte proportion de propriétaires. La part de logements HLM était au-dessus de la moyenne, de même que la part des maisons individuelles[29].

Nantes comptabilisait en 1999 2 personnes par logement, 3,21 pièces par logement et 0,62 personne par pièce. Il y avait 23,38 % d'immeubles comptant 1 logement, 5,57 % de 2 à 4 logements, 18,62 % de 5 à 9 logements, 29,16 % de 10 à 19 logements et 23,26 % plus de 20 logements[29].

La métropole

Nantes est désignée comme une métropole d’équilibre (1963-1982). Son rôle de métropole est de plus en plus pensé en lui ajoutant Saint-Nazaire : les politiques d’aménagement sont ainsi souvent pensées non à l’échelle communale ou de l’agglomération, mais à l’échelle de cet espace urbain par l’État, le département et les divers aménageurs. Le SDAAM est ainsi doublé par un Schéma de cohérence territoriale (SCOT) plus réduit. Les orientations définies sont la maîtrise de l’étalement urbain et la requalification de friches urbaines (voir plus haut)[31]. La coopération se développe également au-delà de la métropole, avec les agglomérations voisines d’Angers, Rennes et Brest (aéroport Notre-Dame-des-Landes, Angers Nantes Opéra, barreau sud-Essonne du TGV)[31].

La métropole bénéficie des mêmes atouts que ses composantes : croissance démographique, marché de l’emploi en hausse, notamment dans les secteurs de pointe et universitaire, développement des liens internationaux, le tout contribuant à une excellente image de la métropole[31]. Cependant, contrairement à l’image courante, le développement de Nantes est surtout dépendante de sa fonction résidentielle et d’accueil, donc de revenus extérieurs, à 42,6 % (redistribution sociale (retraites, RMI, etc.), actifs travaillant hors de la métropole, et tourisme), beaucoup plus que de la production privée, qui ne représente en réalité que 25,6 % de l’économie nantaise[31]. De plus, malgré des efforts continus depuis 1990, les disparités socio-économiques et les déséquilibres au sein de la métropole se maintiennent[31]. Les politiques menées en sont parfois la cause : ainsi, la hausse des prix du logement est due à la limitation volontaire des espaces constructibles, ce qui amène à un éloignement des classes populaires et moyennes des centre-villes[31]. De même, bien que les réalisations en matière de transports soient souvent citées en exemple (achèvement de la rocade, et tramway qui porte la part des transports collectifs à 14 % du total des transports), Nantes reste une ville où l’automobile est prépondérante (60 % des déplacements, comme dans le reste de la France), et les déplacements à vélo comme à pied restent très faibles[31], ce qui s’explique par le rôle prépondérant de l’automobile pour les déplacements des habitants des zones périurbaines[32]. De plus, alors que le tramway entraîne généralement une hausse des loyers dans les corridors desservis, cette hausse n’est pas compensée par la réduction des coûts de transports[31].

Vue panoramique

Vue panoramique de Nantes.

On observe depuis la butte : le centre des Salorges, le dôme de Notre-Dame de Bon-Port, le Belem à quai ainsi que le Marité et le Maillé-Brézé, le quai de la Fosse, la tour Bretagne, le clocher blanc de l'église Saint-Nicolas, la cathédrale, le pont Anne-de-Bretagne enjambant le bras de la Madeleine de la Loire, la grue Titan jaune des anciens chantiers Dubigeon, le Tripode (aujourd'hui disparu), le quai des Antilles, la raffinerie de sucre Tereos (bleu et blanc), le hangar à bananes, les grues (Mofag et la Titan en pointe de l'Île de Nantes) du quai Wilson du Grand port maritime, et, au sud de la Loire, la Cité Radieuse de Le Corbusier et l'église de Rezé.

Annexes

Bibliographie

  • Alfred Lescadieu et Auguste Laurant, Histoire de la ville de Nantes, vol. 1, Péronnas, Les Éditions de la Tour Gile, 1996 (1re éd. 1836), 407 p. (ISBN 2-87802-251-3) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Daniel Quesney, Retour à Nantes, Les Beaux Jours, 2008 (ISBN 2351790197) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Jean-Jacques Treuttel, Nantes, un destin contrasté, Nantes, Hartmann Éditions, mai 1997, 120 p. (ISBN 2-91234-400-X) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 

Notes

Références

  1. (en)The last best place in Europe ? sur site du magazine Time. Consulté le 22 avril 2010
  2. Nantes peut-être bientôt désignée future « capitale verte de l'Europe » ! sur site officiel de la Commission européenne. Consulté le 29 août 2010
  3. Jacqueline Champeaux, Martine Chassignet, Hubert Zehnacker, Aere perennius : en hommage à Hubert Zehnacker, Presses Paris Sorbonne, 2006, (ISBN 9782840504306), pp.227-246
  4. Histoire de Nantes op. cit.
  5. Treuttel op. cit.
  6. Daniel Quesney 2008, p. 135 op. cit.
  7. Histoire de Chantenay, sur www.nantes.fr, consulté le 16 décembre 2009.
  8. Rémi Dormois, « Structurer une capacité politique à l’échelle urbaine. Les dynamiques de planification à Nantes et à Rennes », Revue française de science politique, 2006/5, vol 56, p. 837-867
  9. Chambre de commerce et d'industrie de Nantes, Observatoire économique de l'ouest, Bibliothèque municipale de Nantes, 1000 et un documents sur Nantes et les pays de la Loire : bibliographie économique et sociale, Éditeur Le Observatoire
  10. Patrice Moydon, « Le Tripode miné par l'amiante va tomber », dans Ouest France, 25 février 2005 [texte intégral (page consultée le 10 juin 2010)] 
  11. a, b, c et d Isabelle Garat, « L'emballement immobilier et ses effets urbains. L'exemple de Nantes », Norois 3/2009 (n° 212), p. 23-39.
  12. Bâtisseurs de navire sur site de la ville de Nantes. Consulté le 14 septembre 2010
  13. « Paroles d'habitants : le « off » d'un territoire en projet », dans Place publique la revue urbaine - Nantes/Saint-Nazaire, no 4, 2007, p. 44 [texte intégral (page consultée le 14 septembre 2010)] 
  14. Samoa sur site de la société d'aménagement de la métropole ouest atlantique. Consulté le 29 août 2010
  15. a, b et c Marc Dumont et Dominique Andrieu, « Qualité urbaine et ville durable à l’épreuve du renouvellement urbain. L’exemple du Grand Projet de Ville Malakoff Pré Gauchet à Nantes », Norois, 198 | 2006/1, mis en ligne le 13 décembre 2008. Consulté le 23 août 2010.
  16. Un pôle d'affaires unique sur la façade atlantique sur site Eurnonantes. Consulté le 29 août 2010
  17. Les projets urbains sur Nantes sur www.nantes.fr. Consulté le 7 août 2009
  18. Urbanisme / Habitat - Les quartiers en rénovation - Le Bas-Chantenay à l'aube d'une mutation sur site de la mairie de Nantes. Consulté le 7 juin 2010
  19. Urbanisme / Habitat - Les quartiers en construction - Bottière - Chénaie sur site de la mairie de Nantes. Consulté le 7 juin 2010
  20. Pierre-Arnaud Barthel et Célia Dèbre, Dans la « cuisine » de la mixité : retour sur des expérimentations nantaises », Espaces et sociétés 1/2010 (n° 140-141), p. 75-91.
  21. Urbanisme / Habitat - Les quartiers en construction - Saint-Joseph de Porterie sur site de la mairie de Nantes. Consulté le 7 juin 2010
  22. Les projets urbains sur Nantes - Saint-Joseph de Porterie sur www.nantes.fr Consulté le 7 août 2009
  23. Les projets urbains sur Nantes - Bottière Chénaie sur www.nantes.fr Consulté le 7 août 2009
  24. Urbanisme / Habitat - Les grands projets - Centre ville sur site de la mairie de Nantes. Consulté le 7 juin 2010
  25. Urbanisme / Habitat - Les quartiers en rénovation - Dervallières sur site de la mairie de Nantes. Consulté le 7 juin 2010
  26. Urbanisme / Habitat - Les grands projets - Bout-des-landes - Bruyères sur site de la mairie de Nantes. Consulté le 7 juin 2010
  27. Urbanisme / Habitat - Les quartiers en rénovation - Breil-Malville sur site de la mairie de Nantes. Consulté le 7 juin 2010
  28. Urbanisme / Habitat - Les quartiers en rénovation - Clos-Toreau Joliot-Curie sur site de la mairie de Nantes. Consulté le 7 juin 2010
  29. a, b, c et d Un parc de logements en forte hausse sur site de l'Insee, 15 octobre 2008. Consulté le 7 juin 2010
  30. Loi n°2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains. sur Légifrance. Consulté le 7 juin 2010
  31. a, b, c, d, e, f, g et h Bernard Fritsch, « Nantes – Saint-Nazaire, métropole exemplaire ? », L'Information géographique 4/2006 (Volume 70), p. 25-45, consulté le 24 août 2010.
  32. Vincent Hervouet, « La mobilité du quotidien dans les espaces périurbains, une grande diversité de modèles de déplacements », Norois 4/2007 (n° 205), p. 37-52.

Articles connexes

Voir aussi


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