Rio Tinto (entreprise)

Rio Tinto (entreprise)
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Logo de Rio Tinto

Logo de Rio Tinto (entreprise)
Création 1873
Action ASX : RIO
LSE : RIO
NYSE : RTP
Siège social Drapeau d'Australie Rio Tinto plc, 2 Eastbourne Terrace London, W2 6LG, Royaume-Uni
&
Rio Tinto Limited, 120 Collins Street, Melbourne, Australia, 3000 (Australie)
Direction Jan du Plessis, président du Conseil[1]
Tom Albanese, directeur-général
Guy Elliot, vice-directeur finances
Activité groupe minier (multinationale)
Produits aluminium, fer, charbon, cuivre, or, Bauxite, Molybdène, Diamants, Charbon, Uranium, Titane, Borates, Sel, Talc, etc.
Filiales Rio Tinto Alcan (branche aluminium du groupe)

Rio Tinto Fer et Titane(aussi connu sous le nom de QIT- Fer et Titane)

Effectif 74 000 (2008)
Site web http://www.riotinto.com/
Chiffre d’affaires 58 milliards USD (2006)
Résultat net 3,7 milliards USD (2006)
Locomotive abandonnée, dans la plus grande mine à ciel ouvert d'Europe (Corta Atalaya), reste de l'exploitation minière de Rio Tinto, Espagne

Rio Tinto est un groupe minier multinational anglo-australien, surtout implanté en Australie où se trouve l'un de ses deux sièges sociaux (à Melbourne, l'autre étant à Londres) et en Amérique du nord.
Le groupe est néanmoins présent dans de nombreux pays, sur les six continents, mais ses actifs miniers se concentrent principalement en Australie et au Canada.
Il détient des actifs bruts d'une valeur de 81 milliards de dollars, au travers un réseau complexe d'entreprises et filiales[2].
Depuis le rachat d'Alcan et la création de Rio Tinto Alcan, l'aluminium constitue la première activité du groupe en volume : il a généré environ 40 % du chiffre d'affaires en 2008[3]. Le fer représente quant à lui 28 % du chiffre d'affaires, et Rio Tinto est, avec BHP Billiton et Vale, l'un des trois groupes qui dominent le marché mondial sur ce minerai. Parmi les autres domaines d'activités du groupe figurent notamment le charbon et le cuivre.

Sommaire

Description

Contrairement à d'autres entreprises de cette taille, elle est une Dual-listed company (société à double cotation), c'est-à-dire qu'elle est contrôlée par deux entités distinctes, qui dans une certaine mesure, partagent les risques et bénéfices :

Le groupe est divisé en cinq branches d'activité : l'aluminium, le cuivre, les diamants et autres minéraux, l'énergie et le minerai de fer. En 2007, il se composait de 80 entreprises établies dans 50 pays.

Poids économique

Ses actifs principaux se trouvent en Australie (minerai de fer, charbon, aluminium), aux États-Unis (cuivre, charbon), au Canada (aluminium et autres), en Amérique latine et en Afrique du Sud.

En mars 2009, Rio Tinto était réputée être la quatrième société minière au monde, avec un capital d'environ 34 milliards[2] et le groupe a été répertorié en 2008 par le magazine Fortune à la 263e place dans le classement mondial des plus grandes entreprises Fortune Global 500[6].

Au Canada, en plus de l'aluminium d'Alcan, l'entreprise contrôle plusieurs mines et usines de métaux de base. Par exemple, Rio Tinto possède, au Québec, QIT-Fer et Titane[7] qui exploite le plus grand gisement d'ilménite massive au monde, situé au lac Tio, à 43 kilomètres de Havre-Saint-Pierre sur la Côte-Nord. À Sorel-Tracy, QIT extrait de ce minérai le dioxyde de titane utilisé comme pigment blanc (opacifiant) dans les peintures, plastiques, papiers, etc., et comme principale source de titane. Elle possède également, au Labrador, 59 % dans IOC, la plus importante mine de fer au Canada. Enfin, elle détient une participation de 60 % dans la mine de diamant Akdov, à Yellowknife, Territoires du Nord-Ouest[8]

Poids financier

En 2006, Rio Tinto a déclaré un chiffre d'affaires de 22,5 milliards de dollars et des revenus de 8,6 milliards CAD.

En 2007, la société a été évalué à 147 milliards de dollars[9],[10].

Bien que la société ait une longue histoire de compte d'exploitation positifs, et de bons rendements pour les investisseurs, et malgré la forte demande en métaux de la part de la Chine, en 2007, le rachat de la société canadienne Alcan pour 38,1 milliards de dollars a substantiellement endetté le groupe Rio Tinto[11] .

Histoire

Le Nom de la société provient de la rivière Rio Tinto, qui est devenue rouge, en raison d'une pollution historique (drainage minier acide, causé par l'exploitation très ancienne de mines, probablement dès l'Antiquité).
Hugh Matheson, qui a organisé l'achat des mines de Rio Tinto en Espagne, fut le premier président de la société
La mine à ciel ouvert de Corta Atalaya a été l'un des sites d'abord exploité en Espagne par le groupe Rio Tinto
Etat de la mine dans les années 1980
La Pyrite a été l'un des principaux produits exploités par les premières mines de Rio Tinto, non sans dégrader l'environnement

Depuis l'antiquité, un site riche en métaux, situé le long de la rivière río Tinto (dans l'actuelle Andalousie et Province de Huelva, au sud de l'Espagne) était exploité pour sa richesse en cuivre, argent, or, et autres minéraux[12].
Il semble qu'environ 3000 ans avant J.-C., les Ibères et Tartessiens avaient déjà commencé à exploiter ce site, suivie par les Phéniciens, les Grecs, Romains, Wisigoths, et Maures.
Après une période d'abandon, ces mines ont été redécouvertes en 1556, puis appropriées par le roi d’Espagne en 1724[12], année de l'abdication de Philippe V d'Espagne en faveur de son fils aîné Louis Ier.

L'activité extractive semble avoir été en Espagne à cette époque assez peu efficace, et l'attention du gouvernement était par ailleurs distraite par des crises politiques et financières[13]. Ceci a conduit le gouvernement à vendre les mines en 1873, à un prix démontré par la suite comme ayant été très inférieur à la valeur réelle de la mine[14].

La société a été fondée en 1873, quand un consortium multinational d'investisseurs s'est formé pour acheter un complexe minier qui appartenait au gouvernement espagnol, situé sur la rivière Rio Tinto. Les acheteurs de la mine ont été conduits par un riche industriel Hugh Matheson (Matheson's Matheson and Company), qui a créé un consortium ad hoc composé de la Deutsche Bank (56 % des parts), de la société de Matheson (24 % des parts), et du groupe railway firm Clark, Punchard and Company (20 % des parts).
Lors d'une vente aux enchères de la mine, en pleine confusion politique (le 14 février 1873, quatre jours après la création de la république d'Espagne), le consortium emporte tout le complexe minier avec une offre de seulement 3680000 Livre sterling (soit 92,8 millions de pesetas espagnoles). L'offre comportait une clause précisant que le gouvernement espagnol renonçait définitivement à tout droit de réclamer des redevances sur la production de la mine.
peu après l'achat de la mine, le syndicat a créé une société industrielle nommée Rio Tinto (inscrite au registre espagnol des sociétés le 29 mars 1873[13].
Près de trente ans plus tard (à la fin des années 1880), la famille Rothschild prend le contrôle de l'entreprise, qui a déjà grandement accru la portée de ses opérations minières[15]

Depuis lors, la société s'est développée et enrichie à travers une longue série de fusions et acquisitions pour se placer aujourd'hui parmi les leaders mondiaux dans la production de nombreux produits de base, dont l'aluminium, le minerai de fer, le cuivre, l'uranium, le charbon et les diamants[16].

Bien que d'abord spécialisé dans le domaine de l'extraction de minéraux, et de la spéculation sur les métaux, Rio Tinto a aussi acquis d'importantes compétences et moyens industriels de raffinage, en particulier de bauxite et de minerai de fer[17].

Histoire de l'exploitation

Suite à l'achat de la mine de Rio Tinto, le nouveau propriétaire a construit diverses nouvelles installations de transformation, innovant dans les techniques d'exploitation, et élargissant le spectre de ses activités minières[13].

De 1877 à 1891, la mine de Rio Tinto a été le premier producteur mondial de cuivre[18].

De 1870 et jusqu'en 1925, la société s'est consacré à exploiter pleinement l'immense gisement de Rio Tinto, avec quelques activités d'expansion ou d'exploration hors de l'Espagne. Le groupe fait alors partie d'un cartel qui contrôle la production du cuivre et de pyrite et les prix du marché dans le monde, ce qui lui assure une réussite financière constante jusqu'en 1914.
La Première Guerre mondiale arrive et a pour conséquence d'éliminer les Etats-Unis comme marché viable pour les pyrites européenne, ce qui conduit à une baisse visibilité de l'entreprise dans le monde[13], mais de nouveaux marchés s'offrent, dopés par les besoins en métaux des armées européennes, puis - après guerre - de la reconstruction.

Le fait que la compagnie n'a pas à cette époque diversifié ses activités dans d'autres secteurs ou d'autres pays a contribué à atténuer son image de grande société minière internationale. Cependant, cela change après guerre, en 1925, quand Sir Auckland Geddes, 1er baron Geddes succède à Lord Alfred Milner en tant que président du groupe.
Geddes et la nouvelle équipe de direction décident de diversifier les investissements de l'entreprise et en réforment la stratégie marketing. Geddes conduit le groupe à créer une série de coentreprises avec des clients dans le domaine du développement de nouvelles technologies, et pour l'exploration et l'exploitation minière hors de l'Espagne[13].

L'investissement le plus important pour l'entreprise a peut être été l'achat de concessions et mines de cuivre en Rhodésie, qu'elle a fini par consolider en créant la Rhokana Corporation [13]. Ces efforts de diversification ont permis à l'entreprise de se départir du gisement de Rio Tinto en Espagne, alors que - dans les années 1950 - le gouvernement nationaliste de Franco rendait de plus en plus difficiles l'exploitation de ressources naturelles « espagnoles » au seul bénéfice de sociétés étrangères[13]. Le groupe Rio Tinto Company avait alors, soutenu par ses investissements internationaux - les moyens de céder les deux tiers de ses activités en Espagne en 1954, puis le reste au cours des années suivantes[19].

Importantes fusions et acquisitions

Comme beaucoup de grandes sociétés minières, le groupe Rio Tinto a grandi à travers des séries de fusions-acquisitions.

En octobre 2007, Rio Tinto a racheté, pour 38,1 milliards USD, le producteur canadien Alcan[20]. Il est ainsi devenu le numéro un mondial de l'aluminium devant le russe Rusal et l'américain Alcoa. La nouvelle entité créée a pris le nom de Rio Tinto Alcan.

En février 2009, Rio Tinto tente d'obtenir la participation financière de Chinalco dans le but de respecter ses obligations financières, dont le remboursement de 9 milliards USD de dettes vers la fin de l'année 2009. Elle a vendu des actifs à Vale pour améliorer sa situation financière. De plus, elle a annoncé la mise à pied de 14 000 employés pendant l'année 2009[21]. Le 12 février 2009, Chinalco a décidé d'investir 19,5 milliards USD dans Rio Tinto[22]. En juin 2009, Rio Tinto a préféré obtenir du financement auprès du marché public, tout en signant un partenariat avec BHP Billiton, délaissant Chinalco dans le processus. Des journalistes spécialisés spéculent que le gouvernement chinois exerce des représailles à l'encontre de Rio Tinto pour l'inciter à accepter une prise de contrôle par Chinalco[23].

En août 2010, une nouvelle société, Alcan EP, est créée, regroupant l'activité produits usinés, c'est-à-dire les anciennes activités de Pechiney dans les produits usinés en aluminium pour l'aéronautique civile et militaire, l'automobile, la construction ferroviaire ou l'industrie.

Début 2011, 51 % d'Alcan EP sont cédés à un fonds d'investissement américain, Apollo, et 10 % sont cédés au fonds souverain français, le Fonds Stratégique d'Investissement. Rio Tinto Alcan conserve le solde du capital, soit 39 %[24]. Alcan EP compte 70 sites et 11 000 salariés dans le monde, dont 5000 en France. Alcan EP a vocation à revenir en Bourse.

En France

L'usine française de Gardanne (traitement de minerai de bauxite), créée en 1893 dans les Bouches-du-Rhône et rachetée par Rio Tinto au groupe Pechiney fait l'objet de contrôles renforcés après l'accident industriel survenu en Hongrie qui a occasionné le déversement de plus d'un million de mètres cubes de boue rouge toxique. Selon le cabinet de la secrétaire d'État ; « Une partie des résidus de bauxite est lavée et diluée dans de l'eau avant d'être envoyée par tuyaux enterrés et sous-marins dans une fosse sous-marine à sept kilomètres des côtes ». « Ces rejets font l'objet d'un suivi périodique de l'impact environnemental réalisé par un Comité de Suivi Scientifique ad hoc et la canalisation est régulièrement inspectée », mais on retrouve des traces de bauxite de ces boues près de Cassis. En 2015, ce rejet devrait être stoppé[25]». Le reste des boues est stockée derrière une digue de rétention mais sous forme moins liquide qu'en Hongrie et après traitement d'inertage partiel. La digue est contrôlée deux fois par an[26].

Article connexe

Notes et références

  1. « Dernières Nouvelles : 17 mars 2009 », sur la version française du magazine de carrière ExecutiveBoard
  2. a et b Rio Tinto Chartbook, mars 2009, Rio Tinto Group, consulté 2009-04-08
  3. Rapport annuel 2008
  4. Rio Tinto Plc Ord 10P ; London Stock Exchange – Detailed Prices; London Stock Exchange ; consulté 2009/03/11
  5. S&P/ASX 200 Fact Sheet ; Standard & Poor's, PDF, 2009/03/11
  6. title=Global 500: 263. Rio Tinto Group 2008/07/21, Magazine Fortune, Consulté le 2009/04/16
  7. QIT
  8. Claude Turcotte, « Rio Tinto, 134 ans et toutes ses dents », dans Le Devoir, 14 juillet 2007 [texte intégral (page consultée le 3 février 2009)] 
  9. Freed Jamie, thwart-bhp/20080201-1pkr.html Chinese raid on Rio Tinto could thwart BHP (Un Raid chinois sur Rio Tinto pourrait contrecarrer BHP), 2008/02/01, Sydney Morning Herald, édité par Fairfax Digital, Consulté 2009 04 10
  10. BBC, 2007/11/08 BHP makes £120bn Rio bid approach, Informations en ligne, BBC, consulté 2007/11/08
  11. Espinoza, Javier ; Rio Tinto on the Hunt for Cash ; 2009/04/06 , Ed : Forbes.com, consulté 2009/04/07
  12. a et b Bordenstein Sarah, Rio Tinto, Spain), Science Education Resource Center ; Carleton College, Consulté 2009/03/03
  13. a, b, c, d, e, f et g Harvey, Charles E. ; The Rio Tinto Company: An Economic History of a leading international mining concern(La Société Rio Tinto: une histoire économique d'une entreprise minière de premier plan international), 1873-1954 ; Alison éditeurs Hodge; 1981 ; pages = 10-11, 23, 52, 89, 202, 207-215, 314-324 ; ISBN:0906720036, 9780906720035]
  14. Huelva Province – Rio Tinto, Andalucia.com, Consulté 2009/03/03
  15. Charles E. Harvey (1981) ; The Rio Tinto Company: an economic history of a leading international mining concern (La société Rio Tinto ; histoire économique d'un de groupes miniers leader dans le monde), Voir page 188
  16. Rio Tinto ; Résultats préliminaires 2008
  17. Our Products; Rio Tinto web site, Rio Tinto Group, 2009/04/11
  18. Stevens, Horace Jared The Copper Handbook (Guide du cuivre), Ed : Horace J. Stevens , 1908, vol 8, Pages 1547
  19. "Who We Are: Timeline (Qui sommes-nous: Chronologie), Page du site Web du Groupe Rio Tinto, version 2009, Consulté 2009/03/04
  20. Personnel de rédaction, « Rio Tinto prend le contrôle d'Alcan », dans Le Monde, 24 octobre 2007 [texte intégral (page consultée le 3 février 2009)] 
  21. (en) Personnel de rédaction, « The big owe », dans The Economist, 2 fécrier 2009 [texte intégral (page consultée le 3 février 2009)] 
  22. The Associated Press, « Chinalco investit 19,5 milliards $US dans Rio Tinto », dans Le Devoir, 13 février 2009 [texte intégral (page consultée le 13 février 2009)] 
  23. (en) Personnel de rédaction, « A souring relationship », dans The Economist, 11 août 2009 [texte intégral (page consultée le 11 août 2009)] 
  24. « La renaissance de l'ex-Pechiney prend effet », dans La Tribune, 4 janvier 2011 
  25. source : Jérôme Goellner, chef du service technologie et risques industriels au ministère en charge de l'environnement (oct 2010), interrogé sur les boues rouges de Gardanne
  26. Communiqué de Mme Jouanno, secrétaire d'État

Liens externes



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