Mines de charbon de France

Mines de charbon de France

Les Mines de charbon en France sont les charbonnages en France. L'extraction du charbon de terre (par opposition au charbon de bois) est très ancienne et remonte au moins au Moyen Âge mais connaîtra un développement important à la fin du XVIIIe siècle et surtout pendant la Révolution industrielle dans la seconde moitié du XIXe siècle. Notons que la France, malgré ses richesses n'a jamais été auto-suffisante en charbon et que même au summum de la production dans les années 1960, elle a toujours importé du charbon étranger (venant du Royaume-Uni, d'Allemagne, Union soviétique, de Pologne, etc.).

Les houillères ont été nationalisées par la loi no 46-1072 du 17 mai 1946 qui créée l'Établissement public "Charbonnages de France". Mais plus de 200 petites exploitations échappèrent à la nationalisation, dont les principales étaient les exploitations de Faymoreau (Vendée), Ronchamp (Haute-Saône), mines de Lavaveix (Creuse), Manosque et Bois d'Asson (Alpes-de-Haute-Provence), le bassin du Briançonnais (Hautes-Alpes), etc. La dernière mine privée en France qui se situait à Cruéjouls en Aveyron) ferma ses portes en 1988.

Sommaire

Les bassin houillers

Le décret du 16 avril 1968 transfère les biens des différents houillères du centre et du sud de la France : Auvergne, Loire, Provence, Dauphiné, Blanzy, Cévennes et Aquitaine aux Houillères du Bassin du Centre et du Midi (HBCM), les Houillères de Bassin Nord-Pas-de-Calais (HBNPC) et de Lorraine (HBL) sont toutefois maintenues.

Le bassin du Nord-Pas-de-Calais

Affleurant à la frontière franco-belge, le gisement s'enfonce progressivement vers l'ouest où il prend le nom de Sillon Sambre-et-Meuse, une fois la frontière traversée.

Son exploitation dans le département du Nord a débuté à Anzin au XVIIIe siècle. Mais les recherches en Artois étaient restées vaines, en raison d'un changement d'orientation des veines. C'est donc par hasard, en creusant un puits artésien qu'on en retrouvera la trace vers Oignies en 1841.

Cette découverte sera le point de départ d'une vaste campagne de prospection qui aboutira à la création de nombreuses compagnies minières.

L'exploitation du gisement déclinera à partir de 1960 et sera définitivement arrêtée en 1990.

Le bassin de Lorraine

Article détaillé : Houillères de Lorraine.

Le bassin houiller Lorrain est contigu avec le bassin houiller de la Sarre. L'activité a commencé au milieu du XIXe siècle et a totalement cessé en 2004. En 2006 a été inauguré le Musée de la mine du carreau Wendel.

Le bassin de la Loire

Article détaillé : Houillères de la Loire.

Le bassin houiller de la Loire, avec ses nombreux affleurements, fut historiquement le premier à être exploité en France. Il fut le principal producteur national de charbon durant la première moitié du XIXe siècle. Vers 1860, il est définitivement rattrapé par le Nord, qu'il dépassa occasionnellement en période de guerre. L'appellation de " bassin houiller de la Loire " apparait début XIXe siècle suite aux travaux cartographiques de l'ingénieur des mines Louis Antoine Beaunier.

C'est à Saint-Étienne qu'était installé le siège des H.B.C.M. (Houillères des Bassins du Centre et du Midi).

Le bassin de Blanzy-Epinac-La Machine

Article détaillé : Houillères de Blanzy.

Le bassin des Cévennes : Gard et Hérault

Le bassin houiller des Cévennes a la forme d'un triangle au nord d'Alès d'environ 200 km² autour du massif gneissique du Rouvergue. Il comprend trois bassins principaux : à l'Ouest la Grand'Combe (charbons maigres et anthraciteux), à l'est Bessèges (charbons gras) et au sud Rochebelle (charbons gras).


Le charbon des Mines de charbon des Cévennes est extrait au moins depuis le milieu du XIIIe siècle comme l'attestent de nombreuses minières appartenant aux seigneurs ou aux communautés religieuses. L'exploitation artisanale se développe jusqu'au XVIllème. C'est au XIXe siècle que prirent forme les quatre principales compagnies minières : la compagnie des mines de la Grand' Combe créée à la suite d'une initiative prise en 1836 par le grand capitaine d'industrie français Paulin Talabot de regrouper différentes exploitations, la compagnie houillère de Bessèges qui reprend les concessions de madame de Suffren et la Cie des mines de Rochebelle créée par le maréchal Soult au début des années 1830 pour l'exploration du domaine de François Pierre de Tubœuf. Enfin la Cie des Mines de Portes et Sénéchas fut développée en 1854 par le financier Jules Mirès. Le décret du 28 juin 1946 et les lois de nationalisation qui instituant les Houillères de Bassin des Cévennes organisent le transfert des biens des sociétés à l'État : compagnie des Houillères de Bessèges, Société des mines de Cessous, Compagnie des mines de la Grand Combe, société des Houillères du Nord d'Alès, société des houillères de Rochebelle ainsi que les houillères de Lalle (appartenant à M. Auguste Leydier) et les houillères de Trélys et Palmasalade qui appartiennent à la compagnie des mines, fonderies et forges d'Alès. Le décret du 16 mai 1947 viendra y adjoindre quatre concessions appartenant à l'État : Olympie, Malataverne, Les Pinèdes (Gard) et Doulovy (Ardèche).

Le 16 avril 1968, les HBC sont intégrées dans les Houillères de Bassin du Centre-Midi et deviennent « Unité d'Exploitation (U.E.) du Gard ».

Les bassins d'Auvergne

Article détaillé : Houillères d'Auvergne.

Le Bassin du Dauphiné

Article détaillé : Houillères du Dauphiné.

Le Bassin de Provence

Les bassins de Midi-Pyrénées

Article détaillé : Houillères de Midi-Pyrénées.

Mines de houille et lignite non nationalisées

Article détaillé : Bassin houiller de Faymoreau.

Creuse : Le bassin de Lavaveix-Ahun était à l'est de Guéret et il a eu son apogée à la fin du XIXe siècle quand il employait 1200 personnes et produisait 200 000 t de charbon par an. Il s'agissait de mines de fond (puits de 300 m). Le bassin de Bosmoreau, près de Bourganeuf, a d'abord été exploité par puits (260 m) puis à ciel ouvert. En 1951, 359 ouvriers ont extrait 264 000 t. La mine a fermé en 1958.

Histoire

Dévéloppement de l'industrie houillère

En France, Henri IV crée en 1601 la « Grande maîtrise des mines et minières de France » qui est dorénavant seule habilitée à accorder l'autorisation d'ouvertures de mines dans le royaume. Les galeries elles, ont été établies au XVIIe siècle. Mais c'est au XVIIIe siècle que l'utilisation du charbon se développe réellement.

La révolution industrielle est permise par le charbon et elle conduit à l'augmentation exponentielle de l'exploitation minière, qui façonnera alors le paysage de 880 communes françaises situées dans 18 départements, sur le territoire desquelles s’étendaient 261 concessions d'exploitations minières concentrées surtout dans le Nord-Pas-de-Calais[1].

Dans les départements de la zone rouge, les communes seront souvent rasées et les installations des houillères totalement détruites (sabotées par les allemands quand elles avaient été épargnées par les obus et bombes). Le bassin minier du nord s'en relève en quelques années, malgré des coûts d'exploitations plus importants qu'en Belgique et en Grande-Bretagne.

La fermeture des charbonnages

Néanmoins, tous les gisements « faciles » ayant été totalement exploités, il a fallu descendre de plus en plus profondément, ce qui a fait fortement croître les coûts d'exploitation ; par exemple, le soutènement renforcé de la mine de Gardanne en fin d'exploitation a nécessité d'utiliser environ une tonne d’acier par mètre de galerie creusé et celle Merlebach en Lorraine demandait des conditions techniques de plus en plus complexes.

Un dernier et coûteux essai de relance du charbonnage français de 1981 à 1983 se solde finalement par un pacte charbonnier, signé en 1994 entre l’État et les organisations syndicales, prévoyant la fermeture des puits, mais sans date précise. L'exploitation, bien que non rentable s'est poursuivie pour des raisons sociales.

L’année 1990 marque l’arrêt des dernières machines des houillères du Nord-Pas-de-Calais et un plan social évalué par la Cour des comptes à neuf millions de francs de l’époque soit environ 1,88 Md€ (valeur 2007 pour l'euro). La dernière mine français de charbon a fermé en avril 2004 à La Houve en Lorraine.

De 1999 à 2004, le charbon français est vendu à un prix inférieur à son coût d'extraction. Par exemple, selon la cour des comptes, en 2002, alors que la production était encore importante (1,6 million de t/an), le prix de vente était de 49,8 €/t alors que le coût de revient a atteint 222,8 €/t (4,5 fois plus)!

En Provence, la HBCM vendait à perte le charbon extrait de son plus gros site depuis 1996. Pour la mine de la Mure, le prix de vente était en moyenne 4 fois inférieur au coût d'exploitation durant les 3 dernières années d'exploitation, avant fermeture définitive en mars 1997. Entre 1990 et 2007, l'État a selon la cour des comptes apporté 20 Md€ de concours à Charbonnages de France dit CdF (7,9 Md€ de dotations en capital et 12,1 Md€ de subventions) et a finalement du payer avant la liquidation de CdF, une dette s’élevant à 2, 4 Md€ en principal et 470 M€ en intérêts.

Fusion des bassins de Lorraine et de Centre Midi

Une loi de 2004[2] complète l’article 46 du code minier, relatif à la loi du 17 mai 1946. Elle fond les deux houillères des bassins de Lorraine (HBL) et de Centre Midi (HBCM) avec Charbonnages de France en un établissement unique, qui devra gérer les "sorties de concession" (avant le 31 décembre 2007) et la résolution des séquelles des activités houillères.

Ainsi, CdF a cédé un important patrimoine industriel incluant des filiales (30 en 1999 dans les comptes consolidés de CdF) liées à l’exploitation dont cokeries, extraction de gaz de mine, filiales de production d'électricité (dont la société nationale de production d’électricité et de thermique ou SNET ; société dans laquelle CdF a conservé une participation de 16,5 % dans le capital de cette société, encore effective en 2008), ingénierie minière, filiales consacrées à la reconversion économique des bassins miniers (ex : SOFIREM). CdF cède aussi à cette époque un important patrimoine immobilier (terrains et parc important de logements de mineurs dont les fameux « corons » devenus logements sociaux).

Le 1er janvier 2008, la société, CdF a été mise en liquidation et une cellule a été créée pour suivre les travaux de fermeture et réhabilitation des anciens sites, sachant que leur mise en sécurité (cf. fermeture et obstruction des puits, risques d'affaissements, remontées de nappes, émanations gazeuses, dépollution…) reste de la responsabilité de l'ancien exploitant qui en surface doit assurer la stabilité et sécurité du terrain, ce qui implique par exemple de gérer ou restaurer les écoulements et ruissellements d’eau, limiter les envols de poussières éventuellement polluées, etc. par exemple en végétalisant certains sites.

Le traitement des séquelles

Le démantèlement ou la valorisation culturelle des installations de surface n'étant pas achevé (machines d’extraction, carreaux de fosses, chevalements, etc. ni la dépollution des sols des usines annexes (carbochimie en particulier), et certaines séquelles pouvant perdurer dans le temps, ou ne s'exprimer qu'après quelques décennies ou siècles, aucun bilan définitif ne peut être fait. En 2004, une mission conjointe a réuni le BRGM et CdF pour une étude techniques de la gestion de l’après -mine, suite à quoi le BRGM a intégré une nouvelle compétence et a créé pour cela un « département prévention et sécurité minière » (DPSM) en son sein.

  • Les séquelles sociales et sanitaires (silicose, durée de vie inférieure à la moyenne, records pour certains taux de cancers aérodigestifs) n'ont pas encore fait dans les bassins houillers l'objet d'évaluations quantitatives précises.
  • Séquelles géophysiques : Les mines souterraines nécessitent des évaluations et travaux plus délicats en raison des risques d'affaissements miniers prolongés dans le temps, de drainage acide ou de remontée de nappes, voire d'inondations graves en surface qui peuvent être différés dans l'espace et dans le temps. Localement, les eaux qui ennoyent peu à peu les puits après l'arrêt des pompages peuvent se charger de métaux ou substances si acides qu'il devient dangereux de les relarguer dans la nature. Localement, d'ici 2100, des stations de traitements des eaux de mines pourraient être nécessaires. Diverses études doivent continuer à affiner ces évaluations.
  • Pollution de l'air : les sources directes (fumées, poussières.. n'existent plus), reste les pollutions indirectes, dont une possible expulsion en surface de quantités significative de méthane (grisou explosif et puissant gaz à effet de serre), poussé par la remontée des nappes. Ce grisou peut être récupéré et réinjecté dans le réseau de Gaz de France, mais ceci n'est fait en France qu'à Méthamine pour les gaz récupérés dans la partie centrale du bassin (les zones ouest et est ne sont pas traitées) et sur un point en Lorraine. Il pourrait aussi y avoir localement émission de gaz acides ou de radon dangereux. Il faut aussi prévoir le suivi et le futur démantèlement de ces installation qui seront désuètes quand tout le gaz aura été récupéré.
  • Séquelles financières : En France, la Cour des comptes a estimé en 2009[3],[4] que de 1990 (fin de l’exploitation dans le Nord-Pas de Calais) à 2008, plus de 1033 millions d’euros dont déjà été dépensés pour la réhabilitation des anciens sites miniers, qui doit se poursuivre, au moins jusqu'en 2011. Les travaux entamés en 2007 ont déjà coûté 9,5 millions d'€, non compris les coûts annexes pris en charge par les collectivités locales. La Cour des comptes estime que 13,2 millions € seront encore nécessaires d’ici 2013. Après quoi il faudra encore financer une veille, l'entretien de la mémoire et de la gestion du risque et une prévention continue (prises en charge par le département Prévention et sécurité minière du BRGM, soit 10 millions € /an. Certains économistes du développement durable estiment qu'en prenant aussi en compte le coût des gaz à effet de serre et des autres polluants générés par le chargon, les coûts de réhabilitation et réparation dépasseront bientôt les bénéfices apportés par l'exploitation.

La réhabilitation des sites miniers

Elle est entamée depuis la fin des années 1980, s'est fortement développée dans les années 1990, et a fait l'objet d'investissement très lourds de l'État (Via CdF essentiellement), de l'Europe et des collectivités régionales et locales, facilités par la création d'outils fonciers et financiers spécialisés que sont les EPF (établissement public foncier).

Les séquelles les plus lourdes concernent le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Son sous-sol, ainsi que le fonctionnement hydraulique de surface, ont été bouleversés par cent mille kilomètres de galeries, auxquels il faut ajouter de nombreuses canalisations d'aération et de pompage et des centaines de sites plus ou moins pollués, autour et sous 852 puits de mines. Le bassin du Centre-Midi compte moins de galeries, mais plus de 4000 orifices débouchant au jour et plus de mille puits (certaines découvertes du bassin du Centre-Midi sont aujourd'hui transformées en lacs d’agrément à la suite de la remontée des eaux, ce qui peut aussi exposer la nappe à des pollutions de surface si elles advenaient sur de tels sites. Dans le nord, des milliers de maisons, routes, champs et jardins seraient noyés si l'on laissait l'eau ainsi remonter, mais quelques sites d'affaissements ont également constitué des lacs, le plus connu étant la Mare à Goriot en Forêt domaniale de Raismes-Saint-Amand-Wallers)

Localement le travail est rendu encore plus difficile pour diverses raisons :

  • perte de la mémoire industrielle et perte de certaines archives (à l'occasion des deux guerres mondiales notamment). Par exemple, sur le site d'un des premiers puits du département du nord à Valenciennes, 11 usines au moins se sont succédé, et les archives des 9 premières ont été perdues. Sur ce site, l'un des anciens puits, ouvert au 18e siècle, probablement mal comblé, a été retrouvé presque par hasard. D'autres n'ont pas été retrouvés tant le sol a été retravaillé ou bouleversé par les guerres mondiales (Tous les sites du nord ont été rasés ou sabotés à l'explosif par l'occupant allemand avant sa retraite lors de la Première Guerre mondiale, et la reconstruction - en raison des besoins vitaux en charbon - s'est faite dans l'urgence, sans précautions pour l'environnement, et avec peu d'archives.
  • Les premiers puits fermés ont été mal comblés, faute de techniques adéquates à l'époque.
  • Le foudroyage des galeries a entraîné des affaissements qui ont disloqué le réseau d'égout du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.
  • La stabilisation des terrains peut encore demander un certain temps, et il faudra éternellement gérer le risque d'inondation des zones affaissées sous le niveau normal de la nappe phréatique. CdF n'assure plus les pompages nécessaires, dont les coûts et la responsabilité ont été transférés aux collectivités, alors que ces pompages peuvent contribuer à disperser des polluants non biodégradables et non dégradables (métaux lourds) ou d'autres polluants issus de la carbochimie, très lentement dégradables (PCB, dioxines, benzène, HAP, etc), ce qui laisse entrevoir qu'il faudra peut-être aussi dépolluer les eaux d'exhaure.
  • manque de connaissance géotechniques et toxicologiques ou écotoxicologiques sur le devenir de tels sites face par exemple aux secousses sismiques ou à la remontée de nappe. (Il n'existe pas d'exemples ou de modèles naturels de ce type d'évolution.)
  • difficulté à appliquer le principe « pollueur-payeur » dans ce contexte. Par exemple la cokerie de Carling, en Lorraine et la carbochimie dans le nord ont gravement pollué les nappes phréatiques (par du benzène, notamment à Carling). La cokerie de Carling a été vendue par CdF à un groupe allemand (1 € symbolique) avec garantie sur la pollution des sols antérieure à la cession, mais le benzène proviendrait aussi d'une autre usine proche. L'établissement des parts de responsabilité des deux pollueurs est délicate et freine les travaux de réhabilitation qu'une première étude a chiffré à 20 à 90 M€ selon le niveau de dépollution qui sera exigé par l'État.

Ces réhabilitations sont en France cadrées par le code minier, et il est arrivé que des mises en sécurité se soient faites au détriment de l'environnement, voire contre les lois de protection de la nature (exemple : espèces menacées et rares de chiroptères ou d'amphibiens respectivement emmurées ou enfouies sous des mètres d'épaisseur de remblai pour sécuriser des crevasses d'érosion de terrils ou d'anciennes fosses. Le code minier impose au concessionnaire, en fin de concession, certaines exigences formalisées dans un cahier des charges dont l’exécution est vérifiée par les autorités de tutelle (DRIRE devenue DREAL). Selon CdF et la Cour des comptes, au 31 décembre 2007, CdF avait « quasiment achevé ces travaux, respectant ainsi les échéances et les budgets prévus »[5]

Coûts de réhabilitation

Aucun bilan exhaustif n'existe, ni n'est à ce jour possible puisque ces réhabilitations se poursuivront longtemps. Des contentieux entre l'état et de nombreuses collectivités territoriales, non satisfaites par les travaux de réhabilitation, ou devant gérer durablement les séquelles des houillères, peuvent aussi alourdir le bilan financier du charbonnage en France. La Cour des comptes estime que de 1990 à 2008, les coûts de remise en état ont été pour la France et pour CdF uniquement de 1 033,6 M€ (il faudrait ajouter les aides et dépenses des collectivités (Conseil régional en particulier), également considérables).

Rien que pour le bassin du Nord/Pas-de-calais, d'après la comptabilité détaillée de CdF (incluant les dépenses de personnels, mais uniquement pour les sites récemment arrêtés et pour les seuls travaux réalisés ces 18 ans), ce sont 291,9 M€ qui ont été dépensés, soit moins qu'en Lorraine (335,3 M€) et que dans le Midi (406,4 M€).

La cellule liquidation de CdF devrait encore dépenser 9,5 M€ en Lorraine et Centre-Midi pour finir des travaux engagés. D’autres travaux déjà évalués à 13,2 M€ pour 2008-2013) ne seront réalisés qu'après la liquidation de l’entreprise, dont ceux imposés par la montée des eaux dans les puits après arrêt des pompages en Lorraine, Centre-Midi et Nord Pas-de-Calais. Ces travaux devraient être payés par l’État, de même que les frais de surveillance et opérations de maintenance pour les siècles à venir, déjà évalués à 10 M€/an par le BRGM.

Les évaluations ci-dessus sont faites pour le niveau de réglementation sur les pollution de la période 2000-2008, mais on peut supposer qu'ils évolueront en particulier pour respecter la directive cadre sur l'eau ou une future directive sur les sols. Il faut aussi noter que les terrils, anciennes voies ferrées et certains bacs à schlamms peuvent présenter un réel intérêt écologique, car n'ayant jamais reçu d'engrais ni pesticides, contenant un substrat particulier, et étant très favorables à certaines communautés pionnières ou espèces rares (hyménoptères fouisseurs, espèces adaptés aux milieux secs et chauds, espèces vulnérables aux pesticides, etc).

Les souvenirs

Malgré la disparition totale de l’exploitation charbonnière nationale, les houillères marquent encore le souvenir et les terres des pays industriels. Dans de nombreux villages d`ailleurs, les corons des houillères sont devenues des parcs immobiliers et certains carreaux de fosse tel celui du 11-19 de Loos sont devenus des éléments patrimoniaux et culturels essentiels. Il y a encore des centaines de terrils, et le sol s'est localement affaisé parfois d'une vingtaine de mètres[réf. nécessaire] .

Notes et références

  1. [rapport annuel de la cour des comptes 2009 http://www.ccomptes.fr/fr/CC/documents/RPA/27-fin-exploitation-charbonniere.pdf]
  2. Loi 2004-105 du 3 février 2004
  3. Rapport annuel 2009 de la Cour des comptes, France (Voir le chapitre relatif à la fin de l'exploitation minière)
  4. Voir aussi le rapport public thématique de la cour des comptes, publié en 2000, consacré à la fin des activités minières
  5. rapport annuel 2009 de la cour des comptes (page 11 sur 17)

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Mines de charbon de France de Wikipédia en français (auteurs)

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