- Talc
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Talc
Catégorie IX : silicates[1]
Cristaux de talc - Trimous Ariège (15x6 cm - Cristaux 8 mm) Général Numéro CAS Classe de Strunz 9.EC.05 Formule brute Mg3Si4O10(OH)2 Identification Masse formulaire[2] 379,2657 ± 0,0067 uma
H 0,53 %, Mg 19,23 %, O 50,62 %, Si 29,62 %,Couleur Incolore à vert pâle Classe cristalline et groupe d'espace Prismatique - C 2/c Système cristallin Monoclinique Réseau de Bravais C Macle possible Clivage Parfait sur [001] Cassure sub-conchoïdale Habitus Massif, cristaux flexibles transparents Échelle de Mohs 1,00 Trait Blanc Éclat Nacré, gras Propriétés optiques Fluorescence ultraviolet oui Transparence Transparent Propriétés chimiques Masse volumique 2,7 g·cm-3[3] Densité de 2,58 à 2,83 Température de fusion 900 à 1 000 °C[3] Solubilité dans l'eau : nulle[3] Propriétés physiques Magnétisme aucun Radioactivité aucune Précautions SIMDUT[5] D2A, Classification du CIRC Groupe 3 : Inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'Homme[4] Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. Le talc est une espèce minérale composée de silicate de magnésium doublement hydroxylé de formule Mg3Si4O10(OH)2, pouvant contenir des traces de nickel, de fer, d'aluminium, de calcium ou de sodium.
Sommaire
Historique de la description et appellations
Inventeur et étymologie
Georgius Agricola décrit ce minéral en 1546, mais il est connu depuis l’antiquité[6]. Son nom vient du persan : /Talq/ طلق . Emprunté à l'arabe talq[7], le mot aurait été introduit par Bernard Palissy en 1560[8].
Synonymie
Il existe plusieurs synonymes[9] :
- agalite ;
- agalmatolite ;
- colubrine ;
- kérolite[10] ;
- lapis specularis ;
- lardite (d'après Wallerius) ;
- mussolinite ;
- ollite ;
- stéatite : ce terme désigne en fait une roche dont le constituant essentiel est le talc.
Caractéristiques physico-chimiques
Critères de détermination
Le talc est sécable et très mou, avec une dureté suivant l'échelle de Mohs de 1. Son toucher gras est caractéristique. Densité de 2,5-2,8. Il possède un éclat gras à nacré, est translucide à opaque et ses couleurs vont de blanc à gris ou vert pomme.
Variété
La beaconite est une variété asbestiforme provenant de Champion Mine (Beacon Mine), Champion, Marquette iron range, Marquette Co., Michigan, USA[11].
Cristallographie
Il existe deux polytypes du talc, le talc 1A et le talc 2M.
Le talc 1A cristallise dans le système cristallin triclinique. Il a été décrit dans le groupe d'espace non conventionnel C1, mais sa symétrie est P1[12]. Ses paramètres dans la maille non conventionnelle sont a = 5,290 Å, b = 9,173 Å, c = 9,460 Å, α = 90,46°, β = 98,68° et γ = 90,09°, conduisant à un volume de maille V de 453,77 Å3 et une masse volumique calculée de 2,77 g/cm3. Le talc 1A contient Z=2 unités formulaires par maille.
Le talc 2M cristallise dans le système cristallin monoclinique, de groupe d'espace C2/c, avec Z=4 unités formulaires par maille[13]. Ses paramètres de maille sont a = 5,26 Å, b = 9,10 Å, c = 18,81 Å et β = 100,08°, conduisant à un volume de maille V de 886,46 Å3 et une masse volumique calculée de 2,84 g/cm3.
Chimie et propriété physique
C'est le pôle magnésien de ce minéral composé de silicate de magnésium doublement hydroxylé que l'on appelle talc. Son pôle ferreux est appelé minésotaite. Ainsi, la proportion en magnésium est l'un des paramètres définissant la pureté du talc.
Le talc se présente en feuillets ; les cristaux isolés (monoclinique) sont rares. Il a un clivage de base parfait, le folia non-élastique cependant légèrement flexible.
Gîtes et gisements
Gîtologie et minéraux associés
Le talc résulte de l'altération de silicates de magnésium comme les pyroxènes, les amphiboles, l'olivine et d'autres minéraux similaires. Il se trouve communément dans des roches métamorphiques, souvent d'un type alcalin dû à l'altération des silicates sus-indiqués.
Gisements producteurs de specimens remarquables
En France, la carrière de talc de Trimouns près Luzenac dans l’Ariège, est la plus importante au monde (400 000 tonnes extraites par an). Elle a donné des groupes de cristaux remarquables associés à des cristallisations de terres rares[14]. Il y en a aussi au Canada : deux mines en Ontario et une au Québec. Le Canada produit environ 80 000 tonnes par an[réf. nécessaire].
Exploitation des gisements
Utilisations
Il existe plusieurs utilisations du talc :
- l'industrie pharmaceutique : il est utilisé comme excipient dans les médicaments, le plus souvent comme lubrifiant ;
- en cosmétique comme poudre à talquer ;
- dans l'agro-alimentaire comme anti-agglomérant, principalement dans les colorants au maximum de 5 % (numéro E553b[15])
- comme charge dans la fabrication du papier ;
- pour le caoutchouc ;
- pour les peintures, la céramique, etc. ;
- la stéatite la roche, dont le talc est le constituant essentiel, est ou a été utilisée comme matériau de fours, d'éviers, de centraux électriques, d'habillage de résistances électriques (chauffe-eau), dans la construction d'un poêle de masse, etc. elle aussi la craie de tailleur ;
- en chirurgie le talc est utilisé pour rétablir le contact entre la plèvre thoracique et la plèvre pulmonaire, en particulier suite à un pneumothorax ; le talcage pleural provoque une légère réaction inflammatoire qui rétablit l'adhésion normalement assurée par une pression légèrement négative ;
- modélisation de phénomènes physiques, tels que les avalanches.
Précautions d'emploi
Le talc peut revêtir une structure asbestiforme (variété beaconite), il est alors classé comme une substance cancérogène classée groupe 1 par le Centre international de recherches sur le cancer (CIRC).
Le talc non asbestiforme, la majorité, est classé groupe 3 (inclassable quant à sa cancérogénicité pour l’homme), le talc pour le corps (usage périnéal) est classé 2B (peut-être cancérogène pour l'homme)[16].
Notes et références
- classification des minéraux choisie est celle de Strunz. La
- Atomic weights of the elements 2007 sur www.chem.qmul.ac.uk Masse molaire calculée d’après
- TALC (EXEMPT DE SILICE ET DE FIBRES), fiche de sécurité du Programme International sur la Sécurité des Substances Chimiques, consultée le 9 mai 2009
- Évaluations Globales de la Cancérogénicité pour l'Homme, Groupe 3 : Inclassables quant à leur cancérogénicité pour l'Homme » sur http://monographs.iarc.fr, CIRC, 16 janvier 2009. Consulté le 22 août 2009 IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, «
- Talc (non amiantiforme) » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009 «
- Agricola (1546) De Natura Fossilium
- Laurent Herz, Dictionnaire étymologique de mots français d'origine chamito-sémitique : classés par racine, avec index alphabétique, L'Harmattan, 1998, p. 148
- Theodore Besterman (dir.), The Complete Works of Voltaire, University of Toronto Press, 1987, p. 266
- BRGM « Index alphabétique de nomenclature minéralogique »
- Rapport annuel sur les progrès des sciences physiques et chimiques, Volume 6 Par J. Berzelius P.196 1846
- Rocks & Minerals 27:34
- ICSD No. 100 682 ; (de) B. Perdikatsis et H. Burzlaff, « Strukturverfeinerung am Talk Mg3[(OH)2Si4O10] », dans Zeitschrift für Kristallographie, vol. 156, no 3-4, 1981, p. 177-186 [lien DOI]
- ICSD No. 26 741 ; (en) John W. Gruner, « The crystal structures of talc and pyrophyllite », dans Zeitschrift für Kristallographie, Kristallgeometrie, Kristallphysik, Kristallchemie, vol. 88, 1934, p. 412-419 [texte intégral]
- Le gisement de talc de Trimouns D.Descouens ; P. Gatel Monde & Mineraux N°78 Avril 1987
- Parlement européen et Conseil de l'Union européenne, « La Directive 95/2/CE concernant les additifs alimentaires autres que les colorants et les édulcorants », dans Journal officiel de l'Union européenne, no L 61, 20/02/1995, p. 1-56 [texte intégral (page consultée le 19/05/2008)]. [PDF]
- Monographies du CIRC sur l'évaluation des risques de cancérogénicité pour l'homme. » sur http://monographs.iarc.fr, 2009. Consulté le 5 oct. 2010 CIRC/IARC - OMS, «
Bibliographie
- Spyros Aranitis, « Les gisements de talc pyrénéens : description - essai d'interprétation de leur genèse (contribution à leur étude comparative) », Bulletin du Bureau de Recherches Géologiques et Minières, 1967, 116 p.
- Maurice Calmain, Laura Jones, René Pons (et al.), L'épopée du talc de Luzenac, Société anonyme des talcs de Luzenac, 2005, 173 p. (ISBN 2-9525781-0-9)
- Gilles Castroviejo, L'épopée du talc : poème historique sur le talc de Luzenac Ariège, C. Lacour, 1996
- Jean-Pol Fortuné, Le gisement de talc de Trimouns près Luzenac (Ariège), Éditions du B.R.G.M., 1980
- Paul Léophonte, Les pneumoconioses par le talc, Université Paul Sabatier, 1974, 128 p.
- Philippe de Parseval, Étude minéralogique et géochimique du gisement de talc et chlorite de Trimouns (Pyrénées, France), Université de Toulouse 3, 1992 (thèse de minéralogie-géochimie)
- René Royer, Études concernant l'emploi du talc dans les pâtes de céramique du bâtiment, faïence, porcelaine et silico-alumineux, S.A. des talcs de Luzenac, Impr. Louis-Jean, 1968
Voir aussi
Article connexe
Lien externe
- (fr) Fiche talc sur le site du BRGM
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